Je connais un mot pour dire la neige qui tomba hier, un mot pour la neige dormant sous la glace, un mot pour la neige des jours à venir. Je connais un mot pour dire le renne naissant, un mot pour chaque année de vie, un mot pour l'animal sauvage et pour sa chanson aussi. Mais pour ce conte, un mot ne suffit pas.
Il était une fois un homme de la ville et une fille des montagnes qui s'aimaient. L'homme cultivait la terre, la femme se promenait, tissait, filait et brodait. Ils étaient heureux. Un matin pourtant, l'homme jeta sa charrue et se mit à crier.
- Pendant que je travaille à m'en user les os, tu te promènes, tu tisses, tu files et tu brodes, mais tu ne gagnes pas d'argent. Ça ne peut pas durer, demain je vendrai tes bracelets et tes bonnets de laine. - Aye l'homme, répondit la jeune femme, les bonnets ne se brodent pas facilement et mes bracelets, mes trésors de la montagne, sont bien difficiles à trouver.
L'homme haussa les épaules. Le lendemain, il se rendit au marché pour vendre les bracelets et les bonnets de laine. Il en tira du bon argent mais y perdit sa femme. Il se consola vite, ouvrit un commerce et se fiança avec une fille de la ville.
Quelques mois plus tard, l'homme trouva un matin sur le seuil de sa boutique un bébé tout emmailloté de fourrures et de laine, une fillette des montagnes, qui serrait dans sa main un fin bracelet de cuir. Quel ennui ! L'homme pensa à son commerce, à sa fiancée aux nattes blondes. Il se débarrassa hâtivement de la fourrure et de la laine, jeta le bracelet à la mer, fourra le bébé dans une vieille chemise et partit secrètement pour le Sud. Il voyagea sept nuits et croisa sept clochers. La huitième nuit tomba sur un petit village entouré de prairies, un village du Sud où l'on ignorait tout des gens de la montagne. L'homme posa là sa fille et repartit sans se retourner. Il l'oublia, se maria, eut des bonheurs et des malheurs, vécut longtemps, mais son histoire s'arrête là.
La fillette fut recueillie par une vieille dame qui la baptisa Ise. Elle grandit tranquillement, eut des robes courtes, des nattes brunes, apprit à coudre et à cuisiner. En quelques années elle devint la jeune fille la plus élégante de la ville, portant bottines et lourds chignons. Le jour de ses vingt ans elle épousa Ole, le fils du bijoutier. La vieille dame souriait à la noce. Ise et son époux s'installèrent dans une jolie maison rouge avec un jardinet. Ils eurent bientôt deux enfants, deux garçons un peu turbulents, et le temps passait doucement.
Un jour qu'Ise était seule, brodant un châle pour le printemps, on frappa à la porte. C'était une pauvre vieille ruisselante de couleurs et de neige, une femme des montagnes du Nord comme on n'en voyait pas ici, une sauvage.
- Je ne donne pas d'argent, partez, s'écria Ise en frissonnant. - Aye fillette, rétorqua la femme, tu es bien loin de ton foyer ! Vois ce que tu as perdu en chemin, quelle chance pour toi que ta mère te la ramène.
En parlant elle faisait tournoyer dans le soleil un fin bracelet de cuir entrelacé d'argent. Une peur glaciale envahit la pauvre Ise. Ses yeux s'emplirent de larmes et ses mains tremblaient. Elle se força à respirer, à se calmer un peu.
- Vous vous trompez, ce n'est pas mon bracelet. Ma mère est morte. Mais il fait froid, la neige tombe. Entrez, je vous donnerai du café puis vous repartirez.
La femme éclata de rire.
- Aye fillette, comme tes mots sont pauvres ! Tu ne sais pas dire la première neige du printemps qui chatouille les poils du jeune renne. Allons voyons ce que vaut ton café.
Elle suivit Ise dans la maison, fureta de tous côtés, souleva une chose ou l'autre, scruta les tableaux et les rideaux.
