Je suis debout, une main serrée sur un hauban, un pied de chaque côté du safran, la barre oscille entre mes jambes, j’ai chaud. Au gré du tangage le bois arrondi et poli cogne en alternance sur chacune de mes chevilles et ce contact régulier me maintient dans la réalité. Elena est en bas sur sa couchette, elle a le mal de mer qui se manifeste chez elle par une somnolence irrépressible l’amenant souvent au bord de l’endormissement. Mon père, lui, n’est plus sur le bateau, il a mis notre annexe à l’eau et tente à bord du petit zodiac de faire dévier le voilier de sa trajectoire, une amarre relie les deux embarcations. Il pousse les gaz du moteur hors-bord par intermittence : en haut de la vague, l’hélice sort de l’eau, fleur noire ruisselante soudainement inutile. À chaque passage de houle la même manœuvre : mon père appuie de tout son poids sur le petit moteur pour que l’hélice reste immergée le plus longtemps possible. À chacun de ces creux mon père disparaît presque à ma vue. L’amarre se tend sporadiquement, mais jamais suffisamment longtemps pour amener le voilier plus au large. Le bateau se dirige inexorablement vers la falaise. L’absence totale de vent fait pendre lamentablement les voiles, le mouvement des vagues les agite de légers ondoiements, les faisant ressembler à des spectres à l’agonie et les mouettes, en charognards tournoyants, semblent guetter leurs fins.
On est passé sous le vent de l’île. Ce calme plat et chaloupé est glaçant. Pourtant rien ne laissait prévoir un quelconque problème quand nous avons quitté le port quelques heures plus tôt. Force 3 régulier, ciel bleu limpide. Le temps idéal pour rejoindre Naxos à la voile, tout aurait dû bien se passer, c’était sans compter avec une particularité de notre voilier : son absence atavique de moteur en état de marche. Mon père tire fierté de nos arrivées compliquées aux ports et pousse quelques fois le vice jusqu’à vouloir amarrer le bateau à quai, à la voile. Nous, ses filles, c’est plutôt de l’appréhension que nous ressentons à chaque fois, et, quand notre voilier ratant son approche se prend les bateaux déjà amarrés, obligeant leurs occupants à interrompre illico leur vie d’estivant pour nous repousser à grands coups de gaffes, de défenses, de rires et de cris, nous, c’est une honte vive, brûlante qui nous envahit et qui rivalise et anéantit souvent notre plaisir d’accoster. À chaque escale le même manège, nous nous faisons remarquer bien malgré nous, pour le plus grand plaisir de mon père, s’autoproclamant puriste : « La vrai voile c’est ça : sans moteur ! ». Par contre pour notre écolage c’est extrêmement efficace. Ce matin, il a été moins fier Papa, quand le vent est tombé d’un coup, comme si quelque divinité malintentionnée ou simplement distraite avait poussé le commutateur sur « off », à quelques encablures de cette falaise maintenant franchement menaçante. Mon père est resté calme alors que mon absence de réactivité face à ses injonctions – Passe-moi l’amarre, vite ! le jerrican… – l’énerve en général beaucoup. Comme d’habitude, j’en rajoute dans la lenteur : pourquoi faudrait-il que tout aille toujours vite ?
