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ANIMAL
15/10/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Très belle histoire de retour à ses racines. Victoire imaginait ce voyage comme une corvée pour rendre ce service arraché par sa mère malade et elle se retrouve envoûtée par le lieu de vie de sa grand-mère méconnue. Et, par l'intermédiaire de la voisine, elle découvre une tout autre réalité que celle qu'on lui a racontée.
Le cheminement de ce texte est vraiment surprenant car il part de la tristesse et de l'amertume pour arriver à l'ouverture sur cet autre, cette Suzanne que l'on critiquait sans savoir ce qu'avait été sa vie. J'y vois une métaphore sur la nécessité de ne pas hurler avec les loups avant de s'être fait une opinion par soi-même. Mon passage préféré est l'arrivée au village et la description de la maison avec les yeux de Victoire, le charme de ces pièces sobres, le foisonnement du jardin et la vue magnifique. Ma seule réserve sera sur le début. J'ai eu un moment de confusion entre la fille, la mère, la vraie mère de sa mère et la mère adoptive. Les nommer faciliterait peut-être le tri entre les grand-mères, notamment. J'ai passé un beau moment de lecture avec ce texte intimiste profondément humain. en EL |
maria
18/10/2019
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour,
Je me suis ennuyée pendant cette lecture et suis désolée de le dire. Sur un ton neutre, l'auteur(e) nous présente des personnages froids et d'une écriture monotone , une partie de leur histoire. Seule la description de la maison de la grand-mère donne un peu de relief et de couleur à cette nouvelle. Et, c'est grâce au clin d'oeil de la fin que j'ai achevé la lecture sur une note positive. Merci pour le partage et à bientôt. |
Corto
20/10/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Voici une très fine nouvelle sur la relation entre générations, les souvenirs, le refus de se laisser envahir, les compromis, la difficulté de s'extraire du vécu familial, et surtout la surprise de s'y replonger pour y faire de belles découvertes.
Le personnage principal Victoire est d'une belle complexité, pleine d'ambivalence et ouverte sur un monde/époque qu'elle ignorait pour l'essentiel. Le cheminement offert au lecteur est très bien construit, presque familier au point que chacun peut y retrouver des éléments de son propre vécu avec sa famille. On vit ici dans le monde moderne, aucune facilité (par exemple en modifiant l'époque) n'est utilisée. Visiblement l'auteur maîtrise très bien la construction d'un récit, mais aussi le style littéraire utilisé. J'apprécie que la chute finale n'ait rien de réduit ou de brutal. On la devine en douceur, on y prend le temps nécessaire comme une étape aussi intéressante que le corps du récit. Cette nouvelle sur le thème classique du roman familial réussit à nous entraîner dans une belle aventure singulière. Bravo l'auteur. |
FANTIN
21/10/2019
a aimé ce texte
Bien
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Un récit intéressant et actuel qui inverse habilement les données de départ et l'horizon d'attente du lecteur, servi en outre par un style fluide et des personnages crédibles, qu'ils soient au centre ou à la marge, présents ou absents.
Les problèmes liés à la famille sont traités de façon convaincante et l'héroïne, qui porte bien son prénom, réussit contre toute attente à renouer, par-delà le temps, la disparition et les faux-semblants, un lien qui s'annonçait pourtant impossible. |
plumette
24/10/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Avec cette histoire, je suis dans un sujet qui m'intéresse.
Les liens Mère/fille, le poids, la tonalité de ce qui nous est transmis par les générations précédentes, nous sommes tous fait de cela et d'autres choses aussi que l'on intègre, avec lesquelles on décide ed se construire sa propre identité. Mais quelques fois, on reste, à notre insu, prisonnier et souffrant de ces transmissions inconscientes. Victoire est en difficulté avec sa mère, laquelle était en grande difficulté avec sa propre mère, à cause d'un abandon, d'une absence que le père a raconté à sa façon. Dans ce texte, toute les parties dialoguées mettent beaucoup de vie dans l' histoire. Je trouve que cela sonne juste. C'est Victoire qui est au centre. je la perçois comme une jeune femme moderne, assez saine, consciente des "valises" qu'elle trimballe, désireuse de s'affranchir de la culpabilité que sa mère cherche à lui refiler. Victoire ne s'attend pas du tout à ce qui va se passer dans la maison de sa grand-mère et à ce retournement de sa vision. Tout me parait crédible, le récit de l'éloignement de Suzanne qui a cru bien faire! la découverte de la maison qui en dit long sur cette discrète Suzanne et le plaisir de Victoire qui se sent une connivence avec cette femme dont elle est aussi l'héritière. un seul bémol pour moi: le paragraphe sur les demandes de la mère ( Que Victoire se marie, qu'elle ait des enfants) C'est un peu trop digressif par rapport au coeur du sujet ( tout en étant cohérent dans l'histoire) Je ne suis pas sûre que cela apporte qq chose au récit. Au final, un texte dont je me souviendrai. Plumette |
ours
6/11/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Tiramisu,
J'ai beaucoup aimé la lecture de votre nouvelle, les liens transgénérationnels sont un sujet fort intéressant et vous l'abordez de façon actuelle. J'ai trouvé la chute très poétique même si je m'attendais à une révélation tant une forme de suspense nous tient lors de la visite de la maison de la défunte. Mais au final je ne suis pas déçu, j'aime beaucoup votre fin. Concernant le récit, je l'ai trouvé bien construit, par contre je dois vous avouer avoir préféré les passages narrés aux dialogues dont certains me semblent peu utiles, notamment la rencontre entre Victoire et Odile qui aurait pu être rapportée plutôt qu'exprimée. J'ai été surpris par le "Mais Putain" auquel je me m'attendais pas, effectivement on sent que Victoire pourrait avoir un caractère impulsif avec le "Connard!" de l'introduction, mais bon... En conclusion, j'ai aimé le thème, l'approche, la narration qui nous emmène à la découverte de cette maison, les descriptions, moins les dialogues qui m'ont moins convaincu. Au plaisir de vous lire |
hersen
7/11/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé cette nouvelle, mais je regrette qu'elle reste plutôt en deça de ce que le sujet suggère. Suggère, justement.
