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plumette
5/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Merci pour ce texte !
je me suis identifiée à la fois à Laurent et à Louise. La première scéne amène avec beaucoup de réalisme le malaise de Laurent face à sa mère, malaise dont il se sent coupable car il ne sait pas exactement ce qu'il lui reproche. Voilà deux êtres qui s'aiment , mais dont les sentiments se sont figés autour de deuils quasi impossibles. Dans la vraie vie, il est bien rare que les non dits puissent se dénouer à la faveur d'une bonne et dense explication, mais la littérature permet cela, se donner une chance de résoudre ces douleurs enfouies, de clarifier ces points d'ombres qui obscurcissent nos avenirs. Les absents et les silences occupent souvent plus de place que les présents et les paroles! Votre écriture amène avec douceur cette histoire de vie comme je les aime et comme j'aime les écrire, si je dois apporter un petit bémol, ce sera juste pour dire que j'ai trouvé quelques longueurs dans le récit de la mort du père et de sa relation difficile avec Paul. J'ai été dérouté qu'il soit nommé avec son patronyme, j'ai pensé que c'atait pour éviter des répétitions, mais cela a mis une distance étrange avec ce "père". Plumette |
vb
6/5/2019
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Bonjour,
Ce texte est un texte abouti, quelque chose de très rond qui semble refléter un univers complet, difficile à déchiffrer ; et c'est justement cette difficulté, cette complexité, qui lui donne tout son charme. Pourquoi Paul s'est-il suicidé? Le lecteur ne le saura jamais, mais il a le sentiment de sentir la réponse à portée de main, que tous ces personnages tangibles comme s'ils étaient vrais ont tous une part de la réponse, même le chien, même les lilas ! Voici donc mes notes de lectures : * Quelques difficultés au début du texte - alors que l'on ne connaît pas vraiment les protagonistes présents - à comprendre que Louise et la mère sont la même personne. * "par (le) regard insistant" * "la question" oui, quelle question? Cette manière subtile d'insérer l'intrigue du récit m'a captivé. * "chez Nacer" Je ne connais pas Nacer mais cela m'a donné l'impression de ne capter qu'une partie de l'univers de l'auteur. J'ai trouvé ça bien. * Il faut un tiret à "grand(-)place" * Pas de majuscule après deux points. Je mettrais des guillemets ("reprendre : "Et puis..." * Je ne suis pas vraiment d'accord avec les virgules: + Mais(,) pour être honnête + mais(,) c'est vrai + Tu sais(,) ton père et moi, + adolescence(,) mais + et(,) pour tout dire, * Certaines incises dans les dialogues devraient être mieux distinguées des répliques par exemple par des demi-cadratins ou des parenthèses (Louise surprit la réaction de son fils. pleureuse (-) tu me connais. Un sourire éclaira son visage. Tu ne peux pas rire normalement - phrase que j'a adorée, mais que j'ai dû relire deux fois car la ponctuation m'avait dérouté). L'incise "s'exclama Louise" m'a semblé inutile : on sait que Louise parle et aussi qu'elle s'exclame. J'ai adoré la manière d'introduire un certain suspens. La phrase "ce qui s'était passé" est un véritable cliff hanger mais ça fontionne! C'est seulement à partir du mot "corps suspendus" que je me suis rendu compte qu'on parlait d'un suicide. J'aime les descriptions où on ressent les odeurs et là j'ai été comblé "forêt d'ombres bleues", "odeur des lilas qui saturaient l'air humide", "aérienne, irréelle". Les personnages sont évidemment très profonds. On a le sentiment qu'ils sont si profond qu'on ne les comprendra jamais vraiment : "inverser l’équilibre du couple", "ignoré au sein de sa propre famille". J'ai aimé l'expression "corsetée par une force intérieure". Toute mes félicitations à l'auteur pour ce très beau texte, car mes remarques négatives ne sont - il faut le dire - que des broutilles! |
FANTIN
6/5/2019
a aimé ce texte
Bien
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Une longue nouvelle, bien écrite, qui met à jour avec sensibilité et courage un traumatisme, un de ces événements familiaux, ensevelis et passés sous silence, qui bouleversent durablement la vie, l'équilibre, l'avenir, sans que le sujet tabou soit jamais abordé de front.