Ce matin je suis finalement contente de quitter Paros, j’ai été mal en point en me levant après cette soirée mouvementée et étrange. Je me suis réveillée juste avant notre départ avec cette sale impression d’engourdissement qui depuis ne me quitte plus. Ce léger malaise me trouble, comme une ombre envahissante dont je n’arrive pas à me défaire. Cette nuit mon père a cru Elena : « Oui, oui, Papa, Chloé est déjà couchée… Je la suis ». Un miracle ! Elle n’a pas menti pour me couvrir, mais parce qu’elle risquait gros : il la considère comme responsable de moi. Et grâce à ce mensonge mon père n’a rien su de mon escapade nocturne. Mon père refuse en général de nous laisser sortir seules le soir, nous trouvant trop jeunes. Elena et moi faisons quelquefois le mur – enfin je ne pense pas que cette expression soit vraiment appropriée sur un bateau – mais ce soir-là, sans doute pour atténuer notre contrariété à l’idée de déjà reprendre la mer, mon père nous a permis de sortir jusqu’à minuit et demi. Nous avons rendez-vous avec des copains, des Grecs à peine plus âgés qu’Elena, dont nous avons fait la connaissance sur la plage un peu plus tôt dans la journée. Nous les avons rejoints en discothèque. Là, ils ont essayé de nous faire boire, inventant des jeux débiles, draguant lourdement, notre ivresse légère nous aide à les supporter. Je ne les intéresse pas vraiment, trop jeune et trop distante. Pourtant j’essaie vraiment de faire comme ma sœur, d’avoir l’air aussi génial qu’elle, mais visiblement ça ne prend pas. Je m’ennuie, ma sœur aussi sans doute, mais chez elle ça se voit moins.
Et puis je ne sais pas comment ni pourquoi, Elena et moi nous sommes retrouvées le centre d’intérêt d’un groupe de jeunes vacanciers hollandais blonds, beaux, bronzés : parfaitement parfaits. Changement de registre, les petits Grecs ne s’incrustent pas et disparaissent discrètement, se rendant compte misérablement qu’ils ne font pas le poids. Après c’est un peu confus mais on rigole, on boit, on danse un peu, tout a l’air facile, je suis à l’aise et ma sœur a l’air de s’amuser. Elle accepte même une cigarette, ce qui lui donne un drôle d’air : totalement ridicule d’après moi… et personne ne me propose de cigarette ! On est installées sur des banquettes, autour d’une table ronde, serrées, entourées par les Hollandais. Tout le monde regarde la piste de danse, où une tentative improbable de bouzouki se met en place.
– Faut rentrer : il est tard, remarque tout à coup Elena. – Encore un peu steplaît… – Papa a dit qu’on partirait tôt demain, insiste ma sœur, et s’il est réveillé…
Elle décide toujours tout, c’est fatiguant à la longue ! Est-ce qu’elle se demande si moi je m’amuse ? Si moi j’ai envie de rentrer ? Même pas. Elle pense qu’être l’aînée lui permet de diriger ma vie !
Elena explique aux Hollandais qu’on doit y aller parce que demain on va à Naxos en voilier… Elle fait encore sa maligne, alors qu’elle va passer toute la traversée dans un état semi-comateux au mieux sur le pont à griller au soleil, mais plus vraisemblablement dans la cabine à dormir ou à vomir. C’est moi qui vais me taper tout le boulot comme d’habitude. Des fois je la déteste. Au moment où nous nous levons pour partir, tout le groupe décide de bouger, de continuer la soirée à la « villa ». On se retrouve tous ensemble à l’extérieur. Nos « nouveaux amis » veulent nous raccompagner et voir notre voilier avant de rentrer chez eux. J’ai à nouveau une poussée de haine pour ma sœur : quel besoin avait-elle de parler du bateau ? Leur déception va être énorme : notre « trente pieds » ne ressemble pas à l’idée que l’on se fait d’un voilier. C’est un prototype en aluminium dont la coque n’a jamais été peinte, certes il est performant, conçu pour naviguer en Antarctique, mais l’aspect expédition polaire n’est pas très tendance à mes yeux et n’a pas grand-chose à faire ici en Grèce en été. Et puis surtout ça ne saute pas aux yeux qu’il est génial ! Il a juste l’air d’un voilier pas fini et mal entretenu, surtout comme ça parqué entre les bateaux bien sous tous rapports qui constituent la majorité de la flotte à quai à cette saison, et je n’ai pas envie de faire une nouvelle fois, bien que j’y sois rodée, la liste de toutes ses qualités techniques cachées, de défendre ce bateau qui ne m’a rien demandé, dans la posture du vendeur de voitures d’occasions.
– Elena, ils vont réveiller tout le monde au port, ce n’est pas une bonne idée, chuchoté-je.
