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poldutor
30/7/2019
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour,
Wouaf ! Je reprends mon souffle après la lecture de cette nouvelle de #3000 caractères avec une dizaine de virgules et à peu près cinq points. Il faut être en apnée pendant presque tout le texte... Qu'en dire, il s'agit probablement d'une victime de la terreur la plus profonde qui fait élucubrer le narrateur, ses propos à peu près compréhensibles au début et encore : "trapèze bancal avec une barbacane en pointe de flèche au bec de fer isocèle - à l'affût dedans une circularité", deviennent encore plus incohérents sur la fin de la nouvelle :"Ne pas dire que je dérape, maintenir coûte que coûte un équilibre fragile pour pouvoir continuer de tricher, rester duplice, cacher les oripeaux du déviant sous un costume de ville. Déviant ! Déviant ! Déviant ! Prenez-moi dans vos bras. J'ai mouillé les cartes à demi carbonisées aux traînées de suie, écornées, trouées, salies, et je les ai battues et rebattues, elles ne s'envoleront pas, elles ne pourront pas me dénoncer" Je n'ai d'autre part pas compris le sens de ILLI, d'après "dicolatin.com", ce serait : ILLI (adverbe de lieu) 2 siècle avant J.C.PLAUTUS (Plaute) à cet endroit-là, (sans mouvement) (où es-tu)...! Un peu obscur. Cordialement. poldutor en E.L |
Corto
1/8/2019
a aimé ce texte
Un peu
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Il faudrait que l'auteur essaie de se mettre à la place du lecteur. Cette présentation est pénible, surtout la première phrase qui n'en finit pas.
C'est dommage car de nombreuses notions ou expressions auraient mérité d'être mises en valeur: j'ai ainsi remarqué "vos yeux scrutateurs aux rayons prisonniers de barreaux taiseux pointés en retour sur le circonvenu château de cartes", ou "mirador systémique mais aveugle piétiné d'une ronde brouillée et fébrile aux projecteurs balayant les ténèbres extérieures et intérieures" ou plus loin "J'aime ma prison, j'aime mes démons. C'est moi qui les ai créés sans appel car ils me confortent." On voit ainsi que le propos serait intéressant à condition d'être accessible. Mais la forme choisie est vraiment rébarbative. Dommage. |
hersen
6/8/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un texte que j'aime beaucoup, très expressif.
Une période réussie, et ce n'est pas évident, mais avec le regret qu'à sa fin, à "inquisitrice", l'auteur ne se sépare pas du pavé pour détacher la suite du texte, la partie explicative. C'est un texte où l'on sent bien le noir du dedans, il y a du malsain assumé et souhaité, confortant. Ce texte est à lui seul toute une ambiance et l'auteur s'en sort vraiment très bien. Il y a une originalité, le texte n'avançant pas d'un poil, on est en surplace dans la noirceur. |
maria
29/8/2019
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour senglar,
Je me suis énervée avec ce texte, car je ne comprenais pas grad chose : vocabulaire inconnu, tournures compliquées, longues phrases. Pour ne pas y passer l'après midi et contenter néanmoins mon égo, j'ai décidé, à la dernière lecture, que senglar décrivait une crise d'épilepsie que le personnage provoquait, mimait, pour dissimuler ses méfaits. Ce sont l'affolement dans la boite crânienne et la bave qui m'ont amenée à cette conclusion. Je m'appelle ILLI, mais encore ? J'espère que les commentaires à venir, ceux de l'auteur y compris, m'aideront à y voir plus clair dans ce "tréfonds reptilien". Merci pour le partage et à bientôt |
ANIMAL
29/8/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Quelle faconde ! Quel délice que cette avalanche de mots et de phrases qui roulent leurs flots ordonnés pour exprimer le tumulte du désordre. Une langue maniée, triturée, dépecée et ciselée à la fois. On en ressort tout décoiffé !
