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David
11/8/2018
a aimé ce texte
Pas
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Bonjour,
Je ne comprends pas bien : les deux sœurs libèrent "tout le malheur du monde" en blessant le dragon - l'une le blesse en tirant l'autre de sous le dragon - ça devrait être la fin du monde enchanteur qu'elles viennent de traverser ? C'est dit explicitement dans ce passage : " Elle comprit que c’était lui qui contenait tout le malheur du monde, que c’était lui qui donnait au monde le bonheur, toute la quiétude et la beauté qu’elles avaient découverts en parcourant le monde. Et il offrait tout cela, non seulement par contraste, mais aussi par sacrifice, en gardant la détresse en lui, en emprisonnant toute l’affliction et les fléaux, en souffrant. Et là, le mal était en train de s’échapper par la plaie, il se répandait et il s’insinuait dans la terre par les failles et les fissures de la roche, il réapparaîtrait certainement un jour ou l’autre quelque part, ici ou ailleurs." Comment ça peut-être un gage de joie et de libération, je n'arrive pas à saisir. Il me semble que le récit se perd dans ses surenchères de beautés et de magnificences, un peu comme lorsqu'on double une négation pour exprimer par mégarde une affirmation. Ainsi, explicitement dans le texte, les deux sœurs condamnent leur Eden et libère le malheur, elles ouvrent la boite de Pandore, ou le ventre, en l'occurence. Le début avec : "Il était une fois, dans une contrée dont il était raconté que la sauvagerie et la méchanceté s’y disputaient les jours, et que l’abomination et le chagrin s’y disputaient les nuits" Ne se retrouvera pas dans le récit. Cette opposition jour/nuit ne sera pas présente dans ce qui suit, les nuits sont paisibles, voire enchanteresses : "Elles dormirent encore plusieurs nuit à la belle étoile, blotties l’une contre l’autre, mangeant des mets enchantés qui ne pesaient rien et qui ne prenaient pas de place dans leurs sacs mais qui étaient délicieux et qui les nourrissaient. Le spectacle de ces ciels changeants et pleins d’étoiles, dont certaines filaient rapides et surprenantes comme un éclat de rire, les fascinaient l’une comme l’autre." Ce sont de lourdes incohérences à mes yeux, l'histoire manque d'un plan d''ensemble bien plus rigoureux, j'ai l'impression que l'écriture s'est perdu à peaufiner chaque passage sans prêter suffisamment d'attention au résultat final. En acceptant le ton de conte de fée, l'écriture est correcte, le découpage la rend plus digeste que celle d'un Tolkien racontant la ballade de Tom Bombadil. J'ai pris avec humour des passages qui sont peut-être des lourdeurs, la nuance est souvent ténue : "ses filles grandissaient et elles allaient devoir partir, une à une, affronter les dragons, les satyres, la radioactivité, les terroristes, les maladies, les gens, bref toutes ces choses pleines de cruautés et de noirceurs qui apparaitraient dés qu’elles auraient passé la solide porte du château." Il y a une intrusion de modernité, avec "radioactivité, terrorisme", qui restera unique dans le texte, alors que j'attendais d'autres écarts avec le discours ambiants, pour l'alléger (ce passage rendait le reste moins guimauve, mais au final, c'est comme un cheveu dans la soupe malheureusement). "Cette presque-reine n’était pas bête, c’est juste qu’on lui avait tout mal expliqué." Je n'ai jamais trouvé la presque reine "bête", j'étais dans le récit et je ne comparais pas le personnage à un contemporain. Alors est-ce que c'est de l'humour - je l'espère et j'en