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izabouille
6/9/2018
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Désolée, je ne suis pas arrivée à entrer dans ce tableau représentant des chevaux bleus, je suis restée complètement en-dehors...
Je n'ai pas trouvé le fantastique ou le merveilleux auxquels je m'attendais. Je suis pourtant restée accrochée jusqu'à la fin espérant y trouver une chute, mais là encore j'ai été assez déçue. L'écriture est cependant très belle et le texte est bien construit. Seul petit bémol, la phrase "...mais cette fois l’affiche m’a attiré, qui montrait deux chevaux endormis sous une tombée de rayons multicolores." Je mettrais plutôt "...mais cette fois l’affiche m’a attiré. Elle montrait deux chevaux endormis sous une tombée de rayons multicolores." Quant aux chevaux couleur DE jacinthe, je supprimerais le "de". |
Mokhtar
9/9/2018
a aimé ce texte
Passionnément
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Quand un désenchanté trouve l’enchantement…
Désenchanté parce qu’il ne trouve pas de sens à la vie qu’il mène. Parce que son boulot de prof lui semble improductif et absurde. Parce que sa vie conjugale n’est qu’une convenance confortable routinière, parce que sa prochaine paternité lui semble incongrue, inutile, injustifiée. Et parce qu’en fait, il n’adhère à rien. Dans sa vie privée comme dans son activité professionnelle, il est là sans être là. Ce n’est pas de « l’immaturité lunaire », de la distraction de rêveur. Il n’est pas dans « la lune », il est déconnecté, comme dédoublé, spectateur de sa propre vie. Il est atteint d’un syndrome de déréalisation, qui le détache du concret, de la réalité tangible. Et quand il est odieux avec son épouse, bien que sachant qu’il agit mal, il ne peut s’impliquer, se responsabiliser. Son comportement rappelle celui du Meursault de Camus, quand il tue avec détachement. Et survient le choc artistique : le tableau dégageant une impression de paix, dans une exposition de sujets animaliers, « à la fraîcheur de paradis perdu, antérieur à la présence humaine ». On pense un peu à la virginité des peintures rupestres. Les chevaux sont dans « leur quiétude », dans le bleu du ciel, libres, loin, très loin du prosaïsme de ces activités humaines qui le rebutent. Et ce fameux tableau devient la seule chose à laquelle il trouve une signification, au point de vouloir s’y projeter, de partager la vie des chevaux dont il voit dans les yeux la « quiétude cosmique » qu’il envie. Enfin quelque chose dans sa vie a du sens. Le tableau devient sa raison d’être. Il craint de le perdre. Il fait la folie de l’acquérir, puis s’isole pour entrer en communion avec lui, se « dissoudre en lui », dans une scène finale de crise dépressive franchement pathologique. Ce récit est servi par une écriture remarquable, qui explique avec clarté L’étude psychologique est très fine, très détaillée. Les chapitres datés sont comme des marches de la recherche obsessionnelle de celui qui s’enfonce dans sa recherche de la liberté absolue, celle de quitter le gris pour se perdre dans le bleu. Je suis très impressionné par le niveau littéraire de ce texte profond, très travaillé. L’adéquation entre la scène peinte et la recherche de sérénité du narrateur est un procédé habile, très réussi, pour analyser la quête monomaniaque du personnage. Qui ne s’est jamais senti, face à certaines situations, comme en dédoublement avec une réalité dont il se sent étranger ? On a ici un développement de ce genre d’état, quand il prend toute une vie et qu'il est poussé à son paroxysme. Avec talent. Mokhtar, en EL |
Thimul
27/9/2018
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'ai trouvé unr atmosphère très particulière dans cette nouvelle.
Une espèce de romantisme fantastique à la Edgar Allan Poe. La progressivité de cette folie contemplative est remarquablement écrite. C'est inéluctable et pourtant je ne pouvais me détacher de la contemplation de ce texte. Heureusement, il est court. Sinon, qu'elles auraient été les conséquences ? Bref un très bon moment de lecture. |
Anonyme
27/9/2018
a aimé ce texte
Passionnément
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J'étais le narrateur, l'espace de ces lignes. Je ne le comprenais pas, j'étais lui.
Quand l'âme est mise à contribution, la plume est si légère, que le texte semble court.Trop court. Je ne veux voir aucune erreur (s'il en est), car je fus transporté par ce style hors du commun, cette écriture qui parvient à expliquer, décrire et surtout emmener le lecteur dans le monde d'un schizophrène, l'histoire de cet être, trop fragile pour subir notre société, dans laquelle il tenta, en vain, de se fondre. Félicitations. |
jfmoods
28/9/2018
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J'ai une fâcheuse tendance à ponctuer à l'oreille. Aussi ai-je du mal à comprendre la présence d'une virgule à l'entame de la relative...
