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Sentimental/Romanesque
solo974 : Chez Antoine
 Publié le 21/09/19  -  15 commentaires  -  11279 caractères  -  145 lectures    Autres textes du même auteur


Chez Antoine


C’est en toute tranquillité que je me rendis ce soir de décembre 2017 au restaurant « Chez Antoine ».


Après une longue carrière de bazardier, Antoine avait en effet décidé d’ouvrir ce qu’il conviendrait peut-être plutôt d’appeler un boui-boui : c’était la grande aventure de sa Vie, après ces difficiles années de labeur itinérant sur les nombreux marchés forains de l’île de La Réunion. Il les avait tous écumés, l’un après l’autre, pour nourrir sa famille, mais celui qu’il préférait était sans nul doute celui des Camélias. Fort en gueule, parlant un hindi mêlé de créole réunionnais qui n’appartenait qu’à lui, il y écoulait sa marchandise avec une gouaille déconcertante.

À dire vrai, peu de personnes comprenaient ses boniments, mais personne ne se serait risqué à le lui dire ! Il agitait les bras dans tous les sens, appâtait le chaland de sa voix de Stentor, et jouait sans vergogne de son attrait pour les femmes. Ah, c’est qu’il savait s’y prendre, le bougre, et celles-ci finissaient toujours par sortir une « petite monnaie » – parfois au grand dam de leur mari et de ses concurrents...


C’est d’ailleurs un de ces derniers qui mit fin à sa carrière, certes modeste mais qu’il affectionnait malgré tout, bravant chaque année les fortes chaleurs de l’été austral comme les pluies diluviennes qui s’abattent sur l’île en période cyclonique.

Un jour où il avait bu plus que de raison de ce rhum arrangé qui fait la fierté des Réunionnais, un dénommé « Ti-Piment » lâcha à la cantonade que ce n’était pas gayar de se comporter ainsi avec les tantines quand on était marié et père de quatre enfants. Et de sortir son sabre à canne, et d’estourbir Antoine au vu et au su des autres marchands forains : aucune réaction, sans doute de peur de représailles...


Antoine y laissa un œil, ne porta même pas plainte, et renonça à son métier – non sans avoir longuement prié le dieu Ganesh au temple tamoul de la rue Maréchal-Leclerc – pour se lancer dans la restauration. Il baptisa aussitôt son Chef-d’œuvre « Chez Antoine », espérant que sa future clientèle s’y sentirait bien et comme chez elle.


***


J’ai toujours connu Antoine avec son œil de verre et une grande balafre sur la joue droite. Quand je poussai pour la première fois la porte de son restaurant, nous sympathisâmes immédiatement autour d’une bière qu’il m’offrit d’office en guise de bienvenue. Avait-il deviné au premier regard que j’étais malade ? Avait-il senti chez moi cette tristesse sans larmes que je tentais de cacher ? Je ne l’ai jamais su, mais il me considéra dès ce jour comme un membre à part entière de sa famille.


Très vite, je pris mes habitudes dans ce chaleureux restaurant. J’y allais tous les midis ou presque pour y manger une simple salade faute d’appétit pour commander son « cabri massalé », dont Antoine était pourtant si fier ! Il ne me fit jamais une seule remarque sur ma maigreur, passait commande dès que j’arrivais auprès de celles qui œuvraient en cuisine : Marie, sa femme, et Françoise, sa seconde fille.

Je les devinais plus que je ne les voyais, mais je les entendais rire de bon cœur quand il leur annonçait que, encore une fois, ce serait une salade pour « Madame ».


J’aimais infiniment lo z’ambianz qui régnait dans ce bar-restaurant : buvant ma bière tranquillement et grignotant les quelques samoussas qu’Antoine ne pouvait s’empêcher de m’offrir pour m’aider à reprendre quelques kilos, j’observais les autres habitués.

Il y avait toujours un dénommé « Grand-Langue », un avocat de renom – ce qui lui valait sans doute son surnom – qui s’enfilait un double whisky avant de s’engouffrer un énorme « cari poulet », autre spécialité de ce lieu béni. Puis arrivait « Gros-Doigts », qui s’installait immanquablement à la table qui jouxtait la mienne, la considérant comme attitrée et en profitant pour me faire de l’œil sous le regard désapprobateur d’Antoine... Outre de grandes tablées de gendarmes, il y avait de temps à autre quelques z’oreilles, le Guide du routard en main : je riais à l’avance en les voyant franchir le seuil du restaurant, car ils commençaient toujours par demander à consulter la carte.

Ici, il n’y en avait pas...


