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Sentimental/Romanesque
SaulBerenson : Les dames du moulin
 Publié le 12/11/20  -  9 commentaires  -  11927 caractères  -  74 lectures    Autres textes du même auteur

Je m'ouvre ici un lieu dont je n'ai jamais eu l'accès. Merci à l'écriture de me le permettre.


Les dames du moulin


Il y a des jours comme ça.


C’est le petit frère qui ouvre la lourde porte. Petit garçon très brun à la chevelure épaisse qui ressemble à son père, comme quoi il n’y a pas de jaloux et que la nature favorise décidément certaines familles bien plus que d’autres. Elle a donné à celle-ci une touche de clip publicitaire qui vendrait du saucisson à La Mecque.

C’est la première fois que Maxime entre au moulin.


D’abord, le bruit sourd de l’eau brassée sous une dalle de béton traversée d'un gros axe en bois, sans doute partie du mécanisme qui broyait le grain.

Maxime suit Édouard sur la gauche, dans un grand salon à tomettes rouges sur lesquelles on a mis plusieurs tapis de couleur claire. Les meubles sont en bois rustique avec dans un coin l’inévitable horloge charentaise. Il manque un piano et d'inévitables photos de famille dessus, mais pas une cheminée en pierre sobre qui parfait le caractère de l'ensemble. Nous sommes incontestablement dans le bon goût.

On passe une porte-fenêtre et nous arrivons sur une terrasse qui surplombe la rivière.

Deux sourires identiques l’accueillent.

Allongées sur leur transat, elles se ressemblent davantage avec une année de plus.


Véronique est en maillot deux-pièces turquoise et sa maman en marine une pièce.

Elle lui verse une citronnade ; la même un peu trop sucrée qu’il avait goûtée l’été passé, un jour d’orage, où il avait fallu quitter en hâte la rivière car il était dangereux de rester dans l'eau. Ensuite elle se rassoit, s’excusant d’un vernis qui n’a pas fini de sécher, tout en reposant la bouteille avec précaution.


Elles ont du coton entre les orteils et Véro secoue ses mains aux doigts écartés. Sur la table, des petits flacons rouges et bleus et une trousse de maquillage qu’elles ont utilisée en commun. L’odeur du vernis est la même partout mais c’est plus compliqué ici ; d’abord l’extérieur et la rivière avec toutes les plantes autour, et la menthe sauvage qui maintenant pousse en massif sur la berge, tout cela écrasé d'une chaleur de juillet.

Il voit un flacon posé à part.


– C’est du monoï tu connais ?

– Ah non c’est quoi ?

– C’est une huile hydratante pour le soleil, prends-en un peu.

– Ah c’est ça, je me demandais ce que ça sentait. Je pensais à une plante.

– Bravo Maxime vous avez du nez, nous on y fait moins attention à force.


Il est fier de la moue de considération de la plus grande dont les jambes ointes brillent jusqu’au rouge de son vernis et donne au tout une beauté plastique de magazine au papier glacé.

Plongé là où il rêvait d’être, sa curiosité n’a pas la retenue que la politesse d'une première visite impose. Il dévore chaque détail de l’intimité de ces dames du moulin. Après tout elles lui ont ouvert leur porte sans préciser d’heure, elles n’ont donc pas changé leur plan pour lui, et ce sont deux femmes lascives et presque nues qui lui sont offertes.

Paradis clos hier encore, ouvert en grand aujourd’hui.


– Mets-en un peu sur ton bras !


Le ton de Véronique est un peu haut et marque un agacement qui perce le cœur du jeune homme qui rougit jusqu’aux oreilles. Pris le doigt dans le pot de confiture, il a honte d’être loin du personnage dandy qu’il s’était promis d'être. Le monoï arrive à son secours, puisse son contenu lui donner une contenance, mais non, le bouchon cède trop vite et il en fout autant à côté que sur ses doigts ! Heureusement le gros mot bloqué dans la gorge amoindrit le fiasco, comment remettre le précieux liquide d’où il vient ?!

Mais non tant pis. Tiens donne-m’en un peu !

Elle bondit vers lui et il a tout à coup la vision de Laurel devant Hardy. Prestement elle récupère un peu de produit sur sa paume et il a le temps de voir son front plissé et sa moue agacée. Ensuite plus rien ne peut lui arriver en étalant le monoï sur son bras gauche le plus lentement possible afin de gagner ce temps précieux pendant lequel il lui sera impossible de refaire une gaffe.