Mais différer ne sert à rien; tôt ou tard la vérité finit par faire surface et les questions, lancinantes et taraudantes, par trouver leurs réponses. Ici la crise se dénoue quand l'histoire semble sur le point de se répéter, et toute la tension accumulée s'évacue comme, après un orage, le ciel redevient serein. Un texte attachant qui analyse avec justesse et profondeur les rapports humains et familiaux et libère la parole. |
Corto
7/5/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Cette nouvelle très bien construite est émouvante par son réalisme et sa complexité.
La relation du fils à sa mère jointe aux souvenirs lointains mais si présents du frère suicidé puis du père décédé sont mis en forme avec talent. Beaucoup de lecteurs pourront se retrouver dans cet amour/agacement qui vient de si loin et de si près, car la vie a continué pour chacun malgré les bouleversements douloureux. De plus l'évocation de la génération suivante, le jeune Marco, à qui ressemble-t-il ? comment se comportera-t-il dans la vie ? est amenée subtilement pour compliquer un écheveau sentimental déjà si complexe. Les générations vivent leur époque avec leurs bonheurs et leurs douleurs, elles font écho sur les plus jeunes et tout l'entourage. En découvrant cet épisode on y sent une portée universelle qui sous de multiples formes se reproduit à l'infini dans diverses familles. Bravo à l'auteur. |
Mokhtar
10/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Explications entre mère et fils, du moins dissipation de malentendus, après deux deuils.
Le texte tourne autour d’une femme, forte, qui se tient et se maintient malgré les malheurs. Et les quatre hommes de sa vie, avec leurs faiblesses, leur fragilité. Son aîné s’est suicidé, sans donner plus d’explications que son mal de vivre. Ses heurts avec son père, fréquents à l’adolescence, n’apparaissent pas clairement comme cause du drame. Il est souvent difficile de discerner les causes de suicide chez les jeunes gens. Mais pour le père, il n’y a pas de doute. Il est ravagé de culpabilité, et la maladie qu’il accepte, sans se battre, l’aide dans son renoncement à la vie. Sa femme lui en veut, elle qui reste seule avec son second fils, abandonnée. Son cadet, trente ans plus tard, croit revivre le même schéma dramatique. En conflit lui-même avec son fils ado, il est naturellement tourmenté par la crainte que son fils ait en lui la tare héréditaire du suicide. Et il rompt l’éloignement et le silence le séparant de sa mère pour en savoir plus, recherchant des non-dits, revenant sur l’ambiguïté de conversations surprises. Et l’on en vient à ce qui me semble être le cœur du texte. Cette femme forte, au regard de tragédienne, qui a géré au mieux le conflit père-fils, qui a tenu la barre pour élever le cadet pour qui elle garde la maison, au cas où… Cette mère, solide dans le malheur (comme souvent le sont les femmes)… Cette mère aimait-elle, aime-t-elle ses hommes ? Cette façon qu’elle a eue de prendre en main la direction de la famille ne cache-t-elle pas une certaine indifférence pour la mort de son fils, puis son mari. Ce sentiment, alimenté par l’équivoque d’une conversation mal interprétée, sera, semble-t-il évacué par des explications probantes. Et par la symbolique des lilas, maintenus envers et contre tout par cette mère, un peu introvertie, pas assez expressive pour démontrer son amour. J’ai apprécié la lecture et la relecture de ce texte, bien rédigé, qui cherche à aller au fonds des choses. Je n’ai pas trop adhéré au passage exprimant le questionnement du fils s’étonnant que sa mère n’ait pas refait sa vie, vendu la maison. Ce n’est pas un souci de fils, me semble-t-il. Et le « ta lâcheté plutôt », qui semble être une réflexion interne, passe mal à mes yeux. Mais j’ai été très intéressé par les démêlés psychologiques de ces deux personnages, brossés avec soin et crédibilité Mokhtar, en EL |
costic
12/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Texte sensible pour un sujet grave mais qui sait éviter le pathos. Les réactions , les sentiments évoqués paraissent très justes et naturels. L'écriture simple rend ce récit poignant et maintient l’intérêt du lecteur jusqu'au bout.
