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Réalisme/Historique
Vincente : De l'ombre du pays [concours]
 Publié le 12/05/23  -  13 commentaires  -  10070 caractères  -  92 lectures    Autres textes du même auteur

Au-dessus de l'ombre de l'obscurantisme, ce lumineux pays meurtri voyage avec ses enfants… Elle s'avèrera singulièrement duale pour l'un d'eux, révélant une lueur chaude et sourde qui n'en finira pas de l'accompagner.


De l'ombre du pays [concours]


Ce texte est une participation au concours n° 33 : L'ombre et la lumière

(informations sur ce concours).



Je me souviens de lui, de cette année où nous avons partagé ces moments presque muets.

D'une fois sur l'autre, ses sourires timides m'interpellaient. Ainsi je m'étonnais que de leurs consonances sourdes puisse jaillir la pure légèreté du plaisir de jouer ensemble, et, par conséquent, de l'attention réciproque et grandissante que nous nous portions. Absence de mots comme pour éviter que nos langues disjointes ne nous rappellent combien nous étions différents, car au cœur du jeu, point de dissonance, nous parlions la même langue.


Jahan avait laissé son passé en Afghanistan. À quatorze ans, il avait rejoint la France avec pour bagage une endurance et une agilité qui ne cesseraient de m'impressionner. Bien que de constitution sèche, il faisait preuve d'une « solidité » physique étonnante ; son tempérament amène la complétait pour lui donner une sorte d'équilibre tous azimuts…

À mes discrètes interrogations sur ce qui l'avait décidé à franchir ce pas énorme, seul un « c'était difficile » pudique me parvenait, comme échappé par défaut. Un creux béant plus qu'une réponse.


Nous ne franchîmes jamais cette frontière entre son passé et notre présent commun.

J'eus simplement le soin en vue d'un respectif respect de lui demander :


– De la famille… ici, ou là-bas ?


En France, pour lui, pas de famille. Au pays, un jeune frère – qu'il avait le projet de faire venir ici – recueilli par une tante et son mari handicapé par une jambe boiteuse ; couple sans enfant, vivant d'un modeste fermage. Ses parents, paysans, ont disparu, il n'a jamais su… Sa famille vivait dans la campagne montagneuse au nord proche de Kaboul.


*****


Scolarisé depuis six mois, Jahan parlait un français laborieux, mais son visage avait la grâce de lui offrir une langue de secours. Doté d'une palette incroyable d'expressions, il complétait avec entrain ce que ses mots traçaient à gros traits ; d'autant que ses mains, elles, restaient peu animées, comme persuadées de ne pas devoir déranger… Cependant il percevait assez bien ce que nous tentions maladroitement de lui dire ; il semblait bien plus doué pour nous comprendre que nous pour lui parler notre franco-globish grossier.


Au foyer où il vivait, des activités étaient proposées mais aussi, les clubs du village accueillaient volontiers tout jeune désirant pratiquer, c'était bien indiqué sur les affichettes, et l'animateur du foyer proposait d'accompagner pour s'y présenter toute personne intéressée.


Lui, ce qui le tentait, c'était plutôt le sport, et en particulier le volley qu'il avait découvert au pays par les Américains basés un temps en bordure de son village. Ils se détendaient souvent en y jouant.

Jahan, qui avait participé à des animations des soldats dans les villages, avait sympathisé avec plusieurs souvent présents, il était autorisé à s'approcher du terrain aux abords du camp. Les yeux brillants, il aimait les regarder s'amuser. Il fut invité à l'occasion, puis de plus en plus, et enfin presque à chaque fois.

Ce jeu est peu exigeant en matériel, à part le ballon, précieux d'entre les précieux. À leur départ, en belle reconnaissance des bons moments passés ensemble, ils en laissèrent deux usagés qui survécurent encore quelque temps.

Le terrain, lui, peut être un fruste espace de cailloux, ou de terre sèche ou de sable…, et pour le filet, un simple fil à linge entre deux poteaux plantés, et le tour est joué !