- Aye fillette, finit-elle par dire, comme ta maison est petite ! Je regarde vers le haut et je ne vois pas le ciel !
Ise rongeait son frein et regrettait maintenant d'avoir fait entrer cette sauvage. Elle souhaitait qu'Ole vienne la sortir de ce mauvais pas. Mais bien sûr Ole travaillait et ne rentrerait pas avant la fin de la journée. La femme avisa alors le châle abandonné. Elle l'examina un instant puis le jeta en reniflant.
- Aye fillette, comme tes chiffons sont laids ! À la noce des trolls on en voit de bien plus beaux. - Ça suffit, s'exclama Ise. Buvez votre café et filez.
La femme but quelques gorgées qu'elle recracha aussitôt.
- Aye fillette, que ton café est mauvais. Pas étonnant que ton cœur soit si froid. Prends ton bracelet et ne le perds plus.
Sans plus de cérémonie elle quitta la maison rouge. Ise était folle de rage. Horrible sauvage et horrible bracelet ! Comment osait-elle se prétendre sa mère ? La jeune femme jeta le lien de cuir mais ne trouva pas la paix. Elle craignait que quelqu'un ne l'ait surprise, elle craignait que la vieille ne parle dans toute la ville. Et surtout, le croirez-vous, elle ne supportait pas de penser que les parures des trolls puissent être plus belles que les siennes. Ole lui offrit un collier de perles pour la consoler et cette histoire aurait pu s'arrêter là. Voyez plutôt ce qu'il advint.
Un matin Ole rit si fort en lisant son journal qu'il renversa la table et le café.
- Ise chérie ne gronde pas, dit-il, écoute plutôt ce qu'il est écrit là. Roi des Trolls embauche couturière de toute urgence pour préparation mariage. Récompense élevée. Se rendre à la forêt bleue. Faire vite vite vraiment vite. Peut-être que tu devrais y aller !
Ise arracha le journal et le jeta au feu. Ole se mordit la langue et fila travailler. Ce jour-là, la jeune femme terminait une nouvelle robe, un costume que le théâtre municipal lui avait commandé. Tout en cousant les dernières dentelles, elle ne pouvait s'empêcher de penser.
- Si le roi des trolls voyait cette robe il donnerait tout son or pour l'acheter. Si j'allais à la forêt bleue, Ole et la vieille sauvage, ces imbéciles, seraient bien obligés de s'excuser. Je vais leur montrer.
Bien sûr il fallait d'abord trouver la forêt bleue, comme si un tel endroit existait. Et soudain, Ise se souvint.
Elle dormait. Elle dort. Le train serpente dans la vallée.
- Regarde Maman.
Son fils aîné lui tire le bras.
- Regarde Maman, une forêt toute bleue !
Par la fenêtre, Ise aperçoit de frêles arbustes bleus se balançant doucement dans le vent. L'enfant est tout excité. À côté d'elle un voyageur hausse les épaules.
- Ce sont des grues, à cette époque elles se rassemblent ici, par milliers. Vermine et Cie.
Oui, Ise se souvenait.
Le lendemain, alors que les hommes dormaient encore, Ise enfila ses plus chauds vêtements, plia soigneusement la robe de théâtre et la glissa dans un petit sac avec quelques biscuits. Sur la table elle laissa une note : Je reviens bientôt, il y a du gigot pour dîner et la récompense des trolls pour le petit-déjeuner. Elle se faufila dehors et marcha à grands pas jusqu'à la gare, acheta un billet pour le train de l'aube, le premier train pour le nord, s'assit près de la fenêtre. Il faisait froid dans le wagon désert. Le voyage dura longtemps, croisant sept gares dans le jour grandissant, juste le temps de boire sept tasses de café en mangeant du fromage. Ise ne s'en souciait pas. Elle guettait par la fenêtre. Juste avant la huitième gare, un éclair bleu illumina un instant la vitre et elle comprit qu'elle était arrivée.
