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Mokhtar
20/4/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Est-on sûr, au moment de mourir, que l’on ne ressentira pas comme un appel ?
Pour le veuf, l’orphelin, le croyant, tout ce qui est amour est le dernier refuge, le dernier rendez-vous, dernière « attente qui ressemble à un désir ». Pour celui qui aimait les oiseaux, c’est de la forêt glacée que vient l’appel. C’est l’heure. Lui le terne, le triste, le glacé, le muet aspire à rencontrer la « boule d’énergie chaude et vivante, rougeoyant… ». Qui mieux que ce petit animal impétueux peut incarner l’exaltation de la vie ? Alors lui, l’épuisé, l’apathique, le sans-espoir, le moribond veut partir en rendant hommage à la vie. Et il se fait arbuste nourricier. On est vite tenté de trouver une signification parabolique à ce texte. Mais je ne suis pas certain que ce soit la recherche première de l’auteure. Chez qui je vois plutôt un goût prononcé à écrire avec soin et élégance de belles histoires, empreintes de poésie, et d’une touche d’irrationnel, marque du merveilleux. Je verrais très bien cette histoire, réécrite dans un style approprié et joliment illustrée, faire un ravissant livre pour enfant. Encore un bon moment de lecture du à la plume d’une auteure que, bien sûr, on n’aura pas reconnue. Mokhtar en EL |
plumette
20/4/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Tristesse et grande délicatesse, voici les mots qui me veinnent après avoir achevé cette lecture.
Un manière d'illustrer la dépression que je trouve remarquable, je ressens la paix du personnage qui a achevé son parcours en retrouvant son noyau dur , enfoui sous tant de dégoûts petits ou grands. Consolation de la présence finale du rouge gorge : "petite boule chaude et vivante rougeoyant au cœur du gel." je pense avoir reconnu ici une plume de très grande qualité, faite d'un alliage subtil entre la précision des mots qui font naître des images auxquelles je suis réceptive, et une grande sensibilité. Merci pour cette lecture Plumette |
FANTIN
20/4/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Triste mais poétique et très bien écrit. Une histoire de solitude, d'engloutissement délibéré dans la solitude de la part d'un être profondément désabusé.
Quand les hommes et la société n'apportent plus rien, ne reste que la nature pour accueillir ceux qui ont décidé de se détacher sans retour. Ici il est question d'une passion passée, d'un souvenir nostalgique qui, ne pouvant se régénérer, va servir d'appui pour aller plus loin et déboucher, non sur une fin somme toute prévisible et passablement misérable, mais au contraire, à la façon des Métamorphoses d'Ovide, sur une transformation merveilleuse qui transcende cette histoire et fait triompher in extremis la vie, la beauté et la poésie. Un agréable moment de lecture que cette nouvelle dont le titre fait penser à un tableau japonisant. |
Anonyme
23/4/2019
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Très poétique, une nostalgie lancinante réchauffant peu à peu à mesure que l’on progresse dans la lecture, c’est écrit d’une délicate plume et les images sont superbes :
-Le froid très vif gelait la neige sur les branches, si bien que chaque tronc portait une haute ramure de cristal que le soleil irisait... Très belle lecture... Palrider en EL |
Pouet
21/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bjr,
la sortie d'un texte de Sylvaine est toujours un petit évènement en soi. On retrouve ici la rigueur de l'écriture, le goût pour les descriptions bucoliques avec une pointe de "merveilleux", bien que plus ténue ici. Il aura découvert l'annonce de sa mort par une carte de vœu de nouvel an. Si son âme n'est pas un oiseau, son cœur n'était plus qu'un grêlon de soleil. Sensible, profond, désespéré. Terriblement humain. |
hersen
21/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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C'est une histoire très belle. Son point fort est naturellement l'écriture, sans bavure :) et la carte de voeux ouvre bien le questionnement.
Quand perdre le goût de tout n'est plus une question de volonté, mais inéluctable, ce passage où est décrit comment il n'a plus goût à rien me fait froid dans le dos, c'est un état qui doit être absolument terrible à vivre ! (qui vaut mon "beaucoup" en évaluation) mais au fil (rouge de l'oiseau) de l'histoire, malheureusement se devine la fin. Je m'attends au rouge-gorge, et c'est bien dommage. Pour moi, cette nouvelle est entre deux : un peu un conte à la chinoise, mais alors il manque un arrière-plan philosophique fort, un peu une histoire pour enfant, mais alors certains points sont un peu trop développés et la magie pas suffisamment exacerbée. Mais c'est une histoire qui ne manque pas de charme. |
senglar
21/5/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour Sylvaine ici sylvestre :)
Les cartes de voeux d'abord, nous en avons tous reçu qui sont de petites oeuvres d'art et qui nous ont frappé plus qu'une autre. Mystérieuses concordances. Pourquoi telle carte plutôt que telle autre ? Mystère... Pourquoi une telle puissance émanant de dessins certes puissamment jolis et émouvants mais souvent naïfs ? La couleur peut-être, évocatrice, rutilante ou pastel qui habite le dessin, la couleur... pas toujours, la couleur ici, certainement. Dans ce cheminement, cette fin de chemin, à la fois élégamment et densément mené, j'ai vu un homme aller à la rencontre de son âme, pas de sa mort, de son âme, une âme solitaire, rouge et palpitante. L'âme d'un homme-arbre qui est allé mourir et renaître parmi ses semblables. Les forêts sont des édens frémissants. S'il y a du houx il y aura du gui. Au gui les trilles flamboyantes ! Senglar |
Luz
21/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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J'ai beaucoup aimé cette nouvelle, bien triste, mais tellement poétique.
