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Neojamin
25/1/2019
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Bonjour,
Je dois avouer que je n'ai pas trop aimé ce texte... pourtant il possède un certain nombre de qualités. L'intrigue est intéressante... j'ai bien aimé ce petit parallèle oedipien et morbide qui empêche Julien de dormir à côté de ses conquêtes. Le style est assez soigné... quoique un peu surfait. J'ai eu le sentiment que vous forciez un peu le trait en essayant de mettre tout un tas de jolis mots. Les dialogues m'ont aussi paru complètement surfaits... à cause du "vous" notamment dont je n'ai pas compris l'utilité réelle, mais pas que. Le langage châtié m'a paru hors sujet dans cette nouvelle qui semble se dérouler de nos jours. Jai dû mal à imaginer quelqu'un parler ainsi... et du coup, j'ai du mal à y croire. Sur le fond, j'ai trouvé que la présentation du personnage était trop expédiée... pas mal de clichés aussi qui m'ont fait tiquer, sur les femmes, sur ce prétendu Don Juan... je me demande si c'est vraiment nécessaire. Les personnages féminins sont à peine esquissés, Nadia n'existe que pour servir le propos... et Viviane manque d'épaisseur pour nourrir le mystère qui l'entoure. C'est dommage, parce que je le répète, je trouve l'histoire intéressante, j'ai aimé la mise en exergue du traumatisme. La chute est un peu entendue...et pour que ça fonctionne pour moi, il faudrait que j'ai quelques indices qui me permettent de comprendre ce que Viviane fait dans cette histoire... bon, je suis peut-être juste passé à côté ! Je n'ai pas accroché donc... mais j'ai envie de dire que ça mérite d'être repris, et j'aurais plaisir à relire une version plus moderne de ce texte. |
FANTIN
29/1/2019
a aimé ce texte
Bien
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Cette nouvelle fantastique qui campe un Don Juan vieillissant, "grand seigneur" mais pas forcément "méchant homme", ne manque pas de panache. Pour ce qui est du style, les tournures sont élégantes, parfois poétiques, et le vocabulaire choisi. La lecture se fait avec plaisir et sans effort. Un bémol pourtant: je ne raffole pas de termes savants tels que "flaccidité" que je trouve lourd et pédant - même si le mot exprime exactement l'idée recherchée -, pas plus que de mots précieux tels que "sylphe" qui me paraissent témoigner d'une complaisance légèrement condescendante. Le texte serait tout aussi réussi sans eux, du moins à mon avis.
Pour le fond, le glissement subtil vers un malaise grandissant, avec un lent et sournois renversement des rôles, est bien développé. Dès le début le sommeil fait problème. Les cauchemars, prémonitoires, la peur puis la terreur qu'ils engendrent, et qui déteint sur le réveil, envahissent progressivement le récit. L'ombre effrayante d'une mère abusive - et vengeresse? - achève de faire basculer cette nouvelle dans le mystère, l'angoisse et le questionnement fantastiques. Un texte intéressant et représentatif du genre, où l'on retrouve l'influence des maîtres du dix-neuvième. |
Corto
3/2/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Lisant cette nouvelle en anonymat, je subodore que l'auteur a quelques notions de Psy. Sinon c'est bien imité...
Le texte se lit d'une seule traite, l'intrigue étant très bien construite. Le rapport du personnage aux femmes est finement décrit et cette introduction bien ficelée: "L’homme de Séville était avant tout un trompeur, tandis que lui jouait toujours cartes sur table". A partir de là toutes les digressions sont permises et l'auteur ne s'en prive pas. Avec "une bête monstrueuse à l’odeur de charogne était accroupie sur sa poitrine et le clouait au lit" on atteint le paroxysme de la phobie. La dernière partie où l'on découvre Viviane relève du grand art, avec cette relation soit disant asexuée où personne ne veut se dévoiler. Mais c'est bien Julien qui craque le premier en parlant de sa mère: "tous étaient coupables de complot. - Vous aussi ? - Moi aussi, pour peu que je refuse de rester dans ses jupes" Le dénouement arrive bientôt avec la scène finale en apothéose: "Une main glacée se referma sur son cou, qu’elle entreprit de presser avec une puissance irrésistible". Le secret si bien gardé a été dévoilé, juste un peu, mais Julien le paie de sa vie ? Excellent. Merci. |
hersen
22/2/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Un bon déroulé de l'histoire, avec pour fil le sommeil du personnage principal.
