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Fantastique/Merveilleux
victhis0 : Évasion
 Publié le 04/11/07  -  15 commentaires  -  14666 caractères  -  18 lectures    Autres textes du même auteur

Des arbres insolites s'animent, alors qu'aucune présence humaine n'est censée y assister...


Évasion


Un immense chêne d’au moins deux cents ans vient de me passer au-dessus de la tête. C’est rare de les voir voler à cette époque de l’année : en septembre, généralement, ils sont déjà loin, repartis dans les montagnes, à l’Est. Il volait à peine à plus de dix mètres au-dessus de ma tête, je pouvais entendre le bruit des feuilles caressées par le souffle de chacune de ses branches maîtresses, à chaque mouvement vertical. J’adore ce bruit tiède et puissant, cette force tranquille des chênes sauvages qui passent en groupe, aux beaux jours de juillet, une fois que toutes leurs feuilles sont déployées.


Mais un chêne en septembre, seul, juste en dessous des nuages beiges et compacts de cette fin d’après midi, est une chose insolite. Je ne vois pas comment il pourra rejoindre les autres migrants à une époque aussi avancée de l’année. Les pluies trop fréquentes de l’automne galopant vont alourdir son corps et ses feuilles et je doute qu’il ait la force suffisante pour supporter ce poids supplémentaire.


Ça me serre un peu le cœur de voir cet arbre condamné qui défie malgré tout les dures lois de la Nature, suivant son chemin au mépris de son destin. Ça me serre le cœur et je l’admire aussi, je l’envie plus que tout au monde.
Personne ne les a jamais vu arracher leurs racines du sol, ils s’arrachent de la terre en l’absence de toute présence : ça porterait malheur. Tous ceux qui ont tenté de voir cette scène ne sont jamais revenus. Mais c’était à chaque fois en été.


Je les ai déjà entendus plusieurs fois pourtant, les chênes, je m’étais précipité pour essayer de les voir amorcer leur ascension mais je suis toujours arrivé trop tard. Toujours. Ce qui ne m’étonne pas : ils s’arrachent du sol à minuit les nuits sans lune : bien malin celui qui peut circuler sans lumière, en forêt à cette heure ! Toujours est-il qu’ils font un bruit terrible à ce moment-là. Tous n’y arrivent pas : près du tiers ne supportent pas l’effort et retombent lourdement sur la terre humide, les branches brisées, leurs corps disloqués, couchés, douloureux. Dans ce cas là, ils meurent vite, épuisés par l’effort et vaincus par le chagrin de ne pouvoir rejoindre leurs pairs. Ils gisent parmi les broussailles et les herses des arbustes qu’ils ont déchiquetés en tombant, creusant la terre sous leur poids. Ils finissent par devenir noirs comme de la cendre, leur chair pourrie, envahie de bestioles en tous genres. On voit leurs cadavres quand on se promène en forêt. On raconte aussi que la forêt avale certains hommes. Mais il ne faut pas croire toutes ces histoires de bonne femme, ces racontars que l’on raconte pour effrayer les mioches.


Ce chêne de septembre est un signe, une occasion inespérée qui fait germer en moi une idée grandissante : il n’est pas le dernier de la saison. Il y en a sûrement d’autres, dans la Grande Forêt Bleue, qui vont à leur tour et dans la panique trouble de cet anachronisme, s’élever vers le ciel au mépris des infinies précautions prises d’habitude pour être seuls. Il suffit juste d’en profiter et de s’armer de patience…


C’est précisément cette idée qui, au lieu de me laisser poursuivre mon chemin sur le sentier torturé qui me ramène au village, m’arrête et me fait faire un demi-tour lent et souple : je vais chercher un de ces derniers chênes, j’arriverai à observer son envol, du début à la fin, et alors je pourrai revenir au village. Je serai tellement précis dans ce que je leur raconterai qu’ils seront bien forcés de me croire, d’admettre que la légende est morte et enterrée. Et la malédiction qui va avec aussi. Eux qui ne me croient jamais, qui sont toujours prêts à rire seront bien obligés de m’écouter. Ça leur apprendra à se moquer de moi. Ça lui apprendra à Matthieu, la brute qui me jette des pierres quand il me voit près de la ferme des Longs Murs, ça lui apprendra à ce faux jeton de Père Lancelle, avec son regard fuyant et sa compassion professionnelle, qui dit aux enfants de ne pas écouter mes histoires. Et puis aux autres qui baissent le regard en me croisant.
Même Lisa, qui se donne tant de mal pour me croire et qui, au fond, n’a que de la tendresse pour moi. Elle est gentille Lisa, toujours prête à me protéger, mais ce n’est pas ce que je cherche. À elle aussi Je prouverai qu’elle se trompe sur moi.