Au fil du texte, j'ai espéré que le personnage retrouve le gout de la nature, de la recherche, de l'observation des oiseaux ; mais ce fut autre chose : une mort heureuse, dans le nid du rouge-gorge. Je trouve que cet oiseau redonne espoir et bonheur ; cela a été le cas pour moi à une époque difficile. Le rouge gorge était là, chaque matin, près de la haie du jardin... Bravo et merci. Luz |
in-flight
21/5/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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Un joli texte mâtiné d'un désespoir romantique. On envierait presque la mort glaciale de cet homme, paisible au milieu des éléments (devenant lui même un arbre par métaphore). J'ai buté un peu sur la deuxième phrase: "à qui ne le liait".
Un texte qui me rappelle l'ambiance des récits de Sébastien Chagny (auteur ornithophile qui officia sur le site de façon modéré). |
Alcirion
25/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Sylvaine,
Dans des entretiens radiophoniques de l’après-guerre (dispos sur le site de France Culture), Paul Léautaud s'en prenait (entre autres !) à Flaubert, lui reprochant son style qu'il estimait trop travaillé, préparé, pensé et repensé pendant des heures, des jours et des semaines... J'ai repensé à cela en lisant votre nouvelle dont j'ai trouvé la forme très épurée, d'une grande précision. Evidemment, on n'écrit plus aujourd'hui comme au dix-neuvième siècle mais finalement beaucoup d'auteurs font aussi long, au moins dans l'esprit, en délayant bien peu de matière. Ici, on retrouve une forme concise et dans la construction de la nouvelle et dans le style : des phrases qui peuvent parfois être longues mais rien de superflu et une qualité d'écriture qui maintient le lecteur dans l'envie d'aller au bout, de connaître le dénouement. Sur le fond, c'est une sorte de conte philosophique sur les dernières heures d'un homme, une façon poétique d'appréhender la vieillesse, la retraite. Les hommes passent au milieu d'une nature sans cesse renouvelée, matérialisée notamment par le rouge-gorge. Cette opposition, ce paradoxe, m'ont semblé être le cœur de votre propos (mais il se peut aussi que j'ai mal compris vos intentions...) Une lecture très agréable. EDIT : Oups ! Je suis passé à côté, j'aurais du lire l'incipit... |
Donaldo75
25/5/2019
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Sylvaine,
Comme très souvent chez toi, cette nouvelle est bien écrite, avec une forme de poésie qui la rend si agréable à la lecture, du moins pour moi. Je crois que le genre fantastique/merveilleux permet cette mixité entre littérature et poésie sans gêner les neurones conservateurs qui souhaitent que chacun reste dans son pré pour que les vaches soient mieux gardées. Merci pour le bon moment de lecture. Donaldo |
jfmoods
3/6/2019
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I) Un homme dépourvu de désirs
1) Le bourbier de l'existence "Il avait ouvert l’enveloppe avec indifférence ; il n’attendait plus rien du courrier depuis longtemps.", "La ville qu’il avait choisie pour sa retraite jouxtait l’une des plus vastes forêts de France, qu’il jugeait propice aux longues marches et à ses observations d’ornithologue. Mais alors qu’il espérait une existence nouvelle, il s’était peu à peu enlisé dans le dégoût. Il s’était cru las de son travail, et passée la première euphorie il s’était découvert las de vivre, toute source de joie tarie. La majesté des futaies lui semblait maintenant d’une monotonie sinistre, l’humus avait une odeur de pourriture et les chemins forestiers devenaient en hiver des cloaques boueux. Les oiseaux qu’il avait tant aimés n’étaient que des automates aux comportements trop prévisibles. Chaque matin, il redécouvrait comme un fardeau la nécessité de vivre et d’accomplir les gestes les plus banals au prix d’un effort considérable, ne fût-ce que pour se lever ou pour se mettre sous la douche. La mort l’attirait comme un refuge, mais l’énergie lui faisait défaut pour la choisir." 