Mais qui se cache sous les mots de ce texte délirant ? Un fou qui feint la normalité, qui redoute d’être découvert et rejeté ? « duplice, tricher, déviant ». Ou un être qui feint la folie en estimant plus facile de vivre dans son propre monde plutôt que de s’adapter à celui des autres ? « je suis mon sauf-conduit et je suis mon geôlier » Ou s’agit-il d’un épileptique en crise qui fait tout pour cacher sa maladie malgré son horrible et absolu mal-être ? De cela je doute car « je me complais. J’aime ma prison, j’aime mes démons ». Et pourtant une souffrance « prenez-moi dans vos bras ». Mais à qui s’adresse cette supplique ? Pour moi qui ai fait du latin jadis, ILLI est avant tout la notion d’un « ici sans mouvement» et je vois bien dans ce texte un voyage immobile dans les méandres d’un cerveau désaxé. J’attends avec impatience les explications de l’auteur s’il souhaite en fournir. Un seul regret, la présentation compacte, pas facile à lire pour qui n’a pas les yeux 100% opérationnels bien qu’elle corresponde au sujet. |
Donaldo75
30/8/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Senglar,
La forme est difficile mais le texte est riche, complexe, fouillé, prenant. C'est jeté à la face du lecteur qui n'en demande pas tant, parce que ses neurones ne sont pas du matin. Pourtant, il y a un réel ton, une forme de poésie et de théâtre, comme un monologue sartrien. C'est rare sur le site, de tels écrits. Bravo ! Don |
Davide
30/8/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour senglar,
Le "Mémorial" et "Le Horla" ont en commun avec ce texte une expérience qui dépasse l'entendement humain, qui transcende les limites du rationnel, quelle soit rencontre avec le divin ou rencontre avec l'enfer. Si Illi tente tant bien que mal de la contenir, de la circonscrire, de l'emprisonner, cette logorrhée semble son seul exutoire, sa seule manière de ne pas dégoupiller son cerveau-grenade sur-le-champ... de bataille. Illi ? Un palindrome, quelque chose qui tourne sur lui-même, sans queue ni tête, qui n'a ni début ni fin. Diminutif d'illisible ? D'illimité ? Prénom "Lili" mal écrit ? Une fusion entre "Il" et "Elle", marquant une confusion d'identité ? En cherchant sur le net, j'ai vu qu'il s'agissait d'un mot latin signifiant "à cet endroit-là, sans mouvement". Une longue phrase qui occupe les 2/3 du texte, portée par des associations de mots improbables, nous plonge "sans piton ni rappel" dans la folie, dans l'enfer ("incube", "tréfonds reptilien" etc.). Il ne faut pas avoir le vertige ! Mais j'aime la distanciation prise par le narrateur, marquée par ce "vous" qui se veut rassurant pour lui, comme s'il ne s'agissait que de nous expliquer quelque chose de... logique, telle une formule mathématique. Mais c'en est trop, vite trop. La phrase s'essouffle d'elle-même. La grenade est enfin dégoupillée. Le narrateur ne peut plus retenir..., il baragouine alors à la première personne du singulier : "Ne pas montrer au monde que je suis FOU !" Chaque point se transforme en un poing dans la g*****, chaque virgule en halètement. Une manière bien originale et ma foi convaincante de parler des maladies mentales et/ou des expériences mystiques et surtout, de "l'équilibre fragile" entre le monde extérieur et le monde intérieur. En cela, j'ai beaucoup apprécié cette transition : "Et en fermant les yeux pour protéger le regard du dedans, le seul regard vrai, regard sur l'intime, le préserver". Pour moi, qui aime particulièrement l'opéra, le mouvement expressionniste (début XXe siècle) nous offre des merveilles sur le thème de la folie. Je pense en particulier à "Erwartung" de Schönberg (1909), opéra en un seul acte dans lequel une femme seule (soprano) sombre peu à peu dans la folie. Dans ce même registre : "Lulu" de Berg et "Elektra" de Strauss. Quoiqu'il en soit, j'ai beaucoup aimé cette nouvelle, la manière de traiter un sujet si déroutant, Merci senglar, Davide |
ours
30/8/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Senglar
