|
|
Anonyme
31/7/2020
a aimé ce texte
Bien
|
Ce que j'apprécie dans cette histoire, c'est que le fantastique y coule de source : quand quelqu'un meurt, moyennant le rite approprié on peut le faire revenir une fois par mois (à croire qu'il y a un abonnement à souscrire), mais l'apparition souffre d'une date de péremption. C'est comme ça. J'ai même l'impression, pour ma part, que cette connaissance est de notoriété publique, en l'absence de toute précision quant à la manière dont la veuve a eu connaissance du rite je peux penser qu'une recherche sur Google a suffi à l'informer ; bougies violettes check, psalmodie check, et voilà.
Cette approche prosaïque de l'élément fantastique me fait déplorer la fin, avec la protection des mains enveloppantes qui ne semble pas prévue dans le cahier des charges. Du coup je sors de l'ambiance, mais comme c'est moi qui l'ai fantasmée avec mon côté cartésien... |
ANIMAL
2/8/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
|
Une nouvelle bien tournée mêlant la perte de l'être aimé, la sensation de solitude incommensurable, le chagrin permanent, l'impossibilité de faire son deuil et la vie après la mort.
Le chamanisme permet à Léna de revoir son défunt époux, d'échanger avec son esprit. J'ai particulièrement apprécié les paroles d'Henri sur le fait de laisser les morts suivre leur propre chemin en tentant de faire comprendre à Léna combien c'est une réaction égoïste de vouloir le retenir. Ce thème est traité avec délicatesse et poésie, la lecture est agréable et l'on se représente bien les scènes et le rituel. Remarque : on ne dit pas si Léna a finalement éteint son portable. Sur la chute, je suis plus réservée car l'auteur n'a pas tranché et à mon sens la nouvelle est inachevée. Soit Léna réconfortée reprend goût à la vie et fait son deuil, soit une fois sortie de son cocon d'énergie elle renonce à la vie dans l'espoir de retrouver Henri. C'est toutefois une bien belle histoire d'amour. |
Anonyme
2/8/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Bonjour,
J'aime beaucoup ce texte bien écrit en dépit, ou peut-être à cause de mon incrédulité quant aux phénomènes dits "paranormaux". En tout cas c'est un sujet que je ne croise pas tous les jours en littérature et j'ai été agréablement surpris. J'aime beaucoup qu'il n'y ait finalement aucun véritable dénouement comme il faut s'y attendre, tout est contenu dans les émotions du personnage principal confronté à l'absence qu'elle ne peut supporter. Je trouve très subtile cette description d'un "enfermement" d'où ne peut surgir aucun raisonnement capable d'apaiser celle qui survit. Un film dont le titre est "Un monde plus grand" avec Cecile de France en premier rôle raconte lui aussi cette recherche effénée d'une femme pour retrouver l'homme qu'elle aime et qui est mort. Au cours d'un voyage professionnel en Mongolie, [elle est "preneuse de sons"], elle s'initie au chamanisme et évoque avec un tambour l'esprit de son mari. En vous lisant j'ai retrouvé en partie ce qu'il y a dans ce film formidablement interprété. En revanche je ne vois pas exactement pourquoi vous avez choisi ce titre assez faiblard et peu vendeur. Quant à l'exergue je le trouve un peu mal-venu, si ce n'est inutile, Brel lui-même réfutait que ce fut une chanson d'amour mais disait que c'était une chanson sur la lâcheté ce que n'est pas, en l'occurence, votre héroïne qui est "seulement" malheureuse. |
placebo
6/8/2020
a aimé ce texte
Un peu ↓
|
Bonjour,
Malgré l'écriture tout à fait honnête, dès le début je ne suis pas arrivé à rentrer dans le texte, à y croire vraiment. Quand la deuxième partie survient, je suis resté également en-dehors. Cela m'a un peu rappelé les histoires de Théophile Gautier ou du XIXème siècle, sans grande nouveauté. Peut-être développer un peu plus la relation avec Henri au début, au-delà de la mention des 40 ans et de leur complicité ? Ou sur les origines de ce rituel ? Bonne continuation, placebo |
plumette
6/8/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
|
un texte troublant sur la douleur de la perte et ce qu'on peut mettre en oeuvre pour la surmonter.