Respirer, se reprendre…


Elle s’est rassise et se masse une jambe, penchée, les cheveux ramenés en chignon montrent son cou gracile où fleure un mince duvet de blonde. Geste lent de ses mains vernies de bleu jusqu’à son pied fin de la même couleur. Prenant une longue inhalation de coco dans sa main, il sent sa trop grande charge émotive partir un peu et en profite pour aller sonder la gravité de ses actes du côté de la plus grande… pas les jambes non !… le visage, le visage…

Il s'y aventure.

Ça y est.

Il y est,

… et ce sont deux grands yeux bleus amusés qu’il rencontre.

Aucune colère, mais une lippe indulgente qui glisse doucement vers un large sourire qui lui dit que rien n’est grave.

Quoi d’autre que mansuétude devant le trouble de ce jouvenceau ?

Les regards se soutiennent, l’un prolongeant un bonheur inespéré, l’autre mêlant à bon compte compassion et orgueil d'une séduction à jamais confirmée. Il baisse les yeux, évidemment, puis replonge dans ce regard qui ne le quitte pas. Coup d'œil furtif sur la plus jeune, puis retour sur la femme mûre, qui d’un haussement d’épaules lui dit que tout s’arrangera.


– Bon on bouge ou pas !?


Judicieuse Véronique, sentant que la comédie a assez duré.


– Reste encore un peu au soleil puisque tu t’es retartinée !


Tout va mieux quand l’autorité prend la main et remet la scène à l’endroit. La fille reste immobile, soulagée de confiance retrouvée. Maxime ne touchant plus à l’huile maudite n’aura qu’un avant-bras noixdecocoisé.

N’ayant sur elles que l’avantage de sa taille il se lève lentement et se déplie en s’avançant jusqu’à la rambarde qui domine la rivière. Ce ne sont que quelques pas qui l’arrachent à l’homme qu’il devient pour sa bulle d’ado qui lui réchauffe l’échine. Il fait très chaud, justement.

Une truite file sur les galets du fond de l’eau claire.

Le saule sur l’île a bien poussé et ses branches retombent sur la surface. Le courant pousse vers l’entonnoir où les berges se rapprochent. Plus loin, un trou en pente douce dans les roseaux et c’est le coin aux barbeaux ; surprenants poissons à moustaches mangeurs de gruyère qui ventousent leur gueule sur les pierres quand ils sont pris à l’hameçon. Maxime ne s’attendait pas à en pêcher un jour un si gros là-bas, dans si peu de profondeur.


– Vous restez dîner Maxime, ne vous faites pas prier. Mon mari ne rentrera pas avant la nuit. Vous serez l'homme de la soirée.


Regard sombre d'Édouard, sourire de Véronique qui, elle, n'a pas peur que l'on lui vole sa maman.

Maxime est heureux. L'auraient-elles invité si elles ne partaient pas le lendemain? Qu'importe! Il doit savourer chaque minute de cette soirée avant d'être à nouveau seul dans ce hameau perdu. Et justement, le repas est simplement bon, et les silhouettes des deux femmes plus réelles encore dans le jour qui baisse.


Le papa est rentré et on allume la télévision. Ce soir a lieu un événement important dont tout le monde parle.


– On va sur l'île !

– Vous ne restez pas voir ça ?

– Justement on va voir de plus près.

– Attention, il fait frais la nuit en bas.


Leurs pas résonnent sur la passerelle. Le même bruit que lorsqu'elle descend se baigner, signal pour qu'il la rejoigne dans l'eau.

Arrivés sur l'île elle le guide vers le transat balançoire, tout au bout là-bas, sous le saule. C'est vrai que tout change ici. C'est comme un plongeon dans les ténèbres, et l'humidité cerne les deux adolescents.

Il se laisse tomber un peu trop près d'elle qui ne se retire pas. Il a failli s'excuser mais l'émotion a laissé les mots dans sa gorge. Elle laisse une jambe tout contre la sienne, et l'autre restée à terre entraîne le siège d'un léger mouvement de va-et-vient. Maxime s'imprègne du parfum de Véronique, mêlé à tant d'autres, décuplé par la fraîcheur de l'eau qui bruisse en frôlant la berge.

Il la regarde.

Ses yeux fermés l'invitent à la contempler sans gêne, enfin. Son nez est moins retroussé qu'il le pensait, mais c'est vrai qu'il ne l'a jamais vu d'aussi près. La lumière filtre sur le visage de la jeune fille, et dans ce balancement clair-obscur, comment être sûr de quoi que ce soit ?

