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Laboniris
Vincent : Un ami d'une nuit [concours]
 Publié le 31/10/24  -  11 commentaires  -  4130 caractères  -  79 lectures    Autres textes du même auteur

Histoire vraie.


Un ami d'une nuit [concours]


Ce texte est une participation au concours n° 36 : Des courts littéraires atypiques

(informations sur ce concours).



C’était un soir de samedi à Paris, avec ma femme, deux amis, Biloute et sa femme Fabienne enceinte jusqu’aux cheveux et mon cousin Serge un phare pour moi, à l’époque des grandes épopées de sixties. Nous nous étions engouffrés au Castor petit resto sympa du quartier de la Contrescarpe, bourré d’artistes et de poètes. Il faut tout de suite préciser que les temps, comme on dit, ont sacrément changé, c’était l’époque de l’amour du jazz, du rock, des papiers à fleurs, robes longues et colorées, pantalons pattes d’eph’, des soirées arrosées, avec bains de minuit. J’avais installé une Estafette de baba cool pour arpenter les routes méditerranéennes de l’Europe avec nos enfants 6 et 9 ans.


Le resto était plein, nous mangions et parlions de l’art et d’autres banalités, à côté un jeune couple avec un type bizarre finissant sa troisième bouteille de rosé. Il sort du sac de sa copine une paire de ciseaux, se coupe un peu la frange, attrape l’anse du sac et la coupe tranquillement, puis une altercation, la fille lui dit adieu et elle sort du resto. Nous étions entre fou rire et stupéfaction et continuons notre soirée.

Puis Jean-Luc, car il s’appelle ainsi, nous dit tout de go : « Maintenant que les cons sont partis on va être entre nous. » Il vient à notre table, mon cousin Serge était rentré pour raison de travail, puis il nous demande si on veut faire une partie de bras de fer, mon ami Biloute et moi rions et acquiesçons, et c’était parti à chaque tournoi un alcool… si bien que le resto était devenu un bateau… ivre !!! (je ne peux m’en empêcher).


Jean-Luc Lacombe de son nom car l’histoire est vraie nous dit « bon maintenant on va faire le tour de la Contrescarpe » et tout a changé à partir de cet instant, il avait sa guitare avec lui et quand il arrivait dans chaque bar ou boîte c’était toujours le même refrain : salut Jean-Luc, haie d’honneur, applaudissements, hurrah, c’est un phénomène ce mec (car il est toujours vivant), la pression descendait dans les verres, les bouteilles se débouchaient, on descendait dans une cave, le champagne coulait et toujours des anecdotes. Il est de La Rochelle et a fait la Transat sur catamaran. Nous arpentions les petites rues et notre grand marin chanteur et tout juste ami marchait sa boîte noire à la main comme sur son bateau en pleine mer, il s’arrêtait et haranguait la foule imaginaire : « Braves gens qui dormez, il est quatre heures et c’est Lacombe qui vous le dit tout va bien, soyez en paix. » Et dans une boîte au sous-sol dont je ne me souviens du nom ce fut l’apothéose (Fabienne enceinte et Biloute nous avaient quittés et pour cause…). Et là Jean-Luc seul sur le podium nous a fait un concert improvisé de deux heures, il avait tout à fait le style de chansons de Renaud débutant à l’époque (si bien que quand on l’entendait à la radio ma femme et moi les confondions). Et entre deux verres il reprenait, j’imagine que seul sur son bateau il devait en faire autant, je me souviens d’un passage où il criait à un naufragé la bouteille de scotch à la main et rond comme un tonneau « tiens bon je suis là accroche-toi à la vie » et il le ramenait à bord…


Et nous sommes repartis tous trois dans l’Estafette, nous habitions à cette date à Villeneuve-la-Garenne, il regardait partout pour apercevoir un lièvre ou un lapin…

Nous sommes montés au neuvième (j’avais obtenu un appart par la société Peugeot où j’ai été dessinateur industriel avant de me convertir dans le cinéma). Il avait faim, une boîte de sardines et une bouteille de rouge ont fait la rue Michel. Il a dormi comme un bienheureux.