Elle abandonna le train et la gare, s’empressant de suivre les rails pour trouver la forêt bleue, ne demandant pas conseil, sentant qu’un mot, un seul, suffirait pour lui faire perdre le chemin. Ise marcha longtemps. Bientôt une Lune pâle apparut dans le ciel, mais pas de forêt à l’horizon. La jeune femme commençait à se sentir idiote et fatiguée, quand une voix nasillarde la fit sursauter.
- Vous venez pour l’annonce ?
Une grue plantée dans le sol la regardait fixement.
- Vous venez pour l’annonce ? Vous avez bien traîné. Toutes les autres sont parties, à mon âge ce n’est pas confortable d’attendre seule ici. Si le roi des trolls n’était pas le cousin de ma grand-tante je ne lui rendrais pas ce service. Suivez-moi, et qu’on en finisse.
Tout cela était tellement bizarre qu’Ise se sentit étrangement rassurée. Elle suivit l’oiseau qui la mena devant un trou béant au flanc de la montagne.
- Voilà, passez le bonjour à ma grand-tante. À la revoyure.
L’oiseau s’envola. Entrer dans cette obscurité n’était pas très attrayant. Si seulement Ise avait pensé à prendre des allumettes ! Elle se décida à appeler.
- Je viens pour l’annonce, cria-t-elle.
L’écho flâna dans la grotte et revint en courant vers elle.
- Entrez, vite vite vraiment vite, la noce est pour bientôt et rien n’est prêt, rien, rien, rien.
« Au moins, il y a quelqu’un », se dit Ise en essayant de ne pas penser à la peur qui lui glaçait les os.
Le tunnel d’abord étroit s’élargit de plus en plus. Bientôt, il déboucha dans une grotte très claire et si large qu’on aurait pu y loger l’église de la ville, la gare et le théâtre. Il n’y faisait pas trop froid, et une douce odeur de champignons flottait dans l’air. Et quel vacarme, quelle agitation ! Ise était arrivée dans le royaume des trolls. Les créatures étaient si affairées qu’aucune ne prêta attention à la jeune femme. C’était rassurant mais un peu vexant. Elle prit une grande inspiration et se mit à parler très fort.
- Je suis couturière. Je viens pour l’annonce. J’ai amené une robe, si la mariée veut bien l’essayer.
Un grand silence se fit. Des dizaines d’yeux brûlants se tournèrent vers elle.
- Une robe, ça ne va pas du tout, pas du tout. Il y a mille invitées, il faut mille robes. Vite vite vite vraiment vite, la noce est pour bientôt. - Montre la robe, voyons si elle me plaît. - Montre, vite vite vraiment vite.
Impossible de ne pas obéir. Ise déplia soigneusement la robe en essayant de ne pas trembler. Une des créatures s’en empara vivement.
- Pouah, que c’est laid, s’écria-t-elle. Ça pique ça gratte et ça pue. Mauvaise robe, si tu ne sais pas faire mieux va-t’en.
Ise rougit de honte.
- C est de la dentelle de Paris, commença-t-elle. - Pique, gratte, pue ! - Il faut mille robes vite vite vraiment vite ! Mieux que celle-là ! Mille robes comme les montagnes la neige les fleurs la pluie les jeunes rennes les vieux loups les étoiles la couleur du poisson la mousse des forêts. Le roi des trolls se marie, la fête est pour bientôt. Vite vite vite.
Ise n’eut pas le temps de protester. Un troll l’attrapa par le bras et la traîna dans un endroit désert.
- Voici l’atelier. Mille robes vite vite vraiment vite. - Mais il n’y a rien ici, pas de tissu, pas de machine. C’est impossible, je rentre chez moi ! - Non !
Le troll eut soudain l’air très grand. Ses yeux brillaient ardemment. Il grogna.
- Venir servir. Coudre ou être dévorée.
Puis il disparut dans la foule.
