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Policier/Noir/Thriller
Tiramisu : Elle est libre Sarah [concours]
 Publié le 02/10/20  -  11 commentaires  -  15289 caractères  -  80 lectures    Autres textes du même auteur

Demande à la poussière.


Elle est libre Sarah [concours]


Ce texte est une participation au concours n°29 : Histoire de tombes et poésie de poussière...

(informations sur ce concours).



Un mal de tête lancinant la réveille, Sarah visualise son crâne en forme de cloche, un gong féroce en frappe les parois. Son bras coincé sous son corps est tout engourdi, elle l’allonge et déclenche une armée de fourmis guerrières qui se battent sous sa peau. Elle secoue son membre pour les calmer, ce qui active violemment le gong dans son crâne. Son dos la fait souffrir aussi, il est vraiment temps de changer de matelas. Hier soir, l’alcool a dû couler à flot durant la fête, Sarah essaye de se remémorer la soirée, c’est le trou noir. Ses paupières lourdes peinent à s’ouvrir, derrière ses cils humides, ses yeux distinguent une vague clarté. Il est urgent qu’elle prenne une double dose de Doliprane. Elle oriente ses jambes au bord du lit pour en sortir, ses pieds frappent le mur. Que se passe-t-il ? La cloison ne devrait pas se trouver là ! Dans un effort inquiet et douloureux, elle se redresse pour fouiller le lieu du regard. Elle n’est pas dans sa chambre mais dans une cave avec un soupirail qui diffuse une faible lueur. La pièce sombre et nue est fermée par une porte en fer noire. Sans force, elle se laisse choir à nouveau sur le sol, son mouvement a fait voler la poussière qu’elle respire en éternuant. Sa main palpe son blouson pour trouver son portable, disparu. Derrière ses paupières closes, Sarah cherche ses derniers souvenirs.


***


Quelques heures plus tôt…


La filature s’enchaîne depuis deux heures, Laurent Taupin est rentré dans un Monoprix, Sarah surveille un des accès par lequel il ressort, à elle de le suivre maintenant. Les échanges audio avec ses collègues de la DGSE l’informent que leur cible montre des signes croissants de nervosité, Taupin ne cesse de tenter de semer d’éventuels poursuivants. Après quelques minutes, la consigne veut qu’elle passe le relais, elle s’y refuse et ignore un collègue qui se tient prêt. Ce qu’attend son service depuis des mois est éminent, elle ne veut rater ça sous aucun prétexte : Taupin va rentrer en contact avec un espion russe fiché par la DGSE, ce qui prouvera une fois pour toutes que cet homme, patron d’entreprise avec pignon sur rue, est bien un espion à la solde de Poutine. À l’abri d’un kiosque à journaux, elle le voit traverser la rue, rentrer dans un square, et s’asseoir sur un banc. Au bout de quelques minutes, une femme âgée vient s’installer à côté de lui, elle sort un sac et jette du pain aux pigeons. Sarah réussit à les filmer en contournant un bosquet, tous deux parlent en regardant les oiseaux, une conversation anodine apparemment, la femme passe un objet à Taupin. Ils finissent par partir l’un après l’autre. Sarah exulte. Elle s’empresse d’envoyer la vidéo à Paul. L’affaire est dans le sac.

Malgré sa jubilation, elle reste prudente, lorsqu’elle tourne le coin d’une rue, en quelques secondes elle se « désilhouette »*. Sarah quitte une allure d’adolescent aidée par son large sweat à capuche dont elle se débarrasse dans une poubelle, et laisse ainsi apparaître une jeune femme aux cheveux longs, blouson en cuir noir et écharpe rose. Elle abandonne sa posture un peu voûtée et dansante, et se tient bien droite pour se perdre dans la foule. Dans une petite rue près de son immeuble, la jeune femme entend un pas dans son dos, elle se retourne, saisie par derrière on lui applique sur le visage un mouchoir imbibé d’un produit puissant, elle agrippe le tissu et… le néant.