aurai aimé un peu plus, du second degrés pour alléger la narration, comme dans le passage précédent. Il est possible que ce soit écrit ainsi en imaginant des locuteurs - à l'âge où on prend cela au premier degrés, je crois qu'on ne sait pas encore lire - bien plus jeunes que le lectorat potentiel, et ça serait dommage. Je cite des défauts mais globalement, il y a un charme dans la narration, de jolis passages et peu de lourdeurs maladroites. Il reste que le récit ne se tient pas à mon goût, je me dis qu'un bon conseil serait de rappeler que même la littérature pour enfant est d'abord lu par des adultes, que ce n'est pas un genre facile ou plus abordable qu'un autre, qu'il faut une grande cohérence. Ce texte n'avait pas forcement cette prétention, alors c'est l'humour qui aurait dû être peaufiné, l'incohérence aurait même pu être transcendée par un profond second degrés (Comme de rallonger les "terroristes" et les "radiations" ou autres intrusions de modernité), au moins de niveau britannique :) |
Jean-Claude
21/8/2018
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
Joli conte, plein de bonnes idées, et bien mené. J'ai bien aimé le dragon mou. Le ton et l'écriture vont avec. Il y a bien eu quelques aspérités mais elles n'ont pas freiné ma lecture et, donc, je ne les ai pas relevées. Toutefois, l'introduction est longue avant d'arriver au duo en action. La description des différences entre Anèle et Lohec arrive bien tard. La jolie balade est peut-être un peu longue aussi : on comprend vite. Note : l'enchanteur n'a donc pas percé le dragon. D'ailleurs, l'enchanteur joue le rôle du guide (initiatique ?) mais il tombe de nulle part. J'ai quelques doutes quant aux consignes. Il y a bien un événement surprenant (avec le dragon) mais les deux dialogues sont extrêmement courts et le duo qui se balade n'est pas vraiment de choc avant la scène du dragon. Mais je maintiens : c'est un joli conte. Au plaisir de vous (re)lire JC |
Thimul
1/9/2018
a aimé ce texte
Passionnément
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Parlons de la forme : mission accomplie !
A minima pour le flash back (il est tout de même très court par rapport à la taille de la nouvelle mais il est là) La scène d'action et la surprise sont bien présents. Les personnages sont bons. Parlons maintenant du fond et de l'écriture. Oh ! Là ! Là ! Qu'est ce que c'est bien ! C'est même vachement bien ! C'est "rien" bien ! comme on dit chez moi. C'est un conte extra et parfaitement publiable en l'état (A part le mot "bobard" caché quelque part) C'est fin, bourré de clins d'œil, drôle et ironique avec, et c'est ce qui m'impressionne par dessus tout, deux niveaux de lecture un pour enfant et l'autre pour adulte. Il y a une multitude de thèmes développés qui pourraient chacun ouvrir sur des pages de commentaires : La relation homme-femme bien entendu. La peur de grandir : grandir c'est partir ? L'amour des parents peut-il être inconditionnel ou soumis à des règles auxquels ces derniers doivent se plier ? Qu'est ce qu'être père ? Comment accepter que les enfants grandissent ? ETC... Bref votre écrit est d'une richesse que je n'ai pas rencontré ici jusqu'alors. Un grand bravo et un grand merci. |
Bidis
12/9/2018
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un très joli conte, plein de péripéties, très visuel et gai à lire. De plus, il s'agit là d'une métaphore de la confrontation à l'autorité parentale et de sa libération, du passage à l'état adulte donc et c'est infiniment plus profond et subtil que cela ne paraît de prime abord.