De toute manière, il est hors de question que je rentre sans avoir tenté ma chance.


Il fait presque nuit quand j’arrive à la lisière de la forêt. Il faut que je me dépêche avant que je me retrouve dans l’obscurité la plus profonde, avant d’avoir pu dénicher un de ces chênes retardataires. Je reste confiant car j’aime bien la Grande Forêt Bleue, même si c’est la première fois que j’y pénètre à cette heure tardive. J’aime son enveloppe, ses dentelles d’ombres aux mouvements lascifs, les bruissements des feuilles qui glissent à l’infini sans jamais reprendre leur souffle. Il y a toujours quelques pentes douces recouvertes d’un tapis de feuilles humides qui marquent au plus profond les empreintes des pas les plus légers, les branches taquines des buissons touffus qui griffent le visage et des chemins ambigus tracés par on ne sait qui et qui mènent on ne sait où, on dirait des veines torturées creusant leurs sillages dans la chair végétale.


Alors que je m’enfonce vers les entrailles secrètes de la Grande Forêt, j’écoute le bruit mat des pigeons qui fuient devant mes pas. Je peux distinguer le son des pattes des rongeurs qui piétinent l’humus puis les bruits sourds qu’un sanglier laisse derrière lui. La lumière du jour capitule petit à petit, les contrastes s’estompent et les bruits que je produis à chaque instant prennent du relief, se découpent et hurlent ma présence dans un environnement où l’on ne m’attend pas. J’accélère, m’accroche à tout ce qui dépasse et qui arrache des petits bouts de ma tunique dans des petits cris secs et pointus. Je baisse la tête et allonge davantage mes pas, qui résonnent dans ma tête. Malgré le froid qui s’invite dans mon dos, sur mon ventre, autour de mon cou moite, je transpire d’excitation. Progresser vers le centre, sans faillir. Lutter à chaque mètre, à chaque centimètre s’il le faut dans cette forêt agacée, bientôt hostile, qui tente de me repousser de plus en plus brutalement vers l’extérieur.


De toute façon il est trop tard. Même si je voulais faire demi-tour, cela ne servirait à rien : jamais je ne pourrais retrouver mon chemin dans ce boyau qui se referme sur moi comme une chape.


Je m’arrête pour reprendre ma respiration. En plissant les yeux, j’arrive à distinguer quelques vagues tâches grisâtres, ultimes témoins d’un jour vaincu. Ce qui signifie que je file à l’ouest, donc vers le centre de la Forêt Bleue, là où les grands chênes vivent. Encore un effort et je devrais logiquement les trouver, les sentir, humer leur présence. Tous mes sens sont en alerte. Je m’arrête. Je ferme les yeux et je tourne sur moi-même, les oreilles, les narines, le bout de mes doigts tendus, je cherche un indice, une vibration, un signe pour me guider. Silence.

Les oiseaux se sont tus et le vent s’en est allé caresser d’autres lieux. Rien ne bouge. Mon cœur bat lentement et fort, il fait résonner tout mon buste dans un spasme régulier. Je respire à peine par pincées d’air volées au passage. Si j’essaye de me retourner, des lances pointues et souples tentent de me crever la peau sur les côtes. Des lames de feuilles tranchantes me lassèrent la joue, sans pitié. Je cherche une issue tous azimuts, je progresse lentement, à tâtons. Je peux entendre chaque pli de mes hardes à chaque mouvement, chaque feuille morte écrasée sous mes pas pourtant légers, chaque éraflure sur ma peau griffée par mille épines.


Une note obscure progresse lentement. Je sens sa fréquence qui fait vibrer la membrane de mes tympans. On dirait une sorte de douleur sismique venue des fibres de bois fraîchement arrachées et des claquements secs des racines secondaires qui lâchent sous la tension. Je ne bouge plus, tous mes sens en alerte, prêt à capter le moindre indice car je sais que je me rapproche d’eux, qu’ils sont à ma portée, que c’est maintenant ou jamais.


La note végétale d’abord syncopée devient de plus en plus homogène, plus facile à suivre, tout mon corps est happé par la voix des grands chênes. Luttant comme une bête acculée, je me remets en route, aimanté par cette étrange mélopée. Je suis près du but, tout près.