Quand le plancher des certitudes s'effrite, se fend, finit par s'effondrer, laissant l'Homme face à un gouffre existentiel, s'écroulera-t-il à son tour, sombrera-t-il dans la folie, suis-je vraiment ces lames de vie que j'ai construites et assemblées qui se délitent, ou suis-je cet autre qui m'observe devant le précipice à cet instant précis. Voilà ce que m'a évoqué ton texte en première lecture. Puis un détour sur Wikipedia et j'ai découvert que Maupassant lui même était affecté d'un syndrome de dédoublement de la personnalité. Je suis il, il est moi, "illi" palindrome, "il" dans un miroir, voilà la clé, enfin je pense. Est-ce qu'un homme fou sait qu'il l'est ? Ton texte décrit-il cet ultime instant de lucidité où l'homme "sain" comprend qu'il sombre dans la folie ? Beaucoup de questions en suspens... Sur la forme, j'admire tant de richesses et de subtilité dans les images, puis ce choix d'emmener le lecteur dans un déferlement de mots semblable au tourbillon des pensées d'un cerveau tourmenté. Je ne te dis pas merci pour le partage, car ton texte m'a filé la frousse ;) Ours |
Luz
30/8/2019
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Bonsoir senglar,
J'ai lu plusieurs fois. C'est un texte extraordinaire que tu as écrit là. Je n'ai jamais rien lu, je crois, de semblable. Ça n'avance pas, on est englué par le manque de virgule, les images jaillissent tous les 2 ou 3 mots : quelle force étrange de pouvoir écrire ainsi... La première phrase, longue, rend parfaitement l'enfermement du personnage dans son monde singulier. Dans la seconde partie, résonne la colère, la folie du personnage, en marge, qui se protège et se cache. C'est un poème fou, génial, un long cri au bord d'un autre monde. Un très grand bravo senglar ! Luz |
Louis
30/8/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Le narrateur de ce texte relate une expérience qu’il a vécue personnellement, mais envisagée d’emblée comme pouvant être commune, universellement partagée, ce que traduit l’usage du «vous » en début de texte : « Quand la peur soudain vous glace… »
Cette expérience est celle d’un moment qui survient de façon fulgurante, d’un seul coup, promptement, « illi-co ». Aussi soudaine que cette mystique « Nuit de feu » vécue par Blaise Pascal un soir de novembre 1654. Mais au lieu du feu, et de la foudre d’un processus foudroyant, l’expérience est celle d’une subite glaciation, d’un froid qui gèle, engourdit, paralyse le monde intérieur de l’individu : « Quand soudain la peur vous glace au plus profond de votre être, que toute velléité s’efface, que votre cerveau se fige… ». Une parole précipitée, essoufflée exprime de façon très contrastée cette glaciation ; le feu est bien présent, malgré tout, dans la flamme des propos, au niveau formel, alors que le froid, le gel et la glace règnent dans le fond du dire. Ce qui attise et exalte le propos, ce qui l’affole pour produire une bousculade des mots qui s’enchaînent sans trouver de pause, sans trouver le calme entre deux phrases, un peu de repos derrière un point, c’est le constat d’un dédoublement. L’expérience relatée s’avère, en effet, comme dans le Horla de Maupassant, celle du double. Le narrateur ne se décrit pas seulement dans un état soudain de glaciation, mais dédoublé, à la fois celui qui vit un état particulier, et le spectateur de cet état. Dans ce moment-là, quand tout se fige, un « autre » se manifeste, « spectateur ahuri et lucide », « observateur terrifié ». L’état de glaciation est alors désigné, identifié médicalement, comme crise épileptique. Le double n’est pas un reflet passif de ce qui est vécu ; il est actif ; il semble appartenir à la catégorie des doubles maléfiques. Il apparaît, en effet, comme destructeur : il agit comme « un sapeur mercenaire », comme un « pyromane », ou encore tel un « hors là paroxystique». Sapeur, que l’on entend aussi « Sa peur », il mine « les assises internes à la hache première », il sape les fondements de ce monde intérieur du narrateur, de ce for intérieur décrit plutôt comme un fort, comme un château, un fragile château de cartes, faible protection contre le monde extérieur. La cohérence interne du narrateur est figurée par ces cartes, par leur ordonnancement, leur « échafaudage critique ». Les cartes figurent donc un ordre, une mise en ordre des idées, d’un comportement, d’une vie. Le double maléfique, lui, introduit du désordre, un chaos, une incohérence. Il bat les cartes, il les mêle, il les brouille. Pyromane, il met le feu au-dessus de la glace. Il incendie ce qui d’abord était gelé par la peur. Qualifié d’ « externe », il laisse place à l’idée d’un « hors là paroxystique ». Bien sûr, la référence au Horla de Maupassant est évidente. Le double maléfique est ainsi désigné comme un être