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Fantastique/Merveilleux
Shepard : Petite annonce morbide
 Publié le 04/05/15  -  9 commentaires  -  17337 caractères  -  138 lectures    Autres textes du même auteur

Jeune femme cherche homme(s) fort(s) pour mettre fin à un rituel de magie noire ayant mal tourné.


Petite annonce morbide


Un ciel d’encre diluée, coloré par un soleil lugubre rouge sang pressé entre les nuages effilochés. Ils avançaient au rythme de la pelle qui creuse.


Habillée d’une veste de cuir parcheminée, fendue et poussiéreuse comme un vieux livre, elle observait du coin de ses yeux invisibles la bruyante compagnie qui avançait sur le sentier de terre noire. D’un coup de sape elle trucida le sol, une mèche blonde spiralée dévala son front inondé.


– Hé là, glaiseux !


Elle fit osciller le rebord de son chapeau en signe de salut.


– Hé là, sire !


La masse en harnois explosa d’un rire gras. Son visage ravagé par la syphilis manqua d’éclater comme un fruit pourri.


– Compagnons, une Jacques et non pas un Jacques, quelle nouvelle ! Que fais-tu donc, seule, ici ?

– J’entombe.


Un sourire trop chaleureux fendit le visage pâle. Au milieu des sépultures, elle avait parfaitement sa place.


– Ma foi, c’est un honnête labeur ! Je suis Reynald Cantebrian, et mes fidèles sont Yves du Trois et Perel, aussi appelé, l’Onyx.


Asséchée par la voix glaireuse du chevalier, la croque-mort cracha un mélange de salive et de suie. Véritable cheval de guerre, Cantebrian était bardé de métal grinçant, l’armure décorée de motifs gras et crasseux. Ses cheveux sales plaqués en arrière lui donnaient un air presque présentable, mais il n’avait pas besoin d’être présentable puisqu’il s’appuyait sur une énorme bâtarde à deux mains. Du Trois le chauve portait la tenue de moine, en sandales, la bible sous le bras. Il avait l’air aussi pieux qu’un pal de l’inquisition. Le dernier de la coterie était plus jeune, les yeux anthracite, le bouc charbon et les cheveux de jais, il arborait une chemise bouffante noire et rouge, un luth en bandoulière avec une arbalète qui reposait entre ses bras croisés.


– Ravie. J’suis Prescotte, mais depuis les événements ça m’appelle Poisse, ça vient du bourgmestre je crois.

– Ah, pourquoi cela ?

– Fichtre, si je savais ce qui traîne dans la caboche de ce vieillard… Voilà qu’on me chante qu’mon terrain est maudit, qu’il attire le mauvais œil. C’est sûr que le voisinage est plus agité qu’avant…

– Alors c’est à cause de toi que nous sommes-là ? interrogea du Trois d’un ton sec et désagréable.

– Si fait, mon père.


Il grimaça.


– Pas de blasphèmes mon petit, je ne suis pas prêtre. Cette donzelle mériterait une peine pour cette inconsistance.

– Moi, j’entombe, c’est tout. Le dernier était bien mort, de la viande sèche et rigide. Puis il est sorti la nuit dernière, alors j’ai averti le mestre.

– Le dernier ? Parce que les précédents ne l’étaient pas ?

– Des fois ils sont encore tièdes, mais ça me dit de creuser quand même. Tant qu’il y a le jonc…

– Comment ?!

– Assez, racla Reynald, nous ne sommes pas là pour ça.

– Les femmes ont si peu d’honneur, ou de vertu.


Poisse s’électrisa. D’un revers de main elle épongea son visage, dissimulant sa colère. Cantebrian annonça à la cantonade :


– Les habitants et le bourgmestre disent que les morts marchent, le seigneur Rivald le Fort nous charge d’éclaircir l’histoire.