Je suis toujours un peu dubitative lorsqu'il est question d'un amour conjugal sans nuage qui a résisté à 40 ans de quotidien! Mais ce n'est pas vraiment le propos du texte! Comment communiquer avec l'eau delà, avec cet ailleurs dont on souhaiterait qu'il existe vraiment, peuplé de tous nos absents. Ce qui m'a touchée, c'est la demande d'Henri, une demande de délivrance autant pour Léna que pour lui : "Si tu m’aimes tu dois me laisser partir " l'écriture a ceci d'intense et de fort qu'elle permet de faire exister des situations qui prennent réalité sous la plume de l'auteur et dans la tête des lecteurs. Merci du partage! Plumette |
Corto
27/8/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Bonjour Tiramisu,
Voici un texte poignant. L'auteur a su affronter tous les risques pour tenter de dévoiler ce qui se cache au plus profond de la personne si douloureusement endeuillée. C'est une audace de plonger ainsi dans la douleur et le manque de celle qui est restée tandis que l'homme s'en est allé. On ressent avec justesse la tendresse, la complicité qui unissait ce couple, son besoin d'échanger en tête à tête sur chaque instant vécu, à distance des générations qui suivent. La femme continue à avoir besoin de cette distance et a créé ses propres rites pour entendre son écho intérieur, celui qui la comble même dans l'attente et l'absence. L'apparition de Henri est décrite de façon suffisamment légère pour qu'on ne la prenne pas trop au sérieux, juste comme le reflet si indispensable du couple qui n'arrive guère à se dissoudre. Léna ressent entre souvenir et adieu les "cercles tout autour de son corps modelant une matrice chaude", comme un dernier réconfort même si la consolation est encore lointaine. Cette "seconde peau protectrice" qui l'apaise est magnifiquement présentée comme ce symbole qui va l'aider, peut-être, à commencer une forme de reconstruction. L'auteur a brillamment formulé cette nouvelle. Bravo. PS: une réserve sur l'exergue qui ne semble pas en adéquation si ce n'est pour célébrer un amour fou et irremplaçable. |
Donaldo75
27/8/2020
a aimé ce texte
Bien
|
Bonjour Tiramisu,
Cette nouvelle m'a un peu mis le plomb, je dois l'admettre. La tonalité de démarrage annonce un temps gris, un thème pas folichon et c'est ce qui conditionne ma lecture, ordonne à mes neurones de se parer de noir. Ensuite, le fantastique prend le relais et ce n'est pas plus mal car il amène du positif à l'histoire, lui ôte ses habits sombres pour quelque chose de plus serein. L'écriture est soignée - je reconnais bien là ton style - ce qui rend la lecture agréable. Je vais me changer les idées en regardant une rétrospective du cirque Pinder. Don |
Babefaon
27/8/2020
a aimé ce texte
Un peu
|
Un rendez-vous mensuel, qui fait s'accrocher sa protagoniste au passé plutôt qu'au présent, pourquoi pas ? Je me dis qu'elle a bien de la chance si le défunt répond présent à chaque fois, lui permettant ainsi de poursuivre différemment ce qu'ils ont vécu ensemble.
40 ans d'une vie commune et d'idées communes, me laissent un peu plus dubitatif. Ils ont bien de la chance ces deux-là ! Mais pourquoi pas, après tout ? Certains couples semblent ou prétendent traverser l'existence sans nuages. J'ai bien aimé en revanche l'idée de devoir laisser partir le défunt, pour pouvoir s'ancrer dans la vie plutôt que de des rester dans le passé et la douleur. Le temps passe, les souvenirs restent... mais ce n'est pas parce que la vie continue qu'on oublie, elle est juste différente. Et c'est c'est vrai qu'il faut parfois beaucoup de temps ! |
hersen
27/8/2020
a aimé ce texte
Bien ↓
|
Une nouvelle qui nous emmène dans la phase finale du deuil, celle où l'on accepte.