***


Sarah porte les doigts à son nez, l’odeur persistante du produit chimique lui donne la nausée. Elle s’est fait enlever. Pas de doute. Par des complices de Taupin, bien sûr. Où a-t-elle foiré ? Elle est certaine d’avoir fait très attention, elle s’est transformée à deux reprises. C’est vrai qu’elle prend plaisir à ces métamorphoses. Sarah aime inventer de nouvelles tenues, il suffit d’avoir une tache colorée pour focaliser le regard, elle s’est procurée de nombreux accessoires à cet effet. Son estomac se contracte soudain, si elle est aux mains des Russes, elle va prendre cher. Ils vont décortiquer son portable pourtant très sécurisé. Avec des bons spécialistes, ils ont les moyens de le faire parler.

Et elle, va-t-elle pouvoir résister à un interrogatoire ? L’angoisse amplifie son mal de tête. Très vaseuse, elle peine à rester éveillée. Le sommeil la rattrape.

La lumière semble plus dense dans la cave lorsqu’elle se réveille à nouveau. Le gong frappe de manière amortie les parois de son crâne. Elle se lève péniblement et fait l’état des lieux de la pièce. La porte en fer solidement verrouillée, le mur en ciment gris sale, le soupirail constitué de barreaux a une vitre brouillée et quadrillée de fils de fer qui ne laisse rien voir de l’extérieur, rien d’autre. Des questions lancinantes taraudent son esprit : qui l’a enlevée ? Pourquoi ? Où est-elle ? Sarah se laisse glisser à terre, la tête dans les mains. Pourquoi a-t-elle accepté de faire partie de la DGSE ?


***


Six mois plus tôt…


C’est ce jour-là que tout a commencé. Sarah peint une toile lorsqu’un homme grand et brun aux cheveux bouclés rentre dans son atelier. Elle le trouve craquant avec ses yeux noirs et ses cils incroyablement longs pour un garçon. Il s’intéresse à ses peintures et s’arrête sur ses imitations de grands peintres qu’elle réalise sur commande et qui lui permettent surtout de gagner sa vie. Elle n’aime pas ce travail de copie, trop souvent elle voudrait faire d’autres choix que le peintre, mettre un orange pour relever un bleu, là où l’auteur a choisi du vert. Sa créativité est entravée. Pour compenser cette contrainte, Sarah trouve sa zone de liberté dans les poussières de couleurs : les pigments, et elle y cherche des nuances précises, toujours plus rares.


– Vous êtes vraiment très douée !

– Ça aide d’être tétrachromate** !


Le jeune homme lève des sourcils interrogateurs.


– Vous, vous distinguez à peine un saumon d’un rose, je parie ! Moi, je vois des centaines de nuances, voire des milliers. J’ai une acuité visuelle de 20 sur 10. Oui monsieur ! Vous possédez 3 cônes dans votre rétine, moi 4 ! Cela fait toute notre différence.


Sarah éclate de rire. L’inconnu sourit, ses paupières se plissent, le balai de ses cils laisse filtrer ses yeux noirs brillants, elle le trouve de plus en plus charmant.


– Je le sais, c’est pour ça que je suis là ! Mon chef aimerait faire votre connaissance.


Il se présente et lui propose de l’appeler Paul, il lui explique que son don intéresse la DGSE qui a enquêté sur elle avant de vouloir l’embaucher.


***


Pourquoi ai-je accepté ? « Parce que je fonctionne à l’instinct, que Paul m’a plu, que j’aime l’aventure, et que j’ai un petit pois dans la tête ! Voilà, la messe est dite ! »

Sarah regarde autour d’elle. Elle fixe le vide et voit des poussières en suspension dans la faible lumière, là où d’autres verraient la couleur grise déclinée du clair au foncé, Sarah admire un véritable arc-en-ciel de paillettes. Elle s’attarde sur une nuance violine qui la fascine. Elle cherche dans sa tête les pigments qui pourraient reconstituer cette couleur. Son regard suit cette beauté microscopique qui finit par se fondre dans le sol.

Sans doute que seule la poussière peut lui donner des informations sur l’endroit où elle se trouve, et sur l’auteur de son kidnapping. C’est tout ce qu’il y a dans cette pièce, de la poussière, encore de la poussière, tout un univers de formes et de couleurs minuscules à explorer. Son don lui a servi pour se faire embaucher, il peut lui servir pour se sortir de ce pétrin.

Elle décide d’agir de manière méthodique. C’est un sol en ciment couvert de particules multiples, chacune appartient à un tout plus grand. À Sarah de reconstituer des ensembles homogènes qui lui donneront des informations précieuses. Même si une petite voix lui dit que c’est complètement vain, ne rien faire et attendre la rend folle et puis ce monde lilliputien inexploré réveille en elle son goût de l’aventure. La moindre information sur son adversaire lui donne un coup d’avance.

