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Anonyme
19/8/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Je me rappelle très bien avoir lu et commenté ce texte il y a quelque temps en Espace Lecture, je vous disais que vous preniez un gros risque en présentant l'histoire sous forme de pavé. Je suppose qu'elle a été refusée à la publication et que vous la reproposez plus aérée, avec des paragraphes. Cela me semble en effet plus digeste.
J'apprécie toujours ce mélange de nonchalance, d'ironie, de tendresse (à peine), de rage ; la tragédie est palpable, l'avenir des plus incertains ! Comme lectrice, je ne vois pas trop comment les choses pourraient bien tourner... Une mention pour les mots congolais dont vous parsemez le texte : ils ajoutent au dépaysement et je les trouve bien dosés, il n'y a pas de perte de compréhension. |
Donaldo75
29/8/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Voici un écrit original, profondément littéraire dans la forme comme dans la réflexion qu'il contient. Le choix de peu ponctuer rend la lecture différente, un peu comme un flux d'écriture. Il y a de la poésie dans ce texte alors je dis pourquoi pas ? Parce que des écrits de ce genre, il y en a peu sur Oniris, du moins de cette qualité et il est intéressant de voir comment celui-ci va être lu, commenté, analysé, disséqué par une communauté aux goûts divers et variés.
Bravo ! |
maria
3/9/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour tatanlongui,
Pour moi, la misère des Hommes est décrite ici comme une évidence, et je n'ai pas vu, chez le narrateur, la volonté, l'espoir que ça change. Son père continuera à boire et à battre sa femme, le pasteur en aura toujours deux pour l'aider à prier, on pariera encore plus au Paris-foot et lui continuera à voler et à boire des bières (en cachette ?) Certes la voix de sa mère lui dit "de trouver la force de nouveaux rêves" et (j'ai trouvé ça magnifique) "qu'il n'est jamais trop tard pour se tenir debout dans un coin du monde", mais il annonce "le chaos ultime" dans sa vie. La faim l'a peut-être conditionné à sa "lâcheté". Je ne saurai commenter le fait qu'il a fait un enfant à la femme de son père. Le sexe dans la famille me met mal à l'aise. J'ai lu, pour la première fois, un texte d'une seule phrase et je ne m'en suis aperçue qu'après la lecture. Un texte audacieux dans sa forme, et réussi selon moi. aussi parce qu'il dépasse les frontières du Congo. Merci du partage, tatanlongui |
plumette
3/9/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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j'ai lu ce texte en apnée, fortement impressionnée par son rythme, et sa forme littéraire.
la forme est comme un torrent qui se déverse avec force, rage, ironie, tristesse. sur le fond, vous nous transportez au Congo dans une époque que j'ai un peu de mal à déterminer mais au fond cela n'a pas vraiment d'importance. Tout comme il n'est pas nécessaire de comprendre tous le vocabulaire congolais car le sens global ne peut pas échapper au lecteur qui est plongé dans un univers que votre plume rend avec brio. Le narrateur a une lucidité féroce, un regard acéré sur la vie qui l'entoure. Sur le plan narratif, le fait de décrire chaque groupe de personnes en partant des bruits a très bien fonctionné pour moi. il n'y a rien qui permette d'espérer un "mieux" dans la vie du narrateur, sauf s'il décide de partir avec Georgette, ce qu'il ne semble pas pouvoir faire. je me doutais que la voix fluette serait celle de la mère. ! Merci pour ce très beau texte! |
Anonyme
3/9/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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En dépit de son apparence indigeste due à la longueur de ce texte, je trouve que ce récit est une vraie réussite, car il dégage une émotion vraie. Dans un pays où l’identité personnelle fait cruellement défaut, l’auteur brosse un tableau effrayant et percutant du quotidien de la misère, et nous offre une vision acide de ce pays qu’est le Congo. Déchirements entre passé et présent, souffrances et espoirs mêlés, tout cela nous est montré avec cruauté mais aussi avec tendresse lorsqu’il est fait allusion à la mère disparue et chérie, qui rêvait d’un avenir meilleur pour son fils. Mais derrière tout cela se cache surtout une réflexion spirituelle et une remise en question de la foi et l’hypocrisie de la religion, ses dérives et le rôle qu’elle peut jouer dans certains pays, par les nombreux déguisements que certains représentants de Dieu, se sentant investis de tous les pouvoirs, portent. Face à tant de malheurs, on sent ce fils plein de colère et d’incompréhension pour un dieu qui permet de tels drames, et une souffrance réelle de vivre sur cette terre de misère pour une liberté impossible. Mais comment ? Comment peut-il s'échapper d'une existence qui l'encercle de plus en plus, tel un étau ? Il sait bien qu’il faudrait commencer par expurger de ses démons ce père indigne et nettoyer toute cette racaille…
CLAP ! CLAP ! CLAP ! dream |
hersen
4/9/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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C'est un texte fort, qui interpelle déjà par sa forme. j'ai eu peur en commençant, avec les répétitions, le rythme lancinant.