Le lendemain je l’ai emmené dans son quartier à Montmartre, tous deux à huit heures du mat’ touillant notre petit noir et ses derniers mots furent : « Quand je pense que mes potes de La Rochelle arrivent ce soir pour France-Angleterre de rugby demain, on va en tenir une bonne à la troisième mi-temps !!! »


 
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   wancyrs   
13/10/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour,

Si je comprends bien, c'est le style de narration qui est mis de l'avant ici. Eh bien, on aime ou on aime pas, et moi je suis entre les deux... Je ressens quelque chose de différent, mais je n'entre pas vraiment dans le récit. J'ai l'impressions que ça va dans tous les sens - et peut-être c'est voulu -, et moi j'ai du mal à suivre... Peut-être n'ai-je pas la culture nécessaire pour suivre, je ne le sais pas... Pourtant c'était bien parti avec les deux premiers paragraphes...

Dommage !

   Geigei   
15/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
La contrescarpe !

La seule évocation de cette place me touche. Le mot déjà me plait.
L'ambiance décrite aussi fait remonter des souvenirs, même si j'ai été jeune dans les 80's alors que l'ambiance de ces coins-là était finissante.

Merci pour cette lecture pleine de nostalgie.

"une boite de sardine et une bouteille de rouge ont fait la rue Michel"^^

   Donaldo75   
22/10/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Le style narratif est naturel, pas littéraire, et c'est je suppose ce qui rend ce texte propre au concours. En tant que lecteur - et je pense qu' c'est l'effet voulu - j'ai l'impression que l'auteur me raconte directement ce souvenir, attablé avec moi dans un troquet parisien.

L'essai est transformé.

   Robot   
31/10/2024
Dans le règlement du concours 36 il est indiqué que le texte doit "Présenter une singularité forte dans le sujet, voire dans le traitement." J'avoue ne pas avoir vu dans ce texte où se situait l'originalité demandée pour le concours. C'est une histoire racontée de manière trés classique. Intéressante par l'écriture dynamique, mais trés classique.

Je ne mets pas d'appréciation.

   Cyrill   
31/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
L'évocation d'une époque est réussie je trouve. L''écriture assez relâchée, orale et comme ça passe par la tête, installe un enthousiasme communicatif. C’est une pensée qui fonctionne en flashs de la mémoire autour de quelques portraits truculents et souvenirs aussi accessoires que mémorables.
Cette pensée part parfois en arborescence, ainsi nous apprenons incidemment et sans que ça influe sur l’action, que « mon cousin Serge était rentré pour raison de travail » et que « j’avais obtenu un appart par la société Peugeot où j’ai été dessinateur industriel avant de me convertir dans le cinéma ». On se fiche pas mal du cousin Serge, mais tous ces détails finissent par faire un joyeux tableau qui signe bien l’époque, la jeunesse, l’insouciance, et la nostalgie qui va avec.
Merci pour la lecture et bon concours.
J’édite pour rajouter que l’épilogue « et ses derniers mots furent : « Quand je pense que mes potes de La Rochelle arrivent ce soir pour France-Angleterre de rugby demain, on va en tenir une bonne à la troisième mi-temps !!! » m’a absolument réjoui tant ils sont dans le ton de ce qui précède tout en le sublimant. J’ai écouté plus que lu ces paroles comme s’ils venaient d’un familier me parlant de familiers, même le cousin Serge dont je me fous, avec qui j’aurais fait les 400 coups y’a un bail.
Et ce serait ne rien comprendre à l’écriture si je me posais en père la morale à l’écoute de ces souvenirs de beuveries. Je n’oublie pas que je suis là pour commenter et juger de la dimension littéraire du texte.
Et je remonte ma note. Hugh.

