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Pat
27/1/2011
a aimé ce texte
Bien ↓
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Le sujet est très intéressant. On se demande comment ça va finir... On en devient aussi "voyeur/écouteur" que la narratrice, en espérant capter à notre tour quelque chose de vraiment croustillant ou énorme. Du coup, le retournement de situation est étonnant, et pose des questions pertinentes, bien que la fin me semble un peu trop expédiée, et décevante. Dommage. Il y a quelques longueurs et des transitions pas toujours bien amorcées (comme le passage où elle cite les catégories). Je pense que c'est plus une question d'écriture, mais ça fait un peu abrupt. Le style n'est pas désagréable, mais pas très recherché et comporte quelques lourdeurs qu'il serait pas mal de retravailler (ex : "les conversations positives me passent à travers."). Le ton est, par contre, sympa avec cette pointe d'autodérision qui affleure.
Ce que je retiens le plus, c'est l'originalité du thème (tout à fait contemporain, avec cette question de l'intime, de l'écoute et en filigrane, la vie par procuration). Une phrase m'a beaucoup plu (l'idée sous-jacente) : "J’ai l’impression de m’être justement branchée sur le monde depuis deux mois, d’être à l’écoute de l’humain. Mais apparemment, j’ai raté quelques indices concernant les personnes les plus proches de moi." Le regard posé sur les autres, avec les tentatives de catégorisations ethnologiques est aussi tout à fait intéressant. Un texte qu'il faudrait peut-être peaufiner au niveau de l'écriture et de la fin, mais vraiment pas mal. |
costic
29/1/2011
a aimé ce texte
Un peu ↑
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La nouvelle se laisse facilement siroter. J’aime beaucoup l’idée de cette addiction à l’écoute, la description des délices qu’elle entraîne, le plaisir de la préparation.
J’aime un peu moins l’écriture un peu trop explicative, parfois un peu affectée. Dans : « Les hommes ensemble, même par deux, ne parlent pas, ils discourent, ils font le point factuellement»Je trouve le mot factuellement un peu lourd. « Ils impressionnent » Ou bien ils cherchent à impressionner ? Dans : « Je croise désormais à peine Cécile, Ghislaine, Nathalie, qui auparavant agrémentaient mes journées de travail » Le verbe agrémenter ne parait pas très adapté … « sa litanie me dérobait à mon bonheur. »manque un peu de naturel. Je trouve la fin un peu moralisatrice, comme si pour chaque vice il existait une manière honorable de les exploiter… J’aurais sans doute préféré une exploitation du côté plus incorrect, plus anticonformiste de cette inclinaison au voyeurisme auditif. |
Coline-Dé
8/2/2011
a aimé ce texte
Bien ↑
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Peut-être un tout petit peu trop démonstratif, mais c'est vraiment pour chipoter !
J'ai beaucoup aimé cette réflexion sur l'aspect "affectophage" des gens qui écrivent, sur l'addiction que cela peut représenter et sur la (nécessaire ?) coupure que cela peut entraîner avec la realité de l'entourage. Le texte est agréablement écrit, assez convaincant dans son déroulement et dans ses personnages. Il ne me manque qu'un petit brin de folie dans une écriture trop sage. Le titre est excellent. |
Anonyme
13/2/2011
a aimé ce texte
Bien
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Le thème est vraiment original, et a attisé chez moi le voyeurisme ou l'ouisme (si j'ose dire) plutôt ..J'avais envie d'écouter les conversations avec la narratrice.