Un style à la Sylvaine :) qui confère au texte une aura de mystère supplémentaire, cette façon de prendre le temps de dire, les dialogue avec toujours un peu de retenue... par contre, pourquoi en fantastique ? Puisque l'on part d'une histoire psy, la rencontre de sa "comme une soeur" me parle suffisamment dans la réalité. Un meurtre, n'est-ce pas aussi réel ? Ou doit-on aller plus loin dans le côté psy, une mère qui tue son fils, pour exister elle ? Là, je vais un peu loin pour mes méninges ! Merci pour la lecture ! |
izabouille
22/2/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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J'ai bien aimé le style, c'est finement écrit, les phrases sont justes. J'ai par contre moins aimé les dialogues "à l'ancienne", car qui se parle de cette façon de nos jours...
Quant à l'histoire, j'ai pas tout compris, j'avoue... disons que c'est la fin que j'ai compris sans comprendre. C'est assez confus, mais ce n'est là que mon humble avis. Pourquoi Viviane le tue-t-elle? On n'est guère éclairé sur le pourquoi de ses intentions. Ou alors est-ce réellement sa soeur? Ou alors je suis passée à côté... Cela dit, c'est fort bien écrit et j'ai pris plaisir à lire des phrases aussi bien rédigées. C'est juste la conclusion de l'histoire qui m'a un peu déçue. Je suis restée sur ma faim. Merci pour le partage Iza |
plumette
22/2/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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un délice d'écriture qui permet d'entrer dans ce texte qui semble promettre au lecteur une histoire au charme suranné.
La phobie de Julien n'est pas banale, bien que son attitude avec les femmes ne soit pas des plus plaisantes, je me suis attachée à lui! et j'ai bien aimé que le progressif sommeil de ses sens lui rende une capacité relationnelle nouvelle, pleine de promesses. Après toute cette douceur de l'amitié partagée ( entre les sexes) la fin est terrifiante!Le traumatisme de Julien rencontre la folie meurtrière de cette Viviane ( un prénom ironique pour celle qui va donner la mort) le basculement dans le fantastique ( uniquement à cause de l'haleine putride qui laisse entendre que Viviane est la Mort personnifiée) est fort bien amené. j'en frissonne encore! Plumette |
Anonyme
22/2/2019
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Bonjour Sylvaine,
Le problème du Fantastique/Merveilleux c’est qu’on ne peut pas le commenter avec sa raison. Même si on cherche à établir une quelconque logique dans la fantasmagorie du récit. Trop de libertés sont prises, l’auteur a droit à tout et le lecteur qui n’est qu’un faire-valoir doit se soumettre. Je crois que c’est à cela que je dis non, et de là vient mon total désintérêt pour cette catégorie. J’en ai un nouvel exemple ici, dans cette histoire à laquelle je n’ai rien compris. Elle paraît pourtant simple, racontée de façon linéaire… jusqu’à cette fin improbable qui veut sans doute tester notre niveau de dissolution dans le paranormal. Je me rends compte que le mien est nul et que j’ai plus de chances de me convertir un jour à une foi quelconque que de me laisser entraîner dans la magie du Fantastique, lequel m’apparaît de plus en plus comme une paresse à renouveler le réel et une facilité à le doter d’artifices et de facultés surnaturelles, sans que cela ne lui ajoute d’épaisseur narrative ni morale. On reste dans un monde arbitrairement transformé, mais qui garde finalement le même système de valeurs. Je n’en ai jamais vu l’intérêt. Rien à dire sur la partie qui précède l’arrivée de Viviane. Julien est aisé (Il offrait plaisir, présents et vacances, mais jamais il ne parlait d’amour) mais je ne vois pas l’intérêt de nous cacher ce qu’il fait dans la vie. Je dirais même que ça commence déjà à me gâcher mon plaisir. Tout a de l’importance chez Don Juan, surtout s’il repousse cette assimilation qu’en font de lui les autres (Julien n’aimait pas qu’on le traite de don Juan). Julien boulanger, garagiste ou diamantaire, je ne le lis pas pareil. Passons. Julien est terrorisé à l’idée de s’endormir près d’une femme, on le comprend dès le début. L’intrigue repose essentiellement sur cette peur primale dont il va se débarrasser ou qui va le tuer. Alors quoi ? Pour essayer de comprendre je relis l’exergue : « Petit conte de terreur misogyne ». Un exergue est censé orienter, ici c’est plutôt une ambiguïté de plus qui alimente le fantastique. Mais bon, puisque c’est dans la panoplie du genre… A quoi se rattache le mot « misogyne » ? S’il définit le conte, le narrateur assume donc sa misogynie narrative, absout les femmes de tout péché et fait payer à Julien une faute dont on ne sait rien, à moins d’être soi-même soluble dans l’art divinatoire des vestiges du passé. Qu’a fait Julien à douze ans dans le lit de sa mère ? S’y est-elle suicidée ? Ne l’a-t-il pas tuée lui-même, ce qui pourrait expliquer la terreur qu’il éprouve aujourd’hui près d’une femme dans un lit ? Qu’y aurait-il de fantastique là-dedans ? Rien. Serait-ce embêtant ? Non. Si le mot « misogyne » définit la « terreur », ce qui serait juste grammaticalement, alors ça ne veut rien dire. C’est quoi une « terreur misogyne » ? Littéralement : une terreur qui s’attaque aux femmes. Ce qui contredit totalement le propos du récit, puisque c’est bien Julien qui est terrorisé par les femmes, et non l’inverse. Si c’est l’idée, il faudrait plutôt parler de « terreur féministe ». Bref, mon cerveau s’embrouille déjà, avant d’avoir commencé. Je passe directement au dernier chapitre, celui du dernier rêve, ou de la mort de Julien ; je n’ai pas compris. Pour moi il ne peut s’agir que d’un rêve. En effet, on peut se poser la question suivante dans un rêve : « Je dois me réveiller, je dois me réveiller. Dormait-il vraiment ? Le doute s’imprima en lui comme un fer rouge. » mais certainement pas si on est réveillé. Quel débile réveillé pourrait dire : « est-ce que je suis réveillé ? ». A moins d’avoir été drogué, en supposant alors un double sens à la phrase : « Passez une bonne nuit, Julien, si tant est qu’on puisse parler de nuit dans ces régions ». Sinon, la fin « Ce fut son ultime pensée. Il ne se réveilla pas » est totalement incongrue. A moins d’imaginer que Julien rêve son assassinat qui se produit réellement ? Ce sont toutes ces portes battantes que je ne supporte pas dans la logique du Fantastique. Je ne parle même pas de l’identité de Viviane ni de sa réalité : « Il avait douze ans, les oiseaux chantaient dans le verger, et il partageait son lit avec le cadavre de sa mère ». Sans doute faut-il chercher de ce côté-là… puisque de toute façon je suis passé à côté du titre, où se situe peut-être la clé du mystère : « Comme une sœur ». Parce que si c’est quelque chose du genre, La Mort, comme une sœur, viendra m’emporter, alors là j’abdique. Comme toujours avec cette catégorie, je me dis : tout ça pour ça ? En même temps vous méritez, pour vos talents narratifs, d'avoir de nombreux lecteurs friands de l'Impalpable. Je ne commente plus votre style, toujours plaisamment teinté de cette nostalgie très XIXe (siècle, pas arrondissement :-) FrenchKiss Largué dans le mythe psychanalytiquement revisité de Don Juan |