***


Cette période faite de bonheurs simples dura environ quatre ans. Très vite, Antoine – qui m’appela toujours « Madame » – me présenta à sa famille.

Paul tout d’abord, son seul fils, dont il ne cessait avec un petit sourire en coin de me vanter les charmes... Bricoleur, doué pour les affaires, il n’avait à ses yeux de père que des qualités. Mais il était célibataire, ce qui rendait Antoine malade car il espérait bien qu’un jour il fonderait une famille et reprendrait à son compte le restaurant quand le dieu Shiva le rappellerait à lui. Mais Paul, qui n’avait à cette époque aucune attirance pour les tantines, ne s’intéressait qu’à sa voiture et la fourbissait dès qu’il avait un moment... Il me fit la bise en toute simplicité et m’appela sur le champ par mon prénom. De mon côté, je l’ai toujours considéré comme un frère.


Puis vinrent Marie et Françoise, que j’eus l’impression étrange de connaître depuis toujours, peut-être pour les avoir si souvent entrevues aux fourneaux. Elles étaient toujours avenantes, chuchotant pendant le service pour ne pas faire ombrage au pater familias et ne faisant que de discrètes apparitions dans le restaurant même, car Antoine préférait assurer tout seul la tâche, pourtant lourde, d’accueillir les clients et de les servir. Peut-être parce qu’il ne voulait pas être surpris en train de « chopiner » en douce tout en faisant son travail... Marie l’aurait à coup sûr accablé de reproches en lui rappelant son diabète. Ah, c’est qu’elle y tenait à son homme, ce petit bout de femme ! Marie me considéra aussitôt comme sa fille. Quelle douceur ce devait être de vivre à ses côtés !

Françoise, quant à elle, se prit tout de suite d’affection pour moi et devint vite ma sœur de cœur. À presque quarante ans, elle affichait un visage aux joues rebondies et une peau si douce que lorsque je l’embrassai pour la première fois, j’eus l’impression d’effleurer du satin. Elle avait en tout point hérité de son père : même taille, même gouaille ! Comme à beaucoup de femmes indiennes, ses rondeurs lui seyaient à merveille. Malgré ses quelque cent kilos – qui devaient nous faire passer pour Laurel et Hardy, nous disions-nous souvent en riant aux éclats –, elle « portait bien », comme on dit...

Je n’ai pas eu la chance de connaître ses deux autres filles, Edwige et Laurianne, car toutes deux avaient fait le choix de s’installer définitivement en métropole et ne rentraient que très rarement à La Réunion.


Depuis longtemps, je n’allais plus m’attabler au restaurant le midi. Mon état de santé s’étant amélioré, j’avais pu en effet reprendre le travail et c’est maintenant le soir que je franchissais le seuil de « Chez Antoine » : je filais directement en cuisine, épluchais quelques oignons tout en buvant une bière, me sentant comme chez moi au milieu de toutes ces marmites créoles. Le riz et le grain fleuraient bon et comme le service du soir était souvent rapide, nous dînions ensemble évoquant en riant le temps où je boudais le « cabri massalé »... Paul, qui s’était marié entre temps, venait souvent nous rejoindre avec Florence, son épouse. Quelle joyeuse tablée, et que de fous rires, oté marmailles !!!


***


Nous étions donc fin décembre 2017 lorsque – n’ayant pas vu ma « famille » depuis trois jours – je me rendis au restaurant : il pleuvait des cordes et le vent commençait à souffler violemment, mais comme l’alerte orange n’avait pas encore été déclenchée, je décidai d’aller boire une bière avec mes amis. La chaleur était écrasante et, malgré la pluie, je sortis en t-shirt et pantacourt, les pieds simplement chaussés de mes savates deux doigts.


Le restaurant était fermé, ce qui ne m’étonna pas de prime abord puisque nous étions en pré-alerte cyclonique. Antoine savait que les clients seraient rares. N’aimant pas utiliser son groupe électrogène pour rien, il avait dû décider de prendre les devants et de ne pas ouvrir, me disais-je.

Pourtant, j’entendais des bruits à l’intérieur : des sortes de lamentations qui résonnaient tout doucement, puis cessaient, puis reprenaient de plus belle.

Je pensai au départ qu’il devait s’agir d’une de ces cérémonies tamoules auxquelles seuls les adeptes étaient conviés et, par respect ou pudeur je ne sais, je restai sur le trottoir ne sachant que faire mais comme bercée par ce lamento que je n’aurais pas qualifié de triste.