C’est vrai que c’est un sérieux problème vu qu’il est au moins une heure du matin et que réveiller mon père, entourées d’une kyrielle de jeunes gens de dix ans de plus que nous à moitié saouls, n’est peut-être pas la chose la plus intelligente à faire si l’on veut rester vivantes. Malgré l’alcool ma sœur s’en rend compte. Elle leur explique donc, dans un anglais bien meilleur que le mien quoique approximatif :
– Non, ce n’est pas possible… Vous ne pouvez pas rentrer dans la marina, you see, it’s only for the boat’s owner… It’s really complicated, maybe tomorrow morning ?(1)
C’est à ce moment-là que, me surprenant moi-même, j’accepte de les accompagner chez eux pour poursuivre la fête. Je monte dans leur véhicule. C’est le conducteur, beau blond arrogant avec une allure d’enfant gâté malgré ses vingt-cinq ou trente ans, qui a insisté pour que je les accompagne, moi, et pas ma sœur. Pendant une longue seconde unique et extraordinaire je me suis sentie importante. Je n’ai pas tout compris et j’ai été trop impressionnée pour refuser, mais je me rappelle d’Elena me regardant partir et moi me rendant compte tout à coup de la réalité : dans son regard bizarrement agrandi j’ai vu l’énormité de ce que j’étais en train de faire, j’ai compris subitement que j’allais le regretter, c’est sûr au minimum le restant de ma vie… mais il était beaucoup trop tard.
Il y a plusieurs véhicules, je suis installée à bord d’une jeep ouverte, nous roulons pendant une quinzaine de minutes, trop vite sur des pistes caillouteuses, j’ai la boule au ventre, je me sens toute seule entourée de quatre ou cinq de ces jeunes gens tellement agréables, branchés, sûrs d’eux. Moi et mes gestes sans grâce, mon anglais limité et ridicule, mon physique encore grossier, avec mes treize ans comme seule excuse. Qu’est-ce qu’il m’a pris de dire oui, oui je viens avec vous continuer la fête : à qui est-ce que je vais faire croire que je suis aussi cool ? La voiture arrive à destination. Ils habitent une grande villa entourée d’un muret de pierres sèches, un peu en retrait de la côte. Je fais un effort considérable pour ne pas me liquéfier, pour garder une contenance, tout le monde est ivre à des degrés divers, moi la situation et le trajet m’ont dessaoulée. L’air est frais avec une légère odeur de garrigue, de romarin, de serpolet. Une petite brise marine s’est levée et fait bruisser les oliviers qui bordent l’entrée. Je n’ai pas l’heure, mais il doit être presque une heure du matin. Si je ne me fais pas tuer ici, je me ferai tuer tout à l’heure, par mon père : je suis morte de toute façon ! Cette prise de conscience me calme un peu.
C’est la première fois de ma vie que je suis réveillée aussi tard. Pour le moment l’expérience est excitante, pas de lune, les étoiles au ciel m’accompagnent et malgré la peur, ou peut-être grâce à elle, je ressens des picotements agréables dans le ventre. Nous contournons une grande piscine, mon blond me serre de près, de beaucoup trop près, ma respiration raccourcit… Je sens sa chaleur et sa main qui cherche la mienne. Bordel ! Je me sens de plus en plus bizarre. Ils parlent néerlandais entre eux et s’adresse de temps en temps à moi en anglais. Comment font-ils tous pour être aussi gracieux, le moindre de leurs mouvements est précis, léger, moi, je pèse une tonne, je me traîne, je suis gauche et maladroite. On entre dans une salle, il y a de la lumière tamisée et de la musique bien plus agréable que la daube de fêtes foraines à la discothèque, quelques personnes sont là qui discutent, rient, dansent, boivent, fument, elles dégagent une telle aisance, une telle beauté, qu’elles se ressemblent toutes : elles font partie du même