Mes pieds se prennent dans une racine émergente et je m’étale violemment, déchirant au passage plusieurs cordes vivantes qui s’écartèlent sous mon poids. Ma tête heurte dans un bruit sourd un caillou. Engourdi, refusant l’évanouissement qui me guette, je me redresse péniblement, cherchant une issue. Un liquide chaud et gluant glisse doucement de mon front sur mes tempes et sur mes joues sales. Un cri de bête sauvage sort de ma bouche, un cri de rage, de peur… Pas maintenant. Pas là. Je ne me laisserai pas vaincre à ce stade, je touche le but et rien ne me fera renoncer.


Ma colère me tire par les épaules, m’arrache du sol; je me redresse et lance mes poings comme des massues devant moi pour abattre tout ce qui veut s’opposer à ma progression, je grogne à chaque pas, à chaque poing.
Hors d’haleine, épuisé je reprends des forces. Il fait nuit noire. Je suis totalement désorienté, perdu, transi de froid et trempé dans une atmosphère presque liquide à force d’humidité…


Soudain la terre se met à frémir, puis à vibrer. Je tente de m’agripper à quelque chose autant pour me rassurer que pour rester debout. Un grondement de basses sourdes s’élève lentement tandis qu’une lueur verdâtre monte du sol noir, à quelques pas… autour de moi. Elle enveloppe timidement un colosse : un grand chêne, qui commence à pencher lentement, bercé par cette lueur enveloppante. Tout s’est éteint autour de ce spectacle à nul autre pareil. Jamais je n’aurais cru qu’il soit si près.


Je ne respire plus, mes paupières ne cillent plus, je suis statufié sur place. Le temps s’arrête. Devant moi j’entends les bruits organiques des racines qui se brisent les unes après les autres en s’extirpant d’un sol qui refuse obstinément cet arrachage forcené, retenant chaque centimètre végétal, l’aspirant d’une force opposée vers les profondeurs. Mais le chêne semble plus fort ; chaque racine claque comme un fouet en giflant l’air avec une force extraordinaire. Des petites branches des arbres proches tombent, balayées par les mouvements désormais amples du grand chêne dont tous les efforts pointent vers le ciel opaque. J’entends comme un râle, une sorte de cri sourd et douloureux, un cri de fibres, de feuilles froissées, tordues et chiffonnées en grimaces atroces.
Dans un effort ultime, les derniers bras musculeux du grand chêne s’extirpent lentement de la terre obscure qui tremble de rage vaincue, sentant son impuissance à retenir le monstre qui s’arrache, fuyant la gangue boueuse qui recouvre ses membres. Lentement, le chêne quitte le sol, définitivement, éventrant mortellement au passage les arbustes chétifs qui ont eu le malheur de pousser trop près.


Je suis le seul. Ou le premier. J’assiste à la naissance d’un grand chêne alors que tout le monde dit que c’est impossible. Mais je l’ai fait. Malgré le sang gras qui continue à couler sur moi…


Si elle me voyait à cet instant précis, Lisa saurait alors qui je suis vraiment et tout deviendrait clair pour elle... Elle aurait peur, elle me dirait de fuir, qu’on a pas de droit d’être là, que c’est interdit, sacrilège, que la forêt avale les hommes… Si elle était là, elle hurlerait mon nom tandis que je me rapproche, alors que je ne suis plus maintenant qu’à quelques pas, tout entier nappé dans la lueur étrange, presque à toucher l’écorce rugueuse de mon arbre…
D’instinct je cherche Lisa du regard. Mais il n’y a personne, que des ombres immobiles, que des masses muettes dominées et soumises au spectacle. Je jette un dernier coup d’œil, presque par réflexe : si elle tient à moi, elle m’aura suivi et elle va jaillir des ténèbres pour se jeter à mes pieds et me retenir. Tout de suite.
Rien.


Je pense à son visage, à cette expression de douleur légère et de gentillesse quand elle me regarde. Elle fait un petit haussement d’épaules, de renoncement, presque imperceptible. Je caresse doucement son visage de mes doigts épais, mes ongles peignent sa chevelure ocre. Je lui souris en laissant retomber mes bras le long de mon corps, résigné.


Mes doigts agrippent un bout de racine qui passe à ma portée ; je le serre de toutes mes forces…Et je quitte le sol. Je m’élève, blessé par les branches jalouses des conifères trop proches. Ma vie tient toute entière dans mes doigts durs comme de la pierre. Je me hisse dans un râle alors que le grand chêne tremble tout entier ; un vent cinglant vient glacer mes vêtements trempés sur ma peau grelottante. Tandis que les plus hautes branches de la forêt sont maintenant derrière nous, je ne ressens plus qu’un lent mouvement ample et tranquille. Apaisés, libérés de l’effort accompli, nous reprenons nos forces, unis dans la même renaissance.


