Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Laboniris
Vilmon : En marge
 Publié le 01/09/23  -  5 commentaires  -  8433 caractères  -  54 lectures    Autres textes du même auteur

En marge sur une page et dans la vie.


En marge


________________

________________|Vous reconnaissez ceci ?

________________|En effet, c’est la marge de cette page.

________________|Plus précisément, il s’agit de sa marge gauche.

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiEt ici, la marge droite.|

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiCette dernière est peu utilisée en français.|

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiElle fait norme pour l’écriture arabique.|

iiiiiiiiiiiiiiiiDe ce côté,|

iiiiiiiiiiiiiiiiiien marge.|

iiSurtout pour écrire|

en rouge des notes,|

iiiiiiiiides corrections|

iiiiiiiiiou des erreurs,|

llllllllllc’est marginal.|

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii|Hop ! De ce côté vous êtes normal, standard, accepté.

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiBizarre,|habituel

iiiiiiiiiiii.iexcentrique,|raisonnable

iiiiiiiiiiiiiiiiii.idifférent,|naturel

iiiiiiiinconventionnel,|légitime

iiiiiiiiii.inacceptable !| « Que c’est odieux, vraiment ! »

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii|(très loin à droite)

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiNon, vous ne le voyez pas sur cette page, c’est vraiment hors marge.|

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.iOn préfère le nier (on ne le voit pas, alors il n’existe pas).|


iiiiiUn poisson-clown|dans un banc de harengs.

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiUne nuit paisible percée par le chant|d’un criquet.

iiiiiiiiiiiiUn coquelicot|dans un champ de blé doré.

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiDans une fissure de bitume,|une pousse verte.

iiiiiiUn mouton blanc|sur les flancs verts des alpages.

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiUne voie congestionnée de voitures traversée par|un cycliste.

iiiiiiUne étoile filante|traversant la Voie lactée.


iiiiiiiiiiiiiiiiiiEn marge,|un petit récit


iiiiiiiiiiiii.iUn étranger|se présente au guichet de la gare habillé d’un veston gris, d’une chemise

iiiiiiiiiiiiiiirose fuchsia|et d’une cravate noire. Il demande un billet aller simple pour

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiKiev.|Surpris, l’agent lui demande poliment de répéter pour confirmer cette

iiiiiiiiiiiii.idestination.|

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiL’individu|acquiesce de la tête. L’agent lui explique que c’est impossible puisque la

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiguerre|fait rage dans ce pays. Seules les personnes autorisées y vont par convois

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiispéciaux.|De plus, aucun n’est planifié à court terme, lui précise-t-il. L’homme

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.ilouche|insère sa main sous son veston, en sort un étui et y retire un papier

iiiiiiiiiiiiiiiii.i.iargenté.|Il le déplie avec soin, le dépose sur le comptoir et pointe du doigt

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.ile sigle|estampé en rouge au bas de la page. Étonné, l’agent dévisage cette

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiicurieuse|personne en fronçant les sourcils. Celui-ci lève le menton et lui dit :

iiiiiiiiiiiiii « Priorité ».|L’agent devient livide, il cherche à tâtons sous le comptoir le bouton

iiiiiiiiiiiiiiiiiiid’urgence|tout en bégayant. Il se tait et s’immobilise à l’apparition d’un

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiii-ipistolet|pointé près de son visage.

Iiiiiiiiiii.i.iL’agresseur|lui fait un signe négatif de la main et le réprimande en le

iiiiiiiiiiiiiiiiiii.ifrappant|au visage. Il s’appuie sur le comptoir, y grimpe pour passer de

iiiiiiiiiiiiiiii.i.ila marge|vers la page. Il prend possession du guichet et de tous les billets,

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitire|un coup vers le plafond et s’enfuie dans la commotion par la porte

iiiiiiiiiiiiiiiide secours.|Il est resté un moment sur la page pour voler et est retourné dans

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiila marge|pour disparaître.

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii|Les gendarmes se précipitent sur les lieux, saisissent le caissier et le

iiiiiiiiiiiiiiiiimenottent.|Il objecte et clame son innocence. Il est accusé de complicité et mis en

iiiiiiiiiiiiiiii.idétention.|À son procès, la cour prétend qu’il sait où se trouvent les billets et l’argent

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.ivolés.|Qu’il refuse de le dévoiler en prétendant qu’il ignore tout de ce

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.isuspect|qui a attaqué le guichet. Ses actions insuffisantes démontrent qu’il a

iiiiiiiiiiiiiiiiii.icomploté|pour élaborer ce plan.

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii|Des personnes viennent témoigner et confirment ces

iiiiiiiiiiiiiiii-isoupçons.|Son patron et ses collègues affirment qu’il est ponctuel, mais

iiiiiiiiiiiiiiiii.itaciturne.|Ses voisins déclarent qu’il est un homme plutôt tranquille, mais

iiiiiiiiiiiiimisanthrope.|Son avocat le défend sans enthousiasme, convaincu que cet homme

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiasocial|et silencieux est le cerveau qui a échafaudé toute cette mise en scène

iiiiiii-imachiavélique.|Le caissier est désemparé. La justice délibère et le déclare

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiià tort|coupable de complicité et d’entrave à la justice. Il est jeté en

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.iprison.|Cet homme pourtant innocent, toujours à la page, passe

iiiiiiiiiiiiiiiii-ien marge|de la société pour y vivre une peine à perpétuité.

