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jeanphi
30/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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J'ai supprimé une partie de mon commentaire.
Mes plates excuses auprès de l'auteur et des lecteurs. Superbe texte, plein d'intelligence et de remise en question ! (...) (...) Et bien sûr, par l'urgence de partager ses réflexions, votre personnage donne une dimension de plus à cette très courte mais non moins excellentissime nouvelle. |
Cornelius
29/11/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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Bonjour,
Le titre de cette nouvelle était alléchant et je me voyais déjà parcourant ce sentier menant à la pointe du Groin en compagnie de l'auteur. Malheureusement ce ne sera pas pour cette fois car on part dans une autre direction avec des considérations scientifiques, ce qui je dois le reconnaitre n'est pas ma tasse de thé surtout en ce qui concerne les mathématiques. Ensuite je me suis dit ça va castagner avec le curé, mais là encore je reste sur ma faim car le débat qui aurait pu être musclé n'aura pas lieu. Dommage ! |
Malitorne
29/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Je me souviens du débat que nous avions eu Tadiou et de votre réticence à vous entendre asséner « il faut ». Vous en avez tiré une nouvelle pédagogique, comme quoi l’inspiration peut venir d’où on ne l’attend pas. Comme vous je suis fasciné par la mécanique quantique qui remet en cause nombre de nos certitudes. Je n’ai pas la prétention d’avoir tout compris, il faudrait le cerveau d’un physicien et je suis un littéraire, mais l’idée générale m’est accessible. Aux frontières de l’infiniment petit, le réel se dérobe et se joue de nos sens. Plus de science exacte mais des probabilités.
Pour en revenir à votre nouvelle, bien écrite, je regrette quand même l’absence d’histoire proprement dite. Le jeune homme cogite mais il ne se passe rien. On reste dans des sphères purement intellectuelles et l’intérêt en pâti. Il aurait fallu, à mon sens, le ramener sur terre pour mettre en application ses déductions et bâtir un scénario. |
Corto
29/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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J'ai envie de commenter cette nouvelle en prenant un chemin de traverse. Le narrateur a 17 ans, l'âge privilégié où l'on se demande ce qu'on fait sur cette terre, qui faut-il croire, qui faut-il respecter, que faut-il découvrir ? Et en général qui vais-je aimer, qui va m'aimer, d'ailleurs suis-je aimable ?
Le monde est un maëlstrom impressionnant, et à 17 ans on me demande depuis longtemps "que veux tu faire plus tard ?" Or ma véritable question, au fond de moi est "Qui suis-je ?" En d'autres lieux mais en même tempête un certain Arthur, avec tout autant "Le visage fouetté par le vent du large, les cheveux en bataille" écrivit fougueusement "Une saison en enfer". Cela l'apaisa-t-il ? La suite semble nous dire que non mais il avait crié l'ébullition du monde ressentie dans son intimité. Il en fit une vie, décousue, parfois délirante, parfois contestable, une vie qui ne dura guère mais qui au jour le jour répondait sans doute à ses impulsions. Ici le narrateur nous place en nous dérangeant "devant l’immensité de l’inconnu et notre petitesse." Chercher la vérité dans les mathématiques et la mécanique quantique est une option. Répondrait-elle à toutes les questions que se pose Erwan ? Et surtout est-il l'heure d'arrêter une option ? La solution semble aussi fuyante que la "Pointe du Grouin"... Ce bouillonnement d'émotions, d'interrogations, d'angoisse est fort bien rendu dans cette nouvelle. Bravo. PS: Inviter "le Père Boniface à venir discuter avec moi" ?? Bof. Il y a mieux à faire... |
Louis
30/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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« S’interroger » : dit l’exergue, alors interrogeons-nous ; et, puisque l’interrogation initie la réflexion, réfléchissons.