senglar
22/2/2019
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Bonjour Sylvaine,
Remarquable !... Effectivement c'est du Maupassant... ou plutôt du Gautier parce que chez Maupassant la phrase est plus courte (c'est sans doute pourquoi les Américains en ont fait un parangon ; mérité par ailleurs c'est un maître du style), chez Gautier elle est plus prenante, altière et chevaleresque. On est pris à la gorge. Et ce coupe-gorges où un spectre dérive est bien du XIXè même si ici il y a un hôtel de glace mais l'ère des découvertes était bien celle de la National Geographic où l'Afrique ayant découvert ses mystères on se tournait alors vers les pôles et leurs ours encore blancs. Nadia... Viviane... Je scrute les prénoms... Le premier est bien vain, peut-être métropolitain et même art déco donc début XXè (1925 par là..., en ronde bosse, peu à accrocher ; attention je suis hyper art déco, super Mucha)... Le second parle aux fées et joue avec la mémoire, le temps, les amours occultées. Pareil pour la soeur qui couve au couvent, vous invoquez bien certaines couleurs/douleurs d'inceste. Je mise sur Gautier plutôt que Maupassant suffisamment léger ou fou pour mourir de la siphyllis. Gautier quant à lui n'ayant aimé qu'une seule femme était aussi un homme à aimer les momies - je parle d'amour idéal en plus que du roman, ne pas voir de sexisme ici - (lol). Ô tahoser ! Amour et mort ! En ce qui me concerne une réussite absolue ! Pardon maman, pas vous Sylvaine, pardon maman... Traumatisme absolu. Lui-aussi... le traumatisme bien entendu ;) lol senglar conquis |
Anonyme
23/2/2019
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Je crois que ce qui m'ennuie, c'est que la logique interne du texte demeure nébuleuse. Julien est terrifié de dormir en compagnie parce qu'un matin, au réveil, il a découvert près de lui sa mère suicidée. Soit, mais le lien avec Viviane ? Si la mère de Julien le poursuit ainsi, pourquoi est-ce si tard dans sa vie, pourquoi ne voit-il rien venir alors que des forces si puissantes sont mises en branle contre lui ? Et quelles forces, d'ailleurs ? En un mot, je trouve que le fantastique s'articule mal sur le texte, intervient comme une sorte de deus ex machina histoire de clore.
Il s'en faudrait d'ailleurs de peu pour "raccorder" le tout, je trouve. Par exemple, il se dit parfois qu'on meurt de la manière qu'on craint le plus. Cette simple remarque apporterait un "liant", me semble-t-il, qui pour l'heure manque. Demeure votre style affirmé, riche et pur à la fois, que j'apprécie beaucoup. Vous introduisez avec bonheur des dialogues qui allègent et font avancer l'action, et les deux dernières phrases me paraissent bien dans l'ambiance. Vraiment un beau texte, intense, qui manque juste un peu d'articulation à mon goût. J'aime pinailler. EDIT : Une expression m'a un peu heurtée, je la trouve trop rapide, trop "en raccourci" dans l'écriture générale du texte. "Il s’excusa sur un cauchemar et la renvoya au lit." On comprend bien, mais "s'excuser sur un cauchemar", je trouve cela pas terrible. |
toc-art
23/2/2019
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour,
