I. Évanescence
La terre trembla, les murs s'effondrèrent, elle fut emprisonnée dans la cité sans moyen de s'échapper.
Sam se réveilla en sursaut dans ses draps noyés de sueur. Son cœur frappait à ses tempes, son souffle la fuyait. Elle observa les alentours à la recherche d'un point de repère, les yeux grands ouverts, mais ne trouva rien. Il ne restait que les limbes d'un souvenir de chute. Se pouvait-il que les choses aient encore changé ? Engourdie par le sommeil, excitée par l'adrénaline, elle se leva pour trébucher sur ses vêtements éparpillés au sol. Quelques rayons perçaient les volets et formaient un halo sur le plancher, éclairant sa jambe nue. Battant des paupières, elle remit de l'ordre dans sa tête et s'habilla d'abord. Comme un courant d'air, elle traversa la maison étrangère jusqu'à l'extérieur, jaillissant dans le jardin. Un petit carré de végétation était contenu entre les haies, entretenu avec attention, joli, neutre. Un arbre, des parterres de fleurs blanches et rouges, toutes jumelles.
Un grondement secoua Sam qui leva la tête vers le haut. Partout, des îlots dérivaient sur le ciel-océan. Les navires de terre circulaient en faisant trembler l'air, certains petits et personnels, d'autres formant des archipels de quartiers. Elle vivait ici désormais, à Jukuja, elle connaissait le nom de la cité sans jamais y être allée. Son métier était Attrapeuse. Sa meilleure amie s'appelait Zan. Ses parents… Un à un, les nouveaux souvenirs dégoulinaient sur les anciens, les recouvraient d'une couche opaque et les réduisaient à des rêves. Chaque effort pour briser ce charme ne parvenait qu'à en accélérer le processus. Sam ouvrit la bouche, hébétée, gelée à l'intérieur. Elle savait qu'elle n'était pas à sa place, qu'il ne s'agissait pas d'elle. La réalité s'en moquait et lui proposait ce puzzle.
Au départ, elle avait voulu résister. Des atermoiements futiles. Elle devait manger, dormir, vivre, comme tous les autres. Si elle abandonnait, son existence sombrerait dans la misère sans jamais que la dissonance ne se résolve. La mélodie continuait de se jouer, fausse, définitivement fausse, mais entêtante. Pourquoi se rappelait-elle les contraintes fondamentales qui régissaient sa vie et oubliait le reste ? Un frisson courut sur son échine à l'idée d'en finir. Une idée vaine.
Les premiers jours s'écoulèrent vite. Malgré tout, elle se distrayait de la fraîcheur apportée par Jukuja, de ses gens et ses activités. Pour accéder au centre-ville, des navettes à dos de scarabée collectaient les habitants dispersés dans la campagne. Les bêtes énormes transportaient des cartouches sur leur thorax, capables d'accueillir des dizaines de personnes. Un cocher les dirigeait, une fonction prestigieuse demandant beaucoup d'expérience pour éviter les accidents. Les plus grands immeubles du centre tenaient la voûte céleste à des centaines de mètres de hauteur, décorés par des statues d'albâtre, d'anges et de gargouilles voués au conflit. Sam explorait souvent ces ornements, car son métier consistait à gravir les façades vertigineuses pour attraper. De nombreux débris flottaient dans l'air unique de Jukuja : mottes de boue séchée, détritus rejetés par les demeures errantes ou simples cailloux. Parfois, des corps décomposés d'oiseaux se mêlaient aux prises. Afin d'éviter l'accumulation et les dégâts aux bâtiments, les Attrapeurs pêchaient les déchets à l'aide de filets et les ramenaient au sol.
