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Réflexions/Dissertations
Vilmon : L'esclavage de nos cellules
 Publié le 20/09/23  -  5 commentaires  -  5848 caractères  -  42 lectures    Autres textes du même auteur

Les médecins nous prescrivent tout un arsenal de comprimés pour réguler nos humeurs, nos insuffisances cardiaques, notre taux de cholestérol et autres. Pouvons-nous y voir là de l'esclavage de nos organes, de nos cellules ?


L'esclavage de nos cellules


Dernièrement, il a été rapporté par les nouvelles scientifiques qu'une réussite sans précédent a été accomplie : relier le cerveau à la moelle épinière par un fil de communication branché à un ordinateur pour permettre à un paraplégique de remarcher. Les réalisations d'interconnectivité cerveau et automate prennent de l'ampleur et plusieurs questions se posent à propos de leur orientation. L'humanité a évolué pour mieux maîtriser son environnement afin de l'adapter à ses besoins. Est-elle en processus de permettre à chaque individu de contrôler le fonctionnement métabolique de son propre corps ?

Nous vivons de plus en plus dans un monde de performance qui favorise l'élitisme dans tous les domaines. Qu'il s'agisse d'activités récréatives et sportives, du travail ou d' acquisitions. Il y règne un climat social qui intime à progresser toujours vers un meilleur résultat qu'auparavant, malgré les limites. Une personne est reconnue par ses pairs en achetant le produit le plus économique et efficace, en les surpassant dans une activité sportive, en atteignant un poste de travail prestigieux, en s'affichant au sommet du tableau de bord des victoires aux jeux électroniques. Les personnes se procurent des articles ou des accessoires qui leur permettent de gonfler leur succès avec des artifices. Un vélo au carbone pour réduire leur temps de course, un fart de glisse de performance pour accroître leur vitesse au ski nordique, une application de suivi à l'entraînement et de l'évolution de leurs exploits.

Les avancées techniques et pharmaceutiques ont permis de contrevenir aux défaillances vasculaires de nos cœurs, de l'insuffisance de création d'insuline de notre pancréas, de notre dépendance à la nicotine ou d'augmenter la perte de poids. Nous sommes à l'orée de la forêt des possibilités d'implants technologiques pour contrecarrer ces déficiences biologiques résultant de notre vieillissement ou de l'abus de notre corps. Il est louable d'arriver à prolonger la vie des individus frappés par ces défaillances physiques ou ces maladies. Mais qu'en est-il de ceux qui voudraient les utiliser pour améliorer leurs performances afin de surpasser les autres, d'acquérir un gain et un avantage sur la société ?

Il y a certes le phénomène d'accessibilité à cette technologie qui favorise les mieux nantis qui pourront bénéficier plus facilement de ces facultés augmentées. Récemment, le réseau de la santé a dû limiter la vente d'une pilule miracle pour la perte de poids puisque celle-ci permet aussi de contrôler le diabète. Sans cette restriction, il y aurait pénurie de ce médicament pour les malades. Il existe actuellement sur le marché des appareils qui prétendent corriger la posture dorsale d'une personne en lui donnant une légère secousse électrique lorsqu'ils détectent un relâchement. Les médecins nous prescrivent tout un arsenal de comprimés pour réguler nos humeurs, nos insuffisances cardiaques, notre taux de cholestérol et autres. Pouvons-nous y voir là de l'esclavage de nos organes, de nos cellules ?

Notre corps devient moins efficace, dans certains cas, nous nous assurons de lui prodiguer des soins afin de le guérir. Mais dans d'autres, ne s'agit-il pas de le forcer à poursuivre à avancer coûte que coûte par coups de fouet chimiques ? Ou par surentraînement physique ? Nous ne sommes pas loin de charcuter nos corps pour y implanter des stimulateurs pour corriger nos organes paresseux ou pour les remplacer par des plus performants, de conception technologique ou biologique.

Notre culture sociale contient déjà des éléments qui semblent favoriser l'avènement de ce phénomène. Il y a plusieurs années, la série télévisée de « L'Homme qui valait trois milliards » présentait un héros muni de jambes, d'un bras et d'un œil robotisés qui augmentaient ses capacités au-delà des standards biologiques. Le personnage Cyborg des dessins animés des Jeunes Titans possède des membres et des aptitudes robotiques, parfois farfelues, qui lui rendent l'habileté d'être un super-héros. Y a-t-il déjà dans les gènes de nos sociétés une acceptabilité sociale à remplacer une partie du corps par un élément plus performant ? De forcer notre corps à suivre notre volonté et de le transformer pour rencontrer les aspirations de notre esprit ?