J'appris ainsi que le volley était aussi un « sport de pauvres »…


Ensuite Jahan s'activa pour y intéresser ses copains, entretenir la flamme toujours frémissante, la partager. À deux, en un contre un, déjà il était possible de se divertir et progresser. À quatre, avec le filet-fil, on pouvait faire des matchs. À six, à huit, à douze, il y avait une forme de jeu évolutive, presque nouvelle à chaque fois, riche d'opportunités.


Bien sûr, Jahan ne sut me décrire tout cela, mais il m'en traça les grandes lignes : les Américains, les matchs, le fil à linge, l'attrait formidable (ses yeux brillaient à nouveau juste en y repensant…), les invitations des soldats, les deux vieux ballons laissés en souvenir et les parties ensuite entre copains.


*****


Petite association de petite ville, notre club de volley-ball n'en disposait pas moins d'une équipe évoluant en championnat régional sénior masculin. À son arrivée, Jahan rejoignit l'équipe cadette dans laquelle je jouais.

Sa gestuelle n'était pas très « académique » mais pourtant fluide, élastique, réactive, à la fois calme et explosive. Plus il progressait parmi nous, plus je le découvrais, plus l'adéquation entre lui et son jeu me le révélait. Ainsi, sa façon sportive s'accordait pleinement avec ce qu'il dégageait ; revenait là l'impression d'un équilibre tous azimuts que j'évoquais plus haut, une sorte de complétude posturale, que son allure quotidienne tranquille et féline confirmait. Étonnant que cela paraisse au travers d'un quotidien discret où les paroles aient pris si peu de place, entre lui, l'équipe, l'entraîneur, ou moi-même.


Équilibre qui manifestement demeurait au-dessus de l'ombre d'où surnageait toute sa personne.


Dès la deuxième année, le talent de Jahan, officialisé par un double surclassement, lui permit de rejoindre notre équipe régionale. J'avais été son partenaire, je devenais son plus fervent spectateur. Je restais son inconditionnel ami.


*****


Une soirée autour d'un verre, en fin de cette deuxième saison, profitant de son français plus élaboré, il tenta de me raconter l'attrait qui avait grandi en lui pour ce sport – sans insister sur l'opportunité qu'offrait cette ouverture pour se soustraire en partie à l'âpreté des moments douloureux… Je trace ici les bribes, malgré tout laconiques, qu'il m'offrit.


Des hommes graves, lourds mais délestés de leur attirail guerrier, jouent, enfants. Font voler un ballon, plus libre que le cerf-volant (là-bas sport traditionnel ; il se déroule même des « batailles », des combats de cerfs-volants…) qu'ils se plaisent à faire voyager dans le ciel avec pourtant son fil à la patte, fil à l'homme comme la chèvre à son pieu.

Et la balle s'élance pleine d'espérance, elle part en son destin… puis frôle le faîte, âge mûr aux yeux rêvant…

Ensuite, visée ou chute, c'est selon, elle va porter son projet, et elle descend, d'abord lentement, puis plus fortement ; elle vieillit certes, mais surtout s'accomplit.

Une main finale va la métamorphoser, de projectile tombant, brûlant, elle advient événement, décisif. Elle file, ambitieuse, puissante ou rusée, vers l'adversité – qui n'est pas comme au foot, hand ou basket un cadre étroit et figé, mais un espace où se meuvent et s'associent nos alter ego, car le ballon est intercesseur, les adversaires acceptent de rester chez eux et soignent cette distanciation qui marque leur respect de l'autre en ne se confrontant que par son intermédiaire (rester chez soi, s'opposer pour progresser mais sans violenter… je devinais combien cela devait lui parler).

Mais voilà qu'ils s'en emparent et tentent de reprendre à leur compte sa prophétie… la capturer pour la relancer encore, la grandir.

Elle ne butera pas le sol dur cette boule de vie – tout ! contre l'atterrissage brutal, cet enterrement odieux ! – et précieuse parmi les précieuses sera sauvée ! peut-être… in extrémiste par cet opposant qui, ambitieux pour elle, pour lui-même, se l'accaparera et voudra en révéler toute la lumière. Boule de feu (on ne peut la toucher qu'un instant sans s'y perdre), boule de lumière, boule de vie ouverte aux possibles… espoirs…


L'alternative du jeu implique aussi que parfois, souvent malheureusement…, la continuité (vecteur premier) soit rompue, par manque de patience, de pertinence, de volonté, et que la tâche soit à reprendre à son début. Nouveau lancement, et toute possibilité s'offre derechef, avec la charge de la gravitation conjuguée à la gravité de l'objet, et puis ce droit à l'erreur, gage permanent permettant l'apprentissage, la progression, l'échec à fin de réparation… la délivrance.