Sam était tombée de si nombreuses fois qu'elle n'avait plus peur du vide. Elle marchait au sommet, sur les rebords et les poutrelles, de la même façon qu'elle traversait les trottoirs de la ville. Tous les matins, elle enfilait l'uniforme de la compagnie des Attrapeurs. Une salopette bleue par-dessus une chemise blanche, des bottines et son béret. Prête, elle montait jusqu'aux toits et flânait en rappel, puis à la pause, elle mangeait un sandwich en regardant les nuages, assise au bord de l'abîme. Dans les nuances du ciel, elle cherchait un sens ou une raison à sa présence. Ses yeux clairs s'abreuvaient de l'azur devenu sa meilleure échappatoire. À défaut de vérité, elle trouvait du réconfort dans la beauté naturelle.
Durant cette période, elle demeura en retrait, peu désireuse de créer des liens qu'elle craignait d'irrémédiablement briser. Ses collègues lui demandaient comment elle se portait et sa réponse ne variait jamais : un bien, accompagné d'un sourire discret. On la reconnaissait sans la connaître, l'appréciait pour sa gentillesse. Quelquefois, elle acceptait les sorties avec Zan. Elles se rendaient à des bars de Jukuja et partageaient des verres de vin d'épices. Son amie lui ressortait leurs histoires d'enfance, à l'école, Sam riait par habitude. Ensuite, les questions sur sa vie amoureuse venaient, avec leur lot de tergiversations et de demi-mensonges ; elle voyait quelqu'un, peut-être, non, oui… Elle inventait en fonction de son humeur et de l'imbroglio de souvenirs à sa disposition. Malgré la distance, Zan l'aidait beaucoup. Sa chaleur l'ancrait dans cette réalité et elle la remerciait quand l'alcool la relaxait suffisamment, ce qui lui valait toujours quelques rires.
Sans autre but, Sam se plongea dans la pratique de son travail. Elle n'avait aucune peur et choisissait les tâches les plus difficiles, aux altitudes extrêmes ou par mauvais temps. En quelques mois, son patron la plaça à la tête d'une petite équipe. Son charisme silencieux était respecté, on suivait ses directives qu'elle communiquait sans lever la voix. Le soir, elle disait au revoir et repartait, refusant de s'impliquer davantage. Progressivement, son efficacité la conduisit à devenir cheffe de quartier, placée en charge du nettoyage d'un territoire entier de Jukuja. Dans cette position, elle devint une membre importante de la société et atteignit des cercles initiés aux projets d'urbanisme concernant la ville. On la payait grassement, on demandait ses conseils et louait son professionnalisme. Sa petite maison devint une villa luxueuse située sur une île boisée qui possédait même un lac. L'eau rejoignait une rivière et cascadait dans le vide en créant un sillage de brume.
Sam avait réussi. Elle réglait tellement de problèmes qu'on lui proposa finalement un siège au conseil de la cité. Ce jour-là, elle se retira au plus proche du firmament, sur le toit de la Tour étoilée, un monument d'architecture abritant les entrepreneurs les plus riches de Jukuja. L'opportunité de s'élever plus haut encore lui tendait les bras et elle avait durement travaillé pour l'obtenir. Un succès qu'elle n'avait jamais véritablement souhaité, apparu au bout d'un chemin logique d'une vie dénuée de choix. Ici, elle réalisa à quel point le vide et le ciel lui manquaient. Était-elle à sa place, vraiment ? Qui était-elle, simplement ? Ses années d'accomplissements lui semblèrent soudain gâchées. Un goût infect imprégna sa bouche et la rendit malade. Elle dodelina de la tête ; pour la première fois, le vertige la saisit.
Inquiète, Sam retourna à l'intérieur et dévala les escaliers interminables de l'immeuble, marche après marche, virage après virage, dans une course bruyante de pas et de souffles. Elle dénoua la cravate autour de son col, tira son chemisier qui l'étouffait et cria. Le monde tournait comme un manège, sa vision soudain floue. Sam hurlait, elle voulait que son âme quitte son corps et s'échappe dans l'éther, qu'elle se débarrasse de ce carcan. À plusieurs reprises elle faillit tomber et, cette fois, la terreur lui creusait l'estomac. Le cauchemar se précipita, la terre trembla, les murs s'effondrèrent. Elle fut emprisonnée dans la cité sans moyen de s'échapper.