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maguju
27/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Un très joli texte plein d'émotion contenue.
Vous avez su décrire avec beaucoup de finesse les difficultés de communication que rencontrent parfois les membres d'une même famille; surtout quand ils sont confrontés à des événements aussi douloureux qu'un suicide. Votre style est impeccable, sans fioriture, au service de votre histoire. J'ai passé un moment de lecture très agréable. |
hersen
27/5/2019
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Une atmosphère lourde, confinée, qui s'appuie à mon avis un peu trop sur le pathos.
je dirais pour ma part (et l'on peut tout à fait ne pas être d'accord !) qu'il y a trop une volonté de tout expliciter. un drame familial à tiroirs dont on ne voit guère le bout, sauf à supposer que le fils va se réconcilier avec sa mère au bénéfice des lilas. Je n'y crois pas trop. Non pas à l'histoire. Mais la narration nous donne un condensé, nous faisant croire que les personnages vivent ce drame tous les jours. Il est pour moi difficile d'être d'accord, non pas avec ce que ressentent les personnages, mais de l'empreinte que ces événement laissent. (ça, du coup, je ne sais pas bien éclaircir ce que je dis pour l'instant, peut-être qu'il me faut un peu plus de recul pour trouver les mots) Le point que j'ai trouvé vraiment très intéressant, par contre, est ce père qui a peur qu'il y ait un "cycle" et que son propre fils pourrait le perpétuer. j'aurais pour ma part préféré cet angle de l'histoire, car plus de portes, à mon avis, auraient été ouvertes et donné lieu à de la surprise, tandis que partir de la mère, en retraçant l'histoire malheureuse de cette famille, donne un côté trop figé au récit. Dans la forme, quelquefois une insistance trop marquée, comme par exemple au début : "il devenait irritable, maussade, désagréable". Un seul adjectif aurait suffit, sans doute, mais finalement, cela illustre bien ce que j'essaie d'expliquer sur le fond. je ne peux pas dire que j'aie lu avec déplaisir, mais je n'ai pas été impliquée dans l'histoire, je suis restée à côté et de ce fait, ai trouvé la lecture un peu longue. merci pour la lecture. |
GillesP
28/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Dans cette histoire, le passé resurgit peu à peu, c'est par petites touches que le lecteur comprend progressivement ce qui se joue entre le fils et la mère. J'ai trouvé ça plutôt habile, car on a envie de savoir ce que reproche au juste Laurent à sa mère.
La fin est un peu longue, pour moi: quand on est dans les pensées de Laurent, il y a beaucoup d'explicitations d'éléments qu'on a déjà perçus. Au plaisir de vous relire. |
Sylvaine
28/5/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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Une histoire émouvante et habilement menée, le lecteur ne découvrant que progressivement la nature du drame qui a eu lieu. Le début installe avec finesse l'atmosphère alourdie par tous les non-dits qui se sont épaissis entre la mère et le fils. Puis Louise décide de crever l'abcès, renouant ainsi le fil d'une communication depuis longtemps interrompue, ce qui permettra aux deux protagoniste, non seulement de mieux se comprendre, mais peut-être de guérir ultérieurement la blessure du deuil.