*****


Lucide, le garçon m'étonnait là encore, sa motilité s'appuyait donc sur une intelligence profonde du système de jeu dont l'environnement aux composantes existentielles ordonnançait la scène sportive. Une revisitation qui, par lui au vécu si direct avec l'événement et son contexte, lui que je croyais surtout intuitif, me parut « grandiose ».


Alors que la toile de fond de sa passion dans l'ombre de son pays me restait très diffuse, en surimpression la luminescence qui se jouait et se rejouait encore transperçait l'obscurantisme qui l'avait éloigné des siens. Lumière de la boule de feu ! Bien loin de la simple échappatoire… un défi à jamais relancé.


Je m'interrogeai sur la pertinence de cette sensation qui me traversait quand je le regardais jouer, « sauver la balle », la rendre arme et bijou, s'amouracher de ce ballon à la peau de bébé, tendre et tendue à la fois, capable – parce qu'il le fallait ! – de supplicier l'adversaire… trouver l'équilibre dans l'adversité… jusqu'à la paix.


Si je me souviens si fort de lui, c'est que perdure en moi l'inquiétude, le regret de ne pas avoir su, de ne pas savoir, lui rendre la pareille ; et faire du mystère de son apparition dans mon cercle restreint, un meilleur tremplin pour lui, les siens, sa cause.

Venu d'ailleurs porter sa parole muette, il nous livra sa pâleur, un puits profond où demeurait l'interminable intermède déchirant l'espoir de l'autrefois à jamais retranché au plus lointain de sa mémoire. Et sa lumière, un sourire, large et pourtant retenu, mais bien plus vaste que son visage ne pouvait contenir, entrebâillant la paroi d'un passé en suspend.


Quelques mois, des siècles, me le rendirent millénaire au cœur du nombre immense des exilés.


 
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   plumette   
12/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Une écriture soignée pour un texte hommage à un jeune afghan et à ce sport peu souvent mis en valeur qu'est le volley-ball.

j'ai toujours un peu de mal avec les textes rédigées à l'imparfait, je ne sais pas trop dire pourquoi. Ce temps véhicule souvent , avec le passé qu'il évoque, de la nostalgie et/ou des regrets.

Je trouve très personnelle et assez complexe l'allégorie autour du ballon de volley mais n'ai pas vraiment réussi à adhérer à cette vision.

Quant au thème du concours, il sourd de manière assez ténue de cette évocation, l'ombre de la guerre et de l'exil et la lumière d'un sourire et d'un jeu partagé.

   Disciplus   
12/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Style appliqué avec quelques préciosités stériles :" un puits profond où demeurait l'interminable intermède déchirant l'espoir de l'autrefois à jamais retranché au plus lointain de sa mémoire - Entrebâillant la paroi du passé en suspend." Penser au lecteur = simplification.
Le personnage aurait gagné à plus de visualité.
Bon ressenti introspectif du jeu de volley-ball qui fait l'intérêt du projet.
L'ensemble se lit sans anicroche.
Adéquation avec le thème assez distant.
Originalité modérée pour une belle histoire dans l'air du temps.
in extrémiste / in extremis (locution latine)

   jeanphi   
12/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Je pense que vous posez un acte de fraternité humaine par votre choix de présenter cette nouvelle dans le cadre du concours.
Un seul essai, et vous choisissez 'la solidarité'.
Je ne me projette pas volontier dans une nouvelle sur le sport, mais je vois davantage l'ouverture d'esprit, l'amitié sobre et naturelle entre vos deux protagonistes, leur bienveillance et leur respect mutuel.
Le sport est un vecteur idéal pour votre message, nul compte tenu de l'aspect médiatique (vedettes, gros sous). L'écriture est effectivement très juste dans sa majeure partie, le vocabulaire est utilisé sans emphase. Certaines phrases pourraient être raccourcies selon moi.