L'écriture est plaisante mais demanderait peut-être à être mieux travaillée. J'ai relevé pas mal de choses. - "Vous voyez cette poche dans mon grand manteau de cuir, leur disait-il en montrant la poche droite du grand manteau de cuir..." : répétion (peu heureuse si voulue) de "grand manteau de cuir" - "Ulcie sa préférée, qui s’était mise à grandir, elle rentrait à peine dans la poche de son manteau de cuir." : un pronom est mis à la place d'un nom, donc ici "elle" est mis à la place de "Ulcie". Mais - - "Ulcie" est déjà le sujet de la phrase. Donc, il faut ôter le "elle". - " Il avait même dû appuyer sur sa tête pour qu’elle n’en tombe pas. Il en fut dégouté, il perdit le goût aux jeux : il n’écrasait plus ses filles sous son poids le matin et l’après-midi, il ne les chatouillait plus, il alla même jusqu’à arrêter de les menacer. Il avait un goût de cendre dans la bouche, ce qui est souvent un mauvais présage. Il ne pu supporter de continuer à perdre ses filles une à une, il enferma etc." : neuf fois le pronom "il" dans trop peu de texte, alors qu'il est tout à fait possible de faire l'économie de quatre : " Il avait même dû appuyer sur sa tête pour qu’elle n’en tombe pas, en fut dégouté et perdit le goût aux jeux : il n’écrasait plus ses filles sous son poids le matin et l’après-midi et ne les chatouillait plus, il alla même jusqu’à arrêter etc..." - "Elles leur diraient aussi que de rencontrer un enchanteur constituait être une aide précieuse. " : "constituait" ou "était" mais pas "constituait être" Au sujet des règles du concours, je ne vois pas de flash-back. La scène au château pendant que les filles sont en voyage se passe en même temps que se déroule ledit voyage, ce n'est donc pas un retour en arrière. Je n'en tiens pas compte dans mon évaluation mais bien dans la place que j'attribuerai, pour ma part, dans le classement. Sinon, le duo est bien dessiné, on a le dialogue ainsi que la scène de violence avec l'élément inattendu. |
hersen
12/9/2018
a aimé ce texte
Un peu
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j'ai toujours beaucoup de mal à adhérer au bien d'un côté merveilleux du monde et à toute l'ignominie de l'autre. Par contraste ? je ne sais pas où mettre ce contraste.
je pense que la forme du conte doit évoluer pour en finir avec ce fameux contraste car finalement, cette forme n'offre pas vraiment de réflexion de ce que nous appelons bien et mal, il faudrait maintenant alimenter les contes avec le bien/mal en chacun, simplement deux facettes. Et aussi que le "bien" n'est pas fondamentalement "bien, ainsi que le "mal" J'ai trouvé la lecture un peu longue, sans doute à cause de ce que j'explique plus haut, m'attendant à un changement de ton. Mais rien ne vient et, en quelque sorte, j'ai trouvé le tout un peu gratuit avec un entretien de clichés déjà surannés. Et s'ils perdurent en quelques endroits du globe (je pense au fait d'avoir un garçon par exemple) peut-être est-il temps de les transcender, justement. L'allégorie de l'écologie ne m'a pas vraiment plu; le bisounours en la matière n'est plus de mise, ce monde beau, généreux, magnifique, n'a jamais existé. Demandez à Néandertal ce qu'il en pense, je crois qu'il n'a pas eu la vie facile.Pourquoi voudrait-on qu'il existe maintenant ? comme par ...magie ? J'ai noté une réference aux terroristes, ce qui m'a donné un espoir d'un parallèle qui allait devenir intéressant, qui offrirait une réflexion. Mais malheureusement, nous restons au même plan de l'histoire. Il y a pas mal de répétitions, certaines voulues sans doute, c'est un peu le propre stylistique du conte, mais d'autres, comme "ouvrir la porte/ finit par s'ouvrir" apporte de la lourdeur. Finalement, j'ai mal saisi le propos final, où voulait nous emmener l'auteur. Merci de cette lecture. |
Alcirion
12/9/2018
a aimé ce texte
Beaucoup
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On dira peut-être que j'attache trop d'importance à la qualité d"écriture mais là elle emporte tout sur son passage, j'ai été bluffé.