C’est alors qu’une Mercedes grise s’arrêta et que « Grand-Langue » mit tristement fin à mes doutes : très proche d’Antoine et de sa famille, dont il partageait les convictions religieuses, il m’annonça avec beaucoup de douceur qu’Antoine avait succombé le matin même à une crise cardiaque et que la soirée mortuaire avait commencé.

Consternée, je le regardai appuyer sur la petite sonnette du bar qui jouxtait le restaurant : le rideau de fer commença à se dérouler lentement et je décidai de le suivre. Ce fut celle que j’appelle toujours « ma sœur » que j’aperçus en premier. Dès qu’elle me vit, ses larmes firent place à un sourire que je n’oublierai jamais. « Tu es là, toi ma seule vraie amie ! » me dit-elle simplement. Connaissant mon passé douloureux sur le plan personnel, ma peur instinctive de la mort, elle me demanda sans trop y croire si je voulais le voir.

Bravant mon effroi, et à sa grande surprise – comme je l’ai su après – je répondis « oui bien sûr ! » Comme elle devait consulter les astres avec « Grand-Langue » pour fixer la date de la cérémonie funéraire, elle me laissa entrer seule dans la salle du restaurant. Quelques tables avaient été rapprochées et le cercueil ouvert y avait été posé en toute simplicité. Dans la pénombre, je devinai une dizaine de femmes toutes vêtues de blanc et aperçus finalement Marie, dont le visage s’illumina un bref instant quand elle me vit.


Les mélopées reprirent aussitôt et c’est là que je vis mon premier mort : Antoine.

Son visage était comme momifié et une sérénité incroyable s’en dégageait. Un baume avait effacé toute trace de la balafre dont l’avait affligé à vie le fameux sabre à canne de « Ti-Piment », et la très grande beauté de cet être sans vie me frappa : certes, les dieux Ganesh et Shiva – qu’il avait si souvent priés pendant sa longue vie de bazardier et consultés lors des grandes décisions qu’il avait prises au cours de son existence – l’avaient rappelé à eux mais aucune tristesse, aucune souffrance, n’émanaient de son visage.

Je n’osai faire le signe de croix mais déposai sur son front un long et tendre baiser de paix. En pensée, je lui dis à quel point je le remerciais de m’avoir toujours aimée comme sa propre fille, nourrie comme son « Ti-Baba », rendu ma gaîté que je croyais à jamais éteinte, et lui promis de prendre soin de Marie et de Françoise.

Je m’esquivai furtivement pour ne pas déranger plus longtemps le déroulement de la soirée mortuaire.


« Chez Antoine » est aujourd’hui fermé, mais je revois régulièrement celle qui fut pour moi comme une mère de substitution, et Françoise, ma sœur de cœur et meilleure amie.


 
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   poldutor   
25/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
Belle et triste nouvelle pleine d'humanité et d'amitié, racontée avec une pointe d'accent créole réunionnais.
L'amitié c'est comme le coup de foudre amoureux, une réaction entre atomes crochus que rien n'explique et qui n'a pas besoin de catalyseur pour démarrer, dès le premier contact, il y a une espèce de fusion.
Ici, une "métro" (je suppose), sympathise avec le patron d'un boui-boui, et fini par faire partie de sa famille...et par delà le décès d'Antoine l'amitié de la narratrice demeure pour sa famille.
Je suppose que cette histoire est vécue, car elle est criante de vérité.
Merci pour ce beau texte.
Cordialement.
poldutor en E.L

   Corto   
1/9/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Ce très beau texte baignant dans l'ambiance réunionnaise et notamment dans les symboles hindouistes mérite qu'on s'en imprègne.
Ici c'est l'humain qui règne sur la vie de chacun et sur les relations aux autres.

La première partie introductive décrit sobrement mais avec réalisme la vie d'un "bazardier" qui occupe les marchés de l’île, provoque gentiment mais assidûment la gente féminine, et reste accroc au "rhum arrangé" spécialité notoire de l’île.
La rixe avec un concurrent qui sort son "sabre à canne" n'étonne guère.

La reconversion dans la restauration est bien imagée et l'on sent vite l'ambiance quasi familiale de cet établissement que l'on devine modeste mais propre et chaleureux. La description de la clientèle variée est très réaliste.
C'est dans cet épisode qu'on peut regretter un certain manque de vivacité. J'aurais bien vu ici une scène vive et drôle où l'on aurait assisté à la confection du "cabri massalé" par Marie et Antoine, complices jusque dans les gestes de cuisine et la réalisation de leur spécialité.