Elle part d’un mur et se déplace tout droit à quatre pattes tout en examinant le sol. Des insectes aux pattes en l’air, des cheveux qu’elle ramasse et qu’elle place avec soin dans un kleenex retrouvé dans son blouson. Pour l’instant, elle récolte, ensuite, elle analysera sa moisson à la clarté du soupirail. Lorsqu’elle atteint le mur opposé, elle repart dans l’autre sens dans une rangée parallèle, arrivée près de la porte, elle détecte une trace de chaussure crantée, des morceaux de terre dessinent une semelle quarante-quatre. Ses doigts effritent la terre, elle est grasse et constituée de brins de paille dorés. Sarah s’assoit et réfléchit, elle a déjà constaté qu’il n’y avait aucun bruit ni un bourdonnement lointain d’autoroute, ni des pépiements d’oiseaux. Ce bâtiment serait-il en plein champ loin de tout arbre, de toute agglomération ?

Elle décide de continuer son investigation qui lui procure un intérêt croissant. Plusieurs mètres plus loin, elle tombe sur une tache sombre, elle la gratte avec son ongle, la couleur est brun rouge. Du sang ? Du sang séché ? D’un coup d’œil circulaire, elle voit que d’autres taches identiques parsèment la pièce. Le sang a coulé ici. Sarah a la bouche sèche, elle respire difficilement mais refuse de céder à la panique. Elle décide de se concentrer sur le sol afin de ne pas laisser son imagination la terroriser. Elle trouve un minuscule bout de papier, elle y distingue même un trait de feutre bleu cobalt. Puis, elle arrive au pied du soupirail, elle s’adosse au mur, regarde attentivement ce qu’elle a dans son mouchoir, des cheveux blancs et bruns, des poils noirs en tortillon, un cheveu roux, plus rare celui-ci. Découragée. Que lui apporte cette information ? Que des gens différents ont occupé sa prison ? La belle affaire ! Elle se doute qu’elle n’est pas la seule à bénéficier de ce privilège !

Sarah laisse errer son regard vers le sol, c’est là qu’elle le voit. Un fil rouge. Elle s’en saisit. Ce rouge ! Cette fibre ! Elle n’a aucun doute. Ce fil appartient à une écharpe de cashmere. Et surtout, elle sait à qui appartient l’écharpe.


***


Quelques semaines plus tôt…


Pour une fois, Sarah arrive à l’heure dans le service. La veille, sa soirée s’est terminée tôt car ses amis tournaient un film aux aurores. La plupart de ses fréquentations sont des artistes et ils vivent dans un rythme décalé du commun des mortels. Paul rentre dans leur bureau habillé de noir, sa magnifique écharpe de cashmere rouge lui enroule le cou.


– Salut Sarah, déjà là ? Tant mieux, Christian veut nous voir.


Quelques minutes plus tard, ils sont dans le bureau de leur chef. Celui-ci ne tarit pas d’éloges vis-à-vis d’elle. Sarah avait comme tâche principale d’examiner des vidéos pour établir des portraits-robots de personnes suspectes. Les caméras de surveillance réalisent des images de piètre qualité, grâce à ses facultés visuelles et ses compétences de dessinatrice, elle exécute des portraits très précis.


– Maintenant Sarah, vous allez pouvoir aller sur le terrain et faire des filatures.


***


« Paul ? Le salaud !!! C’est par envie, par jalousie que tu as fait ça, tu trouves que le boss me fait trop de compliments, tu crains pour ta carrière ? C’est ça ? » Elle frappe le mur de ses mains, elle le cogne comme s’il s’agissait de Paul. Il a utilisé son charme sur elle pour la manipuler. D’accord, elle ne résiste pas longtemps au charme masculin mais il a déployé sa séduction tout en lui échappant. Rien de tel pour accroître le désir ! Aussitôt qu’elle tentait une mesure d’approche, le provocant pour un dîner ou même un simple pot, il éludait. Il l’a allumée, il l’a manipulée. Elle lui a envoyé la vidéo et Paul peut totalement s’attribuer son travail. Mais que compte-t-il faire d’elle ? La supprimer ? Pourquoi pas ? Il mettra ça sur le dos des Russes. Ou alors il va lui proposer un deal. Soudain, elle entend un bruit de pas. La porte est déverrouillée et s’ouvre, Paul apparaît sur le seuil.