On peut déjà se demander la valeur prise par cet exergue, "faut-il" comprendre : « Nous devons nous interroger » ? L’acte mental de l’interrogation relève-t-il de la nécessité, de l’obligation ou du conseil ? Parions qu’il s‘agisse d’une "invitation" au questionnement. Eh oui, il y a bien des notions à distinguer, mais le jeune narrateur, qui n’a que 17 ans, semble avoir encore l’esprit confus, au point de mêler nombre de domaines de la pensée. Le jeune Erwan se dit « atterré » après avoir entendu un « prêtre intégriste » asséner dans son prêche de Pâques : « vous devez… » « vous ne devez pas… » « Il faut… » « Il ne faut pas… ». Il découvre que la religion chrétienne dispense un message moral, car toutes les formules citées relèvent de cet ordre-là, celui de la morale, c’est-à-dire de l’ordre pratique, ce qu’il faut faire ou ne pas faire, ce que l’on doit faire ou ne pas faire. Ou encore, ce qu’il faut penser, mais comme schème d’une action à venir. Même à dix sept ans, la découverte est assez tardive ; qui ne sait que, depuis toujours, depuis l’origine même du christianisme, on y professe une morale ? Qu’un prêtre aujourd’hui soit intégriste ou pas, il professe avec plus ou moins de fermeté et de rigueur des impératifs moraux. Que signifie, en effet, « il faut » ou « vous devez » ? S’interroger et penser supposent avant tout que l’on analyse les termes que l’on utilise. On pense avec et dans les mots, il convient donc de s’en préoccuper en premier lieu, sans quoi on ne saura pas exactement de quoi l’on parle. « Il faut » peut signifier : il est nécessaire de… « Il faut prendre son parapluie, si l’on ne veut pas se faire tremper en ce jour pluvieux » ; « il faut utiliser telles opérations si l’on veut résoudre cette équation du second degré ». Ce sens ne relève pas de la morale. Et le prêtre ne l’a certainement pas utilisé en ce sens. « Il faut » peut signifier encore une obligation, un impératif, et dans sa version négative : « il ne faut pas », indiquer un interdit. Cette fois, nous sommes dans le domaine moral, qui peut relever soit d’une morale sociale, qui se confond avec la "justice", ou d’un morale particulière, "la morale stoïcienne" ou "la morale kantienne", ainsi une règle de justice ou de droit dira : « il ne faut pas voler », ou « il ne faut pas tuer », ce qui revient, en termes de devoir à affirmer : « vous devez être honnête » , « vous devez respecter la vie d’autrui » ; soit d’une morale religieuse comme la morale chrétienne, qui admet des absolus : le Bien, le Mal ; qui affirme que Dieu a révélé les lois auxquelles il faut se soumettre pour faire son salut, et le prêtre rappelle ces lois sous formes d’exigences : il faut, vous devez. Erwan prétend que : « L’expression « il faut » ne fait pas partie" de son "vocabulaire". Il a banni le « il faut », donc toute morale, toute injonction morale. Est-ce possible, vraiment, de se passer de toute morale ? Prétend-il penser « Au-delà du bien et du mal » pour reprendre le titre célèbre d’un ouvrage de Nietzsche ? Ce philosophe, faut-il le préciser, s’il a rejeté Bien et Mal comme des absolus, n’en a pas moins conservé le « bon » et le « mauvais » comme des relatifs. Pourtant, ce n’est pas Nietzsche qu’il oppose à la pensée moraliste du prêtre, mais Descartes ! Et qu’il se réclame de ses parents « Maîtres de Conférences en philosophie à l’université de Rennes 1 » ne change rien au fait qu’il entre là dans la confusion. Rappelons que Descartes n’avait pas rejeté la morale, mais qu’il l’avait, au contraire, placée au plus haut de son système philosophique, comparé à un arbre dont les racines seraient la métaphysique, le tronc les sciences, et le sommet : la morale, qualifiée de « dernier degré de la sagesse ». Erwan en appelle à Descartes, souvent enseigné en classe de terminale ( autrefois, aujourd’hui peut-être moins), quand les jeunes justement ont dix-sept ans Il oppose à la morale religieuse la formule la plus célèbre de Descartes, le fameux cogito : « Je pense donc je suis ». Or, il n’y a pas d’opposition. Seulement un changement de domaine : le prêtre se place dans « l’ordre » ( au sens de Pascal) de la morale, alors que Descartes se situe dans sur le plan spéculatif de la métaphysique. ( On trouve la formule cartésienne dans le Discours de la méthode, mais aussi, dans une variante, au sein des Méditations métaphysiques .) Descartes affirme, dans le cogito, la vérité selon lui la plus certaine, la plus indubitable, et qu’il veut placer au fondement de la connaissance. Eh bien, quel rapport avec la morale ? Quelle opposition ? La formule, en admettant un instant la vérité que lui reconnaît Descartes, ne dit rien sur l’action, si elle doit suivre une morale ou pas, et laquelle ! De plus, elle a l’inconvénient de fermer l’individu sur lui-même, dans un sujet "Je" autosuffisant, dans un "solipsisme", alors même que le monde et autrui sont encore sous l’effet du doute. Mais il se pourrait que vous donniez à la formule de Descartes un sens autre que celui qu’elle a dans sa philosophie. Peut-être voulez-vous dire : je suis un être pensant, j’existe par cette pensée, et c’est à moi, et à moi seul, de décider ce qu’il convient de faire. Que l’on ne vienne pas me dicter mes « devoirs » ! Peut-être faites-vous tendre le cogito vers la revendication d’une liberté personnelle. Cela pose la difficile question de la morale comme affaire "personnelle", justement, variable avec chaque subjectivité. Dans quelle mesure peut-elle l’être ? Rappelons qu’une règle morale ne peut valoir qu’universellement. S’il est mal de torturer une personne, un enfant, alors cela est mal non seulement pour moi, mais pour tous, toujours et partout. D’autre part, cette proposition qui consiste à agir librement selon sa propre pensée, sans plus de précision, cela revient à être compris ainsi : que chacun agisse selon son bon plaisir et ses opinions. C’est-à-dire dans un individualisme tel qu’il ne laisse aucune place à la morale, et toute latitude aux conflits et à la barbarie. « J’aime aussi "je doute donc je suis" » Là encore, vous déformez le sens que Descartes donnait à cette affirmation. Là encore vous vous laissez prendre, dans les exemples donnés, au piège des mots. Pire, vous n’avez pas vu que l’on nous a volé les mots, qu’on les a dénaturés, dévoyés, mutilés. A. Camus avait écrit justement : « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde » Nous qui nous intéressons à la littérature et à la poésie, qui avons goût pour elles, il nous revient pour tâche de lutter pour la justesse des mots. Ainsi vous citez les « Platistes » qui « doutent de la rotondité de la terre. Mais non, ils n’en doutent pas ! Au contraire, ils soutiennent de façon dogmatique et absurde que la terre est plate, et NIENT sa rotondité. Il "faut", oui, se réapproprier le doute, comme mot et comme notion, il ne signifie pas nier, ou affirmer, mais n’être pas en mesure de trancher entre plusieurs propositions contraires ou contradictoires, et donc se tenir dans un état d’hésitation, sans pouvoir se prononcer. Douter de l’existence de Dieu, ce n’est pas être athée ( ce qui revient à nier son existence ), ce n’est pas être religieux, déiste, ou théiste ( ce qui revient à affirmer de diverses façons son existence), c’est être "agnostique" : celui qui ne sait pas, celui qui n’a pas le savoir pour trancher la question, comme l’indique l’étymologie du mot "a-gnostique" « D’autres sont climato-sceptiques » : dites-vous dans un deuxième exemple. Eh bien, non, ils ne sont pas « sceptiques ». Encore un mot dévoyé ! Le "sceptique" est celui qui doute ; philosophiquement ( et le mot trouve dans la philosophie son origine) il indique la position de celui qui doute de tout, en permanence, et de façon définitive, considérant que nous n’avons pas sur tout problème les moyens de trancher par des preuves irréfutables les diverses solutions proposées. Les climato-sceptiques sont en réalité des "négationnistes’"; ils nient la réalité des bouleversements climatiques. Ils ne doutent