Les deux premières phrases du texte sont extra et nous donnent envie de nous atteler à la lecture du texte. Malheureusement, j'ai trouvé qu'il y avait des longueurs, voire des répétitions, ce texte gagnerait à être élagué. Par exemple toute la partie, au début, explicative sur le choix des cafés, les postures etc ... Il me semble que le texte aurait gagné en force en les traçant rapidement, cela finit par prendre beaucoup de places. Une certaine frustration aussi, je trouve que l'idée première de l'écoute dans les cafés n'a pas été poussée au bout. En revanche, lorsque l'on est à l'écoute des autres c'est extra. La description du plaisir ressenti aussi est bien analysée. Des remarques qui questionnent : " Quand les gens vous parlent, ils ne vous donnent que ce qu’ils veulent. C’est quand ils ne vous parlent pas qu’ils vous offrent le plus." Cela prends une forme d'addiction, un peu maniaque, il y a du plaisir bien rendu, une forme de jouissance même. Le retournement avec le harcèlement de Nathalie est intéressant.. Parfois on peut aller chercher loin ce qui est tout près. En bref : une idée originale, plein de petites trouvailles (comme le comptage sociologique), et puis pour un texte humour détente, il y a du fond comme l'idée d'aller chercher loin ce que l'on a à sa portée avec un peu d'attention. |
Pascal31
13/2/2011
a aimé ce texte
Bien
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Une bonne histoire au sujet original, que j'ai rarement vu traité. Peut-être manque-t-il à mon goût plus de ces bribes de conversations qu'essaie de capter l'héroïne. Du coup, on attend ces petits morceaux de vie volés ça et là, et on regrette de ne pas en avoir davantage (finalement, comme l'héroïne !).
La fin, modérée, m'a un peu déçu, je m'attendais à un coup d'éclat, un "pétage" de plomb... Mais dans l'ensemble, j'ai apprécié cette nouvelle. |
Anonyme
20/2/2011
a aimé ce texte
Bien ↑
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Quelle publicité mensongère !!!
Non, je plaisante, mais j'y reviendrai. J'ai bien aimé cette errance de bistrots. N'y trainent pas que des poivrots. Lorsque sa propre vie n'apporte rien de bien réjouissant, la tentation est grande d'aller voler ailleurs des bouts d'existence. Je l'ai parcourue de début en fin sans m'ennuyer, et même le sourire aux lèvres, tant je pouvais y reconnaître des choses. Les préoccupations de planning, de choix d'emplacements, de culpabilité, me paraissent tout à fait bien croquées. J'ai un gros gros regret... et nous voilà à la publicité mensongère : j'ai vraiment été alléché par le petit bout de dialogue d'entame. J'espérais que le texte serait jalonné de pareils. Mais je suis frustré sur ce point. Cela aurait permis, je crois, d'achever ce qui est déjà entamé dans ce texte : l'effacement de la narratrice aux aspirations littéraires naissantes, mais néanmoins mat(h)euse, au profit des existences matées. Ce n'est pas absent, mais j'aurais aimé que cela soit plus présent. L'écriture est agréable. On la suit sans heurts. Il y a même quelques petites fantaisies pour rester en alerte (exemple: "Brune" et "Blonde", comme pseudonymes de sujets observés dont on ignore le nom). Ah... oui... j'ai bien aimé ce passage où l'on voit que les gens préféreraient vous savoir malade (alcoolique, déprimé, ...) plutôt que d'accepter qu'on leur porte moins d'attention pour de saines raisons. D'ailleurs, tout le monde vous veut malade. Ne leur en voulez pas, ils ont besoin de ça pour se rassurer sur leur propre sort. Il me manque peut-être quelques éléments pour un plaisir plus intense, mais la promesse est là, réelle. J'aime le fond et cette manière discrète de l'aborder. J'aime assez la forme, et il me suffirait en somme de peu en plus pour l'aimer davantage. Curieux, donc, du reste de votre production, passée et à venir. |
Calissonne
15/2/2011
a aimé ce texte
Bien ↑
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J’aime beaucoup l’idée, originale, et le dialogue d’accroche est génial. Le tout se lit avec plaisir et d’une traite.
