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Sentimental/Romanesque
Tamashie : La valse
 Publié le 28/10/13  -  12 commentaires  -  3130 caractères  -  160 lectures    Autres textes du même auteur

Une valse qui rapprochera deux inconnus, le temps d'une nuit.


La valse


La rue est pleine de bruit, d'agitation. Autant de cris et de rires, qui résonnent dans mes oreilles et me martèlent les tympans. On me bouscule, je trébuche, le temps de me redresser et la foule m'embarque dans le gouffre rugissant d'une station de métro. Maudites heures de pointe !

Le courant de Parisiens pressés me traîne jusqu'au quai, où un vieux métro fait crisser ses roues sur les rails.

Un rapide coup d'œil à ma montre m'indique clairement que je ne serai pas reçue à l'entretien. Je soupire de fatigue. Je m'assieds sur un banc et mon regard se perd dans la marée humaine.

Peu à peu, la foule s'atténue, les couloirs deviennent plus calmes, plus froids.

Je me lève alors du banc où j'avais établi mon refuge de fortune, et marche au hasard dans les couloirs. Après tout, j'ai tout mon temps maintenant.

Mon esprit divague le long des vieux murs blancs, mes talons claquent sur le carrelage, presque au rythme de mon cœur.

Une vieille dame me bouscule, je lui souris. Elle m'ignore et continue sa route à pas rapides. Je me sens vide, je n'ai même pas le courage de l'interpeller.

Au détour d'un énième couloir pourtant, quelque chose parvient à retenir mon attention.

Une musique. Une mélodie si douce et entraînante, que je me sens irrémédiablement attirée. Une valse certainement, Brahms ou Strauss ? Je n'y connais rien…

Je m'arrête, et écoute. Je ne veux même pas voir le musicien, je veux juste écouter.

Au milieu du couloir, je ferme les yeux. On me bouscule, m'interpelle, mais mon esprit est déjà ailleurs, dans les doigts de l'accordéoniste. Je ne pense plus à rien, j'oublie mon entretien raté, le couloir vide, le métro grinçant, les derniers passants pressés. Je me balance lentement d'un pied sur l'autre, puis je les croise. J'écarte les bras, et les rejoins. Je fais un pas, puis je recule. Je danse, lentement, la tête vide, le sourire aux lèvres. Ces pas je les connais, ils se dansent à deux. Mais moi je danse avec mon cœur.

Je m'élance alors dans le couloir vide, et je danse, je danse, jusqu'à en avoir mal aux pieds. Mes talons claquent au rythme de la musique et je me sens légère.

Je sens mes cheveux voler, des gens rire, mais je continue, grisée par cette musique douce et balancée. Je me sens légère, je vole, je suis heureuse et apaisée. Bien loin du stress et de l'agitation parisienne.

Soudain, la musique s'arrête. J'entends le froissement d'un tissu, puis des pas dans le couloir.

Je m'arrête et ouvre les yeux. Un homme marche, un accordéon sur l'épaule, il me frôle et continue sa route vers le quai.

La porte automatique s'ouvre en sifflant, mais l'inconnu s'arrête devant. Il se retourne et me regarde, brièvement, par-dessus son accordéon, puis pénètre dans la rame.

Alors ma raison m’abandonne, et mes jambes endolories se précipitent vers le métro. Je tends la main, et m'agrippe au parka froid de cet inconnu.

Peu importe qui il est, d'où il vient, la nuit et le froid ont envahi les couloirs, et je ne veux pas rentrer chez moi…


Cette nuit dans les rues de Paris, un homme et une femme, l'un joue de l'accordéon, l'autre danse à s'en faire mal aux pieds.


 
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   Anonyme   
9/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Je ne suis pas sûre que la dernière phrase soit bien utile, elle me paraît mettre le point sur le "i" de "conclusion".