Et puis les mots ont fait que j'ai oublié tout ça, et qu'au contraire, le style exacerbe les mot et qu'ils frappent où il faut. Un texte d'une lucidité foudroyante. le narrateur sait le chemin qu'il ne doit pas prendre, le chemin sur lequel il est déjà, mais cette voix fluette maternelle, si elle n'empêche en rien que les choses arrivent, parce qu'on est là, maintenant, dans ce pays, cette rue, cette famille, et que la vie ne fait pas beaucoup de cadeaux à ceux qui en ont besoin, cette voix maternelle est le seul cadeau que la vie lui a fait, en même temps que de le mettre au monde dans un monde pourri. Il y a une mise en abime excellente. Un texte qui ne fait pas rêver, on ne peut pas dire, mais qui contient toute l'humanité du monde. Un voile protecteur jeté sur un fils par une mère, par toutes les mères du monde, qui continuent à projeter des espoirs fous. Il faut bien ça. Merci de cette lecture, tatanlongi. |
IsaD
4/9/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Tatanlongi
J'ai lu votre texte deux fois et si je l'ai fait, c'est que ma première lecture m'avait interpellée, quelque part, sans trop savoir où. Ma deuxième lecture m'a fait comprendre que votre texte était en fait une vraie création littéraire, ce quelque chose de très personnel qui caractérise un auteur, vous avez certainement beaucoup à apporter à l'écriture. Cette longue réflexion en apnée qui revisite tout le quotidien du narrateur, dans les zones sombres comme lumineuses, est vraiment très, très forte. J'ai aimé presque tous vos mots, d'autres moins, je l'avoue, qui m'ont laissée dubitative sur la façon dont vous les avez employés mais ce sont les vôtres avant tout. Merci pour cette découverte surprenante et très intéressante. |
Malitorne
6/9/2020
a aimé ce texte
Bien ↓
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Votre récit m’apparaît comme un joyeux capharnaüm où se mêle de multiple tranches de vie, de scènes quotidiennes, guidé par ce fil conducteur en arrière-plan qu’est la voix fluette. Ce n’est pas inintéressant pour qui veut se faire une idée de l’ambiance d’un pays africain, ça semble juste et évocateur. Le style est plutôt original avec une bonne dose d’ironie, parfois de gravité, nimbé d'une tonalité poétique.
