|
|
Anonyme
8/12/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Point n'est besoin d'être musulman pour se retrouver aux prises avec le syndrome d'imposture, pour ma part je l'ai ressenti pendant l'essentiel de ma vie professionnelle. Je trouve très intéressante la manière dont vous faites ressentir comment Karim s'enfonce peu à peu, se laisse déborder, finalement se retrouve en burn-out. La racine de cette inadéquation ressentie est profonde, bien que n'ayant jamais été confronté à la discrimination (en tout cas ce n'est pas évoqué dans le récit) le jeune homme depuis longtemps se sent en décalage culturel.
Je suis entrée en empathie avec votre personnage, pour moi vous parvenez fort bien à faire résonner son mal-être. J'ai aussi aimé la bienveillance de votre nouvelle, le "recalage" de la fin qui permet à Karim de reprendre pied et me soulage, moi lectrice (comme quoi son histoire me touche !) : Mais si c’est le travail le problème, c’est pas grave. Bien vu ! Un chouette moment de lecture pour moi, sans zombies, sans espaces interstellaires ; la vie qui va. |
Marite
8/12/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Oui c'est difficile ... très difficile de pouvoir trouver sa vraie place dans un univers qui ne nous a pas été familier depuis la naissance. Assimiler les codes et les repères ce n'est pas évident malgré les efforts fournis. C'est ce que j'ai retrouvé dans cette nouvelle qui me semble traduire un parcours personnel. Le récit est bien construit et l'aspiration dans le tourbillon qui fait perdre pied est décrit avec réalisme. Une valeur fondamentale de base va servir à reprendre le contrôle : le lien au père qui est resté solide et dont le bon sens inné lui redonne la pleine et entière reprise en mains de sa destinée.
Une lecture très intéressante. |
plumette
7/1/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
|
un texte qui se déroule avec fluidité et qui permet de suivre le parcours à la fois physique et mental de Karim.
Le stress, l'angoisse, la peur de l'échec, tout est très bien vu et le fait d'intégrer ce cheminement mental dans un parcours géographique est un très joli fil narratif. Les pensées de Karim nous le rendent proche, j'ai éprouvée de l'empathie pour lui. Karim pensait avoir fait sa place dans ce monde qui n'était pas son monde d'origine et puis il comprend brutalement qu'il est à la merci de quelque chose qu'il ne maîtrise pas. Et je trouve très beau que l'apaisement vienne d'une parole du père qui reste un recours malgré ce parcours de "transfuge de classe" pour reprendre une expression à la mode. L' écriture est soignée, précise et très agréable. le texte pourrait gagner encore en intérêt si certaines scènes étaient montrées ( je pense en particulier à la scène à la cantine) et moins racontées. C'est d'ailleurs ce que vous avez fait au début, avec les petites portions dialoguées. je vois que c'est votre premier texte ici, alors bienvenue, et à vous relire! |
Donaldo75
7/1/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bonjour Sylbian,
J’ai beaucoup aimé cette nouvelle ; l’histoire est profondément humaniste et elle est bien racontée, dans un style travaillé mais sobre. Je crois que cette dernière caractéristique colle bien au message, même si personnellement je préfère les écrits plus teintés quitte à ce qu’ils soient moins propres. Je ferme la parenthèse car ce n’est pas le sujet. La vision de l’entreprise est réaliste et illustre bien ce qui se passe dans ces grandes organisations où l’humain est tellement pressurisé par ce qu’il croit que son management ou ses collatéraux ou ses collaborateurs voire tout ce beau monde en même temps pense de lui, attend de lui, j’en passe et des plus délirants. Parce que je rejoins le père de Karim, si ce n’est que le travail ce n’est pas grave. Et c’est là toute la base humaniste de cette nouvelle, ce qui la rend agréable à lire, ce qui la rend intéressante pour celles et ceux qui ont déjà vécu ce type de situation à se tourbillonner les neurones pour des problèmes liés au travail, à sa situation dans l’entreprise, qu’il y ait des raisons ou pas vu que le cerveau ne demande pas de motif particulier pour s’emballer mais juste un fait déclencheur noyé dans une mer informe au goût désagréable. Je sais, mon explication est nébuleuse mais c’est la seule que j’ai en magasin et elle présente l’avantage d’être aussi claire que ce pourquoi Karim se prend la tête. Bon, assez digressé, je reviens au texte, à la forme, parce que le fond n’est pas le seul critère pour commenter une nouvelle, du moins dans ma perception du commentaire sur Oniris. La forme est claire, le style d’écriture limpide ; les tenants et aboutissants de la vie et du personnage de Karim sont bien exposés et donnent une perspective à ce qui lui arrive ; je ne suis pas certain que son passé