|
|
Anonyme
20/4/2012
a aimé ce texte
Passionnément ↓
|
Je pense que vous avez bien choisi la catégorie de votre texte : Laboniris, oui, car l'ensemble me fait penser à un puzzle éclaté, qu'un enfant énervé aurait détruit et projeté aux quatre coins de la pièce sans le défaire entièrement. De gros morceaux subsistent où s'aperçoit un bout de paysage, et, si on pouvait se placer au plafond, nul doute qu'on pourrait reconstituer l'ensemble de manière fiable. Au ras des pâquerettes, on (je) perçoi(t)(s) quelque chose, une ambiance, une impression, sans bien tout piger mais c'est pas grave, je trouve.
Car votre prose est fort belle à mon avis. Intense, violente, chargée d'images et d'idées, elle joue avec la synesthésie, ce que j'adore. Le début, la traversée de la ville, représente une superbe claque qui m'a fait venir le rouge à la peau ! À partir de "Le rire et la mort", je retrouve cette superbe, cette grâce lourde d'odalisque parfumée, grasse et je me régale. Mais, entre les deux, j'ai ressenti une baisse de forme. Je m'explique. "Amour ? Mystère et perversion" garde pour moi une grande beauté formelle, et j'ai beaucoup aimé cette description du souffle tabagique du bien-aimé (?), mais je râlais intérieurement que vous appliquassiez votre étonnante écriture au plus bateau des sujets, même si c'était pour faire ressortir un aspect insolite. "Le tigre. Puissance." est pour moi dans la même veine : bien foutu, réussi dans son genre, un zeste de banalité quant au fond. Et "Paysage. Absence.", je dois dire, je le trouve carrément raté. Quelque chose s'est déséquilibré, là, pour moi, votre prose a dérapé dans la caricature d'elle-même, j'ai remarqué la pléthore d'adjectifs qui ne m'avait pas gênée auparavant, que je trouvais participer de la densité de l'ensemble. Ensuite, comme j'ai dit, tout revient et je retrouve ma fascination. J'ai l'impression qu'à mes yeux votre écriture si particulière supporte mal un sujet convenu... d'ailleurs, "Claque.", où on retrouve une exposition plus classique des terreurs enfantines, me paraît moins abouti que "Le rire et la mort. Image." où cette exposition passe par une évocation plus étrange, surréaliste. Formidable, ce "Sa mère l’embrassa. C’était elle qui sentait la mort." Il y aurait beaucoup de formules à relever, je retiens celle-ci : "Qu’une chose puisse subsister sans regard pour la faire apparaître était vertigineux.", où l'idée est parfaitement exprimée, lapidaire. C'est d'ailleurs un des nombreux charmes, pour moi, de votre écriture : ces moments denses, chargés, suivis d'une phrase sobre qui arrache. Bref, un texte fascinant et inégal. Dans l'ensemble superbe. |
Lunar-K
30/4/2012
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Bonjour,
Alors là, j'ai été totalement scotché d'un bout à l'autre. Un texte tout à fait fascinant, assez difficile aussi, du fait de cette écriture non-linéaire, fragmentaire, mais aussi de ce thème profond et complexe et de l'horreur qu'il transporte. Quelque chose de terrible se joue ici, un mouvement, un effondrement progressif qui n'est cependant pas exempt de sursaut et de lumière, mais néanmoins sublime, par cela même et par la façon dont tout est dit. L'ensemble du texte semble tourner autour de la relation sujet-monde ou altérité, du rapport de la narratrice à son environnement qui finit, du moins en projection, par se renverser. Une narratrice écorchée vive, sans barrière ni distance entre elle et ce qu'elle perçoit. Finalement, une narratrice qui est totalement absente, écrasée par ce monde qu'elle perçoit, précisément. Comme l'effacement du sujet sous les assauts de l'altérité, des forces étrangères qui la traversent et la modèlent finalement. C'est en tout cas, je crois, toute la thématique abordée dans la première partie au moins, avec cette angoissante traversée de la ville où les formes semblent se défaire, fondre sous le soleil pour ne plus devenir qu'une espèce d'abomination