Une femme, un mariage contraint, un mari non aimé, un enfant. Beaucoup de mères seraient restées. Préférant des décennies de vie conjugale infernales plutôt que d'abandonner leur enfant. Suzanne, elle, le refuse. En cela, elle fait preuve d'une grande lucidité. D'une grande modernité, si ce mot fait sens ici. Le rôle du mari, avec le chantage au divorce, est bien d'une certaine époque. (Edit : sans qu'il y ait de recours légaux ) Victoire est soudain confrontée à cette époque où le mari régissait la vie de sa femme, tout autant que son départ comme on nous le montre ici. Une sorte de répudiation, poser des conditions si draconiennes, dans ce contexte social de l'époque, n'offre guère de choix. Suzanne a-t-elle choisi la solution de facilité ? Rien n'est moins sûr. L'attitude de Victoire, ses réactions, sont à l'aune de ce qu'elle connait de sa vie de femme dans le présent. Il lui faut imaginer dans quel contexte Suzanne a abandonné sa fille, car il s'agit bien, malgré tout, d'un abandon. Abandonner sa fille à un homme qu'elle n'aime pas, bien qu'il soit le père de la petite. Nous ne sommes pas sûrs, à la lecture, que Victoire ait tout à fait conscience des différences d'époque. Après tout, la responsabilité paternelle s'est muée en responsabilité parentale il n'y a pas si longtemps. Il y a ici un noeud social intéressant. Le récit peut-être est un peu trop lénifiant pour le sujet. je ne suis pas convaincue par les dialogues, on sent trop leur rôle explicatif sur les pans de l'histoire que l'on ne connaît pas. Peut-être que la mère de Victoire n'offre pas de réelle profondeur dans le texte, et que la voisine Odile en dit trop, trop facilement, alors que Victoire, malgré tout, aurait pu découvrir, ressentir davantage par elle-même. Après tout, elle traite un mec de connard en lui faisant un doigt d'honneur, elle dit "putain". Je dois, je crois, m'en contenter dans ce qui montre que les temps ont changé ? Mais c'est peut-être un peu court... Merci de cette lecture ! |
Donaldo75
8/11/2019
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour Tiramisu,
Je me souviens avoir bien aimé ta précédente nouvelle. Je vais donc m’adonner à un commentaire au fur et à mesure de ma lecture. Le début est rock’n roll ; je me dis que ça va bastonner. La suite, le dialogue avec sa mère, ne fonctionne pas à mon goût. L’alternance entre dialogue et narration du point de vue de Victoire sonne convenue, scolaire, comme si l’auteure voulait à tout prix appuyer sur l’état d’esprit de Victoire alors que le dialogue devrait être déjà porteur. En plus, j’ai l’impression de lire des explications de texte données par l’auteur sur pourquoi Victoire dit ça, et patati et patata. C’est téléguidé, je trouve, pas vraiment littéraire. Je ne suis pas fan du style ; je le trouve trop grammatical, un peu comme si mon professeur de français de quand j’étais en troisième avait écrit cette nouvelle en suivant à la lettre ce qu’il nous prodiguait à l’époque, sans comprendre que depuis j’ai passé le cap du lycée et suis passé à autre chose en tant que lecteur. J’ai une autre analogie, celle de l’auto-école ; j’ai l’impression de conduire avec mon moniteur d’auto-école qui me fait bien tenir mon volant avec les deux mains, dans le respect d’un angle précis, le dos bien droit, l’œil à l’affut sur les trois rétroviseurs. Je trouve ça « square » de formatter autant ma lecture. Odile arrive. Elle n’accélère pas le rythme de la nouvelle. Je ne peux pas lui reprocher de prendre son temps, à cette narration. On n’est pas pressé à ce que je lis. Le ressort dramatique est bien détendu à souhait, on ne risque pas de se blesser les synapses. La fin arrive à la même vitesse que le milieu. Je me suis ennuyé pas mal pendant cette lecture mais je n’ai eu ni thé ni petits gâteaux. L’histoire n’est pas inintéressante mais elle n’est pas réellement incarnée et c’est ce qui empêche le lecteur de rentrer dans le récit. Il assiste à une scène racontée presque froidement, dans un style propre sur lui, trop propre à mon goût, qui ne laisse pas de place au relief. Pourtant, la vie c’est du relief, même dans les souvenirs. Une autre fois, je suppose, vu que j’avais bien aimé la première nouvelle de ta plume. |
Lulu
9/11/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Tiramisu,