Je ne suis pas, pour ma part, fan de ces histoires tristes qui se résolvent ainsi, à l'aide du surnaturel. Tant qu'on baigne dedans, c'est qu'on n'arrive pas à sortir la tête de l'eau. Alors la fin ne me séduit pas beaucoup. je pense qu'il aurait fallu revenir à un réalisme qui me fasse croire qu'une partie de l'épreuve est passée, et cela ne peut être, pour que ce soit durable, que grâce à soi-même, un travail sur soi. Cette femme reste dans un fantasme que je trouve très malsain pour la suite de sa vie. l'ambiance est assez lourde, ce qui fait du sens, mais c'est l'aspect négatif qui me chiffonne. (pour moi, "voir" quelqu'un qui est mort, c'est négatif, c'est ne pas être lucide, même si je comprends que ça peut être une étape. Pas trop accrochée par l'angle du sujet, c'est néanmoins bien mené. Merci de la lecture. |
Gouelan
28/8/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Bonsoir,
Comment survivre à l'autre lorsqu'on espérait finir sa vie ensemble. Les enfants et petits-enfants sont là mais ils ont leurs vies. Il manque le partage, l'entente, les petites habitudes quotidiennes. Un texte sensible qui s'évade vers le chamanisme. Il faut laisser partir l'autre pour qu'il fasse son chemin. Le temps sur terre est long hélas avant de se rejoindre dans l'au-delà. Le thème me plaît, l'écriture est maîtrisée, sans fioritures. Merci pour le partage. |
ours
2/9/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
|
Salut Tiramisu
Voici une nouvelle émouvante, il ne s'agit pas que de la difficulté de faire son deuil, mais d'une situation où vivre l'absence n'est tout simplement pas concevable tant le lien de dépendance est fort. Ce que j'ai aimé dans ta nouvelle, c'est l'incursion du fantastique, car contrairement à ce que ressent intérieurement Léna, celle-ci se fait sans heurt jusque la disparition finale. Ce rendez-vous mensuel est une occasion pour Léna de retrouver Henri mais pas seulement, c'est elle qu'elle cherche. Et le fait que ce soit ce Henri fantastique, fantasmé qui la libère par ces mots 'Si tu m’aimes tu dois me laisser partir' est une forme de réappropriation de sa propre vie. Enfin c'est ainsi que je le lis et non vérité. On apprend à la fin de la nouvelle que Léna ressent de la plénitude, mais qu'adviendra-t-il ensuite ? J'aurais aimé en savoir plus :) c'est mon seul regret. Un peu de musique pour terminer mon commentaire : https://youtu.be/-NuqhxL9va8 (The other side - woods) Au plaisir de te lire |
Tiramisu
4/9/2020
|
Pour venir échanger, c'est ici :
http://www.oniris.be/forum/remerciements-pour-individuation-t28471s0.html#forumpost393130 |
Anonyme
4/9/2020
a aimé ce texte
Bien
|
Salut Tira,
Qu'il est bon de se retrouver, entre parents, loin de cette marmaille qui phagocyte l'entente amoureuse du couple... Sauf qu'ici, les retrouvailles se font outre tombe. L'un des protagonistes n'est plus de ce monde... qu'importe, sa chère et tendre le fait revenir d'entre les morts, dans l'espoir de partager encore un peu. À quoi celui ci fait la même réponse que Monsieur Waldemar dans la nouvelle d'Edgar Allan Poe : il doit connaître la paix, pouvoir enfin partir... La classification du texte en 'fantastique' me dérange : tu ne suggères pas réellement un indicible, ici, celui ci est démontré, descriptif, on pourrait aisément se croire naviguant dans l'horreur... sauf que le texte n'inspire pas de la terreur au lecteur, plutot une sorte de nostalgie, celle de Lena. Quelque chose de psychanalytique, mais non centré sur le lecteur... bizarre. Un texte bâtard, à cheval sur plusieurs genres. Dérangeant, au premier abord, moi qui n'avais pas voulu le commenter (et l'aimer) en EL, je le redécouvre aujourd'hui. Dugenou. |
Robertus
4/9/2020
|
Ce genre de texte me dérange parcequ'il tente de sublimer une expérience paranormale qui, quand elle est expérimentée ( ce qui a été mon cas à une époque, à mon grand regret ) ne produit absolument pas cet effet idéalisé du défunt qui remplit d'un " sentiment de plénitude inconnue " la personne qui l'aurait " invoquée ".