extérieur à soi, une extrême extériorité introduite dans la plus intime intériorité. Dans un effort de lucidité, le narrateur se reprend, le hors- là n’est pas, laisse-t-il entendre, je m’appelle « Illi » déclare-t-il. Ce nom le désigne et le définit : Illi. Ce nom semble en stricte opposition à celui de Horla. Par son origine latine, il indique que le narrateur s’identifie à ce double, qui n’est pas vraiment extérieur, hors là ; je suis celui-là, je ne suis pas hors de moi, un autre que moi, semble-t-il dire. Ainsi, il en vient à reconnaître le double pour ce qu’il est : à la fois le même et l’autre. La longue première phrase insiste sur le côté « autre » du double, jusqu’au radicalement autre, « le paroxystique hors là ». Les phrases qui suivent, quand le narrateur dit « je » et non plus « vous », insistent sur le « même ». L’usage du « vous », pourtant, plaçait le lecteur dans la position du double en tant que « même ». Cet usage laissait entendre que le lecteur, bien que différent du narrateur, pourrait connaître pourtant la même expérience. Le lecteur est autre, mais il est le même. Le narrateur s’affirmait le même par cet usage, et dans la partie du texte à la première personne, il explicite les efforts qu’il produit pour être reconnu, en société, par les autres, comme leur même. Surtout ne pas être perçu comme un « déviant », en écart, en déviation de la norme du même. Donner au moins l’apparence du même : « …tricher, rester duplice, cacher les oripeaux du déviant sous un costume de ville ». « Prenez-moi dans vos bras » supplie-t-il. Tu même, dis, tu même. Moi aussi, je même. Dans la duplicité, le double n’est pas aboli, mais n’est plus apparent. Lucide, le narrateur se reconnaît le créateur de sa propre dualité, affirme ne faire qu’un avec ses « démons », ses doubles, mais vit une quête désespérée de l’unité avec soi et avec autrui. Merci Senglar pour ce texte intéressant. |
papipoete
31/8/2019
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bonjour senglar
une mitraillette au chargeur empli de mille mots, arrose à l'entour qui vous lit ce matin ; et ça débite, et ça fuse avant que la phrase en cours ne soit achevée ! une mitraillette certes, mais qui ne tue pas, elle ne fait qu'étourdir le lecteur qui perd son chemin, dans les couloirs de la folie... NB on ressort essoré de ce récit qui ne concède aucun répit ; et l'auteur nous montre son érudition à travers cette plume, pour qui Larousse et bien des dictionnaires sont une source d'eau vive ! J'avoue quand-même que tout ne m'a pas semblé clair comme eau de roche ! Les amateurs apprécieront la teneur de ces lignes " savantes " ; mais je dis bravo au poète " nouvelliste " qui décoche ici une flèche d'un arc magique ! |
thierry
31/8/2019
a aimé ce texte
Pas
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Depuis qu'existe la littérature, la question se pose : pour qui écrire ? Pour soi ? En ce cas, il est clair que nous sommes là devant une thérapie exposée à la vue du profane. Pour l'autre ? Le quel ? Le déviant ? Le public est par construction assez restreint.
J'ai du mal avec ces textes initiatiques. Mallarmé le revendiquait : la littérature ne devrait être comprise comme si elle était musique, déchiffrée par les seuls musiciens (ou un truc du genre). Je ne comprends pas la première partie, par manque de vocabulaire de ma part, désolé ; aussi vous reconnais-je autant le droit d'écrire en totale liberté que je revendique le mien à ne pas lire en toute liberté. Je ne me ni impliqué, ni même concerné ici. On peut envisager différentes façons de voir un paysage au bord de la Loire. On peut évoquer le gris, le vert, les joncs, les maisons en tuffeau, on peut aussi parler de la centrale nucléaire de Chinon, de l'enceinte, du coffre, du réacteur, de l'uranium. Pardonnez-moi de ne pas être physicien ! |
Malitorne
31/8/2019
a aimé ce texte
Bien
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Je ne sais pas qui c'est Illi mais j'ai bien aimé votre délire verbal. J'avais compris depuis longtemps que vous étiez fou :-) et là vous m'en fournissez la preuve irréfutable ! Cette phrase est superbe par la symbolique qu'elle transporte et résume à elle toute seule votre écrit : « cacher les oripeaux du déviant sous un costume de ville ». Nous portons tous un masque en société, personne ne peut connaître notre vrai nature sinon nous-même.
