Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Horreur/Épouvante
Vilmon : Une corneille à la fenêtre [Sélection GL]
 Publié le 05/09/22  -  11 commentaires  -  18087 caractères  -  62 lectures    Autres textes du même auteur

Une corneille frappe son bec contre la vitre, présage de malheur.


Une corneille à la fenêtre [Sélection GL]


Durant une nuit.


Le garçon s'éveille, il est couché sur le côté, sous ses draps chauds, la tête sur son oreiller moelleux. Son regard se fixe à la fenêtre au-dessus du lit de son petit frère, il distingue sur le rideau diaphane la silhouette des branches de l'arbre face à leur maison. L'automne l'a dégarni sauf pour une seule feuille qu'il regarde virevolter pendant un long moment.


Une ombre surgit sur la branche. La silhouette d'un oiseau, sa taille grossie par la distance entre lui et le rideau. Il s'approche de la feuille en sautillant, il tourne sa tête pour l'observer sous différents angles. Puis, avec de robustes coups de bec, il l'arrache, la secoue et la laisse tomber. Le garçon voit sa tête se lever et pousser des croassements, c'est une corneille, reconnaît-il. Certainement la même qui le réveille trop tôt le matin. Il entend son cri rauque en sourdine au travers de la vitre, la taille de l'ombre et ce cri répété lui donnent un peu la chair de poule. Le garçon sursaute lorsque la corneille approche soudainement la tête et cogne son bec contre la vitre. Un bruit saccadé que la corneille reprend à plusieurs reprises, interrompu momentanément, le temps qu'elle croasse, semblant observer sa chambre. Le martèlement résonne de façon inquiétante et le garçon, incapable de le supporter, porte ses mains à ses oreilles.


Il remarque alors l'apparition d'une ombre sur le lit de son petit frère. Une main grise, formant un léger contraste avec la couverture sombre. Retirant légèrement ses mains, il l'observe, le souffle coupé, l'angoisse bien réelle au fond de son ventre qui se crispe alors qu'il la voit s'avancer lentement au-dessus des draps, sous le tintamarre de la corneille. Elle est au bout d'un long, long bras qui continue de s'étirer et qui provient d'un coin sombre, l'espace caché et obscur derrière la porte ouverte. Une aversion envahit le garçon, ce bras gris est trop long, anormalement trop long, et cette main aux doigts recroquevillés est bien menaçante, portant des griffes. Il entend un gémissement depuis le coin sombre, une sorte de gloussement de plaisir malsain, un bruit déplaisant qui lui dresse les cheveux de sa nuque.


Le garçon tente de percer la noirceur pour y voir quel est cet être poussant une satisfaction lugubre en approchant la main vers son petit frère. Il aperçoit deux lueurs brillantes dans l'ombre, des yeux verts, comme ceux d'un chat, mais énormes. Il observe tour à tour ces yeux et la main tendue qui s'approche du visage endormi de son petit frère et sa gorge se noue, formant une énorme boule. La main s'ouvre lentement près du visage, sa paume se promène devant la bouche et le nez, comme pour en sentir le souffle ou pour l'aspirer. Le garçon ne respire plus alors qu'il entend son petit frère gémir et qu'il le voit froncer les sourcils dans un sommeil maintenant agité. Il entend un léger ricanement provenant du coin sombre et l'adrénaline le fouette comme une douche froide.


« Maman ! » crie le garçon. Comme un éclair, la main se retire et se cache dans l'ombre. Le garçon pousse un hoquet en voyant ce regard vert, plissé et fixé sur lui. Il entend un grognement provenant de l'endroit où l'observent de façon menaçante ces yeux. « Maman ! » s'écrie-t-il à nouveau, une octave plus aiguë de panique. Il entend le lit qui craque dans la chambre voisine, celle de sa mère, et il remarque les yeux grands ouverts de son petit frère. Des pas s'approchent d'eux rapidement, les yeux verts disparaissent et la corneille cesse de frapper son bec contre la vitre.