"... cette fois l’affiche m’a attiré, qui montrait deux chevaux endormis..." La première question que pose la nouvelle est, pour moi, celle de l'adéquation du choix amoureux, le mystère insondable qui fait que deux personnalités aux antipodes peuvent sérieusement envisager de construire une vie à deux avec tous les engagements que cela suppose. D'un côté, nous avons un homme fragile, vonlontiers rêveur, qui se voit comme un enfant ("l’immaturité lunaire dont elle s’efforce de me guérir", "j’ai échappé grâce à elle à une bohême irresponsable") ; de l'autre une femme dépourvue d'imagination ("elle est vraiment trop terre à terre"), vaguement castratrice ("elle est devenue plus anxieuse, et sans doute aussi plus possessive. La grossesse réveille en elle l’instinct du nid, un besoin d’intimité tiède qui rend ma présence plus nécessaire"). Ce texte, de très belle facture, s'inscrit cependant dans une réflexion plus large : il s'interroge sur le sens de la vie. Dans son commentaire, étayé, particulièrement agréable à lire, Mokhtar fait référence à Camus et le journal intime présenté ici fait état d'un "vertige de l’absurde". Notre homme s'éprouve dans l'usure accablante d'une fonction ("... ces deux heures de cours qui, situées de trois à cinq, épuisent mon énergie sans profit pour personne, et surtout pas pour des élèves englués dans leur apathie narquoise et dans l’attente de leur week-end."). Sans doute a-t-il, par le passé, trouvé un certain équilibre, un certain épanouissement dans son travail. Il n'est plus, aujourd'hui, qu'un fonctionnaire au sens le plus plat du terme, qu'une coquille vide, qu'un enseignant désabusé confronté à des apprenants amorphes. La nouvelle épingle, au passage, le naufrage - programmé depuis bien longtemps - du système éducatif à la française. Dépourvu de repères, de plus en plus déboussolé ("Je ne le pensais pas, naturellement. Non, je ne le pensais pas. Je crois. Je ne sais plus ce que je pense."), le narrateur doit, en outre, se préparer à la redoutable épreuve de devenir père ("Je devrais en être très heureux. Je suis heureux, bien sûr, mais encore tout étourdi de cette paternité future. Plus encore que le mariage, elle me leste, elle m’alourdit, elle me rattache à la substance solide de la vie réelle. Elle m’empêche de me dissoudre dans les mirages où je me perdais souvent jadis."). Est-ce tout à fait un hasard si son regard se cristallise alors sur ces "chevaux fabuleux"... au point d'acheter le tableau à un prix exorbitant ? Est-ce un hasard si la tête des chevaux est "tournée vers la gauche", direction désignant symboliquement le passé, la régression ? Ces équidés signalent un point de fuite : celui de l'utopie ("bêtes tranquilles, perdues dans la contemplation de leur rêve intérieur.", "... ils observent quelque chose qui reste invisible au spectateur."). C'est sans doute le monde insouciant de l'enfance dont il est question ici ("une fraîcheur de paradis perdu"). Camus distingue deux manières de sortir du sentiment de l'absurde : l'affrontement (par la révolte, la passion, la liberté) et la fuite (par la religion, le suicide). Il n'est pas illusoire de penser que c'est cette dernière hypothèse qu'évoque le narrateur à la fin du texte ("Quand je poserai mon stylo, quand je porterai de nouveau les yeux sur l’aquarelle pour un recueillement ultime, je me coulerai tout entier dans leur regard, et je partagerai enfin leur songe de quiétude cosmique et leur extase immobile."). Merci pour ce partage ! |
Jean-Claude
28/9/2018
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour Sylvaine,
Du fantastique traditionnel dans la veine la plus pure. Bref, j'ai acheté un tableau et je vais m'y dissoudre.... Au plaisir de vous relire. JC |
toc-art
29/9/2018
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
J'ai beaucoup aimé cette histoire classique dans le genre mais très bien mise en scène. Sans doute parce que n'importe quel spectateur a pu ressentir à un moment ou un autre devant une toile ce désir de s'y fondre et qu'on s'y retrouve parfaitement. On ressent bien le désarroi de cet homme perdu entre une vie professionnelle peu épanouissante et sa vie sentimentale qui l'aliène plus encore avec l'arrivée d'un enfant, désarroi qui se cristallise dans la contemplation hypnotique de ce tableau. La progression de cet état est très bien rendue par la construction choisie. Par ailleurs, vous n'hésitez pas à explorer les sentiments de cet homme, quitte à flirter avec des formulations qui pourraient prêter à sourire, comme ici : "De retour chez moi, je suis revenu à des sentiments plus normaux, mais le vide de la perte est toujours incrusté dans mon cœur." Le incrusté dans mon coeur pourrait apparaître comme un effet mélodramatique un peu surjoué, mais en fait, non, ça passe, et je trouve ça très bien mené. Pour ma part, j'ai toujours été attiré par un autre tableau de ce peintre, Les chevaux bleus. :-) PS : j'ai lu les autres commentaires et contrairement à certains, j'aime beaucoup : "mais cette fois l’affiche m’a attiré, qui montrait deux chevaux endormis...", c'est ce qui donne à mon sens sa juste musicalité à la phrase. |