L'embrasser par exemple ? Il frissonne.

Non.

Lui prendre la main et risquer de gâcher ce moment unique…

Comment être sûr ?

Maxime ne sait pas encore que parfois, il faut oser.

Et justement, Véronique a rouvert les yeux, et ensemble ils regardent la lune tout en haut du saule, parce que, à ce moment même, un homme, lui, ose y prendre pied pour la première fois.




Je te regarde Maxime.

Sur la terrasse et puis là encore, je te regarde.


Tu ne t’en tires pas si mal à quinze ans. Et puis la marche est un peu haute depuis les dames du salon d’essayage de ta couturière de grand-mère. Tu n’es plus chez mamie, et du coup elles ont retiré leurs robes… largement de quoi renverser les choses, la table entière aurait pu y passer !

Soit elles ne se rendent pas compte et ce n’est pas ta faute, soit elles savent et ça l’est encore moins.

Tu n'es qu'un collégien en short sur la terrasse d’un moulin théâtre avec le trac du premier grand rôle de ta vie, le plus dur, le principal de la pièce, et tu n’as pas répété, ou si peu.

Elles si !

La grande femme magnifique qui a tout et tout compris et que l’on regarde avec désir, envie, jalousie, respect, haine, mais qui jamais ne laisse indifférent, et la petite qui aura tout sans rien chercher, reste à voir ce qu’elle a envie de trouver de l'autre côté de son charme, mais c’est une autre histoire.


Tu es chez elles Maxime. Tout contre elle à présent, et moi, planqué de l’autre côté, tout là-bas et si loin. Mais si ! Regarde mieux, en aval, du côté des peupliers, si loin du grand saule et de la vie.

Tu es là où je ne serai jamais.

Les femmes te troubleront, te tromperont, te dérangeront, t’étonneront, mais t’aimeront, et tu les aimeras en retour sans les comprendre toujours et les aimeras encore sans les avoir comprises.

D’ailleurs il n’y a rien à comprendre.

Juste les aimer,

c’est tout.




Il n’y a pas de danger que j’oublie ces pierres du moulin.

Je n’en ai pas non plus de nostalgie puisque j’y suis resté,

tout comme l’enfance que je n’ai jamais quittée vraiment.

Pas de nostalgie d’arbres non plus puisqu’ils me survivront et que je me débrouille toujours et encore pour vivre parmi eux et leurs oiseaux. Si je marche tant dans les cimetières, c’est qu’ils m'offrent l’unique endroit où je retrouve ces pierres figées dans mon éternité. Elles me rendent l’errance toujours possible.


J’essaierai quarante ans plus tard d’acheter le moulin, sans y parvenir.

Une vieille femme du hameau me confiait entre deux sanglots d’un deuil trop récent que l’endroit avait été de cession en cession, au fil des ans, et qu’aucuns propriétaires ne semblaient s’y être, eux, vraiment arrêtés. Comme c’est drôle.

J’ai emprunté un stylo à cette ancienne maraîchère à qui mamie achetait de si bons fruits et dont elle ne m’a demandé aucune nouvelle, sans doute pour ne pas empiler les malheurs.

Je les revois, elle et son mari, courbés sur leur terre des journées entières sous le soleil brûlant, jambes écartées droites, dos cassés, chapeaux de paille… Comment pouvaient-ils ?

J'ai eu honte quand elle a boité jusqu'au buffet Henri II pour me chercher une feuille de papier, puis je l'ai laissée à ses larmes, sans un adieu.


Je suis allé jusqu'au moulin fermé. Les pierres ne changent pas. J’ai laissé un mot dans la boîte aux lettres ; proposition d’achat, piteuse bouteille à la mer, pour que l’on m’ouvre enfin cette porte.

Ça n’a pas marché.

Heureusement.

Sûrement aurais-je été déçu là-haut, sur cette terrasse jonchée du terreau de tant d'automnes passés. Les berges creusées ont rendu la rivière inaccessible.

La passerelle est toujours là, rouillée, et l’île s’est réduite, mangée par le saule gigantesque.


Je suis si vieux maintenant.

Et les dames du moulin sont parties à jamais.


 
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   Alfin   
22/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une belle histoire nostalgique des premiers émois d’un adolescent de 15 ans.
L'ensemble est très plaisant, mais la narration est un peu floue. Est-ce pour rendre l'effet des années sur les souvenirs, à la première lecture on est parfois un peu perdu dans les personnages.
Notamment Édouard dont on ne sait pas trop s'il est vraiment là ou pas.