Ne ressortent de ce genre d'expérience que frustrations, questions sans réponses et illusions décevantes. La nouvelle a beau être dans le registre fantastique elle a, à mon avis, ce risque d'idéaliser cette expérience et d'influencer certains lecteurs non avertis qui pourraient y voir un encouragement à tenter l'expérience. Pour ce qui est du style j'ai beaucoup aimé le début. La peine de Léna la plonge dans une solitude destructrice et je reconnais plusieurs de mes proches qui connaissent les mêmes frustrations concernant leurs petits enfants, à tort où à raison. |
Lulu
8/9/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
|
Tiramisu,
J'ai bien aimé parcourir cette nouvelle bien que je me demandais bien ce qui pouvait se trouver derrière le titre qui ne me parlait pas du tout. J'ai beaucoup aimé les premières phrases et trouvé le récit bien ancré et développé. En fait, avec recul et peut-être même au cœur de cette lecture, j'ai eu deux impressions. J'ai trouvé la situation à la fois drôle et triste. Drôle parce que fantastique, bien sûr, et même si l'objectif n'était pas de faire sourire, il n'empêche qu'il y a eu quelque chose de cet ordre dans l'observation de ce personnage qui ne souhaite, semble-t-il, vraiment pas '' se couper'' de sa manière singulière de se recueillir. Le rythme y est pour quelque chose et ce n' est pas seulement la musique que Lena joue, mais aussi le rythme des phrases qui l'accompagne en parallèle. Pour cela, bravo ! Et triste aussi, bien évidemment, mais en douceur du fait de cette dimension fantastique qui emporte Lena. J'ai trouvé beau l'entame du dialogue, mais ne m'attendait pas dans le récit à ce que Lena obtienne une réponse. J'ai pensé que c'était dommage, car l'effet fantastique était déjà là. Ça m'a donc semblé un poil trop. J'ai eu un peu de mal à saisir la chute, mais à la première lecture. Ton explication en forum m'a toutefois éclairée. Ce qui m'a le plus plu, finalement, c'est le rythme que tu as su insuffler dans la nouvelle et ce bel ancrage dans la réalité au début du récit. De même, l'idée générale si intéressante, ainsi que l'écriture impeccable. Merci du partage. |
Alcirion
19/9/2020
a aimé ce texte
Bien
|
Un texte bien écrit et bien conçu dont la chute me laisse un peu sur ma faim. L'élément fantastique est très léger pour une histoire qui aurait pu être présenté en sentimental/romanesque sans grand bouleversement.
Cela dit, c'est bien réalisé et agréable à lire, je ne regrette pas mon voyage. |
SaulBerenson
24/10/2020
a aimé ce texte
Un peu
|
Les visites d'Henri "une fois par mois" m'ont fait décrocher, dommage.
Que signifie les caresses à la fin, une invitation au suicide ou un encouragement à vivre ? Je m'attendais plutôt à la présence du chat, intervenant dans ce moment de désespoir. La description des nuances de lumière dans la pièce est très réussie, c'est peut être cela qui me frustre dans cette nouvelle à moitié réussie. |
matcauth
3/11/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Bonjour Tira,
malgré l'appréciation, ce texte m'a déçu. J'ai lu vos explications sur ce texte. Vous aviez envie d'écrire sur ce que cela représente, une vie à deux, un temps très long et ce qu'il reste, lorsque tout cela s'arrête. Ces années, une fois terminées, ne représentent plus que des souvenirs et elles n'ont plus de consistance, plus le poids qu'elle devraient avoir. D'où ce désarroi terrible de la part de l'héroïne. Votre texte exprime ça, un peu, le besoin de mettre des mots sur ces moments. Mais le raccourci est, à mon avis, trop simple. Vous ne faites pas l'erreur de détailler le côté chamane, et c'est tant mieux, car ce côté fantastique n'est qu'un support. Mais vous concentrez vos efforts sur la manière de surmonter le drame. Certainement, tout n'est que le produit de l'imagination de l'héroïne, une ressource insoupçonnée du cerveau pour abaisser les souffrances. Mais j'aurais tellement aimé que vous vous attardiez davantage sur cette souffrance, ce manque, et le fait qu'on ne puisse pas comprendre qu'il ne reste presque rien malgré les années de vie commune, comme si, au final, le poids de la vie commune, dont je parlais plus haut, ne s'accroît pas, il n'a pas de substance. Il n'y aura toujours que l'absence, cruelle. Je suis persuadé que c'était le but premier de votre nouvelle, mettre des mots à ces moments (l'aspect psychologique vous intéresse pas mal, il me semble). Et pourtant, vous vous jetez sur la première solution venue, plutôt que d'essayer d'analyser cette vie seule, ses tenants et ses aboutissants. Pour le reste, c'est évidemment une lecture agréable, il n'y a pas de mots en trop, d'adjectifs en pagaille. Et le traitement d'un sujet très intéressant. |