– Là d’ssous y a du grabuge, toutes les nuits ça crie à glacer les sangs. J’ferme ma bicoque à double tour mais ça gratte aux murs. Une fois j’en ai vu un… L’était pourri jusqu’à la moelle mais ça marchait encore, sa mâchoire pendait comme ça : “haahaaheu”, voyez c’que je veux dire ?

– Tous les pauvres hères sont comme ça, comment faire la différence ? ricana l’Onyx.

– Ha ! Peut-être mon cher Perel, mais il va falloir constater. Nous allons descendre dans les cryptes et ce soir nous ferons table à l’auberge, j’espère avoir quelque chose de glorieux à raconter !

– Vous comptez descendre là-dessous, messires ?

– Séance tenante.

– Attendez, ça a b'soin d’un guide, p't-être ? L’endroit est grand et j’le connais. Vous pourriez perdre votre route et errer jusqu’au matin.

– Quelle bonne dame…

– Pour un écu.

– Vénale ! s’exclama du Trois, sans honneur, sans vertu et vénale ! Inutile de s’encombrer !

– Faut compenser le temps où ça entombe pas !


Cantebrian sourit, révélant une incisive cassée, d’un saut de pouce il envoya une pièce en or rattrapée au vol par la femme.


– Elle est maligne la glaiseuse, je l’aime bien.

– Bah ! Une vipère.


L’ouverture de la grille noire des catacombes jeta un froid. Une brume glacée et moisie enserra le cœur des aventuriers. Fendant les ténèbres, un escalier traître s’enfonçait dans les abysses. Poisse alluma une torche avec un briquet à amadou, éclairant les pierres couvertes de mousse.


– Souvent, ça sort pas par là, mais c’est par là qu’nous on rentre.

– Ouvrez donc la marche, “guide”, susurra du Trois.


Resserrant sa veste en cuir d’une main, la femme prit la tête et avança, semant des braises virevoltantes dans son sillage. L’étroit passage débouchait sur un couloir bas de plafond bordé par des alcôves. Les os des morts reposant dans les renfoncements disparaissaient sous les champignons et les herbes folles qui fendaient la pierre. L’Onyx éternua avec une telle violence qu’il manqua de lâcher son arbalète.


– Bon sang ! Cet air me brûle les poumons, j’ai l’impression d’avaler du sable !

– C’est qu’ça demande un peu d’habitude, la poussière ça vous bouffe, quand je mouche ça sort qu’du noir.


Cantebrian éclata de rire.


– Ha ! La charmante dame !

– Mon papa dit que ce ne sont pas les manières qui font la bonne la dame, mais le cœur !

– Ha ! Moi je dirais plutôt que c’est le cul qui fait la bonne dame !


La coterie erra au milieu des morts pendant de longues minutes, un calme écrasant comme la pierre broyait l’humeur des aventuriers. Les seuls marcheurs semblaient bien vivants et fatigués. Du Trois ressassait seul dans son coin la même litanie.


– Peste, nous perdons notre temps, ce ne sont rien d’autre que les divagations de villageois abrutis.

– Je dois admettre que nous n’attraperons rien d’autre qu’un rhume en nageant dans ce trou pourri, grinça Perel, femme, combien de couloirs encore ?

– Cette vipère sait qu’il n’y a rien ici et nous a arraché un écu.

– Hé ! Arrêtez de souffler du vent ça va éteindre la torche ! Ça n’est plus très loin de la grande salle.


Des cliquetis, des raclements, un déplaisant bruit de mastication. L’odeur de putréfaction blanchit le visage des aventuriers, l’amine décomposée tirait les larmes des yeux. Leur torche peinait à éclairer la pierre soudainement visqueuse, collante. Au travers des entrelacs d’ombres, des dizaines de corps pourris s’entassaient dans la salle à la haute voûte. Une terreur rampante se propageait au creux de l’estomac des vivants, grouillante comme les amas de vers blancs ayant élu domicile dans la chair cireuse. Personne ne dit mot, des êtres décharnés festoyaient la viande avariée, entrecôte aux champignons et lie de sang coagulé. Une respiration profonde, lente et grave, vibrait depuis le centre de la pièce. Cantebrian plissa ses yeux brûlés par le dégoût et distingua une silhouette qui se découpait en noir sur les ténèbres.