C'est typiquement le genre d'histoire que tout le monde a vécu et dont le souvenir palpite encore dans le brouillard des années.

Dans une histoire racontée, c'est très important d'avoir des parts d'ombres, mais il faut organiser la narration pour lui donner de la fluidité. Il faut relire et amender le texte lorsque tel ou tel évènement, personnage, sentiment, décors ne nous semblent pas complets. Il ne faut jamais oublier que le lecteur n’est pas dans la tête du compteur, il n’a pas les mêmes références ni vécu les mêmes histoires.

Pour la fluidité voici un exemple qui n'est pas mieux qu'un autre, car dans l'ensemble l'écriture est très belle.

"J’ai laissé un mot dans la boîte aux lettres ; proposition d’achat, piteuse bouteille à la mer, pour que l’on m’ouvre enfin cette porte."

La lecture est plus simple selon moi si l'on n'omet pas les mots liens :

"J’ai laissé un mot dans la boîte aux lettres, c'était une proposition d'achat. Ce fut une piteuse bouteille à la mer pour que l’on m’ouvre enfin cette porte, ce fut un échec.

On peut ensuite habiller la phrase pour lui donner du poids :

"J’ai laissé un mot dans la boîte aux lettres, c'était une proposition d'achat non chiffrée, car je n’avais pas idée du prix de mon souvenir, de mon rêve. Au final, ce fut une piteuse bouteille à la mer pour que l’on m’ouvre enfin cette porte sans y parvenir, je ne reçus jamais de réponse.


Merci de m'avoir permis de me remémorer Caroline, la petite amie que je n’ai pas embrassée à 15 ans par timidité...

   maria   
12/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour SaulBerenson,

J'ai trouvé intéressante et originale l'idée d'avouer qu'on réalise un fantasme grâce à l'écriture.
Mais pourquoi m'intéresserais- je à celui-ci ?
L'histoire manque d'ancrage spatial et temporel.
La situer dans une région particulière, expliquer pourquoi Maxime, Véro et sa mère s'étaient vus l'été dernier lui aurait donner plus de consistance pour le lecteur. Car ce qui est évident pour l'auteur est ici ignoré du lecteur.
Par contre, j'ai trouvé la partie où l'adulte commente l'adolescent fédératrice et très bien écrite.

Merci pour la lecture.

   Anonyme   
12/11/2020
Bonjour SaulBerenson,

Je suis entré dans ce texte en étant contrarié par sa forme. Je vous en rapporte les premiers éléments car ensuite, je ne m’en suis plus trop préoccupé, pour ne pas perdre le fond par une lecture trop hachée.

« comme quoi il n’y a pas de jaloux et que la nature favorise décidément certaines familles bien plus que d’autres » -> je n’ai pas de certitude absolue, mais ça me parait fautif (je supprimerais le « que »).

Dans la même phrase, je trouve « Petit garçon très brun à la chevelure épaisse qui ressemble à son père » -> ici, je n’ai aucun doute quant à la syntaxe et je comprends très bien que le « qui » se rapporte à « Petit garçon » et non à « la chevelure épaisse ». Il n’en reste pas moins que j’ai dû m’arrêter sur cette phrase et ceci me parait particulièrement dommageable à l’entame d’un texte.

« […] avec dans un coin l’inévitable horloge charentaise. Il manque un piano et d'inévitables photos de famille dessus […] » -> la répétition, elle, est évitable :)

« On passe une porte-fenêtre et nous arrivons sur une terrasse qui surplombe la rivière. » -> je ne suis pas de ceux voulant éviter à tout prix les pronoms relatifs, mais puisqu’il y en a déjà eu beaucoup auparavant, un participe présent aurait aussi bien fait l’affaire. Si vous deviez estimer une correction souhaitable, vous pourriez en profiter pour homogénéiser l'utilisation des pronoms et éviter la coexistence du "on" et du "nous".

« Deux sourires identiques l’accueillent. » Là encore, je dois interrompre ma lecture, d’abord pour comprendre que les sourires appartiennent vraisemblablement à deux personnages que je découvrirai plus loin, et surtout pourquoi il est écrit « l’accueillent » et non « les accueillent », puisque deux personnages sont entrés dans le moulin (Maxime et Edouard). Je suppose que seul Maxime se présente devant les deux occupants du moulin.