hostile. Un passage qui me fait un peu penser à une scène célèbre de "L'étranger" de Camus, où la chaleur, là aussi, fait preuve d'une agressivité extrême. Ensuite s'opère un premier renversement dans cette relation univoque. Sous la forme du fantasme et du sadisme, où la narratrice se venge de la ville sur son amant, en lui faisant subir à son tour toutes les agressions dont elle est la victime. On retrouvera d'ailleurs cette toute-puissance réaffirmée à la fin du texte, à un niveau plus universel alors, comme rapport général au monde et non plus comme simple îlot de "liberté" (si on peut dire...). La partie suivante, par contre, m'est un peu plus inexplicable. Une espèce de retour à l'enfance. A l'innocence peut-être ? Sans doute un peu, mais il me semble que c'est plus complexe que cela. En témoigne cette phrase : "Sa mère l’embrassa. C’était elle qui sentait la mort". Comme si, plutôt que chercher dans l'enfance son salut, la narratrice y cherchait l'origine de son mal. Un épisode qui revêtirait alors une signification éminemment psychanalytique : mère castratrice et perte du phallus, c'est-à-dire perte de l'omnipotence propre. Il est sans doute possible de se l'expliquer ainsi. Mais ce serait peut-être quelque peu réducteur, je ne sais pas. En tout cas, ce passage me laisse avec pas mal d'interrogations. Et puis la fin dont j'ai déjà dit un mot... Bref, un mouvement très complexe et, à mon avis, très profond. Beaucoup plus subtil, je crois, que ce que mon commentaire ne pourrait le laisser entendre jusqu'à présent, ne l'esquissant que d'une façon très générale, donc nécessairement réductrice. Il en ressort en tout cas une très grande cohérence, ce qui ne saute pas forcément aux yeux en première lecture, devant ces flashs, cette succession ininterrompue d'instants et d'impressions plus ou moins déconnectés les uns des autres. Mais la cohérence est bien là, je trouve, un même souffle sous une anarchie toute superficielle. Et je trouve que cette différence de niveau dans le texte, entre surface erratique et profondeur unitaire (c'est-à-dire, finalement, entre forme et fond), non seulement correspond merveilleusement bien au thème qu'il s'agit d'exprimer ici, mais surtout confère à ce texte une force et une originalité extraordinaire. Comme si, nous noyant dans une flux ininterrompu d'images, il nous rappelait sans cesse que c'est toujours la même chose qui se rejoue, toujours le même mouvement. J'ai vraiment beaucoup aimé. Un tout grand bravo, et au plaisir de vous relire ! |
Perle-Hingaud
30/4/2012
a aimé ce texte
Un peu
|
Je n’ai pas réussi à entrer dans ce texte. L’écriture est maitrisée, mais me laisse en dehors, sans émotion. Peut-être trop « travaillée » à mon goût, je ne sais pas (ainsi, les changements de temps ou de point de vue m’ont paru lourds). Je reconnais un travail important, mais à aucun moment je ne me suis sentie touchée, désolée. Je pense que ce récit « résonne » chez certaines personnes, et en laisse d’autres à la porte. Je suis navrée d’avouer que je fais partie du second groupe, cette fois.
|
brabant
6/5/2012
a aimé ce texte
Passionnément
|
Bonjour Sidoine,
Et enfin elle décida de se prendre en main ; dommage que pour tuer l'imaginaire il faille rendre les claques. Ecriture fascinante, ensorceleuse. Un peu répétitif au début, probablement pour être hypnotique. Trop d' "être" et d' "avoir", comme des points noirs et blancs ou des spirales pour endormir la vigilance, faire tomber les défenses et les réticences. Paquets typographiques trop épais comme des vagues trop longues, encore pour endormir. La technique d'éblouissement nihiliste fait rendre l'âme à l'esprit critique. Bravo ! |
Nachtzug
7/5/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
|
C'est étrange: il se dégage du style, de ces images parfois forcées, ces accumulations une sorte d'artificialité, pourtant elle-même donne au texte son air de clown en bois, de Casse-Noisettes.