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senglar
28/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour toc-art,
Que dire sinon que voici une nouvelle à la trame et à l'écriture superbement maîtrisées. Il y a de la mesure et il y a de la pudeur. Un fils y découvre sa mère au travers de ses propres difficultés. Et il prend conscience de ce qu'il ne doit pas être s'il veut éviter le naufrage de son propre rôle de père. Il est évident aussi que ce sont les deux forts qui sont restés et que ce qui va les réunir c'est la faiblesse de l'héritier comme si elle devait se perpétuer de génération en génération. Les deux protagonistes ont compris qu'ils devaient unir leurs forces pour vaincre le signe indien sous l'oeil vigilant d'un chalet, d'un lilas et d'un cimetière. Pour se construire sur un terreau mortifère la vie n'en sera que plus forte. Bon titre qui évite intelligemment le recours à un incipit. Bravo ! senglar |
Malitorne
29/5/2019
a aimé ce texte
Un peu
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Je ne suis pas friand de ces huis-clos psychologiques, j'avoue m'y ennuyer. Pas d'action, pas de changement de cadre, juste une mère, son fils et le poids du passé. Vous vous livrez à une dissection des rapports familiaux suite à un suicide, des non-dits et des interprétations qui en découlent. Je comprends l'objectif mais trouve le procédé un peu poussif, laborieux. Pour preuve cette première partie où les choses ne sont pas clairement dites, expliquées, et la deuxième partie où d'un seul coup tout est déballé comme si vous aviez craint de perdre le lecteur. Vous lui donnez vite les clés pour comprendre.
D'autres apprécieront certainement ce type de drame familial épuré, moi il me manque des éléments narratifs dynamiques pour me capter. Un simple dialogue n'est pas suffisant. L'écriture est convenable bien qu'il me semble avoir lu des choses meilleures de votre part, peut-être aussi parce que je n'ai pas adhéré au thème. |
Eva-Naissante
29/5/2019
a aimé ce texte
Bien ↓
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Bonjour,
Votre écriture est soignée, maîtrisée et assez agréable à lire. Une certaine forme d'authenticité se dégage de votre texte et permet au lecteur de se projeter dans le rôle du personnage principal, dans cette situation intime, triste mais également dramatiquement banale (l'absence de communication au sein d'une famille en souffrance, la difficulté du deuil). Le rythme lent me parait adapté au thème. Il me manque cependant quelque chose, ce petit quelque chose qui, pour moi, fait la différence entre une histoire bien travaillée et une histoire qui emporte... Merci pour ce partage, A vous relire, Eva-N. |
Donaldo75
30/5/2019
a aimé ce texte
Bien
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Salut toc-art,
D’ordinaire, je ne suis pas fan de ce type de nouvelle ; cependant je te sais expert en la matière et généralement tes écrits me vont bien, alors je tente le commentaire. Côté écriture, rien à redire, c’est soigné, cohérent, dans un style qui convient à l’histoire. La narration également est travaillée et l’angle d’approche ne varie pas : le lecteur doit lire entre les lignes pour comprendre le pourquoi du malaise entre les deux protagonistes. Personnellement, je préfère cette approche plutôt que les nouvelles où tout est expliqué comme dans une notice de montage de meuble en kit. Ici, j’ai plissé les yeux, ridé mon front, inspiré fortement pour mieux comprendre les tenants et aboutissants de l’affaire. Puis, magie de la narration, l’explication est venue de Laurent, quand ce dernier s’est enfoncé dans le jardin pour remettre de l’ordre dans ses pensées. « Eureka ! » ont crié mes neurones cartésiens qui avaient cerné une partie du mystère. Mes neurones créatifs n’ont pour leur part pas réellement applaudi ni sifflé ; je pense qu’ils ne s’attendaient pas à un miracle, un retournement de situation, un renversement de table, une révolution de palais. Ils ont juste dit « Ouf ! ». Pour ce qui est de l’émotion contenue dans cette nouvelle, elle est bien canalisée même si la longueur des explications dont je parlais précédemment la phagocyte un peu trop, à mon goût. Bref, en dépit du fait que ce ne soit pas ma tasse de thé à la bergamote, que je ne m’extasie pas béatement devant ce type de nouvelle, en général, j’ai bien aimé. Et ça, c’est l’essentiel à mon goût, d’où mon commentaire. Je te préfère quand même dans les enquêtes policières. |
JasminKelzief
31/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Classique dans les thèmes autant que dans la forme mais très bien maîtrisé.