* * *
II. Désintégrée
Une migraine difficile réveilla Sam. Sa tête retomba sur l'oreiller, son bras balaya maladroitement la table de chevet et renversa des bouteilles vides. Les cadavres roulèrent et s'écrasèrent sur le sol dans un fracas d'éclats. Elle grimaça, gémissante, déjà haineuse. Des souvenirs noirs s'implantaient dans son crâne et recouvraient les bribes de ses passés. Pas d'aube, seulement une veilleuse bleutée éclairant sa chambre obscure à l'odeur de cigarette. Plus tard, elle enfila un hoodie trop large et sortit sur le balcon de l'appartement pour fumer. Elle vivait dans une cellule parmi des millions d'autres, fraction d'immeubles anonymes cultivés par rangées étroites. Partout où elle regardait, des façades et des fenêtres, de bas en haut, lointaines ou proches, et des gens comme elle. Des gens minuscules qui se ressemblaient tous.
Les lumières néon des publicités illuminaient la nuit et le jour devenu si sombre, propageant des éclairs diffus dans le nuage de fumée que Sam expirait. Omegara, la cité-planète. Une ruche épuisante, qui drainait lentement le monde et ses habitants. Dans cet endroit, elle n'était personne en particulier. Elle était en retard sur son loyer. Lasse avant même que la journée ne débute, elle s'habilla pour errer dans la mégalopole, traînant ses chaussures sur les immenses arches de métal qui connectaient les immeubles. Des tubes contenaient les trains magnétiques sous ses pieds et la chaussée vibrait à chacun de leur passage. Elle marchait, une cigarette à la bouche, des cernes sous les yeux, quelques mèches blanches roulant hors de sa capuche.
Plusieurs fois au cours de son existence, elle avait essayé de partager sa situation, son cycle et ses dissociations, avec des étrangers ou des personnes de confiance. On lui collait alors l'étiquette de marginale, explicitement ou au travers d'un regard. Ses contacts s'asséchaient comme des branches mortes. Elle était le tronc restant, seule, foudroyée depuis longtemps. Ses mains tremblaient lorsqu'elle alluma une nouvelle cigarette, dernière manifestation de sa tristesse puisqu'elle ne pleurait plus, trop fatiguée pour les émotions. Cela dura des jours, des semaines, des mois. Des années ? Elle marchait dans son pays de brume, cachée par ses propres écrans de fumée, arpentait les niveaux d'Omegara. Les tunnels se succédaient avec leurs lumières artificielles, leurs flaques d'eau stagnantes.
Les choses qu'elle avait dû faire pour continuer à nourrir son corps. Des offenses répétées pour conserver le droit de vivre, des offrandes de chair aux misérables. Ça ne l'affectait plus vraiment dans son univers où tout avait le goût de la cendre. Son voyage se poursuivait vers les profondeurs. Les allées s'étiraient, toujours plus longues et tortueuses, plongeaient vers le bas, la seule direction possible. À force de creuser, elle rejoignit les étages les plus inférieurs. Des égouts encombrés du rebut, ainsi que les ruines anciennes des villes écrasées par Omegara et transformées en fondations. Il y régnait un désert putride que seules les créatures les plus désespérées ou endurcies pouvaient supporter. Sam parcourait l'endroit maudit comme n'importe quel trottoir de la cité.
À la fin, elle n'était plus que de la peau tendue sur ses os, mais elle atteignit le bout du tunnel. Un corridor de métal qui s'arrêtait brusquement. Sa main caressa la surface glacée, puis elle glissa avec ses doigts, à genoux sur le sol. Un soupir exténué siffla hors de sa carcasse, sa tête trop lourde à porter tomba contre la paroi. Elle était une ombre dans le silence obscur. Seule sa respiration courte animait le vide. Malgré l'agonie, elle trouva une forme de soulagement au fond de cet espace de rien. Cette exploration lui avait révélé des choses que personne ne soupçonnait, l'avait affranchie de sa corporéité. Ce fut entièrement dépouillée qu'elle sentit l'étreinte de sa propre spiritualité longtemps enfouie. L'émotion la réchauffa, ses lèvres fissurées s'ouvrirent sur un sourire et elle put s'inventer un nouveau monde. Cette récompense, néanmoins, demeurait éphémère et difficile à capturer. Le plaisir lui échappa comme un ruban qui se déroula depuis son cœur. Elle essaya de le rattraper, de le rembobiner, paniquée.