Sans rien dire, il lui tend une bouteille d’eau. Elle plisse des yeux furieux et sans cesser de le fixer, elle se saisit de la bouteille, elle boit goulument au goulot, et lui jette le reste du contenu à la figure.


– Salaud ! Tu crois que tu vas t’en tirer comme ça ?


Sarah court vers la porte tandis qu’il s’essuie les yeux, elle se retrouve nez à nez avec Christian. Elle reste bouche bée.


– Calmez-vous Sarah ! On vous doit des explications.


Complètement perdue, Sarah s’assoit sur une des chaises qu’apporte Paul. Après s’être installé, Christian prend la parole et lui désigne un coin en haut du mur.


– Il y a une caméra derrière la bouche d’aération.

– Mais pourquoi ? demande Sarah complètement sonnée en fixant l’endroit désigné.

– D’abord, vous méritiez une leçon, vous n’avez pas obéi aux ordres, vous deviez passer le relais, dit sévèrement Christian.

– …

– Ne pas suivre les consignes c’est risquer de se faire prendre par l’autre camp et mettre tout un service en danger.

– Je savais ce que je faisais, j’ai pris toutes les sécurités nécessaires, réplique-t-elle furieuse.

– Vous avez trop regardé James Bond ! Écoutez-moi bien ! D’un, il s’agit d’un travail d’équipe, deux, de suivre un protocole précis.


Christian a ponctué ces deux points en présentant tour à tour son pouce et son index.


– Ouais c’est ça ! Être de bons petits moutons soumis et quand l’imprévisible arrivera, on sera aussi décérébré qu’incapable de réagir !

– Notre organisation a fait ses preuves, et les rares problèmes viennent d’une défaillance humaine pas du protocole ! On voulait aussi vous tester en situation carcérale et voir comment vous alliez utiliser votre don. Vous n’aviez aucune information autre que microscopique.

– Le fil rouge ?


Christian hoche la tête.


– On voulait savoir si vous le trouveriez. Et bravo encore, non seulement ça a été le cas, vous avez aussi identifié son origine !


En disant cela, Christian jette un œil ironique aux cheveux trempés de Paul.


– Nous sommes prêts à vous garder Sarah et vous faire monter en grade, vous avez l’étoffe d’un super agent à condition que vous respectiez les ordres et le protocole à la lettre. Êtes-vous prête à vous engager sérieusement ?


Sarah se lève. Elle regarde chacun tour à tour.


– Allez-vous faire foutre ! Un, votre protocole vous pouvez vous torcher avec, deux, je ne travaillerai pas pour des connards de votre espèce !


Imitant son chef, Sarah a lâché ses propos à l’aide de son pouce et son index.


Elle quitte la pièce. Éberlué, Christian regarde Paul qui hausse les épaules et soupire.


– Je t’avais prévenu, elle est libre Sarah.



* Désilhouetter : jargon des espions qui signifie changer de tenue pour leurrer ses adversaires.

** Tétrachromate : un être vivant voyant avec quatre types de cônes photorécepteurs (la plupart des êtres humains n’en possèdent que trois).


 
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   Anonyme   
17/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien
L'idée du tétrachromatisme chez des humains m'a intéressée, je suis allée faire un tour chez Wikipédia qui me dit que p't'êt' ben qu'oui, p'têt' ben qu'non, le peu de recherches sur le sujet indiquent que, si de tels individus existent, il s'agirait de femmes porteuses d'une anomalie génétique spécifique ; elles pourraient, en effet, mieux distinguer les nuances à condition que le nerf optique soit capable de transmettre, et le cerveau de traiter, l'info supplémentaire, ce dont on n'est pas sûr. Le don de Sarah apparaît donc tout à fait plausible.

J'ai en revanche de gros doutes sur les méthodes de recrutement de la DGSE (aller chercher une artiste fêtarde, pouf comme ça) comme sur l'épreuve infligée à ses jeunes recrues "pour voir"... Mais enfin je n'y connais rien, alors pourquoi pas. Je regrette davantage l'impression que j'ai eue que tout le texte a été conçu en vue de la phrase de fin ; rien à faire, je ne trouve pas qu'elle soit naturellement amenée.