   Corto   
13/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Cette nouvelle aborde un thème assez ardu mais l'auteur a su dominer son sujet.
La première partie décrivant le vécu de "Jahan" pourrait paraitre difficile mais on perçoit entre des éléments factuels "À quatorze ans, il avait rejoint la France", un second plan qui attend de se révéler. Il y a comme un suspense qui alerte le lecteur et retient l'attention.

La seconde partie apporte analyse et profondeur. "Une soirée autour d'un verre...il tenta de me raconter l'attrait qui avait grandi en lui pour ce sport". On entre dans un nouveau monde, intérieur, appuyé sur les péripéties du jeu "« sauver la balle », la rendre arme et bijou, s'amouracher de ce ballon à la peau de bébé, tendre et tendue à la fois,"; et bien sûr ce passage: "Boule de feu (on ne peut la toucher qu'un instant sans s'y perdre), boule de lumière, boule de vie ouverte aux possibles… espoirs…"
L'auteur choisit ici des mots forts, montrant ainsi le ressenti presque essentiel vécu par le jeune réfugié: "une intelligence profonde du système de jeu dont l'environnement aux composantes existentielles ordonnançait la scène sportive".

Ce texte est audacieux et riche.
Bravo à l'auteur.

   Cyrill   
13/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour,

Je comprends le ballon comme représentant espoir, liberté, lumière. Il semble également représenter le garçon lui-même : Jahan. Il devient projet et évènement au hasard des mains qui le relancent.
Je comprends l’envol du ballon comme le chemin vers l’émancipation, la maturité et l’accomplissement. Les passes entre joueurs où la balle ne touche pas le sol  : respect de l’altérité, partage et entraide.
La balle, boule de feu, perce l’obscurantisme.
L’allégorie, à mon avis est trop riche de sens divers. Tout en en saisissant des bribes et leur valeur métaphorique, j’en viens à perdre le fil de votre pensée. Dans la partie qui détaille les règles du jeu de ballon, je n’ai pas senti d’incarnation, c’est peut-être ce qui me manque pour comprendre plus clairement le propos du narrateur. La traduction métaphorique qui est faite de ce sport et de ce qui se joue entre les protagonistes, me demeure donc confuse.
C’est néanmoins un récit sensible, nuancé et pudique sur la relation et les sentiments existant entre les deux garçons. Cet aspect-là m’a touché.
Le thème du concours est partout distillé, un bon point aussi.
Merci pour le partage.

   Angieblue   
13/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Une écriture élégante que j’imagine plutôt féminine en raison d’une certaine douceur. Attention, cependant, car parfois la recherche de complexité ou de jeu sur les sonorités peut lui faire perdre en clarté et en aisance.
Par exemple, "en vue d'un respectif respect", ça ne fait pas naturel, c'est même désagréable à mon oreille.

Pas très fan, non plus, de ce passage que je ne trouve pas très fluide avec 2 x "des" et l'expression "avec plusieurs" : "Jahan, qui avait participé à des animations des soldats dans les villages, avait sympathisé avec plusieurs souvent présents"

Il y a aussi cette formulation qui ne fait pas naturel: "un puits profond où demeurait l'interminable intermède déchirant l'espoir de l'autrefois"

Et enfin, je n'ai pas compris la phrase finale avec le fait de rendre "millénaire".

Mais, j’ai apprécié le jeu de métaphores avec l’image du ballon. C’est assez subtil et poétique.

Par contre, j’ai trouvé que le thème n’était pas suffisamment exploité. Vous l’effleurez simplement, mais ça ne fait pas naturel, on sent que c’est une contrainte, surtout lorsque vous cherchez à illustrer le côté lumineux, par exemple avec l’image de la boule de feu.

En somme, ça se lit bien, c’est symbolique, mais ça ne m’a pas passionnée car c’est peut-être trop sage et modéré au niveau du scénario comme au niveau de l’exploitation du thème.