Sinon, je trouve le texte plutôt bien fichu, simple et sobre ; il n'appuie pas exagérément sur ce qu'il a à dire, fait son petit tour de valse et s'en va. Le sujet ne m'intéresse pas plus que cela, je dois admettre : une énième déclinaison de la solitude urbaine, traitée sans pathos, mais laissant entrevoir, me semble-t-il, une narratrice au bout du rouleau...

   monlokiana   
25/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

je ne sais pas si c'est moi ou si c'est ma folle imagination, mais en lisant cette nouvelle, j'ai vraiment eu l'impression de danser une valse, de tourner en rond encore et encore. Ce n'est pas un reproche, une critique mal placée ou une insulte ou autre jugement négatif ou inacceptable, mais c'est vraiment cette impression que j'ai eu. Et je vous en félicite car vous avez su rendre réelle vos mots. Vos mots m'ont fait valser !
J'aime bien cette environnement et la façon dont vous l'avez décrit, la façon dont vous avez tout fait disparaître pour nous concentrer sur les sensations du personnage. C'est un sentiment très fort, mais hélas trop court. Comme quoi, il ne faut pas abuser des bonnes choses.

Merci, c'était fort intéressant !

   Anonyme   
28/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Tamashie,

Laissez-moi vous dire combien je suis admiratif. J’apprends que vous êtes lycéenne. Rien dans ce texte ne le laisse supposer, tant le style semble avoir mûri au beau soleil de l’expérience.
Je suis un adepte de la micro-nouvelle, et vous y réussissez de manière très efficace. Peu de mots, pas de détails catégoriels sur les personnages ; ça me va très bien.
En deux phrases vous dites tout ce qu’il y a à savoir sur cette fille :

« Un rapide coup d’œil à ma montre m’indique clairement que je ne serai pas reçue à l’entretien. Je soupire de fatigue. »

On comprend clairement qu’elle cherche du boulot (ou autre chose), que c’est important pour elle, et qu’elle en a marre… Peu importe qu’elle ait vingt ans ou quarante, qu’elle soit belle ou vilaine, blonde ou brune. Je m’en fous aussi, et vous avez bien fait de ne pas insister…

Par contre il y a ces quelques notes de musique, ce fameux "déclencheur", indispensable à tout récit, qui va sonner la révolte de la narratrice, ce court instant de sa vie où elle va se libérer des contraintes qui bouffent toute son énergie. « Laissez-moi danser, laissez-moi m’éreinter à vivre, donnez-moi un accordéon et juste un peu d’espace », voilà ce qu’elle semble réclamer. Et cette danse si brève est bien plus percutante que des descriptions inutiles sur la couleur des cheveux ou du chemisier.

Bravo. Elle décide de saisir sa chance, elle suit l’accordéoniste parce que, à cet instant précis, il est l’incarnation de sa liberté. Elle montre qu’elle a de la volonté, du courage. Elle décide enfin de participer à son destin. Bravo.

Vous avez déjà des armes redoutables. Vous savez utiliser la symbolique des événements. Rien de ce que vous racontez n’est futile, vous savez fouiller la banalité du quotidien pour en dégager du merveilleux.
Avec la pratique, votre style deviendra plus personnel encore, vous affinerez la narration. Surtout, persévérez.

Cordialement
Ludi

   Pepito   
28/10/2013
Bonjour Tamashie,
Forme :
- "coup d'œil à ma montre m'indique clairement que je ne serai pas reçue à l'entretien" je suppose que c'est un modèle connecté qui ne donne pas l'heure mais le "résultat" d'un entretien ;=)
- "Je m'assieds sur un banc" ..."les couloirs deviennent plus calmes" ?
- "quelque chose parvient à retenir mon attention" le "quelque chose" est inélégant à mon avis, peut être écrire "musique" directement.
- "m'interpelle" >"apostrophe" plutôt ?
- "passants pressés" jolie sonorité

Fond : Le flot humain est assez bien rendu. Mais bon, du sentimental/romanesque... sûr que c'est pas ma tasse de thé. Cela me donne quand même l'envie d'acheter un accordéon ;=)

Bon puis l'age reprend ces droits : "Jeune fille, il ne faut surtout pas suivre un inconnu dans le métro !!!"