Je passe mes bras autour de ses branches benjamines et j’effleure ses feuilles affolées par un vent opposant. Intimidé, je progresse lentement sur son tronc, vers son faîte, assurant mon équilibre au jugé, frémissant avec lui dans les risées taquines qui nous déportent doucement. Le sifflet aigu du vent qui cingle de plus en plus fort me dit toute la volupté de ce vol, toute la jouissance de mon arbre dans l’accomplissement de son miracle. Je hurle mon triomphe, je suis l’unique, le découvreur invincible, celui dont on parlera pendant des siècles dans la région… Je leur dirai tout ; la lumière, les bruits, tout, dès que mon grand chêne amortira sa descente.


Sa descente ?


En me penchant prudemment, je distingue au sol quelques lumières pâlottes, minuscules, jetées n’importe où.
L’arbre prend de la vitesse. J’ai froid. Nous nous rapprochons des nuages alors que je sens poindre la lumière du soleil, là bas droit devant.


Nous atteignons la couche gazeuse au moment où le jour va faire valoir ses droits. Petit à petit nous nous élevons encore, j’ai perdu toute notion de distance, de vitesse, d’équilibre. On n’y voit plus rien qu’un épais tissu anthracite qui étouffe tout. Le froid devient glacial. Les branches les plus chétives, couvertes de givre se tendent et grincent, glacées au cœur. Les tremblements compulsifs de mon corps qui lutte s’estompent doucement, petit à petit, il devient insensible. Je ne sens plus mes jambes, ni mes reins. Curieusement, une douce quiétude m’envahit alors que je ne peux plus bouger le moindre muscle. Je ferme les yeux.



 
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   nico84   
4/11/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Heureusement que tu me le dis, je n'aurais jamais cru cela possible. Je ne monterais plus dans un arbre déja que quand il est planté, j'ai déja le vertige...

Beau poéme.

   irisyne   
4/11/2007
Très bien écrit et l'histoire est originale.

   bernalot   
5/11/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai eu peur que tu brises le rêve en écrivant une chute plus "conforme" à la "réalité" du genre "je me réveille en sursaut dans mon lit bien chaud...Mais non ! Il ne te reste plus qu'à écrire la suite de ce Nick Olgerson d'un nouveau genre !
Fais-nous encore délirer !

   macalys   
5/11/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un très beau texte sur un thème qui me plaît et qui est vraiment très agréablement traité.

C'est une vraie synesthésie que cette nouvelle : on voit, on touche, on sent la forêt grâce à tes descriptions à la fois poétiques et précises. J'aime comment tu fais correspondre les mouvements des arbres avec les sentiments du narrateur : la liberté, le bonheur et l'envol des grands chênes, l'angoisse et la peur avec la forêt qui se referme autour de lui... Cette façon de procéder nous happe dans ton récit et permet de s'identifier à la fois avec le personnage et avec le décor.

Juste une petite remarque tout de même : je crois que parfois tu en dis trop, et tu pourrais élaguer quelques phrases un peu touffues (pour rester dans le registre lexical de la forêt...). De simplifier certaines phrases les rendraient plus fortes, leur donneraient plus de portée, surtout dans la deuxième partie où certains passages m'ont parus un peu longuets.

   Bidis   
6/11/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le début de ce texte m’a fait irrésistiblement penser à un tableau surréaliste. J’ai pensé à Magritte, à ses petits Messieurs qui pleuvent par exemple, ou à la grosse pierre en suspension sur la mer...
Les racines d’un arbre symbolisent entre autres l’inconscient – un arbre déraciné qui vole est une image très forte, perturbante.
Ainsi, tout un temps, je suis restée sur ces impressions sans me dire que c’était un rêve, par exemple. J’étais devant un tableau surréaliste, point.
Et puis, insensiblement, je ne sais plus à quel moment, j’ai pensé à une montée extatique vers l’orgasme, les branches m’ont fait penser aux bras de la femme, et cette interprétation s’est tout à fait contentée de la fin, qui était la redescente finale, normale, attendue.
Et j’ai trouvé que c’était un très bon texte.

   Togna   
14/11/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Loin des poncifs dans un vocabulaire précis.
Une des rares nouvelles du genre que j'ai relue pour le plisir.

   Werther   
16/11/2007
Très beau texte, très original!

   jensairien   
28/12/2007
J’ai halluciné sur ta description des arbres filant dans le ciel. J’adore cette idée et j’aime beaucoup la fin. Par contre toute la description de la marche dans la forêt ne me parait pas assez travaillée, et le style poussif, à l’image de ce «…racontars que l’on raconte…. » ou encore du héros qui s’assomme sur un « caillou ».

   leon   
22/9/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est une bonne histoire, avec une belle idée, bien développée.