   Asrya   
15/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
L'écriture est plutôt agréable, les phrases sont soignées, on se laisse prendre et certaines descriptions/réflexions sont tranchantes, restent, notamment celles qui concernent la pratique du volley. Pas évidemment de s'imprégner d'une telle situation, et c'est ici remarquablement écrit.

La dimension ombrageuse autour du passé de Johan est passée sous silence, effleurée, juste de quoi laisser le lecteur apprécier sa noirceur. Peut-être qu'en amener visible une petite partie, maigre ceci-dit, aurait permis d'accentuer ce caractère sombre de la vie de Jahan.
L'auteur fait le choix de laisser le lecteur appréhender seul la vie de ce jeune homme, une stratégie qui cherche probablement à ne pas toucher le "pathos" que pourrait faire surgir une telle démarche. Louable donc, mais la prise de risque est mince.

La structure narrative et les différentes ellipses, sauts temporels ne sont pas toujours limpides et auraient probablement mérité plus de clarté, mais ce n'est pas si gênant.

Quelques phrases un peu maladroites, du fait probablement de la ponctuation, ou de leur longueur, exemple : "Au foyer où il vivait, des activités étaient proposées mais aussi, les clubs .......sur les affichettes, et l'animateur du foyer proposait d'accompagner pour s'y présenter toute personne intéressée." ou encore "Ensuite, visée ou chute ... elle vieillit certes, mais surtout s'accomplit."


Pour le coup, j'adhère un peu plus à la recherche subtile derrière la thématique imposée. L'ombre du pays qui plane derrière, et cette "lumière" (le volley) qui permet à Jahan de l'en faire sortir. C'est moins "terre à terre", et c'est une dimension "poétique" qui m'attire davantage.

"Alors que la toile de fond de sa passion dans l'ombre de son pays me restait très diffuse, en surimpression la luminescence qui se jouait et se rejouait encore transperçait l'obscurantisme qui l'avait éloigné des siens. Lumière de la boule de feu ! Bien loin de la simple échappatoire… un défi à jamais relancé." dans ce passage, probablement trop d'insistance sur la thématique "ombre/lumière" ; pas certain que la "lumière" de la boule de feu soit nécessaire par exemple.

Alors que le titre ne m'emballait pas franchement, j'ai plutôt été agréablement surpris de l'inattendu de la thématique abordée, et de la qualité de la rédaction concernant les phases de volley.
Un ensemble qui m'a plu, que j'ai apprécié. C'est déjà ça.

Merci et au plaisir de vous lire à nouveau,
Asrya.

   Luz   
18/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
J’ai trouvé très intéressante et originale cette nouvelle sur l’immigration et le dialogue par le biais d’un sport très particulier : le volley-ball. J’ai beaucoup aimé l’image du ballon « boule de feu, de lumière, de vie », insaisissable, juste à toucher l’instant d’une relance ; le fait également qu’il n’y ait aucun contact entre les deux équipes, sauf par l’intermédiaire du ballon qu’il faut sauver de la chute au sol.
Bonne chance pour le concours.

   Catelena   
19/5/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Il y a des tournures de phrases qui ne glissent pas, donnant un côté emprunté, voire guindé, à l'ensemble de cette histoire bien sympathique au demeurant.

Par exemple, cette phrase sur le volley-ball et les Américains. Elle me donne l'impression d'avoir voulu raconter mille choses qui se seraient précipitées toutes en même temps sous votre plume, provoquant un chahut dans leur agencement.

Par delà, il m'est donné d'assister aux prémices d'une amitié basée surtout sur l'admiration que porte le narrateur à Jahan. Admiration née de la belle empathie dont fait preuve le narrateur à l'âme assurément sensible. Car on ne saura rien de ce que pense le mystérieux Afghan sur son camarade de jeu...

Le décryptage du jeu de volley est fort poétique. Il donne lieu à une envolée lyrique qui va permettre l'entrée en scène de l'ombre et la lumière requises par le thème du concours.

Au final, une tranche de souvenir pour nous parler gentiment de nostalgie, à laquelle il manque pour moi un peu plus du croustillant de la vie et de son épaisseur.