2) L'horizon d'attente de la carte "ses yeux s’attardèrent sur l’illustration, un rouge-gorge perché sur un rameau chargé de neige. Par quelle coïncidence cet homme qui le connaissait mal, qui ne savait rien de son ancienne passion pour les oiseaux, avait-il choisi cette carte ? Ce n’était guère qu’un chromo, mais la précision de chaque détail réveillait en lui une émotion dont il ne se croyait plus capable : un fond de ciel hivernal, bleu faïence poudré de brume, les baies rouge verni du houx, la tache orange du jabot, les yeux pareils à des perles noires. Ce qui le touchait surtout, c’était de sentir dans ce petit corps arrondi par le gonflement des plumes une boule d’énergie chaude et vivante rougeoyant au creux du gel et battant comme un cœur têtu. Jadis, dans une autre vie, il s’était assez intéressé à ces oiseaux pour écrire une monographie sur eux ; il avait même enregistré leur chant, cette succession de trilles purs qui proclame chez le rouge-gorge l’appropriation du territoire. Aujourd’hui, cette illustration banale éveillait en lui l’écho de sa personnalité perdue." II) L'évidence d'une quête 1) Un retour aux sources "C’était un chemin qu’il n’avait pas suivi depuis longtemps. La route enneigée se révélant très vite impraticable, il abandonna l’auto pour continuer à pied. Les sentiers étaient à peine visibles : il ne distinguait qu’une légère dépression du sol entre les arbres, mais il ne craignait pas de se perdre, à vrai dire il n’y songeait même pas. Il ne savait pas ce qu’il cherchait, mais dès qu’il l’aurait trouvé il était sûr de le reconnaître. Le froid très vif gelait la neige sur les branches, si bien que chaque tronc portait une haute ramure de cristal que le soleil irisait. Au milieu de cette forêt étincelante, que tant de blancheur renouvelait mieux qu’une floraison printanière, il se sentait peu à peu vidé de lui-même, pénétré par la grande paix végétale, la vie lente et tenace de ces créatures immobiles qui servaient de demeure aux oiseaux. Des traces de passereaux se lisaient sur le sol, chaque patte ayant laissé l’empreinte de quatre doigts griffus. À la forme, à l’allure, il tentait d’identifier l’espèce –mésange, pinson, roitelet, rouge-gorge enfin." 2) Mort et transfiguration "Bien emmitouflé dans sa parka, il n’éprouvait aucun inconfort. Il vit le soleil s’éteindre à l’ouest, et la nuit l’enveloppa comme un cocon tandis que le ciel s’ouvrait sur de nouvelles chutes de neige. Les flocons l’ensevelirent avec douceur. Le froid s’infiltrait en lui comme une paralysie lente, sans lui causer la moindre souffrance. Il n’avait jamais ressenti une si grande paix. À travers la léthargie qui le gagnait, il rêvait aux transformations de son corps, qui lui semblait à la fois s’enfoncer dans la terre et se ramifier vers le ciel. Très haut, de grands cygnes célestes perdaient leur duvet, et ce duvet se posait sur la forêt silencieuse tandis que ses racines s’accrochaient au sol, que son bois s’allongeait en rameaux piquants et drus. Au matin, ses feuilles hérissées d’épines se détachaient sur un fond poudré de brume et captaient la lumière du soleil revenu. Perché sur une de ses branches, entre les baies flamboyantes, un oiseau à gorge orange lançait ses trilles, petite boule chaude et vivante rougeoyant au cœur du gel." Merci pour ce partage ! |
Ynterr
25/6/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Superbe. Une belle poésie tout au long de l'histoire, même si parfois le rythme est un peu cassé par quelques descriptions superflue (comme par exemple parler de la parka). Mais ces petits accrocs sont aussitôt rattrapés par le reste du texte.
Par exemple: " Il ne savait pas ce qu’il cherchait, mais dès qu’il l’aurait trouvé il était sûr de le reconnaître." Mais sinon j'ai passé un très bon moment, hâte de relire ! |
Ombhre
3/11/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Sylvaine.
Et merci pour cette belle lecture, une histoire qui se déroule tout en délicatesse, en poésie, où les faits sont amenés avec simplicité, et donnent son armature à un texte plus merveilleux que fantastique, et où la conclusion arrive d'une façon fluide et naturelle. Même si la fin se laisse rapidement deviner (mais je ne pense pas que votre but était de créer une totale surprise), quelle importance puisque l'histoire est belle et bien écrite. J'ai savouré de me laisser guider mot après mot, prendre par la main et savourer cette promenade dans le froid, le froid du cœur du personnage étant bien plus glacial que le froid des forêts qui l'entourent. Heureusement que les rouge-gorges connaissent les chants magiques du dégel :-) Merci donc pour cette belle balade, dans un de ces univers que j'adore , ceux où le réel fait soudain un pas de côté pour arriver... ailleurs. Cordialement. Ombhre |
Anonyme
20/12/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Douce lecture malgré la fin prévisible qui se veut plus libération que décès. Le style particulier : léger, précis, prouve que la plume a de l’expérience. Un réel plaisir à lire un texte qui n'a pas incité à la compassion, et qui parvient à évoquer un dénouement paisible où nombreux auraient opté pour la tristesse. L'art et la manière de proposer un scénario tangible à partir d'une fiction et d'énormément de talent. Merci pour ce texte magnifique.
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