Il y a du rythme, du dynamisme dans votre texte. Le vocabulaire est riche et fécond, il faut se laisser emporter par son flux sans chercher à le traduire à tout prix. Il y a peu de temps je conseillais à un auteur de « lâcher les chevaux » dans son écriture. Il devrait vous prendre comme exemple. |
Anonyme
1/9/2019
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour senglar,
J'ai essayé plusieurs fois de lire ce texte, mais je n'y arrive franchement pas. Je zappe tout ce qui est écrit entre "sapeur" et "FOU", mot qui relance d'un coup mon intérêt... Donc pour donner un avis de pur néophyte, il y a trois possibilités : 1) Ça sent la tour d'ivoire. 2) Acceptez la sismothérapie. 3) Vous êtes un génie ! Dugenou. |
Cristale
2/9/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Senglar de Brabantie,
ILLI.....phénomène de miroir où le "Il" se regarde comme ça "][", il y a soi, il y a l'autre qui est soi sans l'être vraiment mais que seule la vitre du miroir sépare, s'y cogner la tête, y hurler dans le vide silencieux du reflet d'un crâne empli de pensées échevelées "comme les cordes d'une harpe folle et sonore derrière les faisceaux étrécis de vos yeux scrutateurs aux rayons prisonniers de barreaux taiseux" qu'il faut absolument cacher aux yeux du monde derrière les barbelés invisibles de globes oculaires exophtalmiques au son d'une musique accouphénique, éteindre les bruits, noyer les images fantasmagoriques "cacher les oripeaux du déviant sous un costume de ville" la peur qui serre les entrailles, "Prenez-moi dans vos bras. ", écrase le sternum dans d'indicibles douleurs, angoisse quand l'accalmie n'est que spasmes de solitude précurseurs du prochain tsunami "l'incendie est circonscrit jusqu'au prochain soleil ", seul le pacte accordé aux démons permet à ILLI un semblant de maîtrise sur leurs présences et agissements dans sa pensée délirante. La forme des deux premiers tiers du texte s'accorde au fond par la vitesse de l'écriture qui traduit parfaitement la rapidité de la pensée et la logorrhée liée pareilles à celle que décrivent les personnes atteintes de certaines pathologies que je ne me permettrai pas de nommer, avec une perception déformée de la réalité, des hallucinations. Concernant le fond toujours, le narrateur semble entrer dans la phase mélancolique, (la mélancolie est l'autre nom de la dépression profonde) de l'isolement avec perte de motivation, du replis sur soi-même, du ralentissement de la pensée; les phrases deviennent plus posées, plus courtes, se ponctuent de points finaux. La prise de conscience de ses propres troubles devient prégnante. La lutte est inégale, il faut pactiser avec ses démons pour souffrir le moins possible "Je suis eux et ils sont moi" Le constat est triste mais incontournable : il faut vivre avec, dans le miroir de IL, tout contre l'image inversée de soi, LI, comme avec une entité siamoise, et comme on dit : "faire avec" ILLI. Voilà ce que mes perceptions cérébrales m'ont soufflé en tant que pensées dans l'interprétation de cette nouvelle qui a poussé mes neurotransmetteurs à une surproduction de sérotonine. N'étant pas aussi douée (je suis plutôt sous-douée) que toi dans l'écriture de nouvelles, j'apporte ma modeste contribution parce que ton texte m'a touchée de par le fond mais aussi par la forme en parfaite adéquation. Je suis peut-être complètement en dehors de ton sujet, aussi, si je n'ai pas regardé dans le bon miroir, je te demande de pardonner mon côté schizo-paranoïde qui aurait déformé tes images :) Cristale qui va se faire une tisane de millepertuis pour éviter les RTMS et les ECT |
Pepito
2/9/2019
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Hello Brabant, content de te revoir.