J’ai adoré les cas cités, la femme qui se ballade nue, Blonde et Brune, la catégorie préliminaires et enrobages, et j‘en passe. Et sous la dérision il y a une jolie peinture de la société actuelle, des personnages vivants et visuels et une assez bonne analyse ce qui peut pousser à ce genre de comportement, le rendre addictif et les conséquences qui en découlent. Il y a vraiment du très bon. Pour les moins, j’aurais aimé un meilleur équilibre, je m’explique : je trouve qu’il y a une trop grande place accordée à la narratrice, ce que ça change dans sa vie, son ressenti, et pas assez de place aux bribes de secrets, de vie, d’intimité saisis. Il y a des passages longs, au début par exemple, sur la mise en place des habitudes, la recherche des lieux. Je pense que ce texte mériterait d’être resserré, épuré, il n’en aurait que plus de force. Notamment parce que je trouve important de laisser un peu de place au lecteur, de suggérer au lieu de tout dire et montrer, de laisser des blancs à remplir soi-même pendant la lecture. Cela permet de ne pas seulement être aux côtés de la narratrice mais d’éprouver avec elle, et ici cela m‘a parfois un peu manqué, j‘ai été trop prise par la main. Quant à la fin elle m’a laissée sur ma faim, ce retour sage à la normale est un peu décevant face au grain de folie qui précède, j’aurais aimé une fin absurde, folle ou extrême. |
Selenim
2/3/2011
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Le tout début un peu lourd, l'écriture pèse de tous ses adverbes.
Avec l'exégèse des lieux d'écoute ainsi que de leur faune, le style se fluidifie et gagne en percussion. L'auteur prend plus de plaisir à décrire, il lâche un peu la bride à sa plume. Le passage sur les symptômes que provoquent les écoutes m'a parut rédigé assez maladroitement. C'est trop direct, ça manque de ressenti. On est dans le registre médical, scientifique. La narratrice nous assomme de faits alors qu'un peu de légèreté aurait pu embellir la chose. A mon sens, il aurait fallut diversifier l'écriture pour rendre ce passage moins compact. Un peu d'imagination, de métaphores, de poésie. De l'inspiration ? J'aime bien cette idée de vie par vampirisme. La narratrice est un vampire psychique, elle se nourrit de la vie des autres pour combler la sienne si désespérément vide. Quand les gens vous parlent, ils ne vous donnent que ce qu’ils veulent. C’est quand ils ne vous parlent pas qu’ils vous offrent le plus. Il y a de l'idée dans cette phrase même si je trouve la forme un peu grossière. En tout cas, c'est une belle clef de voute. J'ai trouvé déplacé la conversation expliquant l'attitude de la narratrice par deux habitués. Le dialogue en italique. il manque de crédibilité car ça sous-entend que la narratrice est elle-même espionnée depuis deux mois. Un peu trop non ? Le final avec ce recentrage, je vais être la femme d'un unique sujet est une bonne fin. Elle s'inscrit en opposition avec la volonté précédente de la narratrice. Le cas Nathalie est parachuté. Ça colle pas avec le reste. Je trouve maladroit d'invoquer une pseudo collègue par le biais d'un tiers pour jouer sur la conscience de la narratrice. A la limite, ça aurait pu passer si le cas Nathalie avait été mieux amené. la fracture est trop brutale et on décroche. Pour conclure, je trouve que ce texte est parsemé de petites idées vraiment intéressantes mais trop dispersées. L'auteur survole sans jamais vraiment approfondir les vraies raisons de ces écoutes pirates. Et c'est bien dommage car l'auteur a d'évidence beaucoup de choses réfléchies à raconter. Selenim |
aldenor
6/8/2011
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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J’aime beaucoup l’idée. Ce jeu avec les statistiques, les horaires, les habitudes et les attitudes des gens. Cette plongée dans un monde parallèle, qui est j’imagine une forme de folie, avec toute sa logique qui tourne à vide.
La première partie fourmille d’observations et se lit avec beaucoup d’amusement. La deuxième me déçoit. L’intérêt tombe. Et puis, elle ne me satisfait pas ; je reste avec une impression d’inachevé. |
Palimpseste
9/8/2011
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Déjà les deux premières phrases m'ont emporté...
J'ai beaucoup aimé. Antonio Tabucchi, dans l'Ange Noir (je crois bien), parle de l'importance de tous ces petits bouts de phrases volés au gré des non-rencontres, de ces improbables croisements. La fin est "pas mal" mais quelque chose me dit qu'elle pourrait être plus fournie... Mais c'est une sensation fugace que je n'arrive pas à mieux étayer. Merci de ce moment à vous lire... |