social et son ascendance expliquent tout mais ils contribuent à dresser le tableau. D’ailleurs, tu en places l’essentiel à la fin du récit, juste avant le coup de fil à son père, ce qui à mon avis vaut mieux que de commencer par cette explication qui aurait trop ressemblé à une biographie masquée du genre « je vous explique le passé de Karim avant de balancer l’histoire parce que je veux que tout le monde comprenne ». Oui, le passé de Karim, son origine sociale voire géographique modulo religieuse influent dans la perception qu’il a du monde, de comment ce monde l’observe, l’évalue, le qualifie, se comporte avec lui mais ce que je retiens c’est comment Karim se prend la tête avec tout ça avant que son père ne lui décoche l’ultime vérité. Une fois que j’ai dit ça, vu que j’ai lu les autres commentaires, je m’aperçois que je n’ai pas perçu ta nouvelle de la même façon que les autres commentatrices et commentateurs ; est-ce grave, docteur ? Bon, je suppose que tu vas ouvrir d’ici quelques jours un fil dédié à ton texte – je sais, c’est culotté une telle demande de ma part vu que je le fais rarement – où tu éclaireras ma lanterne et celle des autres sur ton intention quant à cette nouvelle, sur la genèse de cette écrit, et pleins d’autres choses qui rendent les lecteurs et les commentateurs fiers d’avoir passé du temps sur cette lecture. En tout cas, pour un premier texte publié sur Oniris, je dis « chapeau » parce qu’il est réussi. Donaldo |
hersen
7/1/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
J'ai vraiment aimé cette nouvelle qui "recadre", en quelque sorte, les priorités.
karim, à gravir sa muraille savonnée, perd de sa confiance à chaque cm gravi. Et il glisse et il se soumet, il travaille plus, et il se rend malade de devoir annoncer à son père "qu'on ne veut plus de lui". Il remet en question sa place, sa vie, sa culture, et puis, un mot du père et voilà. Puisqu'il a une si grande place dans le ceour de son père, alors il a une place. tout court. Je sais que ce n'est pas vraiment le sujet, mais en lisant les mots du père, j'ai pensé à la chanson"les quatre bacheliers" de Brassens. Un père qui sait, tout en remettant les choses dans leur ordre d'importance, insuffler ce que Karim avait perdu : Sa légitimité. Sa confiance en lui-même. La lecture est très fluide, on n'est pas bousculé par les mots et ainsi on suit cette sorte d'atonie qui commence à envahir Karim. On l'accompagne dans ce mal-être. C'est un très beau texte, merci ! |
Corto
7/1/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Ma réaction devant cette nouvelle: Oh que c'est bien fait !
L'auteur a construit un récit précis, vivant, plein de finesse. On assiste d'abord à la description du cadre surchargé et qui perd pied: petit bémol ici sur l'absence totale d'explication sur cette situation. Pourquoi ne pas avoir réagi face à la hiérarchie tant qu'il était temps ? La réponse serait sous-jacente à la suite du récit ? Très vite vient le craquage: pas question d'aller chez la RH tant qu'il est dans cet état de détresse. La déambulation dans la ville inhumanisée (elle l'est depuis longtemps, le secteur tertiaire ayant remplacé les installations industrielles) est paradoxalement une source d'apaisement car aucune interaction humaine ne vient le perturber. Sauf bien sûr cette présence importante de musulmans revenant de la prière du vendredi, ce qui de fil en aiguille le ramène vers son propre vécu et son rapport à cette religion…ce qui amène le rapport décalé avec ses collègues et le pot du vendredi soir. Au total le vécu immédiat amène le personnage à ce diabolique 'sentiment d'imposture' si fréquent chez de nombreuses personnes plongées dans des difficultés multiples, professionnelles notamment. Le recours à la relation paternelle montre le niveau de détresse de Karim, lui qui avait tout fait pour s'élever et s'extraire de ses origines. Ici le père reste le pilier essentiel de l'équilibre du fils en train de perdre pied. C'est une chance que tout le monde n'a pas. Par cette simple phrase " si c’est le travail le problème, c’est pas grave " on perçoit le grand écart de perception des enjeux entre le père et le fils, mais aussi la mise à distance des problèmes pour envisager un dialogue qui permettra peut-être de détricoter les mailles du filet-piège qui emprisonne la personnalité du fils. On pourrait bien sûr approfondir chaque étape mais ce ne serait plus vraiment une nouvelle. Bravo pour la finesse de ce récit, impeccablement écrit et construit. |
Sylbian
8/1/2022
|
j'ai ouvert un espace de discussion sur cette nouvelle ici :
http://www.oniris.be/forum/remerciements-et-discussion-sur-la-muraille-t29796s0.html |
Myo
8/1/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
L'auteur nous embarque dans cette introspection avec beaucoup de justesse et de talent.