– Bienvenue, visiteurs.


Le banquet stoppa, les horreurs piaffèrent, se léchant la peau sous les ongles. L’être sombre ondulait hors de la lumière, insaisissable. Poisse déglutit sa bile, sur le point de défaillir elle rencontra l’armure gelée de Reynald qui la poussa sur le côté.


– De bien amènes paroles pour une bête qui vit au milieu des morts !

– Chevalier, je ne souhaite que la paix. Mes amis ici déterrent et mangent, ils sont moins coupables que ceux qui ont envoyé les corps à la tombe.

– Amis ? Montrez-moi donc votre visage, à moins qu’il ne soit si odieux ?

– Je ne puis. Mais je serais un bien mauvais hôte si je ne vous proposais pas de rejoindre la collation.


Poisse vomit.


– Serait-ce un refus ?

– Arrêtons ces simagrées, créature d’enfer ! Cantebrian, assez discuté avec le diable, terrassez-le !


La voix du prêtre était mal assurée mais toujours désagréable.


– Ce bougre n’a pas l’air si mauvais, bien qu’il pue à en faire dégobiller la glaiseuse. Nous sommes venus pour les morts qui marchent. Donc nous pourfendrons les goules décaties et nous irons manger à la taverne. Mais l’étiquette stipule de ne pas trucider quelqu’un qui vous offre à manger, aussi peu ragoûtant le plat soit-il.

– Peu ragoûtant ?!

– Vous n’avez jamais fait la guerre, du Trois, je me trompe ?

– Cantebrian… Vous donneriez le bon Dieu à n’importe qui…

– Mettons-nous au travail, qu’on en finisse, marmonna l’Onyx.

– Je ne peux vous laisser occire qui que soit, chevalier. Quittez cet endroit.

– Ôtez-vous de mon chemin ou subissez les ordres du roi !


Reynald soupesa son épée et d’un parfait arc de cercle, trancha la tête d’un mort-vivant.


– Non ! Non !


La voix résonna et se teinta de la couleur de l’au-delà.


– On ne viole pas mon hospitalité.


Toute lumière disparut, aspirée par une bourrasque nocturne. Les plaintes lancinantes se rapprochèrent, déferlante fétide dans les ténèbres. Hurlements, bruit mat de la chair arrachée, tranchée, assaisonnée d’un sirop de sang ou de pus. Poisse se collait aux murs et ne saisissait que des courant d’airs putrides. Une main griffue enserra son poignet et la plaqua contre la pierre, elle replia son bras pour protéger son visage, enfonçant le coude dans une gorge et tint les crocs à distance. La lutte inégale, l’odeur rance, Poisse peinait à respirer.


– Il est l’heure du jugement, créatures !


Le noir fondit. Les ténèbres s’effilochèrent en pointes stridentes et se réfugièrent dans les interstices. Cantebrian se tenait au centre de la pièce, couvert de fluides, une main levée agrippant un soleil. La lumière, promesse de protection, d’une échappatoire. Les dernières coulures d’ombres s’écrasaient dans les tombes fendues. Craquelées, brûlées par l’intense illumination, les goules couinaient comme des chiens battus. Le visage de Poisse reprit des couleurs, la chaleur anima son corps gelé par la mort imminente. Dans un ultime cri de rage, Reynald relâcha l’orbe étincelant qui explosa, désintégrant toute la non-vie, purifiée par les flammes divines. L’ombre revint, accompagnée de centaines de petites lucioles qui n’étaient rien d’autre que des lambeaux incandescents. Le chevalier tenait à peine debout, soutenu par son épée en béquille, respirant comme le vent dans un étroit tunnel.


– Torche, marmonna-t-il.


Poisse cligna des yeux, toujours collée au mur.


– Torche !