Incontestablement, il y a une belle audace stylistique, une assurance, une assise de la langue et de l'imagination. On ne tombe presque jamais dans la facilité, on reste au niveau des images et les frontières de l'abstraction se floutent. Très intéressant. |
Anonyme
14/5/2012
a aimé ce texte
Bien
|
Je n'aime pas ce genre de texte "pointless" et je souligne bien que c'est le genre que je n'aime pas, car je suis bien obligé de rendre les armes. "La prose doit être un vers qui ne va pas à la ligne" (Jules Renard) et c'est ici le cas. Si j'envisageais de recopier ce qui me plaît, je devrais tout citer. Une dernière citation, qui convient au jardin fleuri que vous avez composé : "La pureté du style fait son éclat." (Victor Hugo)
A relire pour le plaisir. |
Anonyme
27/5/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
|
J'ai devant ce texte une impression mitigée. En premier je reste admiratif devant cette écriture haute en couleur, baroque, qui happe le lecteur par la puissance de ses images. Les différentes parties me donnent l'impression d'une succession de tableaux richement décorés illustrant le monde intime de la narratrice.
En second lieu, adepte de récits facilement accessibles, je suis perdu dans ce déferlement de sensations, de réflexions qui se mêlent les unes aux autres et s'enchevêtrent dans un canevas complexe dont je ne parviens pas à identifier les aboutissants. Au bout du compte je suis bien incapable de faire une synthèse de ce texte et d'en dégager un message. Mais y a-t-il un message ? Ne faut-il pas voir simplement le kaléidoscope d'une personnalité ? Bref, je salue le style mais m'interroge sur le sens. |
Alfy
8/6/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Même si le style m'a paru parfois trop lourd durant certains passages: Chapeau!
|
Anonyme
9/3/2013
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Je serai bref mais sincère: bravo! De la pure poésie en prose! Parfois pas évident à comprendre tant vous semblez vouloir aller loin dans le détail mais ce n'est justement, qu'un simple détail.
Une belle plume! |
Anonyme
13/5/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
J'aime beaucoup ton style : les détails, l'emploie de certains mots, les descriptions. Sentiments, raisonnements.. tout est bien mené ! :) Il est vrai que certains passages sont peut être un peu long mais ce n'est qu'un détail face à l'ensemble du texte. Bref j'approuve et te dis de persévérer
|
heavn
30/9/2015
a aimé ce texte
Passionnément ↑
|
Woah ... Très très bien, vraiment, ça me fait penser à du Aragon, ce coté surréaliste surement. Je suppose l'écriture automatique. Bravo.
|
Anonyme
4/5/2017
a aimé ce texte
Passionnément
|
Je vous parle, alors qu'en mon entrée, Oniris ne me donne encore ma parole. Cet empressement parce que voulais vous donner une plume contre l'aile qui m'a porté. Je lis mal, je lis vite, et ensuite en garde une impression que je ne saurais bien dire et moins encore décrire. Mais ici je n'ai pu traversé en ce pas comme en autres textes, faits de trop de mots qui veulent se plaire, de phrases qui s'assoient en gros culs sur la page, et dans lesquels l'échantillon suffit à la lecture. Je n'ai pu, retenu par la nécessité de chaque signe aux images qui se lèvent et nous soulèvent, au sens qui balance avant de nous décider. Oui, de la métaphore en métamorphose de mots, décalés et juxtaposés, mariés en nouvelles saveurs. Ecriture en touches, courtes images, mouvements en ces pointillés qui laissent une sensation plus qu'un récit. Ecriture en touches qui m'a touché, et me reviendra sur ce texte pour mieux saisir la magie de ce qui m'a impressionné.
|