Sinon, comment dire... pour ce texte... Ben je le trouve pas en grande "forme", mais tu as raison, faut s'faire plaisir. ^^ Allez, c'est parti : - "que toute velléité s'efface" : velléité de quoi ? - "cerveau ..., parcouru par un vent frissonnant" : faut toujours penser à se boucher les oreilles ! ^^ - "nodosité tangible" : c’est quoi qu’est une "Formation pathologique arrondie et dure." ? - "descente aux incubes" : on parle plutôt d’une montée dans ce cas-là. Oups ! - "sans pitons ni rappel" « Oups ! le changement de champ lexical réveille. Un vrai coup de piolet ! ^^ - "crâne érigé en prison"... érigé" non, vu qu’il existe déjà, "transformé" éventuellement. - "cour intérieure engoncée "de" murailles"... plutôt, non ? - "plan étriqué" un truc infini (par définition) et étriqué, mhhh ...? - "vos pauvres certitudes orphelines" ... ben, si elles sont deux... ^^ Formulation ampoulée et recherche dictionnariale aléatoire, à mon gout, jusqu’à : "Et en fermant les yeux pour protéger le regard du dedans..." Là, cela devient bien mieux, avec un magnifique "La bave que j'ai aux lèvres et qui en scelle les commissures se fera glu pour empêcher ma langue de proférer le désordre." Rien que pour cette phrase, la lecture valait la peine. Allez hop ! Sans rancune j'espère. ;-) Pepito |
emilia
2/9/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Merci à vous de nous rappeler dans votre exergue les liens qui peuvent exister entre ces deux grandes personnalités littéraires que sont Blaise Pascal, à travers son « Mémorial », quand il témoigne du caractère fulgurant de son expérience mystique, cette « Nuit de feu » où il reçoit l’illumination de la connaissance et qui aboutira à sa conversion religieuse, et Maupassant, avec son « Horla, personnage qui choisira d’incendier sa propre maison pour ne plus être le jouet de la peur et des hallucinations qui le hantent… ; ces deux brillants écrivains, dont les pairs ont reconnu le génie, ont partagé une fin de vie tourmentée, un corps malade et souffrant, menacé par la confusion et l’aliénation, comme si la folie apparaissait comme le revers de la médaille du génie octroyé, avec cette hypothèse que la folie de l’œuvre rejoint celle de l’artiste dont la vie est en lien direct, alors que tous deux ont expérimenté cet état d’exaltation, de « transe », qui les ont transportés hors d’eux-mêmes…
Merci également pour la présentation de cet « objet littéraire » intéressant, sans nul doute, (puisqu’il a incité le retour apprécié de LOUIS enfin sorti de son long silence… !) et qui reprend la métaphore de la prison et le thème de l’enfermement, dans ses formes syntaxique (grande phrase interminable…, mais texte relativement court et dense) et lexicale, égrenant avec une expression « fébrile » et de façon percutante le corpus associé ( barricadé/ engoncée en murailles/ le plan étriqué/les yeux étrécis/ barreaux taiseux/mirador/bave devenue glu pour empêcher la parole/ geôlier/menottes…), ainsi que les procédés narratif et stylistique dans le fait de souligner les allitérations en séries… Majoritairement en (b) : (balaie/barricade/bancal/barbacane/bec/boîte/bouscule/barreau/…berceau/balbutier/bribes/brouillé/ brûle/balayant/bras/battues/rebattues/bave), en (p) : (empêcher/proférer/panique/possible/première/pyromane/paroxystique/paumes/piétine/protéger/préserver/pourrait), en (d) : (dire/dérape/duplice/déviant répété quatre fois regroupant l’accumulation et l’insistance/ dénoncer), en (s) : (salles/stalles/sapeur/sentinelle…) et autres assonances (glace/efface, incendie circonscrit…), la forme impérative négative : (Ne pas montrer/Ne pas dire), l’imploration : (Prenez-moi dans vos bras…), le parallélisme de la dernière ligne : (J’aime ma prison, j’aime mes démons… ) qui sont à l’œuvre dans ce texte. Le jeu de mot sur « ILLI », celui que l’on ne peut nommer semble transférer la figure du double imperceptible entre l’auteur et le narrateur en proie à la transe créative et qui revendique à la fois son identité et son altérité dans cette complaisance qui se justifie : « mes démons, c’est moi qui les ai créés. Je suis eux et ils sont moi. » Le narrateur, ici, semble conclure avec la volonté de s’affirmer tel qu’il est même s’il est hors normes et souhaite cultiver « l’inquiétante étrangeté » tout en préservant "le regard sur l'intime" : « je suis… à la fois mon sauf-conduit et mon geôlier…/j’aime…/ je m’appelle… » Désolée pour la longueur…, voilà où mes réflexions ont pu me conduire sans être sûre de ne pas m’être égarée en chemin… et impatiente de découvrir votre éclairage… |
Vincente
3/9/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Ouh… ! ça bouscule et j'aime quand un auteur montre de l'audace ; mais après ça doit suivre. Plus l'exercice entend s'écarter des habitudes langagières, plus l'écriture marche sur le fil de l'équilibriste, plus le paysage qui va se dévoiler va faire espérer au lecteur l'insolite, etc… avec son lot de découvertes/désolation/dévolution… révolution !! plus l'acrobatie s'interdit de se vautrer bien platement.