Phrase suivante… « Allongées sur leur transat, elles se ressemblent davantage avec une année de plus. » -> Je dois à nouveau m’interrompre. Quoi ? L’une a une année de plus que l’autre ? Ah, mais non, elles se ressemblent l’une l’autre et davantage encore qu’il y un an lorsque Maxime les as vues la dernière fois, je suppose.

Si j’avais entamé la lecture de ce texte dans un livre extrait d’une étagère de librairie, j’aurais déjà à ce stade refermé et reposé l’ouvrage à sa place initiale, bien qu’il soit probable que je ne puisse le trouver dans une librairie.

Je ne suis pas dans une librairie et je poursuis…

« Regard sombre d'Édouard, sourire de Véronique qui, elle, n'a pas peur que l'on lui vole sa maman. » - Ah, voilà Edouard ! Mais où était-il passé pendant tout ce temps ? Bon, je crois que je comprends, maintenant. Edouard est le frère de Véronique, je suppose. Eh ben dites-donc… !



Bon, écoutez, je ne sais pas comment me dépêtrer de ce commentaire sans vous paraître désagréable.
J’ai lu la suite en essayant très sincèrement de m’intéresser au contenu tout en essayant de faire abstraction des très nombreuses maladresses.
Je suis désolé, mais pour moi, le contenu est inexistant. Je comprends bien sûr que le narrateur, devenu âgé, se remémore une période d’émoi, qui doit avoir pour lui autant d’importance émotionnelle que pour quiconque se souvenant de pareilles circonstances, mais j’ai lu un texte terriblement maladroit dans sa forme, en particulier concernant la narration totalement décousue et incomplète, et qui prête à rire plutôt qu’à s’émouvoir.

Désolé, vraiment.

Je suis très surpris car votre texte précédemment paru me semblait, lui, écrit correctement, et j’ai vraiment beaucoup de mal à imaginer que l’auteur en soit le même.
J'ai presque envie de croire à un gag.

   matcauth   
12/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Bizarrement, je dirais que ce texte aurait besoin d'une ambiance pour être sublimé, comme s'il fallait dire au lecteur, installez-vous, assurez-vous qu'il pleut dehors et qu'un piano joue à proximité. Ainsi vous aurez la plénitude de cette histoire. Peut-être même que ce texte gagnerait à être écouté, lu par quelqu'un.

Ce texte joue sur la nostalgie, sur la force et le souvenir que peuvent provoquer un événement infime, un presque rien, mais quelque chose qui est arrivé à beaucoup de monde. En cela, il n'y a rien à dire, c'est bien raconté, c'est parlant, l'auteur n'en fait pas trop.

Mais il y a encore quelques détails, de phrases en trop, ou trop courtes, ce qui heurte parfois la lecture, qui la rend hachée. Peut-être également qu'on voudrait davantage, plus d'action, plus d'événements, je ne sais pas. Comme si on souhaitait que cette histoire ne disparaisse pas trop vite de notre mémoire. Mais c'est un avis.

En revanche, plus de détails sur le contexte auraient été bienvenus.

Un bon moment de lecture en tous cas.

   plumette   
12/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour SaulB
j'aime bien en général les textes nostalgiques qui évoquent des émois d'adolescence.
votre texte dégage une atmosphère partageable par ceux qui, comme Maxime, ont vécu des moments forts qui ont laissé une empreinte indélébile à cause d'un rendez-vous manqué ou d'une audace avortée.
le centre du récit avec le trouble autour de l'épisode de l'huile de monoï est très bien rendu.
Malheureusement, ma lecture a été entravée par un inconvénient de taille! Qui est le narrateur? Je croyais avoir compris que le récit était fait par un narrateur omniscient et puis, il y a parfois un "nous" qui vient brouiller les pistes et surtout en dernière partie de texte je me suis perdue avec l'intervention de ce spectateur "planqué de l'autre côté" qui dit aussi:
" Il n’y a pas de danger que j’oublie ces pierres du moulin.
Je n’en ai pas non plus de nostalgie puisque j’y suis resté"
Il m'a fallu une deuxième lecture pour faire l'hypothèse que c'est le Maxime devenu vieux qui contemple depuis ses souvenirs le Maxime adolescent. il manque un je ne sais quoi pour que cette transition du récit direct avec la rétrospective se fasse harmonieusement.

et puis j'ai buté ici ou là sur des formules telle que :
" et ce sont deux femmes lascives et presque nues qui lui sont offertes." un peu cliché non?

ou encore
"N’ayant sur elles que l’avantage de sa taille il se lève lentement et se déplie en s’avançant jusqu’à la rambarde qui domine la rivière. Ce ne sont que quelques pas qui l’arrachent à l’homme qu’il devient pour sa bulle d’ado qui lui réchauffe l’échine. Il fait très chaud, justement."
Si je pense avoir compris l'idée sous jacente, il me semble que le propos pourrait être simplifié.