En revanche, cela m'a amusée d'assister au retour des Russes comme "méchants tendance", ces temps-ci on voyait surtout des terroristes islamistes. De même, la remise d'un truc chelou par une vieille dame sur un banc fleure bon son histoire d'espionnage pendant la Guerre froide ! Je me suis demandé si vous n'aviez pas recyclé un texte ancien à l'occasion de ce concours. À part ça, j'ai bien aimé la manière dont vous traitiez le thème de la poussière.

   IsaD   
17/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Je ne suis pas convaincue par le fait qu'une personne puisse entrer aussi facilement à la DGSE.

La fin m'a semblé un peu légère, ainsi que trop légers également les rapports entre les agents et Sarah. Vous devriez, à mon avis, creuser un peu plus le profil de Sarah pour en faire un personnage un peu moins superficiel.

Rien à dire par contre sur l'écriture fluide, dynamique, et sur les retours dans le temps pour la construction de l'histoire, construction que j'ai trouvé plutôt intéressante.

   plumette   
19/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une histoire bien construite, bien écrite.

le récit se déroule à rebours, c'est un parti pris que j'ai apprécié ici.

L'auteur commence par zoomer sur Sarah, son personnage principal dont on apprends prrogressivement qui elle est, ce qu'elle fait , et pourquoi elle se trouve dans cette cave.

Bravo pour avoir imaginé cette " Tétrachromatie" et ses applications dans le contexte du concours pour pouvoir "demander à la poussière"
Pour moi, ça fonctionne bien.

et, cerise sur le gâteau, le retournement de la fin auquel je ne m'attendais absolument pas. sauf que ce "piège" avec les indices semés pour tester sa perspicacité et son don particulier tranche un peu avec l' hyper réalisme du reste. Autrement dit, ce n'est pas vraiment crédible! Mais l'histoire a sa propre cohérence finalement.

Plumette

   Donaldo75   
24/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je ne vais pas me lancer dans une analyse de la vraisemblance de cette histoire, avec des questions du genre « on ne recrute pas comme ça à la D.G.S.E » ou mieux « il faut des années avant de devenir agent de terrain » parce que ça reste un concours à thème et que je n’attends pas de cette histoire la précision déployée dans l’excellente série de Canal Plus intitulée « le bureau des légendes ». Pourquoi citer cette série ? Parce que son personnage principal se prénomme Paul et que j’y ai vu un clin d’œil, une forme d’hommage comme si Matthieu Kassovitz apparaissait en caméo dans ce texte. La narration qui revient en arrière me semble bien menée, ne m’a pas perdu dans des circonvolutions temporelles où le passé le présent le futur se fonderaient dans une seule et informe masse narrative. Non, là c’est clair, net et précis, propre de chez propre, facile à comprendre de chez aisé. Certes, j’ai vu le coup venir, en ce qui concerne le test mais cette perception extralucide – je déconne, c’est juste un coup de chance – ne m’a pas empêché d’apprécier la manœuvre. Et la fin « elle est libre Sarah » m’a fait penser à une célèbre chanson française d’un gars dont peu se souviennent le nom et encore moins ma pomme. Le style va bien avec le tout. Sarah est consistante, son personnage est bien incarné et prend de l’ampleur au fil et à mesure de la lecture.

   Alfin   
2/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Entre Nikita et Sarah, le processus d'enrôlement est très différent, je les rapproche cependant, car la cellule m'y fait penser et monsieur Paul également. J'aime beaucoup la façon dont elle découvre son environnement à son réveil. Les passages entre le présent et le passé sont très fluides.

Merci pour cette nouvelle d'action bien menée.

   aldenor   
3/10/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Voilà un texte prenant, fouillé, savamment construit à rebours, en phrases courtes, efficaces… Le don de Sarah, mis au service de son art, puis de son enquête, est superbement exploité. En particulier, le passage où elle fouille sa cellule.
Il en ressort une vision du monde étonnante, une plongée dans la part invisible au commun des mortels du beau et du vrai. « ...cette beauté microscopique » qui seule donnera à l’héroïne « des informations sur l’endroit où elle se trouve... ».
Le thème du concours, la poussière, s’en trouve enrichi.
La conclusion est plausible, probablement dans la logique des personnages, mais un petit peu trop tri-chromate à mon goût...