Sa mère accourt dans leur chambre en s'exclamant : « Qu'y a-t-il, Nathan ? » Le garçon s'assoit droit dans son lit tout en pointant l'ombre derrière la porte, il gémit, incapable d'expliquer. « Qu'est-ce qui se passe ? » lui demande son petit frère, inquiet. Sa mère se retourne et pose la main sur la poignée. « Non ! » lui crie Nathan. Elle déplace la porte, apportant un peu de lumière au coin sombre. Il n'y a rien et, à la fenêtre, la corneille s'est envolée. Le garçon pousse un long soupir de soulagement.


– Il y avait un monstre derrière la porte, gémit Nathan en tentant de leur expliquer. Il voulait du mal à Jérémie, ajoute-t-il en pointant son frère.

– Mais il n'y a rien, lui réplique sa mère, s'approchant de lui. Tu as fait un mauvais rêve, affirme-t-elle tendrement, en s'assoyant à ses côtés sur son lit. Ce n'était qu'un cauchemar, précise-t-elle, lui caressant le dos.

– Non, le monstre était là, affirme Nathan d'un ton sévère. Il tendait sa main crochue vers Jérémie avec son très, très long bras, se plaint Nathan.

– Un monstre qui me voulait du mal ? s'interroge Jérémie, dressé dans son lit, très inquiet.

– Mais non, mes chéris, les rassure la mère. Les monstres n'existent pas. Ils sont imaginaires, ajoute-t-elle en prenant Nathan dans ses bras. Mais tu trembles, mon pauvre chéri, s'inquiète-t-elle. Allons, du calme, tout doux, Nathan, prends de grandes respirations, ajoute-t-elle en lui caressant les cheveux.

– Moi aussi, j'ai peur, déclare Jérémie.

– Alors, viens te coller à nous, lui propose la mère. Voilà, tous ensemble, collés, collés, leur chuchote-t-elle après que Jérémie les a rejoints.

– Dis, maman, pourrai-je coucher dans ton lit ? lui demande Nathan.

– Moi aussi, je veux aller dans ton lit, s'exclame Jérémie.

– D'accord, d'accord, allez, hop, debout, répond leur mère. Mais seulement pour cette nuit, les avertit-elle.


Ils se lèvent, les deux garçons agrippés au pyjama de leur maman, et se dirigent vers le grand lit chaud et moelleux dans l'autre chambre. Loin du monstre, se rassure Nathan. Arrivés près du lit de leur mère, les deux garçons lâchent leur étreinte et sautent dans le lit en riant et se chicanent à savoir qui se couche de quel côté. Leur mère soupire et s'étend avec eux en mettant de l'ordre dans la pagaille en désignant Nathan à sa droite et Jérémie à sa gauche. Aussitôt collés à leur mère, les deux garçons s'endorment. Leur mère apprécie leur câlin, mais n'arrive pas à fermer l'œil avant quelques minutes.


***


Quelques jours plus tard.


Des croassements éveillent Nathan et il plisse les yeux vers la fenêtre. Il voit de nouveau la grande silhouette d'une corneille en ombre sur le rideau. Elle frappe son bec contre la vitre, des coups saccadés et inquiétants, comme la dernière fois. Tout ce bruit lui glace le dos, lui rappelant le monstre et son long, long bras. Sans bouger, il regarde la tête de l'oiseau qui martèle le verre. Il écoute avec angoisse ce toc-toc angoissant qui brise le silence. Avec appréhension, il regarde le lit de son petit frère, mais il n'y voit aucune lugubre main tendue, aucun bras qui s'allonge depuis l'ombre derrière la porte. Pourtant, la corneille ne cesse de frapper la vitre et de croasser.


Nathan remarque alors une forme noire qui s'étend en partie sur la porte. Il se demande si celle-ci était là auparavant, est-ce ses yeux qui perçoivent mal dans l'obscurité. La tache sombre semble immobile, mais il a l'impression qu'elle bouge lorsqu'il détourne légèrement le regard. Il se questionne : quelle est cette silhouette, d'où provient cette ombre, depuis quel objet ? Il n'arrive pas à l'identifier et la chose agace ses réflexions et alimente son imagination jusqu'à lui dresser les poils sur ses bras. Il fronce les sourcils et tente d'analyser la situation de façon rationnelle sous le tintamarre de la corneille. Après quelques minutes, il regarde la corneille, exaspéré, il en vient à soupirer et souhaiter qu'elle cesse de faire autant de bruit.