Juste, je pense qu'il y a des tournures de phrases lourdes ou inadéquates comme celle-ci :"Mes pieds se prennent dans une racine émergente et je m’étale violemment, déchirant au passage plusieurs cordes vivantes qui s’écartèlent sous mon poids."

J'aurais vu qqc du genre : "je me prends les pieds dans une racine et je m'étale de tout mon long, cassant des lianes vivantes sous mon poids."

Bien sûr, ça peut sembler être de la chicanerie pure mais ici, c'est tout ce qui fait la différence avec un tetxe vraiment très bien.

Donc, simplement le style de certaines phrases à retravailler...

   marogne   
24/9/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Quatrième nouvelle que je lis aujourd’hui de Victhis0, chacune avec une style différent, mais à chaque fois une écriture maîtrisée, plaisante, et à chaque fois une idée originale qui est développée de manière convaincante.

Etrange impression qui me reste de celle-ci. J’ai un peu eu du mal à me faire une idée du héros, entre le « simplet » du village qui raconte n’importe quoi, et qui s’invente des légendes, et l’observateur curieux, inquiétant car voulant toujours comprendre. Ce sentiment est renforcé par la façon dont « il » s’exprime, parfois avec une précision de scientifique, parfois de manière beaucoup plus « simple ».

Il y a de magnifiques passages descriptifs de cette marche dans la forêt, et de la forêt elle-même, c’est sans doute ce que j’ai le plus aimé. Avec bien sur les deux premières phrases, fantastiques. Beaucoup de poésie aussi dans ce texte.

Ps : « lassèrent » ou lacèrent » ?

   Bliss   
25/9/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Fantastique idée que ces chênes volants!

Seul le passage dans la forêt, avant la "rencontre" avec l'arbre, m'a un peu déçue.

Mis à part ce point, j'aime vraiment ce genre d'imagination farfelue, ces idées déjantées que j'aimerais avoir...

Et, vraiment, toute la partie avant la forêt, est magique!

   FILOMENE   
31/10/2008
 a aimé ce texte 
Un peu
toujours surprise par le sujet et la façilité avec laquelle l'improbable devient naturel, "normal"....un imaginaire riche,et émerveillant, mais pour cette nouvelle la maitrise des mots me semblait trop pesante,trop fournie, trop fouillée..

   Jedediah   
5/11/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Une nouvelle au ton décalé et au scénario improbable (en dehors des ouragans qui frappent de temps à autre les côtes américaines ou japonaises, les arbres ne volent jamais :-) ).
Peut-être que certaines phrases auraient gagnées à être davantage sublimées, mais l'histoire se lit très bien, même si la scène de l'arbre qui s'arrache au sol ne comporte finalement aucun détail extraordinaire, en dehors du bruit sourd et de la lueur verdâtre.
C'est promis, je ne regarderais plus jamais un chêne de la même façon :-).

   Flupke   
14/1/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Remarquablement bien écrit et indéniablement original. Un pari osé vu l'irréalisme des chênes volants, ou plutôt disons le surréalisme du thème. Mais finalement c'est une agréable surprise, car cétait beaucoup plus intéressant que ne le laissent supposer les 2 premiers paragraphes. En fait je dois dire que lors de ma première lecture, j'avais rapidement abandonné, ne reprenant ces feuillets que 3 mois plus tard. Mais une fois que j'ai réussi à museler ma raison, j'ai trouvé ça très chouette. Bravo donc !

   Anonyme   
14/2/2009
Bon sang c'est pas vrai ! Comment tu fais pour trouver des accroches pareilles ? T'es un surdoué ! J'y retourne, j'ai pas lu la suite. Quelle décontraction, c'est dit comme si c'était normal de voir un chêne voler !
Y'a du génie. Vraiment.
Ces racontars que l'on raconte... aie.
"cette forêt agacée" je saisi l'intention mais je trouve ça... bizarre.
"J’assiste à la naissance d’un grand chêne"... un chêne qui meurt, qui tombe... Mais bon, j'ai pas lu la suite.
D'accord... pas facile à saisir l'hyperbole ou la métaphore de l'arbre-oiseau.
C'est poétique, c'est très doux malgré quelques passages frissoneux et... c'est un peu long.
mais je crois qu'il ne faut pas tenir compte de ce dernier avis, j'ai lu toutes tes nouvelles (sauf la catégorie SF, je n'y connais rien et je ne rentre pas dans le genre) ce qui fait que j'ai pris le pli d'une écriture ou plutôt d'une "peinture" noire, incisive, plus... musclée... alors évidemment, ce texte me parait un peu trop long. Et qui sait ? Un peu trop doux.


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