Votre écriture est surprenante de simplicité : bien rythmée et bien dosée, elle sait se faire efficace. S'il m'est quelques fois arrivé d'être frustré de ne pas avoir plus de détails, de description poussée des actions des personnages, cette frustration m'est finalement passée car servant assez bien l'histoire : l'urgence n'est pas dans la représentation, elle est dans l'émotion. J'ai beaucoup apprécié la toile du pendu. Probablement l'exemple le plus pertinent pour préciser mon intro. Un bémol cela dit : la construction du paragraphe commençant par "Après quelque temps, les cauchemars avaient cessé" me déconcerte un peu, notamment au niveau des phrases "et son rire, ah son rire, inattendu, irrépressible, qui faisait sursauter leur père quand il était préoccupé ***, tu ne peux pas rire normalement ? Il faut toujours qu’il en fasse trop, ton fils, achevait-il*** en se tournant vers sa femme." et "Après le suicide de Paul, quand leur père avait voulu couper les lilas ***, j’ai l’impression qu’ils nous narguent, s’ils ne nous avaient pas caché la vue, nous aurions peut-être aperçu la lumière, su qu’il n’était pas sorti, deviné…***" Si je comprends l'effet désiré, il m'apparaît toujours un peu lourd (dans la seconde citation plus que dans la première cela dit) Sur ce : merci pour le partage et des bisous ! |
Cairote
4/6/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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Mes remarques sont en bonne partie un mélange de celles qui précèdent : un texte très bien construit, un style simple et bien adapté au contexte, qui rendent bien l’atmosphère, et quelques (rares et légers) bémols.
J’ai beaucoup aimé les éléments trouvés pour décrire le trouble de Laurent quant à son propre agacement au début (« il se sentait redevenir un petit garçon capricieux et n’aimait pas ça. », l’envie d’agresser verbalement sa mère, l’idée qu’elle attend son arrivée comme un chasseur guettant sa proie). Par contre certaines phrases du paragraphe « Louise se tourna […] célibataire. » m’ont paru un peu maladroites ou lourdes (surtout la dernière). J’ai aussi ressenti un peu d’impatience, presque de l’ennui, à un certain point de la lecture : un « petit quelque chose » (mais quoi ?) aurait été bienvenu pour maintenir l’intérêt avant le début des révélations. J’ai trouvé un peu contradictoire que Laurent semble reprocher à sa mère d’avoir gardé la maison (par indifférence présumée, je suppose), mais aussi se demande pourquoi elle n’a pas refait sa vie, ne s’est pas remariée. Au milieu du paragraphe « Après quelque temps… », la phrase « Quand leur père a voulu couper les lilas, j’ai l’impression… » me semble un effet de style qui ne fonctionne pas bien, peut-être parce qu’il est trop isolé. Cette appellation de « monsieur Serrac » aussi, ne me paraît pas judicieuse. J’ai été touché par le laconique « désolé, j’ai essayé mais je n’y arrive pas », qui ressemble assez à mon expérience personnelle (lors du suicide de parents). Un texte réussi, en ce qui me concerne. À vous relire. |
solo974
5/6/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour toc-art,
Ta nouvelle m'a beaucoup émue - à titre personnel. J'ai trouvé le titre très bien choisi : il réunit à titre posthume, en effet, les deux protagonistes qui n'ont réussi ni à se comprendre, ni à s'aimer, de leur vivant. Les dialogues ajoutent beaucoup, selon moi, à ton texte : on rentre progressivement dans la psychologie de la mère et de Laurent et j'ai tout particulièrement apprécié cette évolution. Le thème - difficile s'il en est - du suicide d'un être proche est abordé avec beaucoup de tact et de finesse. Merci pour ce texte et bravo ! |
Anonyme
10/6/2019
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Compliqué de commenter ce texte.