Pour le reste, l'histoire se tient et le projet est intéressant (pas si simple d'écrire des contes "à l'ancienne" à notre époque), quelques traits d'humour qui rattachent l'histoire à notre quotidien (les terroristes). En bref, j'ai trouvé le texte très agréable à lire et les consignes me semblent respectées. |
GillesP
14/9/2018
a aimé ce texte
Un peu
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L'analyse de la première phrase, à mon avis, peut rendre compte de l'ensemble du conte, de ses choix, de ses qualités et des défauts que j'y trouve:
- "il était une fois": la formule rituelle inscrit résolument le texte dans le genre du conte de fées. La suite confirmera notre horizon d'attente, puisqu'on trouvera l'ensemble des invariants du conte: le château, le jeune héros - ou plutôt, en l'occurrence, deux fillettes - partant à la découverte du monde, la présence du merveilleux (l'enchanteur, le dragon mou), une suite de péripéties qui apprennent des choses aux héroïnes, une fin heureuse, une leçon à tirer de l'histoire, explicitement évoquée dans la dernière phrase (il faut laisser les enfants grandir et acquérir leur autonomie). Le contrat passé avec le lecteur dès l'expression "il était une fois" est donc rempli. "dans une contrée dont il était raconté que": la tournure recherchée "dont il était raconté que" rend compte de la volonté de l'auteur de soigner le langage, de refuser à certains moments la simplicité du style (on aurait en effet attendu la tournure plus simple suivante: "dont on disait que"). C'est, je suppose, un choix délibéré, mais je trouve que cela alourdit la narration. Je l'ai remarqué à bien d'autres moments dans le texte, mais, comme je l'ai annoncé, je me contente d'analyser la première phrase car, je le répète, elle me semble une mise en abyme -consciente ou inconsciente - de l'ensemble. - "que la sauvagerie et la méchanceté s'y disputaient les jours, et que l'abomination et la chagrin s'y disputaient les nuits": je ne reviens pas sur la volonté de trouver des tournures recherchées. Non, ce qui m'intéresse ici, c'est le contenu. Et c'est là que le bât blesse, selon moi. En effet, ce passage ne me semble pas très cohérent. Qu'est-ce que l'auteur veut dire exactement? L'opposition entre le jour et la nuit ne se double pas d'une opposition franche entre sauvagerie et méchanceté d'un côté, abomination et chagrin de l'autre. Par ailleurs, dans l'ensemble du conte, c'est plutôt un monde très positif qui est évoqué. On ne voit guère de sauvagerie, de méchanceté, d'abomination, de chagrin. Au contraire. Selon moi, cette incohérence de départ se retrouve un peu partout dans le conte, qui emprunte différents chemins, qui explore plusieurs pistes, sans qu'on sache au final quel est véritablement le projet d'ensemble. J'ai l'impression - mais je peux me tromper - que le texte a été écrit au fur et à mesure, sans véritable projet d'ensemble bien défini à l'avance. Je me dis que l'auteur s'est attardé sur chaque passage, sans savoir au préalable où l'histoire allait le mener. C'est bien entendu une des multiples façons de concevoir l'écriture. Rien n'oblige un auteur à avoir un plan d'ensemble pré-établi ("faire des plans me glace", écrivait Stendhal). Mais en l'occurrence, en tant que lecteur, j'ai été gêné par cette histoire qui semble déambuler au hasard des rencontres des deux fillettes. - "il était une fois, donc": la reprise de la formule de départ, agrémentée de la conjonction "donc", semble indiquer que l'auteur va prendre un peu de distance vis-à-vis du genre du conte. Et cela va se vérifier dans certains endroits du texte: "elle n’avait pas donné de garçon, ce qui est pourtant ce que l’on fait de mieux en matière d’enfant", "Et un roi déçu, ce n’est pas quelque chose d’agréable à regarder et encore moins à côtoyer", "mais rien n’y faisait, ses filles grandissaient et elles allaient devoir partir, une à une, affronter les dragons, les satyres, la radioactivité, les terroristes, les