Plusieurs personnes sont prêtes à payer une fortune pour améliorer leur esthétique corporelle. Combien d'entre nous seraient prêts à dépenser autant pour retrouver les performances athlétiques de leur jeunesse avec des implants qui activeraient leurs glandes de croissance ? De pouvoir prolonger leur existence en remplaçant les organes défectueux ? D'atteindre un poste de travail de prestige avec des stimulateurs au cerveau ou une interconnectivité directe avec de puissants ordinateurs et les objets connectés ? La société post-humaine peuplée d'individus avantagés par des implants technologiques est à notre portée. Un pas de plus vers l'esclavage de notre propre corps pour assouvir nos rêves et notre recherche du bonheur.

Lorsque l'humain sera plus mécanique que biologique, quelle relation entretiendra-t-il avec la nature ? Quel sentiment d'appartenance partagera-t-il avec la Terre, sa flore, sa faune et son environnement ? Qu'adviendra-t-il de ses sentiments lorsqu'il n'aura plus la gorge nouée et des larmes qui coulent sur ses joues ou ces papillons dans son ventre lorsqu'il est en amour ? Pourra-t-il s'émouvoir pour l'apaisement d'un massage, le chatouillement d'une caresse, la chaleur du soleil, la chair de poule sous la brise fraîche ou la contraction de ses viscères à la perte d'un être cher ? Comment percevra-t-il l'art et la poésie avec une intelligence plus électronique que biologique ? Rien que d'y penser, j'en ai des frissons d'effroi.


 
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   cherbiacuespe   
20/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Diable! Quel sujet passionnant, complexe, périlleux! Quel courage de l'aborder sous un angle si particulier. Je m'incline!

Une écriture d'une grande simplicité qui facilite lecture et reflexion. Pas ou peu d'erreur. Le style est celui d'un article journalistique et il est de bonne facture, ne se prend pas les pieds dans le tapis, ne s'éloigne jamais de son sujet initial. Mais est-ce une nouvelle? Oui, selon moi.

Comme l'auteur le souligne, il y a deux finalités totalement opposées que fait ressortir ce texte : soigner d'abord, pour soulager et/ou guérir. C'est la base. Ensuite améliorer ses performances de manière "artificielle", alors que l'être humain possède en lui tout ce qu'il faut pour progresser, à une vitesse naturelle. Là, nous tombons dans un autre domaine, celui de la société qui n'accepte pas la mort, les difficultés, la défaillance et j'en passe. Le problème est donc moins la technologie que ce que l'on en fait. Fatalement, on retombe sur le vieil adage "science sans conscience n'est que ruine de l'âme". Le problème posé par ce texte est immense car il questionne de nombreux domaines et disciplines.

Cherbi Acuéspè
En EL

   jeanphi   
20/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Bonjour,

Vous exposez un sujet qui ne manquera pas de capter les esprits, l'homme peut, tout au mieux, nier la fascination dégoûtée ou non qu'il éprouve à l'évocation du transhumanisme. Où cela a-t-il commencé, jusqu'où cela nous mènera-t-il.
Je regrette que cette exposition ne soit pas suivie du développement et de la conclusion qui ajouterait de l'intérêt à votre dissertation. Je vois ce texte comme la quatrième de couverture d'un catalogue qui traiterait en détail du sujet.
Je croise les doigts pour votre publication.

   Donaldo75   
11/9/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Le texte est bien écrit car le style rédactionnel correspond bien à la catégorie « réflexion / dissertation » proposée au lectorat. Le sujet est très intéressant. Je trouve que le traitement reste en surface, avec quelques raccourcis – du genre celui sur la série intitulée « l’homme qui valait trois milliards » - pas forcément heureux au vu de la profondeur attendue sur le thème. En fait, ce dernier mériterait plus que quelques considérations et des points d’interrogation en fin de texte. Les points d’interrogation, à la longue, ça donne moins une impression de réflexion que de questionnement. Et ça tue un peu la dissertation.

   Marite   
22/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
" La société post-humaine peuplée d'individus avantagés par des implants technologiques est à notre portée. Un pas de plus vers l'esclavage de notre propre corps pour assouvir nos rêves et notre recherche du bonheur."
Réalité de notre époque actuelle bien définie dans ce paragraphe et les questionnements en conclusion sur l'être humain en devenir rendent compréhensibles les "frissons d'effroi" du narrateur.
Déjà nous glissons sur cette pente lorsque nous consommons, souvent sans prescription médicale, des pilules sensées rééquilibrer nos fonctions vitales ... c'est le début de la mise en "esclavage de nos cellules". Thème de rélexion vraiment intéressant et l'écriture fluide, sans vocabulaire compliqué en facilite la lecture.

   Salima   
25/9/2023
Sujet très intéressant et bien traité dans la forme, le développement
des idées, le langage, je trouve. Pourtant, il me semble qu'il y aurait eu matière à aller plus loin dans la réflexion. L'auteur ne se contente-t-il pas de décrire des faits ? Il y a une sorte de censure qui retire au texte de son engagement et de sa faculté à provoquer l'émotion chez le lecteur. Peut-être aurait-il été adéquat d'intensifier la description des possibilités positives de transhumanisme, puis à l'inverse : les negatives également.
Mais cela reste un bon article, naturellement.


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