pas de la fausseté de l’idée du réchauffement. « Le doute ! le doute ! » : vous exclamez-vous, mais tous ces gens que vous citez ne doutent pas : ils nient, réfutent certaines affirmations, et affirment dogmatiquement de façon bornée leurs croyances. Scepticisme et dogmatisme sont en stricte opposition. Montaigne, par exemple, était un sceptique, modéré, non radical, mais un sceptique, lorsqu’il affirmait son fameux : « Que sais-je ? » Je le répète : ne nous laissons pas voler les mots ! Descartes, lui, s’est opposé aux sceptiques, il a utilisé leur méthode de recherche du vrai, le doute, mais a soutenu qu’il était possible d’en sortir, justement par le cogito, censé résister au doute le plus extrême. Mais une remarque s’impose : une fois de plus, vous avez changé de domaine de réflexion. Nous ne sommes plus dans le domaine de la morale, mais dans celui de la connaissance. Que la terre soit plate ou ronde ne concerne en rien la morale ! « Mais la vérité n’est pas toujours limpide » : poursuivez-vous. On s’éloigne donc du cartésianisme revendiqué. Pour Descartes, sont vraies les idées évidentes, claires et distinctes. Vous défendez alors une part de scepticisme, ou plutôt de relativisme, dans le domaine des sciences, ce qui nous mène très loin des considérations morales (axiologiques) de départ. Là aussi, vous n’évitez pas le piège des mots. Comme celui de « relatif ». En math aussi, dites-vous, « ça relativise ». Des nuances d’importance s’imposent : "la somme des angles d’un triangle est égale à deux droits" est une vérité absolue si l’on se place dans la géométrie euclidienne ; elle ne l’est plus dans celle de Riemann. Ces géométries sont relatives à des axiomatiques, mais une foid que l'une d'elle est adoptée, ses propositions sont des absolus. De même à propos de la théorie de la relativité d’Einstein ( mais vous ne la citez pas), la relativité ne signifie pas que tout est relatif, ( et surtout pas à chacun ! ) mais se fonde au contraire sur des absolus, par exemple sa proposition sur la vitesse de la lumière. Qu’il y ait des « indécidables » en mathématiques, nous le savons. Eh alors ? Le paradoxe du Crétois ou du menteur est connu depuis l’antiquité. Eh bien ? Vous rappelez ensuite certaines des idées déconcertantes venues de la « Mécanique quantique ». Elle troublent nos conceptions habituelles, elles remettent en question des connaissances que nous croyions à tort définitives, mais n’est-ce pas le processus même qui est en jeu du progrès des connaissances scientifiques ? Vos considérations sur le « quantique » ne valent que si vous les considérez comme valables, comme « vraies », et si effectivement la théorie quantique n’a jamais été jusqu’ici démentie expérimentalement, si ses prévisions se sont toujours avérées exactes, confirmées à de multiples reprises, cela lui donne une validité ( ce qui ne signifie pas néanmoins "vérité absolue"). Vous ne pouvez pas alors rejeter toute « véracité » comme vous le faites, en revenant au « Père Boniface », le prêtre du début du texte, probablement. La confusion principale dans laquelle nous sommes ici me semble celle-ci : Une confusion entre les faits et les valeurs. Vous vous placez du point de vue de la science ( au sens d’aujourd’hui) qui ne peut parler que des faits, qui ne peut être que "descriptive" et jamais prescriptive. Un grand mathématicien, que vous connaissez forcément, Henri Poincaré, avait affirmé très justement ( je le cite approximativement, à partir de mes souvenirs de lecture, mais sans déformer l’idée) : « Les sciences parlent à l’indicatif, jamais à l’impératif » Le prêtre se plaçait, lui, sur le plan des valeurs ( religieuses, que l’on peut contester), mais pouvait ainsi parler à l’impératif ( il faut, tu dois, etc…). Le prêtre aussi fait une confusion classique : il assimile le Bien au Vrai, dans leur fondement divin. Les deux domaines, en dehors de toutes ces confusions, méritent d’être distingués : La science et ses théories qui nous apprennent à mieux connaître le