Secouée, elle s’activa avec son briquet. Ses mains tremblantes s’y reprirent à plusieurs fois avant de rallumer le flambeau. Sur la pointe des pieds, elle s’approcha de Reynald, esquivant au mieux les morceaux de cadavres calcinés.


– Plus près glaiseuse, plus près.

– Ça, c’était quoi ?

– La Foi.

– De la folie, Reynald le fol ! cracha de Trois, vous auriez dû frapper en premier et non tendre la joue !


Cantebrian grogna et se redressa.


– Où est l’Onyx ?

– Mort. C’est votre faute Reynald, votre faute. Je prierai pour son âme et pour votre salut.

– Assez vieillard ! N’oubliez pas à qui vous vous adressez, je suis noble de sang et chevalier du roi ! Vous n’êtes même pas prêtre, juste un scribouillard zélé.


Du Trois se ratatina comme figue flétrie, la voix tonitruante du guerrier coupa court à la discussion. Poisse toussa, rappelant sa présence.


– Glaiseuse, tu vas rentrer chez toi. Le vieux va t’accompagner…

– Comment ? Je ne vais pas me coltiner cette vipère !

– … Ce n’est pas discutable, ma patience est à bout !

– Bah ! Et qu’allez-vous donc faire, Cantebrian ?

– La bête n’est pas morte, je l’ai sentie fuir. Je vais la traquer avec la lumière comme guide. Si je ne reviens pas il faudra quelqu’un pour raconter l’histoire. Partez maintenant.

– Très bien, très bien… Allons-y, grincèrent les cordes vocales effilochées du moine.


Alors qu’ils tournaient les talons, Poisse s’accrocha un dernier instant.


– Hé sire ! Ça vous souhaite la bonne chance !

– Fais bon usage de cet écu, glaiseuse.

– Craché, juré !


Les reflets métalliques du chevalier en armure disparurent dans les ténèbres. Il ne fallut pas longtemps pour que le couple dépareillé parvienne à la surface. Plus aucune trace du soleil, enlevé par la nuit et remplacé par une pâle usurpatrice, ronde et blême, la lune. Poisse se laissa tomber dans l’herbe contre une tombe, inspira l’air frais en larges goulées, encore tremblante. Ils restèrent là durant une courte éternité, le moine en piquet à faire le guet, incapable de détacher son regard de la sombre bouche des catacombes. Un vent léger et pur s’insinua sous les vêtements, la croque-mort frissonna et referma sa veste de cuir lacérée, sa tête roula sur le côté, fatiguée, bercée par les grillons. Soudain, un cri inhumain, de la douleur cristallisée exprimée en violentes saccades. La lune bondit derrière les nuages noirs, dépassant juste assez pour observer la scène comme une enfant sous une couverture, espérant finalement un retour du soleil.


– Cantebrian ? Cantebrian ? Reynald !


Du Trois s’agita, se dandinant d’un pied à l’autre, le visage comprimé entre ses mains squelettiques et ridées. Il marmonnait des mots incompréhensibles, entrecoupés de petits râles déformés oscillant entre sanglots et rires. Poisse se leva, approchant sur la pointe des pieds, oreilles levées comme une hase. L’ecclésiastique tourna son faciès strié de rage vers la femme et la figea sur place. Elle avala sa salive.


– Que diable mijotez-vous, sorcière ?

– Hein ? Ça ne mijote rien du tout !

– Menteuse ! Tu serpentes dans mon dos alors que je suis au désespoir ! Tu attendais cet instant depuis le début, vipère ! Tu as tué Perel, maintenant Reynald ! Mais je ne te laisserai pas cracher ton venin plus longtemps !

– Je n’ai rien touché, personne !

– Tu nous as attiré dans un piège !

– Je vous ai dit que…

– Assez ! Plus de mensonges !