Non, non, non… Ses murmures devinrent des échos alors qu'elle luttait dans le noir, puis un cri de rage écorché fracassa l'air comme un coup de masse sur du verre. Ça ne fonctionnait pas. Elle ne devrait pas se trouver ici, ce n'était pas elle ! Ce n'était pas… Ses pensées se cognèrent les unes aux autres et ne répétaient plus que des fragments incohérents d'idées. La terre trembla encore, les murs s'effondrèrent et elle fut emprisonnée dans la cité sans moyen de s'échapper.
* * *
III. Permanence
Une nouvelle chute. Le bruit de son corps heurtant la terre et l'air qui quittait ses poumons. Ses yeux s'ouvrirent sur le ciel trouble. Une odeur fraîche, matinale, ressuscita ses sens. Très vite, une figure apparut dans son champ de vision en occultant l'écran azur. Un homme aux cheveux noirs presque rasés. Son visage paraissait plus jeune que son regard. Il la scrutait, concerné, posant délicatement une main sur son épaule pour la réconforter.
– Tu vas bien ? C'est une vilaine chute…
Sam répondit par un gémissement. La douleur qui pulsait dans son dos s'atténua et sa vue se focalisa enfin. Elle serra le poignet de son sauveur sans s'en rendre compte. Grâce à son aide, elle parvint à se redresser pour s'asseoir contre un mur. Les souvenirs d'avant s'effaçaient, moins âprement cette fois, comme pour lui laisser le temps de leur dire adieu. La mémoire d'ici se développa, se révélant bande par bande à la façon de pétales de fleur. Cassagna, une cité entre les montagnes et la mer, où elle peignait des fresques sur les façades immaculées des résidences. Emportée par sa tâche, elle avait trébuché sur un pot de peinture, perdu l'équilibre, puis s'était écrasée en bas de l’échafaudage. Ses mains et son visage étaient éclaboussés de rose, de vert et de bleu. L'homme lui essuyait les joues avec un torchon.
– Je t'ai vue tomber par la fenêtre, je travaille de l'autre côté, à l'auberge. Désolé, cette serviette a nettoyé les tables, ce n'est pas le mieux… Tu arrives à parler ? Tu es sûre que ça va ?
Sam hocha la tête en se laissant débarbouiller, toujours sous le choc. Je crois que je vais faire une pause pour aujourd'hui, s'imagina-t-elle dire. L'ombre au-dessus de sa tête l'apaisa. Elle réalisa que la sueur collait ses vêtements en cette saison d'été. De mot en mot, l'homme l'invita en terrasse de l'établissement, nommé Le Roc, pour un verre d'eau. Sous l'auvent en tuiles, elle se relaxa en observant l'allée pavée de pierres blanches. Puis son attention se reporta sur la fresque inachevée et elle releva de nombreux détails à corriger de son œil expert. Le dessin représentait un groupe d'oiseaux multicolores s'envolant depuis une forêt. Leur migration les emmenait vers l'océan.
– C'est du beau travail, admira l'homme posté sur le seuil du Roc.
Toute la journée, elle se sentit rêveuse, le lendemain aussi. Des trous morcelaient toujours sa mémoire, mais il ne s'agissait pas de la première fois, elle composait avec ce problème depuis son adolescence. Ses parents croyaient que ces oublis constituaient la racine de sa créativité artistique. Elle ne savait pas trop qu'en penser, bien qu'il fût vrai que des images surgissaient parfois de ces moments de néant : aussi vagues qu'intenses, courts, néanmoins complets. Les abstractions apparaissaient alors en arabesques sous ses coups de pinceau.