Dans cette courte nouvelle, l'expression tient de la saillie, piquante, tordante, mordante, de toute façon provocante et peut-être salvatrice donc réjouissante. Je le redis j'adopte l'intention. Après l'exergue nécessaire, dans le développement, le début, jusqu'à "sans exil, est plein de matière accrocheuse, s'installe dès lors un propos qui ne se dérobera plus. Le style est emporté, je dirais presque passionné, et pourtant les sensations délétères ne l'y inviteraient pas. À partir de là, j'ai attendu un rebond narratif. Or, avant le "que je suis (ce) fou", rien n'est venu d'autre qu'à nouveau une logorrhée trop travaillée pour paraître la simple émanation primaire d'un trouble émotionnel. Et cela va durer, dans le soin "élaboratif" comme dans l'emportement désespéré. Il me semble qu'il y aurait bénéfice à garder une certaine sobriété dans le déversement des images exprimant le trouble (montré en une immense phrase ! Audace quand tu nous tient !…), il est déjà débordant de prégnance en-lui-même, on le perçoit saturant l'esprit du sujet, il semblerait que le narrateur (le même ici en l'occurrence) cherche à se convaincre (pour nous convaincre…) que le plus sera toujours plus convaincant que le moins. Je crois bien qu'ici cela lui a joué des tours. J'aurais préféré que tous ces apartés soient moins "empilés", ou qu'ils soient supprimés en grande partie. Le mieux est l'ennemi du bien, comme chacun sait. Quand on sort de ce "tunnel", à "Et en fermant les yeux pour protéger le regard du dedans…" et qu'arrive ce "je suis FOU" salvateur (se sauver en étant fou, bravo, la revoilà l'audace narrative espérée ! ), le reste du récit fonctionne très bien. Je trouve cette fin très forte, en particulier dans cette phrase J'aime ma prison, j'aime mes démons. C'est moi qui les ai créés sans appel car ils me confortent. Je suis eux et je suis moi (le titre viendrait-il d'un "il" et son miroir, palindrome très à propos), et je me réconcilie en partie avec ce texte malgré ces "défauts" qui sont aussi celui du trouble intrinsèque qu'il évoque. Il y a là une sorte d'adéquation entre l'insupportabilité du malaise du sujet/personnage et celle que l'auteur impose à son sujet/propos. |
jaimme
7/9/2019
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Je trouve le nom/titre bien trouvé: un palindrome autant qu'au mot qui veut dire "moutons". Donc tout le monde.
Je vois votre texte comme une tentative d'écriture autour de la maladie mentale, de l'enfermement dans la psychose. Pourquoi pas, d'autre l'on tentée aussi. La fin (le dernier tiers) me plaît bien. Le début aussi, mais je trouve le reste redondant et en définitive je suis vite passé à l'ennui avant d'être à nouveau réveillé par la fin. Le lecteur, à mon avis, doit être éveillé le plus souvent possible, et (mais ce n'était sans doute pas votre propos) il aurait peut-être fallu y inclure des événements auxquels le personnage aurait interagi dans le cadre de ses terreurs. Donc pour moi un essai en partie réussi. Au plaisir de vous lire à nouveau. |
Lulu
7/9/2019
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Senglar,
J'ai failli écrire (lapis lazuli…) "Bonjour Illi"... Comme quoi, ça a pris… Tout d'abord, je dois dire que j'ai été un peu empêchée de lire ce texte avec plaisir du fait de sa présentation : un paragraphe, pour un élan, certes, mais un paragraphe quand même, qui m'a semblé dense et presque rédhibitoire. J'ai toutefois lu par curiosité, et ne suis pas déçue du voyage. J'ai néanmoins peu apprécié, mais cela n'est pas propre à votre texte, car je ressens toujours la même chose face à cette figure qui tend à utiliser le "vous" pour évoquer quelque chose de personnel, à tout le moins relatif au narrateur… J'ai donc peu aimé cela dans la première partie, mais j'ai été embarquée par le flux - c'est le cas de le dire - de ces mots qui courent jusqu'à notre imaginaire… Vous m'avez appris un mot - et j'adore apprendre ! - : "modosité"... J'ai aimé l'expression "sous un costume de ville". Si elle semble simple ou anodine, comme ça ; en fait, elle est très bien sentie, je trouve… toute pleine d'évocation, et de reliefs avec le ton d'ensemble. J'ai préféré la dernière partie de ce texte présenté en un bloc, du fait de ce "Je" qui arrive, enfin… Une lecture assez agréable, finalement… Même si je me suis dit que j'avais compris sans comprendre… Impression, surtout, que dans ce jeu où l'imaginaire creuse au fond du regard de ce fameux Illi, le mystère reste entier… Merci du partage. |