je suis assez réservé sur ce texte pour deux raisons principales : - le style d'abord. Je sais bien qu'ici, il n'est meilleur compliment que de louer l'écriture d'un auteur en la comparant à celle d'un mort, si possible depuis des siècles, mais vraiment, même si vous le faites très bien, quel intérêt ici ? Votre récit évoque les talk-shows, donc on est à l'ère moderne, pourquoi cette écriture d'un autre temps ? Elle ne me parait pas servir l'intrigue, et l'analogie avec certains récits du 19e ne suffit pas à mon sens à justifier cet anachronisme. Les dialogues sont notamment totalement artificiels. Je pense qu'il aurait mieux valu dans ce cas, par souci de cohérence, placer le tout à l'époque correspondante. - l'intrigue ensuite : si la terreur de Julien tient son origine dans le suicide de sa mère, rien n'explique le lien avec Viviane. Il manque à mon avis un élément qui justifie la présence et les agissements de celle-ci. Le fantastique me semble mieux fonctionner quand tous les liens rationnels ne peuvent pas être pris en défaut et là, pour moi, ça n'est pas le cas car son irruption a quelque chose de gratuit qui lui ôte sa force et son pouvoir d'évocation. Mais là encore, ce serait à mon avis assez facilement améliorable. En résumé, un texte intéressant, mais qui mériterait quelques retouches pour vraiment me convaincre. Bonne continuation. |
chVlu
23/2/2019
a aimé ce texte
Bien
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j'ai eu un peu de mal à rentrer dans le texte. Il m'a fallu m'y reprendre à reprises pour passer le premier paragraphe, surement le sentiment de lire un jugement à la serpe sur la relation humaine venue de misogyne et don Juan.
Passé cet écueil, le propos m'est apparu plus nuancé et plus riche et je m'y suis glissé avec plaisir, j'ai apprécié ce style affirmé qui s'appuie sur une richesse de vocabulaire indéniable. Mais à la chute la sensation de me retrouver sur le trottoir sans savoir ni pourquoi ni comment. Finalement ce n'est pas moi qui est choisi de ne pas passer la nuit dans ton texte c'est lui qui m'a mis à la rue. Jusqu'à cette fin venue de je sais où je n'ai pas compris où était le fantastique et encore moins le merveilleux. Les souvenirs et les traumas du passé qui font irruption dans le présent n'ont pas donné réponse à cette circonspection. Je me sentais dans du réaliste. j'ai été happé par une intrigue sur la nature du lien entre l'anti-héro et la mante religieuse : une connivence dans l'incapacité à vire ses sentiments? le lien dans les non dits? le lien fraternel qui pouvait être,? un lien qui ne s'avoue pas? un lien qui surgit du passé? La fin m'a laissé sur ma faim! |
Mokhtar
24/2/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Une absence et une obsession, c’est ce qui sous-tend ma lecture et mon interprétation de cette histoire.
« L’aimiez-vous ? Je crois que j’en avais surtout peur » Phrase clé du texte. L’absence, c’est celle de l’amour. Et la pire : celle de la mère. Il n’y a pas besoin d’être féru de psychologie pour imaginer les conséquences, pour le petit de l’homme, de l’absence d’amour maternel, et de sa réciprocité. C’est la première explication de sa misogynie, dans laquelle je vois surtout un refoulement. Pas de machisme chez lui : il est prévenant et respectueux. Pas de tendance homosexuelle : il a le besoin animal de contacts féminins. Mais il est bloqué dans ses épanchements sentimentaux. En fait, il ne sait pas aimer, au point qu’il abhorre (avec une « angoisse de bête traquée ») les vicissitudes des relations amoureuses (les pleurs, les crises etc…). L’obsession, c’est celle de la mort avec laquelle, très jeune, trop jeune, il a été confronté. De la première femme de sa vie, la première qui s’allongea près de lui, il ne retient que l’image d’un cadavre. Lit, femme, mort : le traumatisme est évident. La femme et la mort se confondent. Comment voulez-vous après cela qu’il se risque à l’endormissement auprès de sa compagne, pour un sommeil qui est déjà en soi une petite