Ise tenta bien de s’enfuir, mais il y avait toujours un troll pour la rattraper et la ramener fermement dans son coin. Mille robes pour ces monstres, sans rien que des cailloux et de la terre pour les confectionner ! Que se passerait-il si elle ne réussissait pas. Ole était bien incapable de se débrouiller tout seul. Et ses deux garçons. Ise se mit à pleurer.
Les jours passaient et Ise se morfondait dans la grotte des trolls. De temps en temps une créature venait la regarder, et secouait la tête en grommelant.
- Pas de robe pas de robe. Mauvais mauvais mauvais.
La jeune femme finit par avoir une idée. Elle demanda à parler au roi.
- Impossible de travailler dans le noir, lui expliqua-t-elle. Il me faut trouver l’inspiration et pour cela je dois me promener. En plus, je n’ai ni tissu ni fil, vous devez me permettre d’aller à la ville en acheter.
Le roi réfléchit longuement, son front se plissa sous l’effort.
- Tissu, fil, magasin, non, je veux robe. Sortir oui, avec madame grue pour protéger.
Ise remercia poliment en s’efforçant de ne pas sourire. Elle allait revoir le soleil et il lui serait facile d’échapper à la grue, au petit oiseau bleu.
Le printemps s’était bien installé dans la plaine. Le cœur d’Ise s’emplit de joie quand elle sentit la chaleur du soleil sur sa peau pâle, et l’odeur de la mousse fraîche, le vent de la mer et le doux parfum des bouleaux. Elle respira une grande bouffée d’air pur et se mit à courir en direction de la ville. Soudain, une barrière horrible se dressa devant elle, un mur de cris et de becs acérés.
- Pas de ça, s’exclamèrent les grues, les milliers de grues assemblées là. Le mariage du roi ne doit pas être gâché. Dépêchez-vous de travailler. Si vous êtes venue vous devez servir à quelque chose ou bien être punie.
Pauvre Ise. Les oiseaux la terrifiaient, certains la piquèrent et la pincèrent méchamment, d’autres dressèrent la tête et se mirent à hurler. Elle fut bien obligée de reculer.
Ainsi, impossible de fuir, il fallait coudre mille robes pour les trolls, mille robes sans tissu ni fil, ni ciseau ni boutons. Elle se demanda comment les monstres allaient l’accommoder. Ise en potage, Ise rôtie avec son gratin de pomme de terre ou bien galette d’Ise au fromage brun ? Pour couronner le tout, jour et nuit les trolls la harcelaient.
- Il faut mille robes vite vite vite vraiment vite ! Mieux que celle-là ! Mille robes comme les montagnes la neige les fleurs la pluie les jeunes rennes les vieux loups les étoiles la couleur du poisson la mousse des forêts. Le roi des trolls se marie, la fête est pour bientôt. Vite vite vite. - Comme si je pouvais arracher un bout de montagne pour en faire une robe, grogna-t-elle.
Comme si.
Et après tout, pourquoi pas ? Ise regarda autour d’elle, et soudain elle vit exactement ce que les trolls attendaient. La mousse dessinait un joli manteau brodé sur la terre. Les montagnes découpées en diadème éclairaient l’obscurité profonde. Les bouleaux étincelaient sous le soleil de la nuit. Les primevères étalaient leurs corolles multicolores, les plumes perdues par les grues chatoyaient, les galets de la rivière étaient plus précieux que des colliers de nacres. La jeune femme se mit rapidement au travail, ramassant, cueillant, empruntant, tissant, nouant. Dix robes ne sont pas difficiles à faire quand les étoiles éclairent la couturière. Cent robes fleurissent aisément dans la prairie arrosée de printemps. Mille robes seront prêtes pour le grand banquet de l’hiver.