Du coin de l'œil, il semble avoir vu la tache bouger, mais elle lui semble immobile lorsqu'il la regarde. Il se demande si elle s'est vraiment déplacée ou si c'est une illusion dans la pénombre. L'ombre lui apparaît plus grande, mais il ne peut en être certain. Il regarde vers le lit de Jérémie et n'y voit aucune ombre sur les draps. La corneille persiste et cogne plus férocement à la vitre puis, soudainement, s'arrête. Il se tourne vers elle et la voit croasser en sautillant sur la branche en secouant ses ailes. Elle se rapproche à nouveau et se remet à frapper fortement à la fenêtre, augmentant l'inquiétude de Nathan. La forme sombre sur la porte n'est plus là, un peu angoissé et intrigué, il se redresse lentement et s'assoit sur son lit pour mieux observer.


Au bout de son matelas, dans l'obscurité, il aperçoit alors les deux énormes yeux verts de chat. Nathan retient son souffle pendant que le regard fixé sur lui se plisse et se déplace en glissant dans les ombres. Pétrifié, l'enfant le suit du regard et une petite forme sombre apparaît dans la faible lueur, lui donnant des frissons dans le dos. Une silhouette indistincte et effrayante par cet état difficile à saisir. Un autre cauchemar, se dit Nathan en ouvrant la bouche pour s'apprêter à crier de frayeur.


Mais sa gorge se noue et son cri y meurt lorsque cette forme lui parle. « Tu peux vraiment me voir », grince la voix grave. D'un réflexe, il se précipite à la tête de son lit, collé au mur, ramenant tous les draps vers lui. Il reste ainsi pendant plusieurs minutes, le regard a disparu de son champ de vision. Il n'aperçoit rien qui bouge et n'entend aucun bruit. La corneille est silencieuse, réalise-t-il en tournant son regard vers la fenêtre. Elle est encore sur la branche, mais semble maintenant calme, fouillant ses plumes de son bec. Ce n'était peut-être qu'un cauchemar, tente de se convaincre l'enfant. Il remarque Jérémie qui continue à dormir paisiblement.


Après quelques minutes à prendre de grandes respirations pour se calmer, comme lui a montré sa mère, il décrispe ses doigts des couvertures et allonge lentement son corps vers le pied de son lit en retenant son souffle, appréhendant à nouveau les yeux verts. Il n'aperçoit que la pénombre et remarque que la silhouette sur la porte n'est pas réapparue. Il pousse un souffle et réalise toute la tension emmagasinée dans ses muscles. Il s'étend sur son lit et fixe la silhouette de la corneille. Nathan la regarde placer ses plumes et faire son toilettage, surveillant qu'elle ne frappe pas à nouveau à la vitre. Après quelques minutes, elle pousse un dernier croassement et s'envole. Il se sent plus rassuré, croyant que son départ est de bon augure, mais il n'arrive pas à fermer l'œil pour dormir. Son regard parcourt chaque coin sombre de la chambre, il les scrute attentivement pour vérifier qu'aucune forme ne s'y déplace.


Il est certain que la corneille est réelle, mais qu'en est-il des yeux verts et de la sombre silhouette, se questionne-t-il. Est-ce un monstre imaginaire sorti de sa cachette sous son lit ? Il met son oreiller sur sa tête pour ne plus voir la chambre et il laisse aller ses muscles en se répétant doucement « ce n'est qu'un cauchemar, tout est fini ». Après quelques minutes, il s'endort.


***


Quelques semaines passent.


Des coups saccadés à la fenêtre tirent Nathan de son sommeil. Il se retourne rapidement pour regarder et aperçoit la grande silhouette de la corneille, elle est de retour. Elle frappe son bec avec insistance contre la vitre, s'arrête et croasse. Inquiet et crispé, l'enfant parcourt des yeux les coins sombres de sa chambre. Celle-ci est rangée et sa mère est fière de lui pour enfin l'avoir fait. Il s'est assuré que la porte est à mi-chemin de sa course pour éviter de créer une zone obscure derrière. Il a tout mis en place pour réduire au mieux les ombres et permettre une observation sans encombre de son environnement depuis son lit. Il prend la lampe de poche qu'il a laissée sur la table de nuit et l'allume. Il braque son faisceau lumineux sur tous les recoins de la chambre et n'aperçoit rien d'anormal.