Maxime est touchant dans ce qu'il n'ose pas, on sent aussi une différence sociale qui intimide cet homme en devenir. Il n'en perd pas une miette, fasciné par la liberté d'être de ces femmes à moitié nues...

dernier petit bémol : je pense que vous avez volontairement mis sur le même plan d'attrait pour Maxime Véronique et sa mère en les désignant par la petite et la grande mais cela m'a dérangée!

A vous relire!

   Donaldo75   
12/11/2020
Sincèrement, ce n'est pas ma tasse de thé ce genre d’histoires qui ne m’emmènent nullement dans des contrées inexplorées et ne sont pas magnifiées par une écriture remarquable mais je reconnais un travail sur le style et le travail ça fait quand même la différence dans la conception d’une nouvelle. L'écriture est largement perfectible et pourrait mieux exposer l’histoire, surtout dans la première moitié, mais la narration recèle quand même une vraie tonalité. Après avoir dit ça, je crois avoir intégralement exprimé ce que m’inspire cette nouvelle et je peux écouter de nouveau le concerto de violon de Mendelssohn parce que je n’ai pas vraiment rêvé pendant cette lecture.

Je n’ai pas d’avis du genre « j’ai aimé », « un peu », « dans un grand vent de fleurs » parce que je crois que je vais rapidement oublier ce texte.

   Charivari   
13/11/2020
Bonjour.
Autant l'avouer, j'ai failli décrocher. Trop flou, pas contextualisé et une écriture assez basique, -mis à part deux ou trois saillies, c'est tès plat, du moins au début. Et puis cette histoire de monoï et de vieilles en bkiini m'intéressait fort peu.... Cependant le texte, ensuite, prend une autre direction, devient plus poétique, et enfin devenir intéressant, en dégageant le narrateur du personnage, le jeune qu'il a été. Au final, le résultat est mitigé, un texte à retravailler, á étoffer, peut-être ?

   Babefaon   
13/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Une jolie histoire poétique sur les premiers émois, le temps qui passe et les souvenirs qui nous ont marqués à jamais. Le regard tendre et bienveillant d'un adulte sur l'enfant qu'il était.

Deux phrases très justes ont retenu mon attention :

"Les femmes te troubleront, te tromperont, te dérangeront, t'étonneront, mais t'aimeront, et tu les aimeras en retour sans les comprendre toujours et les aimeras encore sans les avoir comprises.
D'ailleurs il n'y a rien à comprendre.
Juste les aimer,
c'est tout." Parfois, il n'y a rien à comprendre, il faut juste avancer ensemble, malgré nos différences et dans le respect mutuel.

et

"Je suis allé jusqu'au moulin fermé. Les pierres ne changent pas.J'ai laissé un mot dans la boîte aux lettres ; proposition d'achat, piteuse bouteille à la mer pour que l'on m'ouvre enfin cette porte.
Ça n'a pas marché.
Heureusement.
Sûrement aurais-je été déçu là-haut, sur cette terrasse jonchée du terreau de tant d'automnes passés." L'âme de ce moulin s'en est certainement allée an même temps que ses dames. Et la réflexion de Maxime à ce titre, fondée.

Merci pour cet agréable moment de lecture...

   Anonyme   
24/11/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
La vérité c’est que je me suis beaucoup ennuyé à lire ce récit.
Le style n’aide pas non plus à garder les yeux ouverts. Pas mal de maladresses ou d’imprécisions, comme dans ces trois exemples parmi d’autres :
« Allongées sur leur transat, elles se ressemblent davantage avec une année de plus. »
Elles ont un an d’écart ou elles ont pris un an au compteur depuis la dernière visite de Maxime ?

« Geste lent de ses mains vernies de bleu jusqu’à son pied fin de la même couleur. »
Elle a les pieds bleus ou juste les ongles ?

« La grande femme magnifique qui a tout et tout compris et que l’on regarde avec désir, envie, jalousie, respect, haine, MAIS qui jamais ne laisse indifférent »
Pourquoi ce MAIS ? Je ne vois qu’une simple confirmation de ce qui a été dit avant.

Toutes ces scories finissent par tuer la nostalgie.
Bellini


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