monde et les hommes ( il y a aussi des "sciences de l’homme" ) Et le monde des valeurs qui correspond à ce que nous voulons, à ce qui mérite d’être valorisé, élevé au rang de « valeur », « éthique » et esthétique plutôt que "morale", ce dernier terme étant trop galvaudé. Prenons un exemple : la science nous dit comment, à partir de ses connaissances biologiques, pratiquer efficacement, et en toute sécurité pour les femmes, un avortement. Mais elle ne dit pas, avec des équations et des démonstrations, s’il faut ou non légaliser l’avortement, s’il est "bien" ou "mal" de le pratiquer. C’est une réflexion d’un autre ordre qui le permettra, de type axiologique, éthique, religieux, etc. La question, de ce fait, peut être débattue par tous, elle n’est pas l’affaire des seuls « experts » scientifiques, comme voudraient nous le faire croire les médias. De même, les scientifique peuvent, à partir de leurs "modèles" nous faire connaître l’évolution du climat, de la situation des océans, de l’eau, de l’air, de la diversité biologique, etc, mais ne peut pas nous dire ce qu’il faut faire, ou ce que l'on doit faire. Elle pourra nous dire encore, peut-être, "comment" il faut faire, mais quand nous aurons décidé de ce qu’il « faut » faire : lutter contre les bouleversements en cours, sauver l’avenir ou bien continuer à jouir du mode de vie actuel, et tant pis pour ce qu’il adviendra. « Ce que nous voulons » ne résulte pas d’une équation, d’une démarche scientifique, c’est à établir sur un autre plan. Vous faites dire à Erwan : « du haut de mes dix-sept ans, je ne peux pas m’imaginer être un jour en possession de la Vérité pour asséner ‘IL FAUT’ ». Ainsi, on ne pourrait pas dire, quel que soit son âge : « Il faut lutter contre le réchauffement climatique » ? !! Bien sûr, ce ne serait pas une "vérité", une loi dérivée du Bien comme absolu divin, mais ce qu’il est souhaitable de faire, parce que nous sommes attachés à la vie, parce que nous l’aimons, parce que nous ne nous désintéressons pas des conditions de vie futures de nos enfants et petits-enfants, parce que la diversité de la vie sur cette planète est si belle, si prodigieuse ; parce que nous voulons éviter un crime contre l’avenir. Et vous n’en finissez pas avec les confusions, cette fois entre sciences et techniques. La théorie quantique est une science, mais pas l’ordinateur quantique, mais pas l’IA ! Bien sûr, sciences et techniques sont devenues interdépendantes, au point que l’on a pu forger la notion de "technoscience", mais cela ne doit pas mener à les confondre. Les sciences progressent, et c’est très bien, mais la question : quelles techniques appliquer à partir de ces sciences, ne relève pas des sciences ; la science ne peut pas nous dire s’il est bon et souhaitable de développer les ordinateurs quantiques, l’IA, les 5G, 6G, 7 G etc. Il faut savoir ce que nous voulons, quel monde nous voulons, et le problème est à la fois éthique, social, et politique. ( le politique ne se réduisant pas aux "hommes politiques" ) Quant à demander au prêtre « si l’univers est infini ou non ; si l’on va vers le Big Freeze ou le Big Crunch », c’est lui poser des questions qui ne relèvent pas de son domaine. C’est lui poser des questions auxquelles nul aujourd’hui n’est en mesure de répondre ! La Bible n’est pas un livre de science. Les évangiles ont un message essentiellement moral, comme des études très pertinentes ont pu le montrer, qui se résument à l’amour du prochain, à la charité et à la justice. On ne peut que vous approuver lorsque vous vous faites le défenseur de la liberté de penser, contre les dogmes. Mais alors pourquoi vouloir exclure cette liberté du domaine finalement le plus important, qui ne relève pas effectivement de la vérité : celui des valeurs, de l’éthique et de l’axiologique. Domaine à partir duquel nous pouvons dire des "il faut" : il faut perpétuer la vie, combattre les malheurs et les injustices ; il faut construire un monde vivable et humain, etc, etc. J’ai répondu à votre invitation à la réflexion. J’ai été un peu long. Mais la réflexion pouvait-elle se faire en quelques phrases lapidaires ? Si le ton est un peu vif parfois, je m’en excuse, espérant que vous ne m’en voudrez pas |