La corneille bouge à la fenêtre, elle se déplace sur la branche et pousse à nouveau des croassements forts. « Qu'est-ce que tu me veux ? » lui chuchote le garçon. « Tu vas réveiller Jérémie », ajoute-t-il à l'intention de l'oiseau qui semble le fixer au travers du rideau. Elle s'arrête et se remet à frapper la vitre avec son bec. Nathan fronce les sourcils lorsque la corneille agite ses ailes par grands gestes.


Il aperçoit un mouvement près de son lit et se retourne brusquement. Là, sur le drap au pied de son lit, une main grise, avec de longs doigts crochus. Il y pointe aussitôt sa lampe et elle disparaît dans le faisceau de lumière. Avec incompréhension, il observe de plus près et voit les draps du lit se friper, saisis par un poing invisible. Effrayé, le garçon ramène ses jambes vers lui à la tête du lit et avec horreur, il voit la main réapparaître lorsque la lumière la quitte. Il entend un grognement alors que les doigts se plissent en s'agrippant au drap. Une autre main apparaît et saisit le bord du lit, il semble y remarquer une forme sombre, une silhouette poilue avec deux oreilles pointues, comme un chat. Lâchant la lampe, Nathan se recroqueville près du mur en gémissant en voyant les muscles des bras jouer sous la peau poilue, tentant de se hisser sur son lit.


Les énormes yeux verts l'observent à nouveau avec ce regard plissé. La silhouette pousse un souffle rauque terminé par un léger ricanement. Nathan ouvre la bouche pour crier, mais il est sans voix, paniqué, le front couvert de sueur froide, il se tourne vers Jérémie pour l'implorer, alors que celui-ci semble dormir profondément. Il lui tend la main et tente de l'appeler, mais il n'arrive qu'à claquer la langue. Un gémissement attire son regard vers le monstre, celui-ci passe la jambe sur le matelas et s'élève au-dessus du lit, une forme sombre percée de deux yeux verts, luisants, qui glousse lugubrement. La corneille ne frappe plus à la vitre, il n'entend que le souffle du monstre, ce qui l'inquiète vraiment.


« J'arrive », lui annonce le monstre d'une voix rauque et déchirée. D'un saut, il s'assoit sur le lit, envoyant l'onde du choc jusqu'au garçon qui s'écrase vers le mur, les yeux terrifiés. « Enfin, laisse-moi te regarder de près », poursuit l'être sombre. Il tend sa main grise et griffue, son bras s'allonge et s'allonge vers le visage de l'enfant. Long, trop long, réalise Nathan en voyant cette main menaçante s'approcher lentement vers lui. Une poussée d'adrénaline le déprend de sa torpeur et il tente de l'éviter par un brusque mouvement vers le côté. Mais la main est rapide comme un serpent et suit le mouvement de sa tête, l'empêchant de fuir. Nathan revient à sa place, terrifié par ces doigts crochus qui s'ouvrent près de sa bouche. Il ferme ses yeux et sent son souffle rapide lui revenir au visage. Appréhendant la douleur, les minutes passent alors qu'il entend son cœur battre la chamade dans ses oreilles et qu'un profond malaise lui remonte du ventre vers sa bouche. Il tente un regard et voit la main grise qui se promène lentement devant lui. Il entend des gémissements de satisfaction provenant du monstre alors que son malaise s'accentue.


« Possible », conclut soudainement la bête en retirant légèrement sa main et en s'approchant d'un saut. Par réflexe, le corps sous tension, Nathan pousse un cri étouffé. « Du calme, petit humain, du calme », lui répète le monstre d'une voix rauque. Il approche son autre bras, plus court, avec une main toute rabougrie, ne formant qu'un poing avec un doigt dressé muni d’une griffe pointue. « Ne bouge pas, petit homme, ou je te crève un œil », ajoute la bête de façon menaçante, en ricanant. Elle approche la griffe près des yeux de l'enfant pendant que l'autre main lui saisit rapidement le menton. Les doigts pressent profondément la peau et immobilisent Nathan contre le mur, le soulevant légèrement du lit. Sous la douleur de la prise, il grogne de la gorge et agite ses bras et ses jambes pour essayer de se déprendre. « Cesse de bouger ou je te casse le cou », lui lance avec véhémence le monstre. S'immobilisant à cet avertissement, les yeux grands ouverts, le visage horrifié, le garçon voit la griffe monter vers son front.