maladies, les gens, bref". On est, à certains moments, plutôt dans un pastiche de conte que dans un conte réel. On ne bascule jamais totalement dans la parodie. L'auteur parvient à garder un équilibre entre les quelques touches d'humour et le sérieux propre au genre du conte de fées. C'est plutôt agréable, car le lecteur peut sourire à certains endroits et être touché à d'autres, ce qui n'aurait pas été possible si le texte était totalement parodique. Mais je regrette que ces touches d'humour apparaissent le plus souvent au début, beaucoup plus rarement par la suite, comme si l'auteur avait un peu changé de projet au cours du texte. Et là, on retrouve le problème de cohérence que j'ai évoqué plus haut. PS: en ce qui concerne le respect des consignes, dans le cadre du concours, il me semble que le contrat est rempli, à une exception près: il n'y a pas vraiment d'analepse, ou alors je suis passé à côté. Bonne chance pour le concours. GillesP |
Pepito
29/9/2018
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Commentaire modéré
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Lulu
18/9/2018
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Bonjour,
J'aime beaucoup les contes, et que l'histoire fut classée dans le fantastique/merveilleux m'a enchantée avant même la lecture… Dans l'ensemble, j'ai trouvé le texte un peu long, non du fait de l'histoire, mais de certains passages dont il m'a semblé qu'il présentait quelques lourdeurs. Je pense notamment à certaines énumérations. En fait, je crois que cela tient parfois à la longueur de certaines phrases qui mériteraient d'être raccourcies ; longueur qui peut être, malheureusement, assortie d'une longue énumération… "C'était une belle langue un peu oubliée avec laquelle on ne pouvait dire que des amabilités, des vérités générales à dire et à entendre" : Je trouve que c'est là redondant avec la phrase précédente et l'on trouve deux fois le verbe "dire". J'ai aussi trouvé ce passage très lourd avec la répétition du pronom "qui" : "des mets qui ne pesaient rien, et qui ne prenait pas de place dans leur sac mais qui étaient délicieux et qui les nourrissaient". Le passage est long et lourd à la fois à mes yeux. Je n'ai pas saisi du tout le trait d'humour qu'on a recherché si c'était là un clin d'œil. Je n'ai pas non plus aimé, dans le système global de la narration, cette présence du narrateur, bien que nous soyons dans un conte. Je n'ai pas aimé, par exemple, cette interpellation du lecteur ici : "ce que cela faisait d'être protégée par quelqu'un qui vous aime". Le "vous" me semble être de trop. De la même manière, j'ai été étonnée, du fait de ce détail : "elles se trouvèrent toutes les deux devant la lourde porte d'entrée qui faisait, bien sûr, aussi la sortie"... C'est du détail qui à mon sens n'apporte rien à l'intrigue, ni même au ton de la narration. J'aurais préféré juste "elles se trouvèrent toutes les deux devant la lourde porte d'entrée"... Ainsi, ai-je eu, parfois, le sentiment qu'on pouvait élaguer un peu sans nuire au développement de l'histoire. Comme d'autres, j'ai relevé aussi le mot "bobards" exprimés deux fois, et qui tranche avec le reste du lexique. Dans le même ordre d'idées, l'expression "à dormir debout" m'a semblé aussi familière par rapport au reste. J'ai été étonnée par cette phrase : "Le roi n'était pas vraiment méchant et il aimait sincèrement ses cinq filles". En fait, par rapport à tout ce qui précède, j'ai l'impression que vous présentez le roi sous un jour différent, brusquement nouveau. J'ai trouvé cette phrase, de fait, incohérente avec tout ce qui pouvait précéder, y compris avec la suite… Il ne les aimait pas puisqu'il ne voulait pas les voir grandir... Cependant, et au-delà de ces points négatifs, j'ai aimé ce conte qui compte de belles surprises du fait d'une imagination séduisante. L'expression "presque-reine" m'a semblé sympathique, drôle et bien vue. J'ai aimé certaines images, notamment dans la découverte du monde