Avant d'achever sa fresque, Sam décida de se promener sur le littoral, le long des quais. Cassagna accueillait une flotte de pêche et de commerce importante. Son port bouillonnait d'activité et vivait au rythme des clochettes et des appels des marins. Une odeur de poisson frais infusait toujours l'air iodé, un parfum familier pour Sam née dans l'une des bicoques face à la mer. Elle se faufilait entre les dockers, chétive comparée à leur carrure de géant, souriante. Certains la saluaient ; on la connaissait depuis qu'elle marchait, cette fille dans la lune.
Sa balade l'emmena au bout d'une digue. Elle resta plantée là, dans les embruns, sa longue chevelure noire déployée en drapeau. L'horizon bleu l'embrassa. Ses paupières closes, elle vit l'homme qu'elle avait rencontré après sa chute.
L'après-midi, elle posa les derniers traits de son œuvre, puis décida de s'asseoir au Roc pour commander une bière. Le serveur lui apporta un verre embué par la fraîcheur du liquide doré. Elle le remercia et ils échangèrent un sourire.
– Je suis désolée, je ne t'ai pas demandé ton nom… – Ce n'est rien, rit l'homme, je m'appelle Easamon. Et toi ? – Samantha. La dernière fois, je n'allais pas très bien, je n'ai pas été très polie, je suis juste partie. – C'est le soleil, tu y restes toute la journée, je ne sais pas comment tu fais. J'espère que tu vas mieux ? Rien de cassé au final ?
Elle le regarda comme pour déceler autre chose derrière la question. Son cœur se serra sans qu'elle ne sache pourquoi. Cette discussion lui paraissait extrêmement importante, elle constituait la clef d'une énigme. Rien ne s'y comparait. Assise à cette table, avec sa bière glacée et cet homme auquel elle s'attachait lentement, il s'agissait du bon moment et du bon endroit. Un lien invisible s'étirait depuis sa poitrine vers sa rencontre, une force aussi réelle que celle qui assemblait la matière de l'univers. En réalisant son silence, elle bégaya :
– Je… Je vais bien. Est-ce que… Est-ce que tu as déjà eu l'impression de ne jamais avoir été à ta place ? D'être quelqu'un d'autre ? – Cela m'est arrivé de nombreuses fois, je crois. Même si je ne m'en souviens pas vraiment. Je sais, ça doit sonner un peu étrange…
Les yeux de Sam s'embrasèrent de surprise. Si quelqu'un d'autre avait osé cette réponse, elle n'y aurait simplement pas cru, car les gens mentaient souvent pour ne pas vexer son excentricité. Mais elle devinait l'embarras du garçon.
– Non, non, ce n'est pas bizarre ! Enfin, si. Enfin, non, s'emmêla-t-telle, ce n'est pas ce que je veux dire. Ce que je veux dire, c'est que moi aussi je ne m'en souviens pas toujours. Je crois que je préfère oublier ? Et puis, honnêtement, ça me fait un peu peur d'y penser…
Il s'assit à côté d'elle et posa sa main sur son bras.
– Moi aussi, ça me fait peur.
Leurs présences se rapprochèrent et s'ancrèrent l'une à l'autre. Entre les variables et les bulles de vie, Sam crut discerner une constante. Un moment impossible à oublier. Pour la première fois, le monde lui parut correct et sans éléments factices. Elle était la rêveuse avec son rêve et jamais elle ne voudrait l'abandonner. Sa main recouvrit celle d'Easamon, transmettant la chaleur de leur attraction. Pourtant, malgré toute sa conviction et tous ses efforts, elle fut frappée par une impression de déjà-vu. Aimait-elle un fantôme ? Le doute faillit dissiper son sourire, mais elle y résista ; ce feu était jeune et devait encore brûler. Peut-être que les flammes la consumeraient avant son réveil.
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