Mains tendues, il se jeta sur la blonde. Les appendices noueux agrippèrent le cou de Poisse et la plaquèrent contre un mur, animées d’une force insoupçonnée. Une horrible sensation de déjà-vu saisit la croque-mort, le moine décharné était un autre cadavre haineux affamé de chair. Elle balança sa main en travers du visage sec, enfonçant son pouce dans une orbite et activa un cri strident.


– Chiiiiiiiiienne !


Il serra encore plus, elle enfonça son ongle dans le globe oculaire, un fluide chaud commença à couler dans sa paume. Le champ de vision de Poisse se moucheta d’encre, elle ne percevait plus qu’une horrible bouche aux dents noires, un horrible poisson carnivore au fond d’un marécage. Ses forces s’envolaient, elle trébucha en emportant la vieille carne, le couple chuta sans amortis. Le choc secoua la femme, son corps fut pris de spasmes et s’éloigna instinctivement de son agresseur. Elle respirait laborieusement. Sa vue grisée reprit des couleurs, du Trois gisait, le cou à quatre-vingt-dix degrés dans un angle impossible, du sang étalé sur une pierre tombale. L’œil encore valide et grand ouvert du moine fixait Poisse avec rage. Elle bondit plus loin mais il ne bougeait plus. Épuisée, elle recroquevilla ses jambes contre son torse et prit son visage entre ses mains, sursautant lorsqu’elle comprit qu’elle peignait sa peau avec le sang du vieux fou.


– Quel désordre, glaiseuse !


Le cœur de la jeune femme fit un nouveau saut périlleux, elle essaya d’articuler quelque chose mais sa voix éraillée n’exprima qu’un gargouillis, entraînant une quinte de toux. Cantebrian tâta du Trois avec son pied, le cabot rageur était bien mort. Il s’approcha à pas mesurés d’une Poisse en sueur, rougie et fébrile.


– Ça n’a… Rien fait !

– Comment ?

– L’vieux m’a serré l’cou, il disait que j’vous avais tué ! Vous et l’autre… Le garçon, Perel.


Le chevalier s’arrêta et secoua la tête, affublé d’un étrange sourire.


– Ha ! Quel sinistre tordu ! C’était un tel butor qu’aucun n’en voulait, pas même l’inquisition. Le scribe a cassé sa plume on dirait, hein ?

– Ça, c’est sûr, souffla-t-elle éreintée, donc ça ne va pas me botter l’train ?


Reynald tendit une main couverte de crasse.


– Ha, non ! À dire vrai, voilà une épine tirée du pied, je ne savais trop comment me débarrasser du zélote sans vexer notre bon roi qui souhaite que la légende de chaque chevalier soit consignée.

– Alors faut croire que j’suis bien heureuse !


Elle attrapa la paluche du guerrier, sang et boue se mêlèrent en une pâte visqueuse.


– Et la bête ?

– Terrassée par mon glaive. Regarde donc, j’ai pris son horrible trogne ici…


Poisse sautilla sur place, blême, elle avait assez vu de sales gueules pour la journée.


– Ça vous croit sur parole, sire ! Gardez donc c’te vilaine cabasse dans votre sac.

– Ha ! Il est vrai que ce n’est pas un ange, je ne sais avec quelle engeance sa mère a forniqué. Enfin, me voilà sans compagnie, merci à cette horreur.

– Ça a un écu à dépenser et j’ai faim, sire.

– Ha ! Je comprends bien, j’apprécierais en effet une nouvelle compagnie, une femme au joli cu-œur.


La blonde passa au cramoisi. Elle retira son chapeau, révélant un nid de mèches courtes et spiralées. Avec dextérité et discrétion elle dissimula son bracelet païen dans le double fond du couvre-chef. Inutile d’annoncer dès son premier rendez-vous galant avec un chevalier qu’elle était effectivement sorcière. Sorcière débutante, pas encore très au point avec les arcanes d’invocation des esprits.


– Ravie !