Je dirais que je l’aime et ne l’aime pas exactement pour la même raison dans un cas comme dans l’autre. Je dirais que c’est de l’hyper-réalisme. Hyper parce qu’il ne manque pas un mot pour que la situation soit complètement décrite, complètement comprise par le lecteur. Hyper parce qu’il n’y a pas de manichéisme, que toutes les nuances sont développées. Développer les nuances, ça prend de l’espace et donc, ça donne un texte long pour un contenu donné. On assiste d’abord à une rencontre pour rien comme il s’en est certainement produit beaucoup avant celle-là et il n’est pas impossible, à ce stade, que celle-ci bascule définitivement du côté de la rupture, vraisemblablement une rupture « douce », qui ne dit pas son nom, les visites de Laurent s’espaçant jusqu’à devenir inexistantes, ou que la mère ne meure. On sent que la côté vers lequel se produira le basculement dépend essentiellement de Laurent, de sa capacité à dépasser sa résistance à mettre la discorde sur le tapis, cette résistance étant peut-être vaincue davantage pour son fils que pour sa mère. Finalement, s’il n’y pas à proprement parler de happy end – il ne pourrait pas réellement y en avoir puisque le passé ne peut être modifié – ont peut néanmoins dire que le lilas de la discorde est devenu le lilas de l’apaisement. En demandant à son fils s’il admire les lilas, la vraie question posée par la mère est « Est-ce que, après toutes ces années, on ne peut pas ranger le passé là où il doit se trouver et repartir sur des bases saines pour les années qui restent ? ». En répondant à sa mère « Oui, maman, ils sont magnifiques », la vraie réponse donnée est une acceptation. Elle est murmurée parce que cette acceptation n’est pas facile, mais elle est donnée. Ce n’est peut-être pas le genre de textes que je préfère lire, préférant un milieu entre le non-dit et le tout-expliqué, mais il y a, c’est évident, un très grand soin apporté dans l’écriture, la précision et la vraisemblance de la situation décrite. Hyperréaliste, donc. Incontestablement, une réussite dans ce genre-là. |
solane
11/6/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Ce texte est émouvant par sa réalité; je pense que chacun peut s'identifier à l'un ou l'autre des personnages. Pour moi, je me sens proche de Paul qui n'ose pas agresser son père de front mais utilise l'ironie jusqu'à l'insolence. Ce qui m'a le plus frappé est la qualité de dialogue entre Laurent et sa mère, après tant de drames. A sa manière, cette nouvelle est un éloge de la famille: on s'aime malgré tout.
Merci pour cette lecture. |
Lulu
6/7/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Un texte d'une excellente qualité !
J'ai adoré cette finesse dans la psychologie de tes personnages… Je me souviens d'avoir découvert ton écriture au travers de ton roman, mais je me rends compte que je préfère encore plus tes nouvelles qui me semblent, finalement, plus fines, et mieux écrites. Y passerais-tu plus de temps sur l'équivalent en terme de production de textes ? de mots ? Le résultat, ici, me semble si au top. Il y a de quoi imaginer avec détails ce qui est dit et ce qui est tu. Il y a une belle tension dramatique, et ce, juste entre ces deux principaux personnages qui disent ou ne disent pas. J'aime beaucoup le titre, également… Un point fort parfaitement développé… Je crois que j'ai eu le réflexe de comparer avec ton roman car, ici, nous ne sommes pas confrontés à des péripéties, mais à une vraie tension liée à la psychologie des personnages. En fait, je préfère, même si ce sont deux démarches différentes pour des histoires et des résultats qui n'ont pas nécessairement à être comparés. |