Le temps passait vite pourtant. Le roi des trolls se marierait quand la Lune ne se coucherait plus, quand le terrible soleil se cacherait, quand l’ours dormirait. Demain peut-être ou dans une journée. Il ne manquait qu’une robe, mais la plus difficile à faire, la robe de la petite fiancée. Ise avait beau chercher, elle ne trouvait rien qui ne soit nouveau, rien d’assez beau pour la mariée. Un soir pourtant, des voiles étranges envahirent le ciel. Ise tendit la main et attrapa un mirage rouge, violet ou vert. Elle tenait la millième robe, la plus belle et la plus légère de toutes.
Ise pouvait enfin dormir rassurée. Son travail était terminé. Demain, le roi se marierait, elle demanderait sa récompense et rentrerait dans sa petite maison rouge. Elle imaginait bien que les enfants avaient dû grandir un peu, c’était normal après tout ce temps. Et Ole, pourvu qu’il ne l’ait pas oubliée. Elle se laissa aller à une douce rêverie. Une voix la réveilla brusquement.
- Aye roi des trolls, tout est-il bien préparé ? J’apporte un trésor de la terre, les alliances pour les fiancées.
Ise se précipita au milieu de la grotte. C’était bien ce qu'elle pensait. Encore elle, cette femme, sa mère, elle le savait bien maintenant, qui osait venir jusque-là. Pas de doute, elle allait sûrement se tourner vers Ise et se moquer encore. La vieille femme était en grande négociation avec le troll. Elle lui proposait deux bagues d’argent en échange de la protection des troupeaux pendant deux cents ans. Le roi se fit un peu prier, mais finit pourtant par accepter. Le banquet était pour cette nuit, il n’avait pas le temps de tergiverser. - Aye roi des trolls, marché conclu. Entre amis dis-moi donc, cette couturière dont on m’a parlé, combien l’as-tu payée ?
Le roi était bien embêté, il n’avait pas pris la peine de discuter du prix avec Ise. En fait, il comptait secrètement la manger pendant le banquet. Pour cacher son trouble il se mit à hurler.
- Couturière quel paiement veux-tu pour les mille robes ? Vite vite vite réponds vite.
Ise réfléchit vite vite vite. Mille robes doivent valoir bien plus que deux bagues. Elle finit par demander deux mille ans de protection pour ses enfants. Le roi s’étrangla de colère mais fut bien forcé d’accepter. La vieille femme des montagnes souriait. Elle se glissa vers Ise.
- Aye fillette tu as bien travaillé. Deux fois déjà tu as jeté le trésor de la montagne, ne le jette pas trois fois.
Disant cela elle lui tendit un fin bracelet de cuir. Ise resta muette, finit par prendre le bracelet et l’attacher à son poignet.
- Aye fillette dépêche-toi maintenant. En buvant les trolls oublient qu’ils ont un marché avec nous. Fuyons avant qu’ils aient trop faim.
Ise suivit la vieille femme jusque dans la neige d’hiver. Elle apprit à vivre dans le froid et l’obscurité, à se nourrir de vent assaisonné d’étoiles. Quand elle eut bien appris elle décida de retourner pourtant vers le Sud, où une maison rouge un atelier et trois hommes l’attendaient. La maison rouge n’avait pas changé, elle semblait juste un peu endormie. Ise se sentait gênée de revenir après si longtemps. Pour ne rien laisser paraître, elle poussa la porte bravement en criant à tue-tête.
- Aye mes hommes, le gigot était-il bon ? J’apporte le trésor du roi des trolls pour le petit-déjeuner.
En la voyant ainsi, Ole et ses fils, les trois hommes, eurent envie de gronder. Mais les mots ne vinrent pas, alors ils se jetèrent sur Ise et l’embrassèrent si fort qu’ils faillirent l’étouffer. Le temps passa doucement dans la petite maison.
Quelques années plus tard, les deux fils partirent vers le Nord, chercher la trace de leur grand-mère. Deux filles des montagnes les épousèrent et ils s’installèrent avec elles sous le ciel. Grâce à la protection des trolls ils vécurent libres et heureux, et leurs enfants firent de même après eux.
Voilà, je vous avais bien dit qu’un mot ne suffirait pas.
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Illustrations de mamancrayon
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