   Myndie   
31/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
J'ai bien aimé ce voyage en gaie beuverie, l'atmosphère décrite avec simplicité sur un ton un peu goguenard;
j'ai bien aimé l'évocation des années babacool et tout ce qui va avec, les robes longues, les pattes d'éph, l'estafette qu'on imagine décorée "peace and love";
j'ai bien aimé le mauvais jeu de mots assumé :
"le resto était devenu un bateau… ivre !!! (je ne peux m’en empêcher)."
Mais, en replaçant tout ceci dans le contexte du concours, il m'est difficile de trouver à votre texte le caractère exceptionnel, atypique, la singularité demandés.
C'est pour moi une nouvelle, bien écrite et qui m'a fait sourire plus d'une fois mais que je ne classerais pourtant pas en Laboniris.

Bonne chance à vous!

   papipoete   
31/10/2024
trouve l'écriture
très perfectible
et
n'aime pas
bonjour concurrent
Une de ces histoires que sans picole, ça ne peut pas marcher ; se bourrer la gueule pour avancer, dans cette cour des miracles, tant que son Roi est vivant.
NB je ne vois pas dans ce récit, que je trouve très prosaïque, l'originalité qui le ferait entrer dans le thème du concours.
Je constate beaucoup de fautes de conjugaison
aussi, dès le début de la virée
ce " j'avais installé une estafette "
pas plutôt
" affrété ou équipée " ?
Ce texte me rappelle trop l'époque dorée, où l'un de mes êtres chers, vivait ainsi jusqu'au jour où il fallut choisir entre la vie et la mort...

   Lebarde   
31/10/2024
Ben oui, mais qu'est ce que ce texte vient faire ici?

Les (bons) souvenirs des uns ne sont pas nécessairement les (bons) souvenirs des autres, en tous cas pas les miens!

J'attendais éventuellement une chute à cette équipée parisienne en Estafette relatant la rencontre avec Jean Luc, chanteur/musicien, navigateur, originaire de La Rochelle et à l'occasion supporter de rugby et connu du tout Paris où l'on boit.
Pour plus de détails, voir dans le texte, mais rien pas de chute sauf peut être que ce Jean Luc, ce poivrot fêtard est déjà prêt pour "la troisième mi-temps".

Très peu pour moi, je vous laisse à vos beuvries ...

   plumette   
31/10/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Le narrateur se fat plaisir à évoquer son passé, sa jeunesse et ce Jean-Luc qui savait créer du lien avec sa guitare et son goût de l'animation.

il y a une ambiance et une époque qui parait plus libre et joyeuse qu'aujourd'hui.

cette petite vignette souvenir n'est pas déplaisante, mais je suis un peu surprise qu'elle figure dans ce concours car autant sur la forme que sur le fond, il n'y a pas vraiment de recherche.

   BlaseSaintLuc   
2/11/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Nous ne rentrons pas dans les détails, nous survolons simplement les événements, incluant bien sûr la contre-culture des années soixante... La contre-escarpe évidemment
Seventies pour moi, mais bon, on reconnaît l'ambiance.
Le texte ne fouille pas assez le moment, ça survole.
et pas vraiment un LABORINIS
Décès d'un Jean-Luc Lacombe en 2016, es ce le même ?

   Cleamolettre   
15/11/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour,

Un peu décontenancée en première lecture avec ces sauts sans aucun liant dans les lieux et les heures de la nuit, et avec ces personnages du début pas vraiment décrits donc inexistants, qui partent les uns après les autres à mesure que la nuit avance.

Mais c'est justement ce qui, pour moi, fait l'originalité du texte, on n'est pas dans un récit littéraire mais dans une oralité retranscrite, et c'est plutôt bien fait je trouve, on entre dans la mémoire du narrateur avec ses approximations, ses failles, et sa volonté de raconter, juste raconter sans faire de jolies phrases mais pour partager son plaisir à se souvenir. Le tout dans des tons nostalgiques de l'époque et un personnage haut en couleurs et qui fait plus vrai que nature, boissons incluses !


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