Une vive douleur le lacère au toucher de celle-ci. Il voit les énormes yeux verts le fixer alors que des gouttes s'écoulent dans ses yeux. Il y sent un picotement, une légère brûlure et referme ses paupières. La griffe lui laboure la peau et gratte à répétition son crâne, créant une vibration qui lui donne un mal de tête et la nausée. « Voilà », grogne la bête, satisfaite après quelques minutes de douleurs intenses. « Tu portes la marque », ajoute-t-elle en relâchant sa prise. Le garçon prend une grande respiration de soulagement et porte immédiatement ses mains à ses yeux pour les essuyer. Ses larmes les lavent et la brûlure s'estompe. Il les ouvre et remarque dans l'obscurité des taches sombres sur ses mains.


Un cri d'horreur déchire le calme, Nathan se retourne vers Jérémie qui le regarde, assis sur son lit, terrifié. Derrière lui, il remarque la silhouette de la corneille inerte, pendue par les pattes, se balançant dans la brise. Le monstre agit rapidement, saisit quelque chose à sa taille, porte la main à sa bouche et souffle. Une nuée d'étincelles envahit la chambre. Nathan voit Jérémie tomber sur son oreiller et il sent ses paupières devenir lourdes, si lourdes. « Le maître te reconnaîtra par la marque », chuchote le monstre en se glissant au bas du lit. « Il viendra te chercher plus tard », déclare-t-il en ricanant. Avant de s’endormir, Nathan voit la silhouette du monstre se perdre dans les ombres.


***


Le lendemain.


À son réveil, Nathan sent une douleur à son front. Il se précipite hors du lit, se dirige vers la salle de bain et se regarde dans le miroir. Aucune trace de blessure, observe-t-il. « Quel horrible cauchemar », se dit-il, soulagé. Il aperçoit le sang séché dans le creux de ses jointures et, très inquiet, il presse une main tremblante contre son front. La peau est saine, mais il y sent de petits sillons sous celle-ci. La marque est cachée, réalise-t-il, sans trace visible. « Alors tout ceci est bien réel », se désole Nathan. « Mais qu'est-ce qui va m'arriver ? » s'interroge-t-il avec désespoir, apercevant l'horreur dans le regard que lui renvoie le miroir.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
10/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Au cours de, quoi, la première moitié de l'histoire, j'avais tendance à trouver qu'elle patinait, que la montée en puissance se faisait bien lentement et que l'ensemble était trop classique à mon goût d'amatrice d'horreur.
Et puis j'ai changé d'avis lors de la scène cruciale ; pour moi elle est fort bien menée, j'ai été entraînée. Peut-être fallait-il ce démarrage un peu lent pour installer les choses, m'assurer l'immersion dans le récit. J'apprécie que la fin reste ainsi en suspens, que finalement rien ne semble s'être passé mais que l'appréhension demeure pour moi lectrice.

Un détail qui m'a gênée : les corneilles ne sont-elles pas des animaux diurnes ?

   senglar   
10/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bon(ne) après-midi (au choix),


Finalement c'est la corneille qui s'en sort le plus mal (elle en a l'habitude la pauvre) puisque la voilà pendue par les pattes. Oiseau du sacrifice et des malédictions, elle a pourtant officié honnêtement.
Nathan quant à lui est marqué d'une marque invisible (Satan reconnaîtra les siens) sous la peau du front.
Pas de vampire ici.
Pas de loup-garou.
Pas d'incube ni de succube.
J'aimerais savoir quel est ce monstre osseux à la silhouette de Nosferatu dans le film de Murnau.
Mais comme ce n'est pas un vampire humain... un chat-garou peut-être ?

Le texte reste ouvert, il fait appel aux terreurs enfantines. Il y a un élu mais on ne sait pas ce qu'il deviendra.
Il y a un suspense, bien construit dans sa gradation, qui aboutit sur des points de suspension. On l'imagine très bien comme une séquence dans un texte plus grand. Il semble s'adresser aux ados.