Merci pour le partage. Et bonne chance pour le concours.

   senglar   
19/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Bonjour,


J'avais lu cette nouvelle en EL et j'avais hésité à la commenter car j'eusse commencé ainsi :''Ecriture élégante, très féminine...'' et puis je m'étais dit :''Ouh là !Qu'est censée être une écriture féminine ! A une époque où il n'y a plus de genre itou itou. Tu vas te prendre Me Too sur la figure !'' D'où... silence radio.
Mais voilà que l'Onirienne Angieblue écrit « Une écriture élégante que j'imagine plutôt féminine...'' C'est la caution d'une femme. Alors Youpi je me lance. Bien, il faut dire que je vais un peu plus loin qu'elle car je me suis demandé jusqu'à assez avant dans la narration (''...ami'') si le métropolitain de cette aventure était une fille ou un garçon et si on ne se dirigeait pas là vers une histoire de cœur, la fameuse étincelle qui vainc toutes les ombres. Non, la boule de feu, la foudre sera ici le ballon. A mon avis – lien et munition - pas évident mais pourquoi pas après tout.
L'originalité du texte consiste à avoir choisi le volley comme sport d'intégration et d'illumination, sport qui n'est plus si confidentiel mais qui est loin d'avoir la notoriété du foot et en Amérique du Nord du basket. Ça surprend donc même si c'est bien expliqué voire justifié. Mais s'il est louable de mettre ce sport en lumière je me demande si c'est le meilleur choix. Le basket aurait permis d'aller vers l'autre, de l'éviter, le frôler, le bousculer, d'aller véritablement à son contact, il aurait permis de tenter de le conquérir, ce qui aurait demandé un vrai mélange, un esprit de réelle ouverture. Le volley ne permet pas cette dynamique, chacun reste bien sagement chez lui, sous peine de pénalité et le filet est une frontière.
Je reconnais à l'auteur(e) le fait qu'il(elle) explique précisément et intensément son choix en investissant le ballon de propriétés mystiques. Bien, il 'agit quand même d'éviter que l'autre ne l'attrape, de le mettre hors de portée et aussi chacun est tenu de reste chez lui, sur son territoire. Et je tiendrais plutôt pour le basket avec son gros ballon flipper.
Pas facile de relier tout cela au thème du concours. Un ballon de caoutchouc une boule de feu ?...

Enfin je ne comprends pas trop non plus la mortification de l'autochtone, il a fait autant et plus qu'il n'a pu ; La plus belle fille du monde – ici le plus beau garçon – ne peuvent donner que ce qu'ils ont.

Ceci dit cette nouvelle est bien entendue très bien rédigée et je salue sa plume.

   Donaldo75   
28/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Quand j’ai fini de lire cette nouvelle, je me suis dit ceci : « marrant, j'ai joué pendant des années au volley-ball et je ne l'avais jamais envisagé comme ça, ce sport. » Et j’ai trouvé cette histoire sympa, humaniste, bien racontée, à des années lumières en termes stylistiques de celle que j’ai lu juste avant. Ici, la narration est claire et ne s’embarrasse pas de circonvolutions inutiles pour tenter de délivrer une message. Du coup, ce dernier n’est pas brouillé ; je n’ai pas besoin, en tant que lecteur, de me prendre la tête à rassembler des concepts et de la symbolique dans un maelstrom mal exprimé. Non. C’est clair, net et précis. Et ce n’en est pas mécanique pour autant. Une lecture agréable, en somme.

   Geigei   
15/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je viens du fil de retour. Du sport ? Tiens, pas banal.

« Lui est libre. Il circule. Il peut attaquer et se défendre. C’est un prolétaire qui a bien tourné. » C'est Blondin qui parle du coureur cycliste. Comme quoi, le sport et la plume, ça matche pas mal, et c'est un terrain de jeu accueillant pour l'analogie.

J'ai lu ce texte facilement. Le filet évite l'envahissement, le cerf-volant a un fil à la patte. Le propos ne manque pas d'images.

« Et la balle s'élance pleine d'espérance, elle part en son destin… puis frôle le faîte, âge mûr aux yeux rêvant… »
C'est une plume poétique qui a écrit.

Je ne lirai rien de vous sur le foot. Dommage :)

   Vincente   
15/6/2023


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