|
|
Anonyme
25/3/2013
a aimé ce texte
Bien ↓
|
Une belle histoire, vraiment, et j'ai beaucoup aimé la description de la nature au début. Mais ensuite j'ai trouvé le style lourd, trop lourd pour un essor (cf. mes remarques ci-dessous). Je ne sais pas si cette profusion de relatives et de subordonnées qui selon moi articulent le texte à l'excès est là d'emblée et si j'en prends conscience à cause du sujet aérien, ou si elle provient d'un relâchement de votre attention, en tout cas pour moi elle plombe gravement le texte. Dommage.
"dont l’eau se vaporisait en gouttelettes si fines qu’on eût dit une écharpe de brouillard svelte comme un arc-en-ciel" : l'image est jolie je trouve (bien que convenue), mais le bout de phrase lourd. Ce "qu'on eût dit" surtout, à mes yeux, plombe tout. "deux rapaces, peut-être des aigles, qui inscrivaient des orbes silencieux dans l’épaisseur de l’azur où ils planaient sur leurs larges ailes" : je trouve que la présence des deux relatives successives alourdit la phrase. "pareil à la surface d’un lac immense sur laquelle (...) le vol souverain qui les portait au-delà des glaciers étincelants, là où le soleil éblouit les nuages" : toute cette partie est lourde pour moi, trop chargée en relatives. Dommage, quand on parle du vol d'aigles. Le même problème se produit plus loin, avec l'oiseau blanc en train de descendre. "les fleurs qui ployaient sous ses pas se redressaient intactes comme sous le souffle de la brise en caressant ses flancs de leur chatoiement somptueux" : elles ont quelle taille, ces fleurs, pour caresser le flanc d'un cheval ? Nulle part il n'est précisé qu'elles sont géantes (sauf dans l'allusion aux "profondeurs marines", que j'avais crue métaphorique), et cette précision me fait subitement sortir du récit. |
macaron
29/3/2013
a aimé ce texte
Bien
|
A votre place, je l'aurais fait parler le cheval. Un peu comme Swift dans Gulliver. Mais bon...c'est votre histoire, un peu rose, avec quelque chose de déjà vu.
Côté écriture, vos descriptions horticoles sont prodigieuses. On s'y croirait dans ce nouveau monde en couleur. Plutôt aimé...ouais! |
Maëlle
11/4/2013
a aimé ce texte
Un peu ↑
|
J'aime bien l'écriture, cette façon de passer de la description au dialogue intérieur. Par contre, plus qu'une nouvelle complète, ce texte me fait davantage penser à un extrait d'autre chose. Je n'ai pas le temps de connaitre le personnage, il m'est difficile de m'intéresser à lui.
Reste une beauté plastique qui me parle. |
Acratopege
11/4/2013
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Voilà un vrai texte romantique au sens fort du terme. L'histoire parait un peu naïve, mais le titre le laissait pressentir, et puis elle est si bien dite que cela n'a pas d'importance. Romantique, ce texte, parce qu'il exprime intensément la communion de sentiments du personnage avec la nature qui l'environne, dans laquelle se déploient sa vitalité et sa souffrance. Le cheval ailé de la chute est tout à fait bienvenu, signe d'un changement qu'on ne peut comprendre sans doute. Seul bémol à mon avis: les brèves allusions à la maladie, à la tumeur, me paraissent trop médicales, trop prosaïques dans ce contexte. Elles gâchent un peu la lecture à cause de ce changement de ton. Mais d'un autre côté elles sont indispensables à la compréhension du récit...