Jean-Claude
9/9/2019
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour Senglar,
Le pavé fait mal aux yeux et fait peur. La longue phrase dérape dès le départ et après ça grippe la lecture "Quand la peur soudain vous glace au plus profond de votre être, que toute velléité s'efface, que votre cerveau se fige, [...]" Que viennent faire ces "que" ? Il n'y a pas de relation à un mot ou un nom précédent ! on devrait avoir "quand". Le "qui" qui suite ets, lui, approprié. Après, quand on n'accroche plus sur la longue phrase, cela devient difficile à apprécier. Ce qui a été mon cas. Il y a des jeux de mots sous-jacents et un brin d'écriture automatique... Désolé. Pour une autre fois. JC |
leni
12/9/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Mon Ami SENGLAR
Je suis depuis un moment dans mon cabinet de réflexionSeul avec moi-même et ton écrit Dans toutes les interprétations de tes textes je pars toujours de l’idée première que tu oses tout Et que tu veux te faire plaisir Et que tu souffles sur le château de cartes de la vie Pour le plaisir de voir ce qui va se passer Je tente toujours de trouver une unité de raisonnement une unité de choix Ici c’est la folie vraie ou feinte Pourquoi feinte parcequ’à certains moments tu sembles Avoir les pieds sur terre Ton crâne est érigé en prison(de tes pensées) Tu es l’observateur d’un corps épileptique Et dans cette boite crânienne l’affolement bouscule tes pauvres certitudes Tu SEMBLES en désarroi et ton château de cartes est près de s’effondrer Alors que tu tentais de remettre de l’ordre dans ton jeu Tu sens bien que ça tourne pas rond dans ta tête Tu n’es pas fou peut-être une déprime ou un coup de burn out…UN fou ne dit pas « Surtout ne pas montrer au monde que je suis fou » Je dérape mais je continue à tricher en costume de villeTu es BIEN CONSCIENT Tu es un déviantTes cartes à demi carbonisées ne pourront te dénoncer La bave sur tes lèvres t’empèchera de proférer Tu es ton geôlier « J’aime ma prison j’aime mes démons » « je suis eux ils sont moi » TU TRICHES EN COSTUME DE VILLE et tu joues le jeu tout en le dénonçant Tu m’as emmené loin par petites touches impressionnistes VOILA mon ressenti mon AMI SENGLAR LENI |
Philo
13/9/2019
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Modéré : Commentaire trop peu argumenté.
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STEPHANIE90
14/9/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonsoir Senglar !
comment ta publication a pu m'échapper ??? Heureusement que je l'ai aperçu à ma connexion ce soir. J'aurai vraiment manqué un très bon texte de nouvelle. Mais est-ce vraiment une nouvelle ? LOL Bien sur, avec pas mal d' autorisation avec les règles de la langue française du "bien écrire"... Sourire. Ta traduction de ta folie du moment s'y exprime à grand renfort d'énumérations au flux limite indigeste, comme une bonne gastro de votre cerveau qui débite ses déséquilibres avec fougue et un coté théâtrale. J'ai adoré ! Toutes ces images : "cour intérieure engoncée en murailles sur un plan étriqué – trapèze bancal avec une barbacane en pointe de flèche au bec de fer isocèle" Tu me fais peur Senglar !!! un bec de fer isocèle ne peut manquer sa proie. Qui sera la proie ??? "La bave que j'ai aux lèvres et qui en scelle les commissures se fera glu pour empêcher ma langue de proférer le désordre." Ouf !!! Il te reste donc un zeste de réflexion. Tous aux abris ! La folie guette.... Félicitation, c'est du grand art qui reproduit parfaitement la folie. "Et je me complais. J'aime ma prison, j'aime mes démons." Je m'en vais prendre un Lexo, au cas ou se serait contagieux... pour maintenir l'équilibre précaire de ma condition d'humaine. Merci pour ce bon moment de lecture, Stéphanie, en transe textuelle |