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Cox
12/1/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
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J’ai aimé la partie de chasse polaire, qui est pour moi la force du récit ; c’est dépaysageant, ça fait voyager. C’est raconté simplement, sans détour, dans le genre Hemingway.
On suppose que vous ne connaissez pas la culture inuite de première main (il y a trop peu de ces petits détails qui sonnent vrai dans le récit pour supposer que vous ayez passé du temps dans ces régions). C’est toujours un gros risque d’écrire sur un sujet réel dont on ne connaît pas grand-chose. Mais dans l’ensemble, on est tout de même immergé dans ce paysage sans doute imaginé de toute pièce. Je ne relève pas d’incongruités majeures qui me sortent du récit. Du côté négatif, le héros m’apparait presque comme un anti-héros, et je ne pense pas que ça soit voulu. Dès le début, il est décrit comme quelqu’un de très obstiné. Il en tire même son nom, et il fait une fixation sur la fille du Chaman. Or la fille en question semble être amoureuse d’un autre. Qu’importe, Ujaraki s’obstine parce qu’« il la mérite ». Pourquoi ? Parce que ses parents ont décidé d’un mariage arrangé. Aucune passion ne transparait pour la fille du shaman; la seule chose que l’on lit ici c’est une affaire de « mérite » et d’obsession sociale pour Urujaki. Il m’apparait donc comme le parvenu qui refuse de laisser à la jeune fille la liberté de l’amour, et s’obsède à faire valoir son privilège social. Un conte traditionnel se placerait du point de vue de son rival, l’amant qui a charmé la belle par sa valeur et qui doit s’opposer au carcan social de ce mariage forcé. Cette vision est encore renforcée a la fin, lorsqu’Urujaki, résolument battu, se rabat immédiatement sur la première donzelle qu’il voit -littéralement. (Et qu’il avait d'ailleurs royalement ignorée jusqu’ici). Bref, sans vouloir être trop dur avec le pauvre Urujaki, tout récemment cocufié, il m’apparait quand même comme un sacré con. J’ai été étonné qu’Urujaki s’estime satisfait d’un seul phoque, et qu’il s’imagine qu’il puisse nourrir une tribu entière avec un seul animal d’environ 80kgs. J’ai tiqué aussi lorsqu’il remorque le phoque « par les naseaux ». Les phoques n’ont-ils pas un tout petit nez ? La scène ou il attend, debout, lance á la main, qu’un phoque miraculeux se pointe m’a paru un peu surréaliste. Je doute que ce soit vraiment une description correcte de la technique de pêche utilisée par les inuits de l’époque. Il pourrait attendre longtemps dans sa pose de statue grecque… Il y a quelques maladresses de style, quelques lourdeurs. Je relèverai quelques exemples non-exhaustifs : - « sans fonte des glaces, il faut la casser, ce qui est un travail ardu lorsqu’elle est épaisse ». La phrase, assez plate dans sa construction et son sens, m’a paru être une lapalissade (elle enfonce des portes ouvertes, comme cette parenthese, qui ne fait que répéter ce que "lapalissade" exprimait déja en un seul mot). - « il n’ose pas quitter ses yeux du trou » -> quitter le trou des yeux - « essoufflé par l’effort abrupt et instantané à fournir » -> virez le « à fournir », et faites un choix entre "abrupt" et "instatane" qui sont redondants. C’est un petit détail simple, mais votre texte est constellé de formulations comme celle-ci, alourdies par des mots inutiles. Vous gagneriez énormément en fluidité et en dynamisme si vous épuriez. - Autre exemple : « dans l’éventualité que le vent soit de face » -> si le vent est de face. Ça se lit beaucoup plus facilement (je trouve) - L’image du saumon, qui m’a paru comique dans ce moment qui se veut dramatique. Dans l’ensemble, je trouve que l’écriture pourrait être largement améliorée, tant dans le style que dans la façon dont les personnages sont développés. Mais j’ai malgré tout pris du plaisir à suivre la chasse dans ces contrées exotiques ! |
jeanphi
12/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour,
Derrière des airs innocents et une écriture concrète, l'histoire tire sur la corde sensible avec un délectable pragmatisme. Je lis un très beau récit, qui nous rappelle à travers la difficulté de cette civilisation polaire, l'effort méritoire dont peut dépendre la survie du groupe, la vie constituée exclusivement d'essentiel, la nature des rapports tribaux sous leur aspect hiérarchisé, affectif et familial. Autant de visions dont il nous est impossible de rattacher une expérience de vécu et auxquelles le lecteur s'identifie pourtant avec passion, tant ces visions translatent une projection de l'infinie comédie humaine. Nous sommes transportés en plein cœur d'une société traditionnelle inuit, et nous nous retrouvons à pêcher le phoque avec votre personnage. Je ne me prononcerai pas sur le style très droit et très descriptif qui ne laisse la place à aucun à côté. Le respect que m'inspire l'ensemble fond/forme, comme un exemple d'abnégation à exister, suffit pour accepter ce choix d'auteur sans creuser. |
Vilmon
12/1/2024
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Bonjour, merci pour vos commentaires.
Il me faut en rectifier certains. Voici un lien pour les remerciements et quelques explications à propos de la chasse au phoques traditionnelle. ICI Vilmon |
dowvid
13/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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Pas mal, mais une fin un peu trop facile à mon goût. Arlequin... 8-)
L'écriture est bien, sauf à certains endroits qui m'ont déséquilibré : "...quitter ses yeux du trou..." quitter le trou des yeux, me semble plus juste "...ils sont sincères de le retrouver sain et sauf..." sincères de quoi ? d'être heureux ? d'être étonnés ? Et je ne crois pas qu'un innuit puisse regarder les aurores "bouche-bée", habitués qu'ils y sont. Mais en général j'ai apprécié. Mais j'ai l'impression que l'auteur connaît peu le caractère des innuits. Peu romantiques, plutôt pratiques. Ils ne parlent pas de leurs émotions, comme chante Desjardins :"Ils naissent avec une flèche plantée dans l'cou, et quand ils parlent, ça leur fait mal.. tiré de Elsie, une magnifique chanson". Ma blonde a travaillé plus d'un an à Kujuuak, et les traîneaux ont été remplacés par des motoneiges. Et la glace se fait de plus en plus rare, merci les changements climatiques... Mais disons que c'est une histoire du passé... 8-) Globalement, j'ai apprécié malgré mes commentaires un peu tâtillons |