En bref, beau texte, bien écrit, qui n'hésite pas à plonger jusqu'au cou dans le lyrisme! |
Lariviere
12/4/2013
a aimé ce texte
Un peu ↑
|
Bonjour,
Sur la forme, je trouve ce texte très inégal, surtout au niveau de la force de l'écriture... Le style est dans la veine du symbolisme : les images sont très contemplatives et bucoliques. En l'état, ça donne un récit un peu lourd, où l'écriture, noyée (intentionnellement) dans de longues descriptions atones, devrait être rehaussé par une construction de phrases plus rythmé ou alors par une construction d'images plus singulières, comme c'est le cas par moments... Sur le fond, le thème est cohérent, simple et compréhensible. Peut être mériterait-il, sans tomber dans le pathos, d'être un petit peu plus pourvoyeur d'émotions... Mais le thème du personnage détaché du monde parce que prêt à se donner la mort, colle bien à la forme contemplative, "déshumanisé" du récit. L'opposition entre la désincarnation et le détachement du monde matériel, charnel, du personnage et l'opulence des riches descriptions florales, notamment, comme si le spirituel et le contemplatif venaient former une autre chair qui remplacerait la simple chair matérielle, est une bonne idée, peut être involontaire, mais qui aurait pu être encore plus marquée et plus appuyée. La progression narrative est cohérente aussi : chaque paragraphe distille (au compte gouttes) dans les nombreuses descriptions de la faune et la flore, ses informations utiles à la compréhension de l'histoire et de son dénouement... Le dénouement, justement, avec la partie de fin est plutôt bien menée, je trouve... elle colle bien au style du "symbolisme-merveilleux", mais je pense qu'elle aurait gagnée à être encore plus puissante (rythme, images...) au niveau de l'écriture... Pour finir, je trouve que le premier paragraphe est à re-travailler. Les images sont trop convenues, trop pauvres, pour ce qui constitue la "vitrine" du texte qui doit inciter le lecteur à lire la suite. Je souhaite à l'auteur une bonne continuation ! |
Anonyme
20/4/2013
a aimé ce texte
Un peu
|
Bonjour Sylvaine,
Dites-moi que vous n’êtes pas la même Sylvaine qui a écrit « Lettre au rebut » ou « Absent » ! Vous qui écrivez si bien, qui savez raconter de si belles histoires, qu’êtes-vous allée vous fourrer dans un guêpier pareil ! Du Fantastique/Merveilleux ? Mais laissez ça à ceux qui manquent d’imagination ! Le symbolisme est bien plus intéressant quand il est ancré dans le réel ! Un cheval ailé qui emporte le héros ? Franchement… Pensez au « Grand bleu » et à Jean-Marc Barr qui disparaissait dans la mer avec un dauphin… Ça, ça avait de la gueule ! Et puis, pourquoi gâcher le si beau style de vos nouvelles précédentes ? Pourquoi l’échanger soudain pour un style et une narration 18e ou 19e (siècle, pas arrondissement) ? On se croirait revenu soudain chez Balzac, qui n’en finissait plus de gonfler ses lecteurs avec ses descriptions, sous prétexte que ses romans étaient publiés au rythme de quelques pages quotidiennes dans un journal parisien, et que plus c’était long plus ça rapportait. Je ne sais plus quel écrivain de l’Académie a dit un jour, que de toute façon les lecteurs ne lisaient jamais les descriptions. Alors vous pensez, en remplir une nouvelle ! Je ne sais même pas comment noter celle-ci. Je peux très bien comprendre que ce style académique, impersonnel et pompier puisse plaire, puisque après tout il dénote une maîtrise de la langue. Mais franchement, Sylvaine, écrire de telles histoires de nos jours avec un style pareil, c’est vraiment vous égarer. Encore un pas dans cette direction et vous allez vous fâcher avec toutes les maisons d’édition. J’espère juste que vous n’avez pas oublié votre ancienne écriture, celle qui guidait toute seule ma souris vers votre nom. Parce que là elle me tire une sacrée gueule. Cordialement Ludi |
brabant
20/4/2013
a aimé ce texte
Passionnément
|
Bonjour Sylvaine,
La poésie faite prose de la nouvelle, des images et des formulations remarquables, je pourrais en relever des dizaines : "l'âge mûr étant un cimetière d'illusions" "des insectes enivrés... s'enfonçaient dans le coeur noir des coquelicots" "une langue de neige tardive" Va pour trois ou je recopie le texte (lol) Quelle belle manière de dire la mort, son passage et le détachement qui l'accompagne. Ce "coeur noir" n'est pas là par hasard, ni le coquelicot, ils ont quelque chose d'alchimique. Pudique et sublime ! p s : "Il pensa aux albatros qui hantent les océans" à mon avis suffit, je n'aurais pas ajouté les rapaces... qui habitent le Grand Nord, qui complexifient, rationalisent et diluent l'émotion qui doit rester simple : Aaaah ! Un Grand OEuvre ! |
Anonyme
23/4/2013
a aimé ce texte
Un peu
|
Bonsoir,
C'est vrai que vous écrivez bien. Vous nous offrez même beaucoup de poésie dans votre nouvelle. Mais sincèrement , rapidemment je me suis ennuyée Des lignes et des lignes de descriptions soignées dans les moindres détails ...tout est parfait, nickel et quand enfin il se passe un truc,je crois que j'étais saoulée. |
Anonyme
23/4/2013
|
Bonjour sylvaine
Je n'aime pas le titre. Je n'aime pas non plus tout ce qui explique et justifie le geste. Je suis toujours aussi transporté par votre écriture qui me fait penser - ici plus qu'ailleurs - que vous êtes ou avez été peintre - qui sait, dans une autre vie ? - Vous avez une façon très particulière de décrire les animaux. Vous ne les dépeignez pas, vous me les faites ressentir et je les entends vivre et respirer sous votre plume. C'est très fort. La description de ce Pégase est somptueuse parce que vibrante et vivante. J'ai sous les yeux une très belle toile. Vibrante. Vibrillonnante. Qui ne concerne que la nature et où l'homme est en trop. Quelqu'un a dit que ce bout de texte pourrait appartenir à quelque chose de plus vaste, je le pense également. Dernier point, ce texte se lit en musique et y puise toute sa beauté. Comme se dégusterait un tournedos Rossini accompagné d'un Montrachet. Ecriture exceptionnelle, histoire - je n'ai pas vu ici de nouvelle - très très moyenne. Impossible de noter. Au plaisir |
in-flight
25/4/2013
a aimé ce texte
Bien
|
Bonjour Sylvaine,
Le style m’a semblé par moment trop ampoulé et c’est bien dommage lorsqu’il a en partie pour intention de décrire la splendeur de la nature (pour les exemples, je renvoie aux remarques de Socque). C’est purement personnel mais je ne trouve pas pertinent de donner un prénom au personnage principal. Qui plus est un prénom aussi convenu qu’Arnaud (prénom que j’apprécie au demeurant). Seulement, ça ne colle pas avec l’univers onirique de votre nouvelle, je ne sais pas ça le renvoie à son lit d’hôpital. J’ai globalement aimé cette histoire notamment la fin, très belle allégorie de la mort. J’ai me suis bien représenté la dernière scène où ce cheval ailé emporte le héros. Beau travail. Au passage, merci pour cette petite leçon de botanique. |
jfmoods
27/6/2015
|
J'aurais ajouté, ici, quelques virgules...