 
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   Asrya   
11/4/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Une nouvelle que j'ai dû lire à deux reprises pour être en mesure de l'assimiler correctement. A cause des personnages, de leur nombre, mais aussi à cause de la manière dont vous les appelez (chacun possède plusieurs appellations ; pour un texte court, c'est gênant).
Quoi qu'il en soit, une fois les différents personnages cernés, tout devient plus simple. Qui plus est, la manière dont s'exprime la Poisse est bienvenue ; cela aide réellement à faire le lien entre les différentes prises de parole des personnages.
Le style d'écriture est particulier, peu commun, mais colle parfaitement avec l'univers que vous nous décrivez.
C'est plaisant ; pas forcément simple à lire, mais plaisant.
Hormis les deux premières phrases : "Un ciel d'encre diluée ... de la pelle qui creuse." qui n'engagent pas à poursuivre la lecture (c'est bancal ; pourquoi ne pas fusionnez les deux phrases ?), je ne trouve rien à reprocher à l'écriture.

Quant à l'histoire, de la même manière, je ne vois pas quoi lui reprocher. Les actions s'enchaînent relativement bien, les dialogues sont menés convenablement, les différents caractères des personnages ressortent judicieusement ; le texte est vivant, prenant.

Seul bémol vraiment, la difficulté à suivre votre nouvelle dès la première lecture.
Et vraiment, ce serait dommage de s'en délaisser car elle offre une aventure peu banale narrée avec efficacité.

Merci beaucoup pour cette épopée morbide,
Au plaisir de vous lire à nouveau,

Asrya.

   Anonyme   
4/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une nouvelle classée en fantastique mais qui aurait eu tout autant sa place en horreur. C'est en effet morbide de chez morbide ! Rien ne nous est épargné, le récit regorge de détails plus sanguinolents les uns que les autres au point que j'avais parfois l'impression d'assister à un film de zombies.
J'ai particulièrement apprécié le style, en parfaite adéquation avec le contexte médiéval. Je suppose que certains mots étranges (« harnois, coterie, cabasse ») sont tirés du vocabulaire de l'époque. Visiblement vous avez fait beaucoup d'effort pour rendre une ambiance lourde et poisseuse, crade si je puis dire. C'est bien réussi même si parfois votre écriture frise l'excès : « La lune bondit derrière les nuages noirs, dépassant juste assez pour observer la scène comme une enfant sous une couverture, espérant finalement un retour du soleil. » Cette phrase me semble trop poétique et chargée, de plus en décalage avec le ton général.
Jolie pirouette à la fin, j'étais convaincu de la bonne foi de la glaiseuse ! Une femme croque-mort, ça aurait dû pourtant me mettre la puce à l'oreille.

EDIT : J'oubliais, une grosse réserve sur le titre et l'incipit qui, je trouve, ne correspondent pas ce qu'on va lire par la suite. En Espace Lecture j'ai passé mon chemin car je les trouvais saugrenus.

   placebo   
4/5/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Le vocabulaire et les événements m'ont fait penser à certains jeux videos d'heroic fantasy, ou certains détournements pour l'effet comique.

Bien aimé l'ensemble, une petite reserve pour le combat avec certaines phrases sans verbe qui rendent la comprehension difficile.

Bonne continuation,
placebo

   bigornette   
4/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une bien jolie nouvelle que vous avez ciselée là, messire écrivain. Vous vous êtes taillé un style qui a du mordant. Les phrases sont travaillées, on sent qu'il y a eu de la sueur, et c'est bien. C'est ce qu'il faut quand on veut écrire.

J'ai beaucoup aimé la relation simple entre Poisse et Reynald. J'ai trouvé du Trois un peu caricatural, même s'il est le faire-valoir de la relation entre Poisse et Reynald, justement. J'ai trouvé Onyx légèrement fantomatique. Il aurait pu en pincer un peu pour Poisse, avant de se faire bouffer par les goules.

Quant à la fin, elle est bien, mais je n'ai pas vraiment été surpris, car du Trois m'avait déjà mis la puce à l'oreille. J'aurais trouvé marrant que Reynald aie compris le rôle de Poisse, sans pour autant lui en tenir rigueur. Après tout, elle lui a permis d'acquérir de la gloire.