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii|Fin




 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   jeanphi   
26/8/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Somptueuse entrée philosophico-littéraire. Vous allez à l'essentiel avec des mots simples. J'imagine quelqu'un déclamer ce texte aussi bien que vous l'avez écrit. Et cela me plaît beaucoup.
L'histoire me laisse sur ma faim. Beaucoup de recule, d'expérience à l'écrit sans doute, aucune naïveté dans le traitement, sale guerre, comme on dit.

J'accepte difficilement que la logique réside uniquement dans l'association du concept d'entrée marge/bon droit et de l'extrême bipolarisation de la société et du déficit des pays pauvres (ou ravagés) envers les pays riches.
Mais j'aime la classe de ce texte, non pas donneur de leçon.s, mais bien émancipateur d'idées reçues.
Tout remettre en cause par le constat sans apporter de solution alternative et laisser le récepteur évoluer de son point de vue, une didacticte inérante à l'humanité, serait-ce par la force des choses.
Vous semblez brandir l'infecacité de cette méthode à opérer quant à la question de l'intolérance et de la persécution. Une démonstration par l'absurde fort touchante au regard de l'actualité.

   Donaldo75   
27/8/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Cela faisait longtemps que je n’avais lu un vrai Laboniris ; celui-ci est original – ce qui est un peu, je le reconnais, la définition du genre – dans la catégorie et j’ai été bluffé par le travail derrière le texte. Je salue l’initiative ; je ne sais pas quelle partie j’ai préféré entre la première, en décalé, plus libre, et la seconde où l’histoire de la partie gauche prend le pas sur le reste et pourtant ça fonctionne. En temps normal, je ne suis pas fan des histoires racontées de cette manière mais là ce n'est pas ce qui importe le style de narration mais ce que l'exercice du Laboniris propose. Donc je ne peux que féliciter l'auteur de cette prise de risques et du résultat.

   Vilmon   
1/9/2023
Bonjour,
Pour les remerciements et explications de ma démarche, vous pouvez cliquer ici : démarche de l'auteur et explications
Bonne journée !
Vilmon

   Perle-Hingaud   
3/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un chouette laboniris! J'ai apprécié l'inventivité et la fantaisie qui illustrent visuellement un concept, la marge. Le tout reste de plus assez simplement lisible, ce qui est appréciable aussi.
La couleur rouge est bonne pour mettre en exergue la marge et deux idées : l'interdit/ le danger associés à cette couleur et plus banalement les annotations/ corrections des professeurs, donc de l'autorité.
Merci pour cette proposition !

   solinga   
16/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Quelle chance d'avoir fait connaissance avec votre texte ! Wow ! Merci !!

Effet : un merveilleux remue-ménage d'idées...d'où mes commentaires-fragments jetés, lapidaires et nominaux, cause onde de choc à vous lire.

Réflexion sur les marges, "le bon côté", le décalage, les partitions, les habitudes, les standards acceptés et reproduits, la bête binarité.
Réflexion sur le passage, la fuite et l'envol, sur l'entre-deux, avec le guichet comme métonymique guérite douanière et injonction à choisir un camp.

Un pays/un autre ; Ici/Là bas ; Dedans/Dehors ; Eux/Nous ; Légal/Illégal ; Ou bien/Ou bien...
Eh bien non.
Qu'on oscille, qu'on brouille, qu'on mêle, qu'on désencastre. Qu'on noue les lignes par la main, qu'on s'aller-retourne un peu pour changer.

Tout donne à penser dans ces brisures, ce qui chatoie surtout dans la première partie.

Merci pour ces déconstructions de murailles, ces déplacements salutaires. Vous brisez les parois catégoriques et permettez de construire d'autres espaces, d'autres imaginaires d'humanité.

Oui, orientant nos compas vers la gauche, mués en neuves roses des vents, sachons cheminer (exemple) suivant les mots calligraphiés de la langue arabe, sachons mener nos voyages sur d'autres voies que celles, rugissantes et doubles, des roulants tapis autoroutiers, sachons suivre des directions distinctes de celles enjointes, et prendre nos évidences à rebrousse-poil.
Sachons penser de côté.
Sachons faire ondoyer les lignes, dans la sagesse des sentiers nomades.

Bref, votre texte m'a visiblement enthousiasmée !
Désir par conséquent d'en apprendre davantage sur votre démarche...Je tâcherai donc de me collecter un peu de temps, un peu de ce blanc luxueux mangé par les fourmillements du quotidien, et découvrirai dans vos textes, avec joie, d'autres remaniements d'évidences, d'autres déménagements de frontières.
Merci derechef !


Oniris Copyright © 2007-2023