Bonne continuation.

Pepito

   Robot   
28/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup apprécié ce texte qui nous parle de la vie de tous les jours faites d'impressions et de rencontres, sans artifices, sans coup de théâtre, sans mystère si ce n'est celui suscité par un air de musique et des personnages qui traversent notre quotidien, pour un instant... ou pour plus longtemps, sans extra terrestre, sans quatrième dimension autre que celle de la chance qu'on saisit.

   Piterne   
28/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,
les commentaires qui précèdent sont justifiés.

Un point m'a froissé : les couloirs vides dans une ambiance de bousculade, de passagers indifférents et pressés !!!

   Margone_Muse   
29/10/2013
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Bonjour,

Quel dommage que votre texte n'ait pas eu l'effet sur moi qu'a eu l'effet du morceau joué par l'accordéoniste sur votre narratrice...

Je ne suis pas fan des instants de vie, dans des "micro nouvelles" comme je les nomme. Bon, ça ce n'est pas votre faute mais cet exercice est très difficile à maîtriser, je trouve et ici, il me semble raté ou du moins, ça ne fonctionne pas du tout avec moi.

Dans style, déjà, la narratrice est bien trop froide : "je soupire", "je m'assieds", "je me lève", une profusion de virgules et entres elles, sujet, verbe et complément. C'est très académique et ça manque d'émotion. Ca manque aussi de psychologie, la narratrice est bien trop survolée pour que je me mette une seconde dans ses chaussures à talon. Me dire qu'elle est fatiguée, qu'elle a loupé un entretien, ne suffit pas à provoquer une empathie chez moi.
Le texte n'aurait pas souffert d'être rallongé un peu...

Dans le style, toujours, l'abus de virgules et de retours à la ligne m'a beaucoup dérangée. C'était peut être volontaire, qu'on se sente comme prêt à valser à la lecture du texte, mais à mon sens, ces procédés de syntaxe et de mise en page ne suffisent pas à créer du rythme, il faut le faire avec les mots aussi.

Il y a également quelques tournures pas très chouettes, comme par exemple : "je ne serai pas reçue à l'entretien" --> reçue ? Elle ne sera pas à l'heure, elle n'arrivera pas à temps mais pas être reçue, pour moi, c'est foirer l'entretien et les gugusses ne vous rappellent pas.

Sur le fond, j'ai trouvé difficile de me représenter les scènes :
- Pour se faire embarquer par la foule de la rue jusqu'au quai du métro, ok, mais à un moment il faut bien passer par les portiques avec un ticket ou une carte --> faut quand même être un peu d'accord.
- Il y a foule, après les couloirs se vident et sont plus calmes mais elle arrive à se faire bousculer par une vieille dame ; elle se fait bousculer et héler après avoir fermé les yeux, mais elle danse ensuite dans le couloir vide. Vous admettrez que ça manque de cohérence. Et comme dans mon cas, les sensations sont absentes, je voudrais me raccrocher au visuel et il y a trop de couacs pour que ça soit possible.
- Idem : elle entend la musique après un énième couloir alors que quand le type la frôle à la fin, elle le voit monter dans la rame alors qu'il n'est pas mentionné qu'elle ait fait un pas --> Je ne suis pas une spécialiste des métros parisiens mais déjà, d'un couloir (et du énième, qui plus est), on ne voit pas souvent le quai ; et on se tape surtout l'escalier à descendre avant d'y arriver (peut être pas toujours, je vous l'accorde, mais je n'ai encore vu que de ça (je ne suis pas parisienne, remarquez))...

Voilà, autant de détails qui n'ont pas arrangé ma "non accroche" au texte.

J'espère que vous n'aurez pas mal pris toutes mes remarques et retenez que c'est un avis tout personnel (visiblement à contre courant des autres commentateurs, d'ailleurs) : il y a à prendre et à laisser.