« Il descendit, à flanc de montagne, la pente couverte » « s’approcha, au petit trot, de la cascade » « À présent, il ne planait plus » « il devinait, à la limite de sa vision, le tremblement » Trois « , et » sur lesquels je m'interroge... Le second m'apparaît toutefois plus logique que les deux autres. « L’azur s’épanchait dans ses yeux, et il devinait » « comme il l’avait cru d’abord, et cela le décevait. » « renonçant à s’interroger davantage, et laissa son regard errer de nouveau » Dans le deuxième passage, j'aurais plutôt utilisé le passé simple... « cela le déçut. » J'ai toujours le même questionnement sur la présence d'un conjonction de coordination en début de phrase... « Et quel cheval aurait eu le pied assez sûr » La tonalité merveilleuse du texte, annoncée par les déterminants indéfinis (figuration, en gradation, d'un chemin d'utopie : « aucune randonnée connue ne répertoriait », « Nulle trace de sentier ne se voyait. »), s'appuie efficacement sur un certain nombre de procédés, parmi lesquels... - La structuration, au fil du texte, d'un jeu de contrastes, ancre le personnage au centre d'un panorama grandiose (« Plus haut », « au fond duquel », « escalader », « l'autre versant », « descendit », « Remontant », « Très haut », « descendait »). - L'amplitude régulière des phrases (juxtaposition, coordination, subordination) insuffle un élan vigoureux à la perspective. - La gradation (« plus ancien », « plus beau ») entérine la profondeur de l'affect. - Des énumérations à rythme ternaire apparaissent. L'une, en particulier, qui va se déployant de plus en plus, esquisse un mouvement ascensionnel, une jonction subtile entre la terre et le ciel (« des prés embaumant le foin, des forêts de hêtres et de chênes dont les frondaisons bruissaient d’oiseaux, puis des futaies de conifères où des pans de lumière poudreuse filtraient dans une pénombre de cathédrale »). - Les sens marquent leur prééminence. La vue, élément central, est bien souvent agrémentée de clarté très vive (« incendiaient », « éclatantes », « leur chevelure d'argent », « cobalt intense », « diamant dont l'éclat éblouissait », « chatoiement somptueux », « glaciers étincelants »). La finesse de l'ouïe (« bruissaient », « arpèges », « brodant... de leurs arabesques musicales », « bruissant friselis de cristal »), la densité de l'odorat (« embaumant », « odeur », « parfumé », « odeur de miel », « orgie de parfums ») et la délicatesse du toucher (« frissonnant », frémissaient », « tiédeur », « palpiter les pétales ») s'imposent également. - Sept propositions subordonnées circonstancielles de conséquence (« si bien qu’il hésitait à fouler la prairie », « si fines qu’on eût dit une écharpe de brouillard svelte comme un arc-en-ciel », « si bien qu’on ne pouvait distinguer par où la bête était descendue », « si bien qu’il distinguait à présent la pointe de leurs rémiges », « si lointain qu’il se mouvait en silence », « si bien qu’Arnaud dut détourner plusieurs fois ses yeux brouillés par les larmes », « si bien que le jeune homme osa offrir sa main au souffle des naseaux sensibles ») appuient sur l'intensité particulière du rapport à ce monde imaginaire. - Le jeu en anaphore du présentatif (« C'était peut-être ») souligne la tentative d'élaborer une forme de raisonnement. - Le recours au conditionnel (« s'endormirait », « échapperait », « aurait », « entraînerait », « emporterait », « se serait ») pose les termes apaisants de l'échappée salvatrice. - L'anaphore de « Déjà » prépare l'envol final. Merci pour ce partage ! |