monde, sensation d’harmonie dont je me sens immédiatement, irrémédiablement et définitivement exclue, j’aurais l’éternité que je n’atteindrais même pas la grâce d’un de leurs cheveux à la perfection si délicate. Tout à l’air de scintiller : c’est féerique. Elles me regardent à peine, il n’y a aucune hostilité ; des sourires, des murmures. Je me retrouve avec un verre d’alcool. Qu’est-ce qu’il m’a pris de dire que j’aimais le gin-tonic ? Je sais ce que doit ressentir le vilain petit canard débarquant chez Sissi l’impératrice. Le blond dont j’ai enfin compris le prénom « Aloysius », – comment peut-on être aussi beau et s’appeler Aloysius ? – m’amène dans une chambre, m’assoit sur le lit m’embrasse légèrement :
– Make yourself comfortable, I’m coming back.(2)
Et disparaît. Putain, la galère : il veut coucher avec moi… Comme ça simplement… Il pense que là « cool » je vais me déshabiller, et l’attendre allongée, nue et languissante sur le couvre-lit de coton violet. La chambre est grande, il y a de la moquette épaisse au sol, les murs sont blancs, chaulés de frais, de petites alcôves arrondies de différentes dimensions les ponctuent çà et là, protégeant des bibelots de verre coloré, brillants et clinquants, valises et vêtements jonchent le sol. J’aperçois mon reflet dans le miroir de la garde-robe blanche et démesurée qui me fait face. Qu’est-ce que je fous là avec mes cheveux décolorés par les embruns et le soleil, mon bronzage approximatif qui me vieillit un peu, mes bras trop musclés à force de ramener les voiles ? Mais bordel, je suis une ébauche grotesque d’adulte, je ne suis même pas terminée ! Je tire sur le bas de mon short en jeans, entre lui et moi le désamour est soudain et violent, pourquoi a-t-il fallu que je le porte ce soir : il est beaucoup trop court, trop serré, trop troué. Mon image dans ce décor est totalement déplacée, je suis godiche et moche « qu’est-ce que je fous ici ? » répété-je.
La panique me gagne, j’ai des sueurs froides, je voudrais me lever, ouvrir la porte, traverser le salon sans regarder personne, et surtout sans bousculer ce foutu guéridon en verre qui, bien entendu, ne manquera pas de basculer et d’exploser sur le sol en travertin bouche-poré et immaculé projetant sur ces magnifiques personnes, un instant interloquées, des éclats de verres mouillés et collants, des chips, olives, cacahuètes, plein de petites choses sophistiquées et grasses et poisseuses, faisant voler cette poudre blanche curieusement alignée sur le verre, salissant leurs splendides vêtements, éclaboussant leurs coiffures branchées, leurs dents trop blanches d’enfants de dentistes, les blessant sans doute, faisant jaillir du sang en longue giclée rouge… un silence immobile s’installerait subitement ; et là, enfin ils me verraient telle que je suis : une gamine de treize qui a dit oui alors qu’elle aurait vraiment dû dire non ; et à ce moment-là seulement, je pourrais sortir par la baie vitrée grande ouverte, faire quelques pas, respirer profondément la garrigue, le serpolet, l’origan, le romarin et puis courir, courir comme une folle, sans m’arrêter, sans me retourner, soulagée, honteuse et libérée , et, guidée par la brise amie atteindre la mer, reprendre mon souffle, marcher dans le sable – le sable ! –, suivre la côte jusqu’au port, trouver le bateau, tirer doucement sur l’amarre et au bon moment, avant que ce foutu voilier ne se décide à repartir comme il le fait toujours, sauter silencieusement sur le pont – ne surtout pas réveiller Papa – rejoindre Elena dans la cabine « oui, oui je suis vivante Elena ! Rendors-toi » et là, je me blottirais sous le drap et m’endormirais comme jamais encore je ne me suis endormie.