L'épisode de la soirée de décembre 2017 en période pré-cyclonique est très bien sentie. Antoine est mort; comme il se doit une longue veillée funèbre est organisée autour de corps du défunt. Non pas une veillée silencieuse ou compassée comme en métropole, mais une veillée où l'on vit une dernière fois en compagnie du mort qui n'est pas encore vraiment 'disparu'.
C'est tout naturellement que la narratrice dépose "sur son front un long et tendre baiser de paix". En ce moment il est encore temps de parler et montrer sa tendresse à celui qui va la quitter pour toujours.

Ce texte qui sent le vécu (interprétation de ma part) est très fin et plein d'humanité, d'amitié, de diversité.

Grand bravo à l'auteur.

   ANIMAL   
3/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Récit bien mené qui ressemble à du vécu (c'en est peut-être étant donné la dernière phrase).
Un endroit pittoresque, des personnages hauts en couleur et la naissance d'une amitié indéfectible pudiquement racontée, une fin qui aurait dû être triste mais ne l'est pas. Tous les ingrédients sont là pour une histoire de rencontres de hasard, l'une de ces tranches de vies prise sur le vif alternant bonheurs et coups du sort.
Le style est fluide et coule sans heurt. Quelques expressions locales aisées à décrypter égaient le texte.
Il me manque quelque chose qui aurait fait sortir l'histoire des rails où "tout le monde est beau et gentil et s'aime". Mais on est en sentimental/romanesque...
Un texte plaisant mais pas exaltant.

en EL

   FANTIN   
5/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte senti et émouvant auquel le dépaysement exotique ne doit rien, même s'il est très bien rendu pour ceux qui connaissent "l'île intense" et l'océan Indien.
C'est la richesse humaine qui prime ici, la profondeur des sentiments, la rencontre qui s'opère, lorsqu'on s'y attend le moins, et qui transforme de parfaits étrangers en membres d'une même famille.
Un récit autobiographique avec des personnages attachants, et un bon moment de lecture.

   Donaldo75   
21/9/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Solo,

J'ai trouvé cette histoire bien racontée. Elle se lit bien, le lecteur rentre rapidement dans le décor, imagine la scène, le personnage d'Antoine et la relation qui se noue progressivement entre lui et la narratrice. Le style est sobre mais conserve une partie incarnée; dans ce genre, il vaut mieux ne pas trop détacher la narration de la narratrice sinon cela ne fait plus souvenir et le lecteur perd tout intérêt pour l'histoire. En cela, tu as réussi à me donner envie de poursuivre alors que je ne suis pas un aficionado de ce type de récit.

Bravo !

Donaldo

   maria   
21/9/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour solo974,

Quel agréable dépaysement !
Les Réunionnais me sont apparus chaleureux et je comprends que la narratrice y ait trouvé une famille de coeur.

Une histoire émouvante, une écriture fluide et colorée font que se dégagent de cette belle nouvelle, douceur et tendresse.

J'ai eu envie d'aller au temple tamoul prier le dieu Ganesh pour Antoine dont le "visage était comme momifié et une sérénité incroyable s'en dégageait".

Merci pour le partage et à bientôt.

   Cristale   
22/9/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Solo,

J'ai lu cette histoire sans m'égarer en chemin et si techniquement je ne puis en rien aider l'auteure au talent affirmé, je sais lui avouer l'impression de ma présence discrète dans le restaurant "Chez Antoine".

Un récit vivant où générosité, tendresse, soutien, partage sont les qualités prégnantes des personnages.

Un récit qui évoque les liens unissant la narratrice et sa famille de coeur et, si la fin est d'une grande tristesse, ce premier mort qu'elle vit, celui qui l'a aimée comme un père, nourrie, réconfortée, jamais personne ne le lui prendra.
Les liens familiaux ne sont pas toujours ceux du sang...

Une belle histoire, une écriture claire, aérée juste comme il plaît à mes yeux.

J'admire ce talent qui me laisse souvent "baba" :) dont cette nouvelle pour laquelle je m'arracherais volontiers quelques plumes afin de la couronner généreusement.

Bravo et merci Solo.
Cristale

   Alcirion   
22/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Solo,

Un récit bien agréable à lire. L'émotion du narrateur est bien transmise au lecteur à travers les personnages, nombreux, mais bien identifiables grâce aux descriptions précises.

Un tableau pittoresque qui n'en fait pas trop, se contentant de donner aux lecteurs quelques éléments sur la cuisine locale, la population, la religion.