J'ai bien aimé cette nouvelle. Pourtant, j'ai ressenti quelques réticences au début car la seconde phrase "En passant, elle fait un doigt d’honneur au conducteur." m'a laissé croire qu'elle donnait (ou donnerait) le ton à l'ensemble du texte. Le mot "Connard" n'a rien arrangé. Mais le narrateur et la narratrice prend de la distance avec le personnage de Victoire, tout en la présentant, finalement. J'ai même trouvé quelques tournures un peu soutenues par rapport aux mots de Victoire, mais si ces aspects m'ont marquée au début, c'est aussi parce que j'ai senti que l'histoire se déroulait lentement dans une première partie. Peut-être le temps pour moi, en tant que lectrice, de comprendre l'enjeu et de situer les rapports entre les personnages qui m'ont semblé comme trop explicatifs, au début, même s'il fallait bien préciser. En fait, j'ai trouvé cette nouvelle vraiment intéressante à partir du moment où Victoire rencontre Odile et la maison de sa grand-mère. Cela m'a semblé plus réel - à tout le moins l'effet recherché, car on se représente mieux l'histoire avec les mots et aussi notre propre imaginaire que dans la première partie. Le fait que les sentiments soient plus nuancés. Ils ne sont plus systématiquement décrits indirectement comme ici : "La colère la tient depuis hier", mais présentés à partir de ce que Victoire ressent via une description de ce qui l'entoure. La découverte de la maison… les fleurs, etc... "La vue est grandiose et inattendue après ces ruelles encaissées. Victoire regarde autour d’elle, un coin cuisine, un poêle Gaudin, une table et quatre chaises, et un petit salon. L’ensemble est minimaliste, pas de meubles superflus, aucun de ces petits objets bon marché qui jalonnent parfois la vie des personnes âgées. Un beau bouquet de fleurs sauvages sur la table, en son centre, une magnifique rose bicolore, rouge à l’intérieur, jaune sous les pétales, Victoire se penche pour la sentir. Le parfum est délicat et puissant. "... Très beau passage… Le "Mais putain !" échappe à Victoire…, mais en définitive, j'ai apprécié de ne pas en savoir spécialement plus sur son personnage en dehors de ce qui est donné ici dans cette nouvelle, via le récit… On peut imaginer tant de choses sur sa vie, et l'essentiel semble être dans cette rencontre avec un souvenir qui est à la fois le sien sans l'être et qui fait sens par rapport à ce qui se joue dans sa famille. Mes encouragements. |
Tiramisu
13/11/2019
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Anonyme
7/2/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Tiramisu,
Je me souviens de ma première lecture de ce texte : j'avais été déçu, je m'étais dit qu'Odile était en réalité cette grand mère recherchée plutôt qu'une amie de celle ci, ça aurait fourni un bon twist... mais cela aurait été trop convenu, peut être ? Aujourd'hui, je relis et avec le recul, je me dis (et je le redis encore) que c'est votre meilleur texte jusqu'ici. On est loin des statistiques sur les violences faites aux femmes, sujet d'actualité certes, mais trop formaté, trop 'reproduction d'une recette qui marche' sur Oniris. Et puis, je sens une part d'authenticité dans cette nouvelle, un sujet plus personnel... ou je me trompe. Résumé : bien, vraiment bien ! Dugenou. |
matcauth
13/4/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
j'ai lu avec beaucoup d'intérêt cette histoire, mais peut-être est-ce dû au fait que j'ai lu les autres. Ici transparaît ce qui fait opposition au manichéisme, à savoir le point de vue des deux antagonismes. Du point de vue de la fille (la mère, en fait), la grand-mère est un monstre. Du point de vue de la mère (donc, la grand-mère), il semble y avoir surtout de la gentillesse et l'envie de bien faire. Et c'est ce que je retire le plus de ce texte, le fait que l'on voit le monde d'après ses propres yeux. De fait, les querelles de familles sont peut-être les plus nombreuses qui soient, et prendre de la perspective permet de changer les points de vue et d'accepter certaines choses. Vous rendez bien cet aspect des choses, en mettant en place un contexte simple à assimiler, familier, afin que l'on puisse se concentrer sur l'essentiel de l'histoire, le regard que l'on porte sur les choses, l'interprétation que l'on s'en fait. Evidemment, cela manque d'aspérités, de rebondissements à même de nous sortir d'un douce torpeur qui nous envahit. Tout dépend avec quels yeux on aborde le texte, puisqu'on va le lire avec ses propres à priori, avec la façon dont on voit le monde. Peut-être faudrait-il davantage décrire ce qui va suivre dans l'incipit. Mais cela reste un bon moment de lecture. |