Dans tous les cas on aimerait en connaître la suite...

senglar en E. L.

   Anonyme   
19/8/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

Avec, d'avance mes excuses pour ma manière de m'exprimer, ceci n'est que mon humble ressenti de lecture.

Les répétitions incessantes (frère, ombre, coin, monstre,...) rendent la lecture laborieuse dans toute la première partie de l'histoire.

Histoire en soi sympathique, pas très originale, je retrouve des Frères Coeur de Lion, de pas mal de films d'horreur récents aussi (et le clin d'oeil final à Freddy que j'ai pour ma part apprécié, même s'il est involontaire).

Du coup en amatrice du genre, je me sens directement en inadéquation avec l'ambiance posée. Le point de vue narratif est bon. On a le frère qui veille sur l'autre, qui fait ce qu'il peut pour convaincre les adultes (sa mère) de la véracité de ce qui leur arrive la nuit.

Le souci est dans le champ lexical et la relecture peut-être inattentive de celle-ci. Comme je le disais, surtout dans le premier paragraphe, les répétitions sont maladroites, facilement évitables, si elles sont involontaires, ce que je crois. On ne peut pas ajouter de la lourdeur sur ce plan dans ce genre d'ambiance.

Pour moi, l'idée est bonne mais mal développée. Le premier paragraphe serait à relire entièrement, à remanier pour y intégrer des paraphrases, des synonymes.

L'ambiance générale manque de malaise. Il serait intéressant d'approfondir les marques physiques de peur sur les enfants (ma fille à cet âge faisait par exemple facilement pipi au lit), ainsi que l'oeil infantile sur ce qui se passe. Là comme c'est posé les gamins sont encore trop "grands" dans leur manière dont le narrateur les rapporte réagir et parler.

Et puis, les cris, le vent, le sang, les ombres, tout ceci renvoie à des correspondances qui me manquent pour m'immerger à fond dans quelque chose d'effrayant. Ca manque de référents personnels (les visages qui rappellent le concierge dans les ombres sur le mur, le panier à linge qui va vous engloutir, les odeurs qui entourent les gamins, qui disparaissent peut-être pour laisser place à autre chose quand le monstre se manifeste...) et de réactions infantiles pures si vous voulez mon avis. J'aurais aimé une connivence entre le frère et ... la corneille peut-être pour aider le petit à échapper à la main grise (c'est cliché, d'ailleurs, mais je comprends visuellement ce que l'auteur a voulu exprimer).

Cela dit, le potentiel derrière l'écrit est à encourager vivement.
La relecture aussi :)

Sans rancune et une prochaine fois peut-être.

Bonne continuation.

Ananas, en EL

   Anonyme   
5/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Vilmon,

Première constatation sur ta nouvelle, ce petit garçon qui observe une corneille et cette ombre surnaturelle en forme de main, terrorisante, on est dans l’univers du grand Poe. La corneille revient quelques jours plus tard frapper au carreau. Cette fois-ci, c’est une ombre portée sur la porte qui effraye le garçonnet. Et une voix qui lui parle. On passe ensuite quelques semaines. Ter repetita, l’oiseau de malheur réapparait. Retour de la main crochue et d’un monstre qui va lui apposer une marque étrange. A-t-il rêvé tout ça ? Il en doute au vu des sillons sous la peau de son front …

J’y vois un hommage appuyé aux grand maître de la littérature fantastiques, Poe, Lovecraft, Gauthier, Wells et cie.

Néanmoins, je pense que tu aurais pu un peu raccourcir de quelques redites, voire enlever le passage de la venue de la maman dans la chambre qui n’apporte pas grand-chose à ton histoire. Ton écriture est solide mais il faut que tu ailles plus loin encore pour nous faire vraiment frissonner.

Et j’espère que tu as prévu une suite à ce récit fantastique qui nous laisse sur notre faim !