   Anonyme   
4/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
L’auteur, ici, nous parle de poussière et de liberté avec des mots que l’on savoure. Sachant que tout peut arriver dans ce genre de suspense, j’ai goûté avec le même plaisir les passages les plus instructifs sur la tétrachromie dont j’ignorais jusqu’à ce jour l’existence, tout comme les irruptions les plus inattendues à partir de la découverte de l’univers carcéral par son personnage.

Pour info, car la phrase finale m’a fait penser aussi, immédiatement, à cette chanson des années 80 « Il est libre Max ! », était chantée très joliment par Hervé Cristiani :

« Il est libre Max
Il est libre Max
Y en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler……. »

Merci à l’auteur pour cette agréable lecture.

   hersen   
9/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime bien le ton de la nouvelle qui présente une belle énergie.
Je mentirais si je disais que j'y connais quelque chose en recrutement dans ce secteur, mais bon, je me laisse porter.
La nouvelle est bien construite, la fin est, là encore, très cinématographique.
J'aime bien les nouvelles que me laisse en flottement à la fin, qui me permettent d'imaginer...
Là, évidemment, c'est carré :)))
Cette nouvelle me permet aussi de découvrir cette anomalie visuelle. Et certainement que Paul et Christian doivent penser que ça lui est monté à la tête !

Merci de cette lecture !

   jaimme   
11/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Vous avez basé votre nouvelle sur quelque chose que je ne connaissais pas, la tétrachromie. Pourquoi pas? C'est surprenant, comme un super-pouvoir. C'est une bonne idée.
Mais je ne suis pas emballé par le traitement de l'histoire. Par exemple les retours dans le temps sur un format si court ne me semblent pas indispensables, surtout celui sur l'écharpe.
Une autre fois sans doute.

   Lulu   
22/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

J'ai beaucoup aimé cette nouvelle qui m'a entraînée vers un certain ailleurs, n'ayant pas l'habitude du genre de cette nouvelle et y trouvant, de fait, beaucoup d'originalité.

Sarah m'a semblé suivre, avec le fil rouge, une sorte de fil d'Ariane qui m'a intéressée. Sa façon unique de voir a joué dans ce sens au cours de ma lecture.

J'ai presque oublié le thème en parcourant ce récit, mais cette impression que Sarah était dans un labyrinthe pas possible m'y a conduite de façon intéressante.

J'ai trouvé l'écriture très fluide, sans encombre. Rien à redire de ce côté là, si ce n'est que du positif, puisque l'on oublierait presque la forme qui nous conduit à bien voir ces personnages, et notamment Sarah ; le tout étant très visuel.

J'ai été étonnée par le langage employé sur la fin par Sarah, mais cela va bien avec cette dernière phrase que j'ai vraiment beaucoup aimé "Elle est libre Sarah" ; phrase qui nous donne à lire le titre de manière différente par rapport à ce qu'on aurait pu croire ou attendre.

Enfin, les retours en arrière m'ont beaucoup plu sur un texte court. J'ai trouvé l'agencement de cette nouvelle très pertinente.

Merci du partage et au plaisir de vous relire !

   Anonyme   
30/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Hello Tira,

La raison pour laquelle je te commente seulement maintenant est... je me doutais que c'était toi, mais il fallait que j'en sois sûr... pas envie de m'adresser â une auteure en burqa dans le cas de ce texte !

La structure en analepse m'a un peu rebuté au début, mais tu as eu la sagesse d'arrêter avant que ça devienne lourd. La confusion entre la DGSE, qui opère à l'étranger, et la DST, pardon, la DGSI, qui opère sur le territoire français, semblait une erreur grossière, héritée du film parodique L'opération Corned Beef... mais sur Oniris tes lecteurs commencent à être habitués à tes nouvelles d'action (ici, j'avais pensé à ta nouvelle du défi nouvelles numero deux, 'la combinaison n'était pas idéale'), tes héroïnes qui résistent â tout, et les petites incohérences/erreurs d'inattention qui caractérisent tes textes...

Tu as été le deuxième choix de mon vote : j'ai particulièrement apprécié ce texte, qui sait tenir le lecteur en haleine.

Bravo.

Dugenou.


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