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Anonyme
1/8/2012
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Désolée, mais, pour moi, le texte ne fonctionne pas, il ne m'entraîne pas.
Je dois dire que le début a tout pour me rebuter : il a pour sujet unique l'acte d'écrire, ce qui m'agace à la base, qu'il met en scène dans un style très visible ; j'entends par là recourant à des procédés pour moi voyants, qui me donnent l'impression qu'il se veut prioritaire devant l'histoire, devant ce qui est dit. Les scènes 1 et 2 aggravent cette impression ; ce sont les perceptions de la narratrice qui sont mises en avant, d'accord, d'une manière qui me donne l'impression non pas de chercher à me transmettre quelque chose, mais à m'éblouir de virtuosité. En gros, une écriture qui ne va pas vers moi, lectrice, qui est refermée sur elle-même et passe devant moi sans que je puisse prendre le train en marche. Vous l'aurez compris : je n'aime pas ça. Par moments, même, je trouve que le style devient caricatural dans l'hermétisme, au bord du burlesque et de l'auto-parodie, par exemple ici : "Le néant se dessine, gouffre bientôt recouvert par les fantômes de l’être" ou là : "La tempête arrogante qui lance sur ton ordre l’escarbille de mes souffrances calcinées". En revanche, la scène 3 ne me déplaît pas, elle a quelque chose de haletant, laisse enfin passer des affects, des sentiments. Mais, dans l'ensemble, j'ai trouvé le texte hiératique, presque autiste dans son détachement. [Edit : j'ai corrigé une erreur de langue dans mon commentaire.] |
Palimpseste
6/7/2012
a aimé ce texte
Bien
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Au bout de quelques lignes, je me suis demandé si je continuais tellement ce style poétique est loin de mes lectures. Je me suis dis que j'allais essayer de me mettre dans la peau de quelqu'un qui aime.
Objectivement, c'est bien écrit, bien mené... Je suis juste complètement hermétique. Au hasard parmi plein d'autre belles formules: "(...) les trottoirs lavés fument des arcs en ciels (...)". Il y en a plein de jolies images comme ça, je dois être trop grossier pour que la belle image se transforme en émotion. Bonne continuation auprès d'autres lecteurs, je ne doute pas qu'on puisse en trouver. |
Anonyme
2/8/2012
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Magnifique sublimation du solipsisme régressif dans et par la poésie : la narratrice projette ses états d'âme les plus intimes, jusqu'aux désirs sexuels, sur son environnement immédiat le plus concret, le paysage urbain, tour à tour berceur, violent ou violeur, délire-cocon qui se traduit logiquement dans un relationnel en berne, la scène 3 (dé)montrant une dichotomie entre l'esprit de la poétesse qui continue à pédaler et un quotidien jugé banal voire méprisable par l'absence de poésie qu'y met l'auteur en tant que styliste.