Anna

   plumette   
5/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
je n'ai pas de référence de lectrice en "fantastique" et j'absorbe ce texte au premier degré.
comme je suis du genre à me cacher les yeux devant des images trop effrayantes, j'ai tendance à stopper ma lecture lorsque je suis en empathie avec les les victimes de phénomènes paranormaux et inexpliqués.
Le côté terrifiant a fonctionné pour moi à la troisième séquence lorsque le monstre aux yeux verts se met à parler.
j'ai trouvé le démarrage un peu long, plus raconté que vécu. J'ai apprécié l'arrivée d'une scène dialoguée, avec la mère et le frère car cela m'a rendu les protagonistes plus familiers.
je me suis demandé l'âge des enfants; 6/8 ans ?

Que la nouvelle s'arrête sur le constat que les griffures n'ont pas fait de marques me laisse imaginer plusieurs suites et je trouve cela bien.

je trouve que la frayeur silencieuse de Jérémie à la fin , le petit frère, n'est pas vraiment exploitée et qu'elle ne sert à rien dans l'histoire.

je salue cette capacité à écrire l'horreur et le fantastique, étant, malgré moi, collée au réel , je n'arrive pas à faire décoller mes histoires!!

   Anonyme   
6/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Peut mieux faire encore, c'est certain, car l'imagination est au rendez-vous.
À mi-chemin entre les cauchemars d'enfants et l'épouvante pure et dure, c'est une nouvelle qui fonctionne assez bien, même pour qui n'est pas amateur du genre.
Quelques lourdeurs dans la première partie, dues aux répétitions dont on aurait pu facilement se passer, donnent une impression de travail bâclé.
La deuxième partie mieux peaufinée aide à ne pas lâcher le récit qui parvient à tenir en haleine malgré tout. La corneille est hallucinante et crée un vrai trouble.
La fin ouverte est un peu agaçante, ce qui rajoute au côté dramatique de la situation.

   Cyrill   
7/9/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Vilmon,

J’ai trouvé l’écriture plutôt lourde, maladroite. On m’explique pourquoi et comment avoir peur, mais hélas ça ne marche pas. Je suis peut-être revenu de tout, qui sait, alors que d’autres découvrent les frissons.
J’ai vraiment du mal avec les dialogues décorés de moult précisions : affirme Nathan, lui réplique sa mère, ajoute-t-il, affirme-t-elle, s’inquiète—t-elle, ajoute-t-elle, s’exclame, les avertit-elle, lui propose sa mère, etc.
Outre que ça me semble assez scolaire ( mais j’ai lu de vrai romans, je veux dire des édités, où les dialogues présentaient la même particularité ), j’ai l’impression d’un guidage trop insistant quant à savoir comment se figurer le ton de l’interlocuteur.
Bon, je ne suis pas très bon public pour le genre « horreur/épouvante » tel qu’il est envisagé ou représenté sur le site, du moins ce que j’en ai lu.
Je ne m’émeus que peu à la lecture. Il faudrait pour ce faire, je pense, une narration qui ne soit pas si descriptive et si longue en phrases pour me captiver.
À vrai dire et pour tout dire - mais je me répète – je me sens guidé vers la peur ( qu'on me dit qu'il faut avoir peur ) et je n’aime pas ça, disons que ça ne marche pas sur moi. Il me semble que cette nouvelle décrit des émotions extrêmes sans les faire ressentir, ceci dans un format plutôt trop court pour le sujet. Je pense que le scénario aurait peut-être gagné à être développé, et surtout à contenir plus de fond ( signification de la corneille par exemple ) : car là, je ne vois guère plus que du superficiel signé : « épouvante » et surtout peu aiguisé du point de vue de la syntaxe.

Bonne continuation.

   Ingles   
7/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Vilmon,

Une nouvelle terrifiante, dans la veine d'Hoffmann, avec des zones d'ombres, une mystérieuse créature maléfique (?), un entourage impuissant. La fin annonce d'autres choses, une suite peut-être.

Tu as bien structuré l'ensemble, l'inquiétude laisse place à la peur puis à la panique. On frémit et on se blottit à la tête du lit avec Nathan, que va-t-il se passer, le monstre va-t-il le croquer, l'enlever ? D'ailleurs l'arrachage de la feuille par la corneille annonçait bien quelque chose.

Au plaisir
Inglès

   ferrandeix   
16/9/2022
Je pense qu'il faut dissocier l'"intrigue" de son développement susceptible de provoquer la terreur et le mystère au lecteur. Le développement évoque bien l'aspect terrifiant du monstre, sa cruauté, mais la répétitivité de l'action au cours des nuits consécutives m' a paru gênante et ennuyeuse.