La porte s’entrouvre, me laissant entendre une conversation animée à laquelle je ne comprends rien : foutu accent. Je suis restée figée dans la position dans laquelle Aloysius m’a posée, comme statufiée. Une des femmes qui était avec moi dans la jeep entre, elle me sourit et referme la porte. Avec beaucoup de douceur, elle s’assoit à côté de moi sur le lit. Je lui lance un regard pitoyable, implorant. Elle me prend des mains le verre de gin-tonic auquel je m’accroche bêtement et qui manque de déborder, les glaçons ayant complètement disparu. Elle le pose sur le sol, sans se soucier du risque évident de bascule dudit verre sur la somptueuse moquette bleue nuit, et elle passe son bras autour de mes épaules.
– How old are you, Chloé ?
Je me raidis. Puis m’effondre.
– I want to go home now, please… – How old are you ? elle répète. – Thirteen years old, je dis en reniflant. Almost fourteen,(3) j’ajoute stupidement dans un lamentable, pathétique et inutile souci d’exactitude.
Elle se met à rire gentiment, gaiement, je la regarde et je pense que même son rire est beau, évident, naturel. Ce rire, c’est sûr, tout le monde rêve de le posséder, moi j’aimerais pouvoir l’enfermer dans un joli coffret et l’emporter et en cas de coup de cafard ou à ma guise sans raison particulière, comme ça, le sortir délicatement de sa boîte et le réentendre, encore, encore… Elle se lève et crie « Al » en ouvrant la porte, Aloysius est là à attendre derrière la porte. Il entre avec un air boudeur (bordel qu’il est beau !). Elle lui parle en néerlandais et sa voix est plus grave qu’en anglais, elle parle bas et à l’air de le gronder, lui il baisse la tête et me regarde bizarrement, j’en ai mal au ventre, merde, je veux rentrer !
Mon père tente d’améliorer sa technique : il a détaché le petit moteur hors-bord et c’est à bout de bras, maintenant, qu’il manipule l’engin, replongeant le bras d’hélice dans l’eau dès qu’une vague fait mine de l’en sortir. Concentré, il essaie d’anticiper les mouvements de l’annexe. Je vois ses muscles se tendre, sa concentration extrême, la sueur qui brille et dégouline, cela fait des heures qu’on est là, sous le soleil, la situation n’a pas changé : pas de vent, de la houle, un bateau sans moteur, une falaise… Il a l’air épuisé. Sera-ce la fois où il n’arrivera pas à nous sauver de l’accident qu’il a lui-même provoqué, tel un ersatz de Münchhausen fantasque et flamboyant et, aujourd’hui, malchanceux ? Et puis il y a ces foutues mouettes qui rigolent, qui se moquent bruyamment de ce qui nous arrive, plongeant dans cette foutue houle, planant dans ce foutu ciel bleu, nous observant de leur regard noir, accusateur, virevoltant autour du bateau bringuebalant et de son étrange extension miniature accrochée tel un fœtus à sa mère par ce foutu cordon ombilical. Je me sens loin, très loin de cet instant dramatique, de cette farce, malgré l’ombre grandissante de la falaise, dont je distingue de mieux en mieux la minéralité grise et hostile, malgré le fracas grandissant des vagues qui s’y jettent désespérées. Je m’assois et retourne, obstinée, dans ma soirée d’hier manipulant la barre du bout des orteils, j’arrête le passage du temps qui docilement se suspend. Je n’entends plus les ordres inutiles hurlés par mon père et je m’envole haut avec les mouettes : tant pis pour cette foutue barre, que je la tienne ou pas ça ne change rien de toute façon.
Et cette nuit, Aloysius, ce baiser tellement doux devant le bateau : « I’m sorry, I thought you’re sixteen… »(4)
(1) – Non ce n’est pas possible, vous ne pouvez pas rentrer dans la marina, vous voyez c’est seulement pour les propriétaires de bateau… C’est vraiment compliqué, peut-être demain matin ?
(2) – Mets-toi à l’aise, je reviens.
(3) – Quel âge as-tu, Chloé ? – Je veux rentrer à la maison, maintenant… – Quel âge as-tu ? – Treize ans. Presque quatorze.
(4) – Je suis désolé, je pensais que tu avais seize ans…
___________________________________________ Cette nouvelle fait partie d'une série à épisodes indépendants.
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