Moi j'ai bien aimé "La lune bondit derrière les nuages noirs, dépassant juste assez pour observer la scène comme une enfant sous une couverture, espérant finalement un retour du soleil."

Et je n'ai eu aucun problème pour suivre l'histoire, savoir qui parlait, sauf à un moment : "– Je ne peux vous laisser occire qui que soit, chevalier. Quittez cet endroit.
– Ôtez-vous de mon chemin ou subissez les ordres du roi !" Là, j'ai dû relire deux fois pour comprendre.

Des détails qui me viennent à l'esprit, pour chipoter :

"se ratatina comme figue flétrie". D'abord elle se ratatine, ensuite elle est flétrie comme une figue, non ?

"Poisse s'électrisa". Je trouve que ça fait moderne, même si, on est d'accord, l'électricité est un phénomène naturel.

Voilà, c'est tout. En résumé, j'aime bien l'histoire, et beaucoup le style. Merci.

   hersen   
11/5/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Nouvelle très plaisante à lire, le côté " à vomir " est très bien contrebalancé par une certaine légèreté sympathique de vos deux héros. Du coup, on s'amuse donc beaucoup, d'autant plus que le champ lexical est très riche.
Merci pour cette lecture

   Anonyme   
9/5/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Grandiose ! C'est le terme qui me vient immédiatement à l'esprit. Ca pullule de personnages au vocabulaire riche en argot moyênnageux (je retiendrais évidemment celui de glaiseux/glaiseuse).

L'intrigue est bien menée (tambour battant dirai-je), les personnages hauts en couleur (dignes d'un véritable roman de fantastique ou d'héroïc fantasy).

Question écriture, c'est vraiment du haut niveau. Vous devriez en faire un roman et l'envoyer illico chez différents éditeurs. Je suis certain que vous feriez un tabac !

Absolument fabuleux !

Wall-E

   Mauron   
9/5/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Le texte me laisse perplexe, entre héroïc fantaisie, et Rabelais, dont il a un peu la verve. Ce que je préfère, c'est le vocabulaire à la fois truculent et poétique, mais cette descente (burlesque) aux enfers me "laisse sur ma faim" si je puis dire en l'occurrence. Au fond, pourquoi sont-ils descendus? Qu'ont-ils découvert? A quoi cela a-t-il servi? Si ce n'est à se débarrasser (accidentellement) du scribe ecclésiastique qui semblait "gonfler" tout le monde. J'ai senti comme une jubilation dans l'écriture, mais celle-ci ne se retrouve pas dans la narration des événements, qui me semble un peu "poussive"... Un texte qui me paraît donc assez "adolescent" manquant de maturité et parfois inutilement provocateur. Mais montrant un bel appétit fictionnel. Quelques bonheurs d'écriture: la deuxième phrase. "J'entombe"!... et des personnages à la fois caricaturaux, burlesques comme "Les Visiteurs" n'engendrant pas la mélancolie. "Ces amuse-bouche m'ont mis en appétit, où sont les cuissots, les faisans, les lièvres?..."

   Sylvaine   
20/5/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Le texte m'a paru, à moi aussi, un peu difficile à suivre, je me suis quelquefois perdue dans la pluralité des personnages, qui ne sont pas toujours nommés de la même manière. Mais l'atmosphère est bien rendue, les dialogues plaisants et pittoresques, et il y a des bonheurs d'écriture (mais aussi une négligence que j'ai relevée : on ne festoie pas quelque chose, mais de quelque chose.) Cela dit, la trame même de l'histoire ne me semble pas très solide : c'est un prétexte à des évocations gore, plus qu'un récit bien structuré et régi par une nécessité interne.

   MissNeko   
22/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J ai adoré ! De l horreur et du gore avec de la sorcellerie.
Seul hic : les personnages n'ont pas été évidents à identifier mais hormis cela rien à dire.


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