Certains événements de la vie qui nous semblent parfois injustes, sont souvent des déclencheurs nécessaires pour mieux retrouver notre moi profond et nos vraies valeurs. Il était temps, ici sans doute, avant le burnout total que Karim, contraint et forcé, en prenne conscience. Il sait que l'amour de son père va bien au-delà de cette apparente réussite sociale et il ne lui fera pas défaut. C'est très bien écrit, avec beaucoup d'humanité. Une piste de réflexion à la croisée des chemins. Un grand bravo! |
Malitorne
8/1/2022
a aimé ce texte
Bien ↓
|
Le style est un peu plat, sans flamboyance, mais se lit plutôt bien. Pour qu’il se démarque davantage il faudrait peut-être plus de relief.
Au premier abord le thème peut entraîner de l’empathie, moi il me met mal à l’aise. Je m’explique. Nous avons là un jeune homme qui ne peut plus exercer sa fonction, d’après ce qui est dit c’est en grande partie de sa faute. Il n’a su s’adapter aux changements et se retrouve débordé, tant et si bien qu’il est mis à la porte. Honteux, désespéré, il s’enfuit et erre dans les rues bigarrées de Saint-Denis. Alors il se souvient qu’il est musulman, d’origine étrangère, pour finalement admettre qu’il ne s’est jamais intégré avec les mangeurs de porcs et les supporteurs du PSG. Vous voyez où je veux en venir ? Le licenciement de Karim le ramène à ses origines, comme s’il n’était pas responsable de son sort mais victime du pays qui l’a adopté, pas vraiment le sien. D’où l’image de la muraille, en réalité symbole d’intégration à franchir. Et bien sûr l’appel au père, porteur par excellence des racines, qui va délivrer un message plein de bon sens. Message qu’on croirait pivot du récit quand on ne lit pas derrière les lignes... Un texte donc trop ambigu pour ma part, où je comprends une situation d’échec qui se traduit par un retour au religieux. Et ça j'apprécie moyennement. |
Lulu
25/1/2022
a aimé ce texte
Bien
|
Bonjour Sylbian,
J'ai bien aimé me plonger dans cette nouvelle que j'ai trouvé très vite réaliste. Le thème lié au travail fait qu'on peut s'identifier facilement au personnage, à moins que ce ne soit moi-même qui m'y retrouve du fait des débordements faciles ou excessifs du travail... J'ai trouvé le style simple et accessible, suivant la fluidité d'un récit que j'ai trouvé intéressant, mais peut-être auquel il m'a manqué quelque chose sur la longueur. C'est la dynamique que je ne trouve qu'à la fin qui m'a confortée dans ce sentiment, soit l'absence ou la quasi-absence de dialogues, ou de réflexions dialoguées au coeur du récit. Cependant, j'ai eu l'impression que ce côté compact de l'écriture très linéaire collait sans doute bien, si c'était recherché, avec le trop plein vécu par le personnage. De fait, j'ai lu le dénouement comme une délivrance à double titre. D'une part, pour le personnage qui fait sens et donne sens à son geste de s'être isolé en partant et en ayant coupé son téléphone, puis pour nous, lecteurs, ou moi en tant que lectrice, car le changement de rythme rompt avec un côté que j'ai trouvé un peu monolithique. Dans cette vaine, j'ai aimé voir apparaître le mot "muraille" qui a fait sens aussi. Enfin, j'ai bien aimé ces mots du père : "Si c'est le travail, c'est pas grave..." et cette perspective ouverte en fin de nouvelle. Au plaisir de vous relire. |