mort? Alors Julien Don Juan ? Non, bien sûr, il ne l'est pas. Il n'est pas "volage", mais il ne peut "se donner". Son goût de la solitude, sa misanthropie viennent plutôt de la névrose due à sa petite enfance auprès d’une mère dépressive et suicidaire. Avec la rencontre de la sylphide Viviane, la faucheuse à n’en pas douter, le texte décolle et sort de la raison et du concret rationnel. Et c’est ce que j’aime dans les textes de Sylvaine : c’est le moment où elle prend sa liberté, et qu’elle s’autorise le fabuleux et l’invraisemblable. Pour Julien, c’est l’heure. La fin de sa vie est celle qu’il pressentait. Il le savait bien, et ses rêves étaient prémonitoires : ne jamais s’allonger et s’abandonner auprès de la femme, donc de la mort. Celle qui rôde à l’affût de sa faute : négliger de garder ses distances, renoncer à la "sécurité du sommeil solitaire". Déjà, avec Nadia, il s'en était sorti de justesse. Mais la faux de Viviane est impitoyable Il ne serait par original ici de souligner la qualité littéraire du texte : aussi bien dans son style que dans sa composition. On sort ici de l’écriture amateur pour entrer dans le littéraire. On quitte le fast-food pour la gastronomie. A propos de ce genre de texte, FrenchKiss écrit avec justesse : « …le lecteur, qui n’est qu’un faire valoir, doit se soumettre… ». Et il s’y refuse. Moi, j’accepte. Arrivé à un certain âge, le raisonnable finit par fatiguer et ennuyer. |
jfmoods
24/2/2019
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Cette nouvelle m'apparaît comme une parabole sur la relation homme / femme (personnages caricaturaux, répliques convenues, recours aux clichés).
Le regard, décapant, se pose sur les abîmes de la masculinité, brocardant, au passage, l'éternel féminin ("si certaines le prenaient au mot, la plupart se jugeaient assez uniques pour espérer en secret"). Les deux premiers paragraphes mettent en scène un séducteur riche, généreux ("Il offrait plaisir, présents et vacances")... et au demeurant peu épanoui ("il ne les recevait jamais dans son appartement et refusait toujours de dormir auprès d’elles ; il les quittait systématiquement après l’amour, pour retrouver un territoire vierge et la sécurité d’un sommeil solitaire"). L'histoire bascule rapidement du prosaïque au fantastique ("une bête monstrueuse à l’odeur de charogne était accroupie sur sa poitrine et le clouait au lit"). La hantise du séducteur se réalise... comme les prophéties dans les tragédies grecques. La nouvelliste, taquine, s'amuse en intégrant à son récit des éléments d'ordre psychanalytique (titre : "Comme une soeur", "freudisme de pacotille", "un passé fraternel", "il partageait son lit avec le cadavre de sa mère", aveux sur l'enfance). De prédateur, le séducteur est devenu une proie, un individu vulnérable, incapable de détecter la femme-vampire, la femme castratrice à l'oeuvre ("il invita celle-là dont l’élégance éthérée et la grâce asexuée de sylphe promettaient une relation sans piège", "le lent sourire qui découvrait ses dents menues, et qui lui prêtait une grâce un peu morbide", "Julien surprit un regard qui l’aurait mis en garde chez une autre, tant il était scrutateur", "Il reconnaissait son lent sourire qui lui découvrait les dents"). J'ai trouvé ce texte... mordant... et jubilatoire. Merci pour ce partage ! |
Malitorne
25/2/2019
a aimé ce texte
Bien ↓
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Sur la qualité de l'écriture il n'y a rien à redire, c'est clair et propre, à l'image de votre nouvelle précédente. Il me semble même qu'ici le style est moins clinquant.