merveilleux à la sortie du château… et cette phrase qui a le mérite d'être claire et courte : "Le soleil brillait comme pour surligner le matin et la joie". Enfin, je crois que l'intrigue est tout à fait intéressante. Je n'ai pu m'empêcher de penser au conte philosophique de Voltaire sur ce que vit Candide quand il est au château…, et sur ce qu'il découvre du monde quand il en sort. Mais j'ai oublié cela au fil des mots, tant l'intrigue de "Anele et Lohec" prend des aspects fantastiques, comme ce roi qui devient un ensemble nuageux, puis genre de dragon… Pour un texte qui compte plus de 29000 caractères, je trouve que c'est relativement bien construit. Seuls quelques passages sont perfectibles, je pense. Mes encouragements. |
vb
21/9/2018
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour,
Ce qui m'a le mieux plu dans ce conte, c'est le style, l'humour, le vocabulaire, cette manière qu'à l'auteur de faire des pirouettes entre les termes modernes et ceux un peu écullés des contes de fée. Ce faisant, il leur donne un nouveau sens et évite les clichés propres au genre. J'ai trouvé que ce récit était d'un style proche de celui de Cornelia Funke (Barberousse et sa bande d'affreux, le Mystérieux chevalier sans nom, votre dragon mou ressemble par ailleur assez au monstre marin de Barberousse et l'île au trésor) où des thématiques modernes empreintes de féminisme procurent un nouvel intérêt au genre. J'ai eu l'impression que l'auteur a éprouvé un grand plaisir à jouer sur les mots et que le texte s'écoulait comme d'une source sur un rythme léger. J'ai adoré les nombreuses trouvailles très inventives qui émaillent cette nouvelles (le dragon-mou, les poches du roi, la reine recrquevillée sur elle-même,...) Je citerai quelques formules que j'ai beaucoup appréciées: pour leur humour: -"en grinçant gentiment" pour leur poésie: -"à peine ridée par le vent" -"l’indigo abyssal de l’eau" -"festonnée de fines dorures" -"C’était une belle langue enchantée..." -"accompagné par des dauphins de Chine et des baleines à bosses." J'ai cependant eu le sentiment qu'au fur et à mesure que la nouvelle avancait, ce brio et cette créativité s'épuisait peu à peu et que l'ensemble du récit n'était pas vraiment rond. En particulier les énumérations d'animaux ("grands pingouins...") m'ont lassé. J'ai trouvé le voyage de nos deux héroine d'île en île (à la manière de Gulliver) assez lassant et ennuyeux. Tout est trop beau et trop gentil. Je pense que j'ai commencé à éprouver la sensation que le récit tournait à vide à partir du moment où le roi se transforme en nuage. Cette trouvaille de plus m'a beaucoup plu en soi; mais l'intrigue de l'histoire, qui pour moi était de savoir comment Anele et Lohec vont parvenir à rendre leur papa gentil ou libérer leurs soeurs et mère, s'évaporait en fumée. L'intrigue se transforme alors en la découverte de ce mal affreux dont parle l'enchanteur. Je trouve que ce changement de sens à l'aventure n'est pas très heureux. Vous revisitez le mythe de la boîte de Pandorre; mais, au lieu que les calamités se répandent sur le pays, elles le rendent en fait encore mieux qu'il ne l'était avant. Les filles enfermées dans les oubliettes et la fausse-reine se libèrent par elles-mêmes sans que nos héroines ne les y aident. Le château qui était au départ un château-île dont on ne peut partir qu'en bateau se rattache finalemant au continent. J'ai donc ressenti la fin de votre conte comme relativement bâclée. Et ce en particulier, la morale de l'histoire, qui à mon avis ne correspond pas vraiment à l'aventure que vienne de vivre nos héroines, m'a semblé un peu trop guimauve. Un peu de l'ironie dont vous aviez si bien fait usage au début m'aurait fait ici le plus grand bien. Dans l'ensemble j'ai donc beaucoup aimé le style de cette nouvelle, et ce surtout à son début, mais ai éprouvé un ennui croissant au fur et à mesure que sa fin approchait. Dommage. |
SQUEEN
6/10/2018
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