Le ton sobre rend la lecture agréable, je ne sais pas si c'est le cas mais j'ai eu l'impression d'une autofiction, d'un récit construit à partir de faits biographiques.

   papipoete   
22/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour solo
je ne suis jamais allé à la Réunion, n'irai jamais là-bas ou plus près... mais sous votre plume, j'ai débarqué dans cette île!
J'ai vu ces échoppes, entendu parler créole, humé les senteurs locales et découvert ce personnage haut en couleur !
Les liens d'amitié sont ici plein de sens, et l'on partage joies et peines à plein coeur !
L'on souffre avec l'héroïne malade, sourit à son " aller mieux ", et entre dans sa tristesse quand la mort arrache Antoine aux siens !
La dernière image, où elle voit son " premier mort " est très touchante ; on le voit avec elle.
Des sentiments, des sourires, des couleurs, rien ne manque à ce récit " épicé " mais pas trop...

   Pepito   
22/9/2019
Une émouvante tranche de vie (si l'on peut dire) avec, dans la langue, ce qu'il faut de parlé local pour faire vrai.
"mon passé douloureux sur le plan personnel," fleure un poil le pléonasme, mais rien de grave. ^^
C'est suffisamment court pour éviter le pathos et laisser un bon souvenir de lecture.
A pluche

Pepito

   Lulu   
27/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Solo,

quelle chute en cette nouvelle… Je sais bien qu'il y a toujours une chute, mais ne m'attendais vraiment pas à celle-là… Chapeau pour la surprise, certes triste, mais surprise efficace…

J'ai beaucoup aimé ton style dans ce texte. Je t'ai trouvée plus libre que dans d'autres, comme si tu t'étais affranchie de quelques contraintes de formes pour laisser libre cours à ce que la narration fait découvrir. C'est, ainsi, très très fluide… et d'autant plus plaisant à lire.

J'ai souri, au début, quand il a été question d'un Antoine qui tenait un resto… car je connais justement un certain Antoine qui tient un resto depuis peu, mais ce n'est pas sur l'île de la Réunion…

Je me suis posée la question du sens exact de cette expression : "oté marmailles !!!". Ce n'est pas la première fois que je la lis, et sans doute est-ce toi qui me l'aura faite découvrir, mais j'en ai oublié le sens.

J'espère te lire à nouveau...

   hersen   
27/9/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est une histoire touchante, d'un lieu où les relations sont simples et riches.

Il y a deux points forts : celui, réussi complètement, est le lien qui se crée entre la narratrice et cette famille. Le respect est palpable des deux côtés.

Puis celui, qui à mon avis aurait pu être renforcé, le vocabulaire vernaculaire aurait pu être plus présent, pas forcément en nombre de termes, mais assimilé au texte sans guillemets ou italique, voire quelquefois les deux.

Cela aurait rendu avec plus de naturel cette ambiance réunionnaise, c'est exactement cela que nous attendons, du dépaysement "nature" !
C'est un peu ce qui fait baisser mon évaluation, mais je reconnais que c'est très subjectif.
Tiens, d'ailleurs, tu nous sers le mot "bazardier", comme ça, direct. Mais sais-tu qu'il a fallu que je lise un peu plus loin pour comprendre, car j'ignorais ce mot. Et c'est ça que j'aime bien, une découverte amenée naturellement.

Une nouvelle qui raconte le souvenir d'une rencontre durable, un texte plein d'humanité.

merci de la lecture.

   STEPHANIE90   
15/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

une nouvelle que j'ai lu plusieurs fois toujours avec le même plaisir, simple, locale. Une rencontre multiculturelle qui crée des liens pour une vie, un homme fort en gouaille qui enracine les cœurs sous le climat créole. Une belle tranche de vie en toute simplicité. Des gens vrais, des moments partagés qui soudent pour une vie...

Merci à vous Solo pour cette belle lecture et ce beau partage multiculturel,
Stéphanie

   solo974   
10/11/2019

   Damy   
11/11/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
C'est comme si j'y étais et que je faisais partie de la famille (le frère d'Antoine, peut-être ?).

Votre style épuré mais riche de pépites pittoresques savoureuses a su m'intégrer dans l'histoire comme un élément vivant et non comme simple observateur, et qui plus est comme un autochtone, moi qui ne suis jamais allé sur l'île. C'est fortiche !

Le frère d'Antoine a ainsi vécu, au plus profond de son cœur, les émotions intenses de tendres aménités. Que dis-je ? De l'amour tout simplement. Il est triste, bien sûr, d'avoir perdu son alter ego mais il fait confiance aux dieux Ganesh et Shiva pour l'accueil de son âme pure puisque du visage d'une "très grande sérénité" n'émanent ni tristesse ni souffrance.

Profondément ému par Chez Antoine. Merci, solo974.


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