Bonne continuation,

Margone_Muse

   tania   
29/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J'ai beaucoup aimé cette nouvelle, elle n'est pas compliquée à comprendre. Elle est simple, les phrases sont en générale courte mais disent l essentiel à savoir.

Les personnages ne sont pas détaillés, pas encombrés de précisions inutiles, (j aime pas trop les descriptions physiques) donnant l'impression que ce pourrait être n'importe qui que l'on croise dans la rue à tout moment.

J'aime beaucoup aussi le côté "magique" de la vie et ses petits "miracle", les rencontres qui durent l'espace d'un instant ou pour plus longtemps, qui l'aire de rien animent nos journées...et nos nuits...

J'ai beaucoup aimé, merci.
Tania.

   Anonyme   
29/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Tamashie. J'aime les histoires courtes, qui finissent bien de préférence, mais la vôtre est de plus pleine de légèreté et de poésie, avec juste un brin de folie...
Le vieux métro, les couloirs blancs, l'accordéon et la jeune fille m'ont ramené très longtemps en arrière mais ceci est une autre histoire...
Très bon moment de lecture. Je vais me coucher en sifflotant une valse de Strauss... Un grand merci

   aldenor   
30/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Je trouve que ce texte ne manque pas de qualités ; la poésie est palpable, l’évasion du réel communicative.
J’ai aimé la description des pas de danse et la construction de la nouvelle qui est simple et bonne.
Par contre, il manque une certaine rigueur dans l’écriture.
Des rires aux heures de pointe ne me paraissent pas dans la note.
On comprend mal : voulait-elle prendre le métro, ou bien s’y trouve-t-elle entrainée à son insu ?
« ...je n'ai même pas le courage de l'interpeller. » : pourquoi interpeller une vieille dame qui joue légitimement des coudes dans ce tourbillon !
Je ne sais pas si la répétition de bouscule/interpelle pour la vieille dame et ensuite la danseuse, est voulue, mais si elle ne l’était pas, j’éviterais.
« Je soupire de fatigue», de déception plutôt, non ? ; la fatigue implique une durée dans l’effort qu’on ne perçoit pas ici.
« ...mes talons claquent sur le carrelage... » : ça me dérange qu’elle aussi fasse du bruit ; il faudrait, dans ma compréhension du texte, que sa danse soit éthérée. Et non pas dans des couloirs déserts comme le note un précèdent commentaire, mais dans la foule.
Comme aussi un précèdent commentaire, la dernière phrase me parait redondante.

   Anonyme   
3/11/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Une nouvelle plutôt sympathique, une bonne idée au départ.

Je trouve dommage que les descriptions soient peut être un peu trop vague, on ne perçoit pas assez "l'agacement" du personnage à propos de sa journée ratée. Je n'ai pas vraiment eu l'impression de ressentir son sentiment d'épuisement lors des premières lignes.

L'ambiance dans la station de métro, je la trouve plutôt bien retranscrite. J'ai particulièrement appréciée le passage où elle sourit à la vieille dame, alors que celle-ci ne prête pas attention à elle. On sent que tout le monde est pressé et n'a vraisemblablement "pas de temps à perdre", et que l'héroïne se retrouve seule et perdue. Un paragraphe légèrement plus long sur le personnage qui se retrouve soudain envoûté par la musique aurait été le bienvenu.

L'idée de la chute était aussi bonne, mais la dernière ligne auraient pu être tournée autrement de manière à plus s'intégrer au texte (?)

Après c'est cela reste un avis personnel.
Je t'encourage à continuer d'écrire ! A bientôt.

   toc-art   
12/11/2013
Bonjour,

je trouve que ce texte dégage un charme indéfinissable, très agréable. Sans doute n'est-il pas assez fouillé dans la psychologie du personnage, sans doute contient-il des maladresses dans l'écriture et sans doute encore les scènes ne sont-elles pas brossées avec assez de précision, mais peut-être sont-ce aussi ces manques qui donnent au texte une grâce légère, un peu bancale, qui fonctionne très bien avec une valse à trois temps.

bonne continuation.


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