Très bien, donc, avec un "moins" que je vais justifier de ce pas. Car je ne me sens pas étranger à la chose, ayant vagabondé dans ma jeunesse à travers les rues ; mais justement, c’est plus une chose qu'une démarche car manquant sinon de sincérité du moins de réflexion ; vous parlez de mimer le monde de la poésie ; j'y vois moins de la fausse modestie qu'une posture d’évitement. Pour répondre à un forum que vous avez ouvert et s’il m’est permis de faire le psychologue, je dirais que si l'écriture est pour vous un poison, vous pouvez en faire un remède (c'est le même mot en grec) et écrire les actes suivants, en inventant l'homme qui sauvera la femme de son égarement, ou en creusant le "Je ne supporte pas..." plutôt que ces poissons aux yeux jaunes qui effraient les pêcheurs, quitte à revenir sur eux voir ce qu'ils sont devenus une fois la conversion faite. (Vous savez comme moi que le refus du réel est source de souffrance.) Un texte assez difficile, à relire (je me donne un bon conseil). |
brabant
13/8/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Sidoine,
L'auteure a l'écriture aisée, jubilatoire et poétique. Elle annonce ici un premier acte, ce qui laisse le lecteur perplexe... sur sa faim au bout de ces trois scènes. Où va-t-on ? Que va-t-il advenir ? Comment le dialogue/monologue, la déambulation spatiale/mentale vont-ils évoluer ? Qui est qui et qui et quoi (il y a un jeu complexe sur le qui/quoi ; quoi est qui ?) ? Mais ces questions laissent en lui un sentiment de frustration... Il me semble qu'un tel texte n'est pas feuillonneste, il est interférent, il a besoin de son entier d'emblée pour être saisi et apprécié vraiment, c'est un texte d'être ou de mal-être aux liens trop interdépendants pour être saucissonné, il n'existe pleinement à mon avis que dans une globalité tout de suite donnée, il est un bain et l'on ne se baigne pas en trois fois (trois actes ? Je dis ça comme ça, ça n'engage que moi). Il y a au théâtre autant de représentations que de soirées, et quand on quitte la baignoire c'est que la pièce est terminée. On ne part pas à l'entracte... Alors, s'il vous plaît, Sidoine, la suite de la pièce et puis aussi la fin. Je puis déjà vous dire que je ne serais pas parti, que je serais... que je reste car l'eau de ce bain-là est peuplée de sels variés intimement mêlés où je demande à barboter jusqu'au bout pour m'en imprégner, et décliner alors, mais alors seulement, et ses sels et son iode. (iodée la Saône ? lol). Je vais aller lire le forum en attendant de voir se lever de nouveau ce "Rideau" incongru... ps : j'ai lu les trois com. précédents qui tous à leur façon m'ont paru pertinents, et tous d'une certaine façon m'ont aidé et donné l'envie de dialoguer avec ces monstrueuses symbiotiques, suis pas un familier du solipsisme moi dont je crois cependant que la représentation du boson de Higgs pourrait donner une bonne image. :) Beau com Renaud ! |
Pimpette
14/8/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'ai plus d'admiration que de goût pour ce texte qui dépasse mes propres moyens d'écriture et de lecture. Mais ce n'est pas grave car je pressens la haute qualité de ces quelques pages!
Nous traversons la vie de l'auteur...enfance pure...ville d'enfance puis Paris...retour à Lyon(des sonnets pleins les poches et le coeur écorché...La Saone, presque un portrait...la Vogue, foire multiple comme celle du Voyage de Céline...puis une soirée à la Beigbeder avec petite baise sans amour.... ce qui est fabuleux c'est la traduction de tous ces épisodes en SENSATIONS...avalanches de senasioins fortes et qui envoutent littéralement à la lecture. C'est vraiment ça qui bouleverse... Bravo... |
CharlesH
28/6/2015
a aimé ce texte
Bien ↑
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Étant nouveau sur Oniris, j’étais curieux de savoir ce que recélait le genre Laboniris. J’ai choisi le texte de Sidoine pour son titre qui m’interpellait. Comme d’autres, ce type d’écriture descriptive qui est plus une atmosphère qu’un récit de fond me laisse généralement sur ma faim, mais pas ici. Ne me demandez pas pourquoi et comment, probablement que cela a moins à voir avec moi qu’à la façon dont le texte enveloppe et flotte. Certaines personnes excellent dans le style alors que d’autres y peinent. On lit ce texte comme on se promène au musée devant une exposition d’art abstrait où chaque tableau évoque une émotion indescriptible, mais vive. Tout est ambiance dans cette nouvelle, mais il faut reconnaître que l’art abstrait n’est pas pour tous. Certains préféreront les toiles de tracteur agricole ou leur histoire, à chacun son style. Même moi, j’ai mes jours, mais ce matin j’étais réceptif au monstre de la ville. Sidoine, n’arrêtes pas d’écrire comme ça, peut être pas toujours, mais ne délaisses pas ce style que tu maîtrises comme peu savent le faire.
Au plaisir de te lire à nouveau |
Anonyme
3/11/2015
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Commentaire modéré
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