Alcirion
29/9/2018
a aimé ce texte
Passionnément ↓
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Bonjour,
j'ai beaucoup aimé votre nouvelle, qui m'a rappelé la façon de faire des écrivains français du XIXe siècle (Gautier, Maupassant, Balzac à quelques occasions...). Le découpage par dates du récit (technique utilisé par Maupassant dans Le Horla), permet à l'auteur de réguler la progression dramatique avec précision. La mise en place et l'ambiance sont très réalistes (informations, détails sur le narrateur, sa vie quotidienne). La focalisation en je narratif donne une appréhension brute de la progression de la folie du personnage, qui lui échappe, mais qui n'échappe pas au lecteur. Cela introduit une connivence auteur/lecteur et une possibilité d’extrapolation : les propos du narrateur suggèrent sans imposer, le lecteur étant induit vers une hypothèse fantastique sans qu'elle soit clairement énoncée. L'écriture est élégante, très classique et colle parfaitement au ton de la nouvelle. En bref, j'ai vu un exercice de style réussi. |
SQUEEN
4/10/2018
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'ai beaucoup aimé, l'écriture est extrêmement efficace, d'une grande concision comme ici:..."« Combien l’as-tu payé ? » a-t-elle dit simplement.
J’ai avoué les deux tiers de la somme. C’était encore beaucoup trop."... La progression du récit est totalement maîtrisée, ça coule agréablement. Vous exploitez le contraste entre les préoccupations prosaïque du quotidien et la volonté obsessionnelle de s'en exclure par le biais de l'art, et vous rendez cette tension admirablement en la poussant "à bout". Merci. |
in-flight
18/10/2018
a aimé ce texte
Beaucoup
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Votre narrateur a agit comme un miroir (paternité récente, enseignement, recherche du sublime et une certaine agoraphobie).
Comme toujours avec vous, j'adhère: je ne crois pas avoir été déçu par un seul de vos textes. Sur celui-ci, j'ai toutefois une remarque: j'aurais enlevé le dernier paragraphe afin de laisser une fin plus franche et plus ouverte et d'autre part, pour mieux appuyer la fascination du narrateur qui n'est pas loin de se transformer en folie. |
Anonyme
11/11/2018
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Juste sublime !
L'art face à la réalité .. Une fenêtre salvatrice au détour d'un tableau. Le cheval, la liberté, la course effrénée. .. De l'autre côté, la fixation , la peur.. Deux courses paradoxalement identiques... Bravo. Lipton Night |
Anonyme
12/11/2018
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Magnifique texte, D’une subtilité sublime,
la métaphore du tableau est pour moi bien présente. Chacun peut comprendre et voir sa propre histoire. Il n’en parle pas moins d’un homme malheureux subissant ses choix de vie. Rêvant d’autre chose ou ( vivant) autre chose. Le tableau est une métaphore permettant d’y inscrire des mots. Tout en restant dans un cadre d’art évocateur de sensation,de sentiment bien au delà de ce fabuleux tableau. Merci pour ce délicieux voyage que vous m’avez offert. Liptonlight. |
FANTIN
2/1/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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On le voit dès l'abord, le héros de cette nouvelle n'a pas sa place au milieu des hommes. Ce qu'il cherche au profond, pour son équilibre et son épanouissement, la société est incapable de le lui offrir. C'est un contemplatif, un rêveur, un nostalgique de la beauté, de la paix, du mystère; en un mot un poète aux antipodes des préoccupations matérielles. L'absurdité de son existence l'étouffe à tel point qu'il doit, vitalement, s'évader par le rêve pour pouvoir respirer une goulée d'air pur. Mais la réalité le retient par un fil à la patte: un métier frustrant de haute solitude, une femme trop terre à terre, des contraintes pécuniaires, une future paternité à assumer...
Ce fil ne peut que s'effilocher et se rompre puisqu'il ne parvient pas à être..."normal". Jour après jour, l'univers rétrécit autour de lui jusqu'à se limiter bientôt à son bureau où il s'enferme, seul avec le tableau magique qui l'aimante et dans lequel il se dissout pour finir, enfourchant peut-être, pour un galop éternel dans le cosmos, l'un de ces chevaux fabuleux, "bête d'azur au poitrail semé d'étoiles"... Un texte superbe qui a un grand pouvoir de résonance; même si le constat est triste, pour ne pas dire plus. |