Ginka
30/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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sympa et marrant
Ce jeune qui brasse tant de questionnements à partir des "il faut' d'un religieux. Cela fait penser à tous ces religieux des différentes religions qui savent si bien où est le bien, même quand ils se haïssent. Mais on n'est pas sérieux quand on a 17 ans, et on pense, intensément. Bravo pour ce moment de fraîcheur, et l'expression de la jubilation de la liberté de penser |
ferrandeix
1/12/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime beaucoup
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Il est intéressant que ce discours théorique débute par une scène concrète et se développe au cours d'une promenade en bord de mer, ce qui constitue la finale. C'est un peu illustrer la déambulation péripatéticienne. Rien n'est plus indigeste au contraire que le raisonnement pur détaché de toute circonstance matérielle. Et ce sentier offre même un peu de poésie. Sur la réflexion elle-même, c'est une qualité qu'elle reste vague, délivrée de toute affirmation apodictique. Pourtant, on rentre dans des notions difficiles sur le plan mathématique et physique, quoique succinctement évoquées, ce qui est, finalement, préférable. Et pour terminer, on pourrait dire, comme à l'issue d'un dialogue socratique, qu'on n'est pas plus avancé qu'au début... et c'est très bien ainsi. Un bémol, l'évocation de la politique qui nous fait redescendre à un niveau navrant. Il aurait fallu rester en compagnie de Riemann et Schrödinger, ce qui aurait été l'élégance suprême. Mais ça peut se modifier...
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Dugenou
2/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Tadiou,
Je retrouve ici avec plaisir ce 'paradoxe du menteur' dont Fredric Brown avait déjà usé dans son roman 'Martiens, go home'. Également, les 'il faut' et 'je dois' des moralisateurs à deux balles, prompts à faire culpabiliser leur auditoire ; En réalité, il n'y a que des 'je veux', l'âge du narrateur étant propice à ce schéma de pensée. Une maladresse, toutefois : "il se mit à se diriger vers la pointe du Grouin". Pas 'il se dirigea' ? Enfin bon, c'est toi l'auteur. |
Auguste
4/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Erwan se sentait en sécurité dans une vieille église bretonne, mais le dogmatisme du curé intégriste vient troubler sa sérénité qu'il va essayer de retrouver après l'office au cours d' une promenade vers la Pointe du Grouin.
Sa vérité à lui est le doute, à l'opposé du dogmatisme, mais voilà que peu à peu, au cours de son cheminement, le doute s'instille en lui sur la pertinence de cette démarche. Les vérités dogmatiques du curé ou bien celles enseignées en cours de maths sont-elles renvoyées dos à dos et mises sur un même plan ? Le doute est une démarche saine et naturelle, mais bannie par les dogmes religieux ou idéologiques. Mais hélas le doute systématique et infondé conduit à se raccrocher à des "vérités alternatives", comme à des bouées qui conduisent à la dérive. C'est aussi le doute qui amène les scientifiques à des remises en cause parfois difficiles mais fécondes de vérités acquises, mais incomplètes. Erwan n'arrivera pas à la Pointe du Grouin ; la pluie et le vent, de même ses doutes sur le doute l'obligent pour l'instant à rebrousser chemin, mais ce n'est que partie remise. Un récit court, d'une écriture fluide et agréable, dense et riche en réflexions philosophiques et scientifiques sur nos limites face à l'immensité de l'océan et de de notre ignorance. |
MarieL
12/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Un récit qui sait mêler avec talent narration et réflexion, fiction et distanciation.
Une belle argumentation avec un contre-exemple : le repoussoir incarné ! |