Le point faible de la nouvelle me paraît l'intrigue car on finit la lecture avec une impression de texte inabouti auquel manque une finale. Laisser le lecteur sur une interrogation sans suite est une possibilité, mais ici elle ne fonctionne pas car la scène finale, à mon avis, n'est pas exploitée dans ce sens. Par ailleurs, l'apparition du monstre associée à celle de la corneille me paraît bizarre. Je ne vois pas la logique de la relation. La corneille a-t-elle sa place dans le récit?

Cela dit, ma critique est celle d'un lecteur qui n'a jamais rien trouvé d'intéressant, de son point de vue, chez Poe. Alors, il y a de l'espoir. et je termine ma critique sans affirmer d'appréciation.

   Donaldo75   
24/9/2022
Salut Vilmon,

Je suis un peu tardif sur la lecture de cette nouvelle ; je vais me rattraper par un commentaire à la volée, au fur et à mesure de ma lecture, sans corriger autre chose que les coquilles et les fautes d’orthographe, un commentaire que je jugerais donc moi-même de terrain. Le titre me fait penser à une image de téléfilm tiré des œuvres de Stephen King ; par exemple, dans « Le Fléau » version années 90 avec Rob Lowe on voit des corneilles et des corbeaux tout le temps. C’est trop bizarre, comme diraient les jeunes de mon quartier. Les trois premiers paragraphes impriment un rythme que je qualifierais de pas trop emporté, du genre « tranquillement, à la Bibi » comme j’ai coutume de le dire quand j’écoute des explications posément énoncées. Je ne sais pas si ça va avec le genre « Horreur / Epouvante » mais au moins je suis sans difficulté. A l’arrivée des premiers dialogues, je me demande pourquoi choisir ce format intriqué dans la narration puis passer en traditionnel avec tirets et tout le tralala. Ce n’est pas un reproche, juste une question. Est-ce pour densifier la narration et ne pas trop envahir la page de parties dialoguées ? Sinon, toujours le même rythme, la même tonalité. Je n’ai pas encore peur. La deuxième partie démarre. La corneille revient et elle n'est pas contente, dirais-je en parodiant le pitch d’un film américain. Je continue à lire et soudain, « eurêka » je trouve le nom de l’auteur à qui me fait penser ce récit, du moins dans l’intention. Edgar Allan Poe. Oui, je le savais au plus profond de mon être. Pas Lovecraft. Pas Stephen King ou Dan Simmons. Encore moins Amélie Nothomb. Edgar Allan Poe en personne, le gars que j’ai étudié en classe de français au collège avec ses histoires d’emmurés j’en passe et des plus anxiogènes. Bon, là, coté anxiété, je ne me sens pas en danger, c’est assez pépère. La troisième partie démarre. Plusieurs semaines se sont passées depuis le premier acte. Nathan est encore vivant, le Diable n’a pas pris possession de la Terre et Monsieur Mercedes n’est pas devenu son hérault, ce qui prouve bien que Stephen King n’est pas dans le coup. CQFD. Mes petites cellules grises ont deviné ça toutes seules. Et oui, il y a au moins un Donald qui réfléchit dans ce bas monde. La créature se précise dans sa laideur mais je n’ai toujours pas peur. C’est vrai que je suis un adulte quand même. Il y a mention du « Maître » ce qui présage d’un environnement maléfique, peut-être satanique, quoique cette thèse est sujette à caution si je me souviens bien de certains débats sur les forums locaux. Le lendemain pointe son nez et la narration nous joue un très court instant le coup de « tout ceci n’était-il pas un rêve finalement » avant de confirmer la marque du Malin. Cette fin fait un peu téléfilm américain. Une saison 2 est-elle prévue ?

   jeanphi   
9/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

À cette lecture vient l'envie de saluer toute la quintessence du minimalisme.

On pourrait croire que ce texte retient son souffle jusqu'au dernier mot compris. Une description neutre et très directe, sorte de brève qui fait galoper le lecture jusqu'à l'angoisse enfantine de ce qui est peut-être une morsure imaginaire.
Un tableau très bien amené !


Oniris Copyright © 2007-2023