Là où le bât blesse pour ma part, c’est qu’il n’y a pas à proprement parler d’histoire. Ce n’est qu’une longue suite de descriptions, comme si on parcourait les rue d’une ville du Congo un appareil photo en main. Où l’on retrouve d’ailleurs les sempiternels clichés : désordre, pauvreté, patriarcat... |
Alfin
18/9/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Le bruit qui nous abâtardit, le bruit qui couvre la route d’obstacle et enfume les perspectives. Le bruit qui nous empêche de nous rebeller et assourdit nos idées claires pour les assombrir. Ce bruit existe à Kinshasa, ce bruit existe plus à Kingabwa près du fleuve qu’à ma Campagne. Les intonations, les crêtes, sont différentes à Ngiri Ngiri ou à Kintambo Magasin. Dans une ville fourre-tout où le salaire moyen est officiellement de 36$ par mois. Rien n’est organisé, tout fonctionne dans le chaos. J’en pleure parfois et ensuite je vais dormir dans mon lit moelleux. J’en souris parfois, parce que les souvenirs tendres m’en reviennent et ensuite je débarrasse la table du repas du soir qui avec trois pizzas du restaurant du coin me coute un mois du salaire moyen mensuel d’un habitant de cette ville tentaculaire.
Ce texte est extraordinaire, car il est circulaire, en répétition permanente et nous emmène dans le ressac d’une vague de rumba. Ce texte est riche et se lit avec un rythme effréné comme une danse en transe. Ce texte qui semble décousu nous distille une histoire magnifiquement construite. Nous faisant voyager du marché central aux petites rues du vieux Matonge ou d’un autre quartier populaire. On y suit le parcours d’un jeune homme un peu perdu, obligé de voler pour manger, confronté à la méchanceté de son géniteur et dont le souvenir de sa maman cherche à travers tout ce bruit à le guider. Pourra-t-il sauver son enfant à naitre de cet enfer joyeux, car oui, l’enfer de Kinshasa est joyeux. Merci, Tatanlongi de cette incroyable création qui m’a vraiment transporté. |
Jocelyn
21/9/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Serait-il étonnant pour une mégapole polymorphe comme Kinshasa alias Kin la belle, mboka bisengo, mboka butu eyindaka te que de dire que tout part d'un bruit ?
Rien d'étonnant car le bruit à la capitale se passe des oreilles pour pénétrer le corps comme un viol VIOLENT. Mais ce viol, si tant est qu'on adopte un certain mode de vie, on y prend pas garde, on en fait quasiment fi. Sauf si bien sûr, on veut entendre une voix. Une voix qui n'a rien d'un bruit. Une voix qui, si ça se trouve, est tout simplement un écho du silence qu'on a perdu quelque part dans le tréfonds de notre âme avec notre semblant de conscience... cette voix, si ça se trouve, c'est la conscience tout simplement. Mais cela étant, elle est si belle, cette voix étrange, que moi personnellement je comprends parfaitement qu'elle prenne les contours du visage d'une maman. Je ne fais pas de commentaire sur la forme. Je vais m'attarder sur le fond. Il y a là un descriptif socioculturel qui peut s'avérer faire l'objet de toute une étude ethno-socio-philosophique. Quand d'une part une ville faite de bétons et de boue croupit sous le poids d'une misère souveraine, et d'autre, la mentalité que cette réalité engendre parait cohabiter avec les croyances anciennes et les dogmes, pour ne pas dire coutumes ancestrales vestiges têtus d'une société en pleine mutation. Tout cela s'observe à travers les yeux d'un ivrogne et drogué. Faut-il au terme de cette lecture tirer pour leçon le message qui s'insert comme dans un rapport de force pour crier l'espoir à la va vite à l'oreille du lecteur déjà las d'entendre les bruits sempiternels de la ville, ou bien doit-on carrément s'abandonner à l'évidence (ces gens souffrent, ils souffrent ces gens...) ? Je n'ai pas la prétention de répondre à cette question étant moi-même compris dans le contexte socioculturel évoqué. Je ne saurais toutefois pas clôturer mon analyse sans remercier l'auteur d'avoir disposé un cadre qui me permette à moi en tant que citoyen congolais, de cogiter un brin sur les réalités de mon pays, de ma ville... mais rien na dire, eko simba kaka. Tcheksa |