Concernant le thème par contre ça reste perfectible. Vous vous essayez à une forme d'horreur/fantastique sans en maitriser parfaitement les codes, à mon avis. Je me permets de vous dire ça parce que c'est un genre que j'affectionne. Entre étude de mœurs et traumatisme de l'enfance vous perdez en route ce qui fait l'essence de l'horreur : la tension dramatique. Á aucun moment je n'ai été saisi par l'angoisse, par l'inquiétude de ce qui pouvait arriver au héros. Même la scène finale est assez fade, ça manque de violence et de descriptions frappantes. Viviane n'a pas assez d'épaisseur pour réellement effrayer. Dans l'horreur il ne faut pas hésiter à aller dans les extrêmes sinon on reste entre deux eaux. |
Donaldo75
4/3/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Sylvaine,
Après la lecture, je suis remonté en haut de la page pour vérifier la catégorie. Oui, j'ai eu besoin de savoir dans quel tiroir avait été rangée cette nouvelle, tellement elle m'avait happé par sa narration classique au point d'en oublier le caractère fantastique. Car la phobie de Julien, ce n'est pas si rare de nos jours, juste une forme de comportement asocial, une phobie des autres ou un refus de l'intimité. D'ailleurs, Julien s'en explique assez bien auprès de Viviane. Le fantastique, qui n'est pas merveilleux dans le cas présent, vient de la fin, de la chute, un peu comme dans les nouvelles d'Edgar Poe. Tout peut s'expliquer, en réalité, par allégorie, dans une sorte de cauchemar éveillé où les sens sont trompés par l'imagination. Mais n'est-ce pas ça la beauté de la narration ? Merci, j'ai beaucoup aimé cette nouvelle. Donald |
Lulu
4/3/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Sylvaine,
J'ai bien aimé cette narration dont l'écriture plaisante nous emporte assez simplement dans le fil du récit. J'ai pensé à une image du "Horla" de Maupassant à un moment, notamment d'une des couvertures de l'oeuvre, et aimé qu'il y soit fait référence de façon explicite dans le dialogue. Mais je n'ai pas trop ressenti le côté fantastique de la nouvelle. Aimant aussi beaucoup le genre, je m'attendais à des éléments plus troublants au coeur de l'intrigue. Or, cette dernière me semble plus ordinaire que proprement fantastique, à l'exception du dernier paragraphe qui donne une nouvelle perspective en orientant vers quelque chose de différent. En tout cas, et sans remettre en cause l'appartenance au genre, c'est mon ressenti. J'ai trouvé étrange cette formule "Il s'excusa sur un cauchemar". J'ai un peu mieux compris les mots mis en exergue de la nouvelle avec ce nom de misogyne qui n'honore pas le personnage : "cette idiote avait dû droguer le champagne". J'ai trouvé cette image fort belle "Il les voyait toutes comme des méduses". Le vouvoiement entre les amis m'a surprise. Il est vrai qu'ils sont collègues au départ, et dans le travail, cela peut se tenir, mais l'amitié s'étant installée, cela m'a questionnée et paru peu crédible. Ils partent tout de même en vacances, et jusqu'au Groenland. Là encore, c'est un ressenti personnel. J'ai aimé une autre image : "les écharpes blanches autour des arbres". C'est tout simple, mais le visuel est bien rendu. Il faut parfois ce genre de détails pour faire vivre un environnement. En somme, j'ai passé un bon moment de lecture, mais ai été un peu déçue par le dernier paragraphe, même si je m'attendais à une chute. Il m'a semblé que tout s'y accélérait, alors que la progression de l'ensemble du texte suivait un tout autre rythme. Merci de ce partage, et bonne continuation. |
Anonyme
4/3/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Il y a beaucoup de bonnes choses dans cette nouvelle : un vocabulaire riche et varié, une grande élégance dans l’expression, une grande maîtrise dans l’évocation des lieux et des atmosphères, un style solide et sûr de lui faisant facilement oublier que le sujet, reconnaissons-le, n’est pas d’une folle originalité.
Je regrette toutefois une fin un peu abrupte et précipitée : le récit se met brusquement à couper à travers champs en brûlant allégrement une ou deux étapes qui n’auraient pas été de trop pour la bonne compréhension de l’intrigue. |