Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Humour/Détente
virevolte : L'îlien
 Publié le 11/10/22  -  15 commentaires  -  7888 caractères  -  82 lectures    Autres textes du même auteur

Pour se détendre un peu.


L'îlien


Ce n’est pas ma faute si je suis né dans mon île. Ce n’est pas ma faute, mais je ne m’en remets pas.

Comme j’aurais moins souffert si je n’avais pas eu la sotte idée de l’abandonner. Elle est tellement belle, mon île ! Je m’y sentais si bien ! Nous étions heureux tous ensemble, tous pareils. Tous aimés. Et puis, hélas, un jour, je suis parti.

C’est normal, il paraît. On ne peut pas rester toujours dans sa famille, avec ses frères et sœurs, tous ses cousins… Un jour ou l’autre, on les quitte, on s’en va.

Il faut dire que Cécile était plus que mignonne, pleine de charme, sans défaut. Dès que je l’ai vue, je suis tombé amoureux d’elle. Très vite, elle est devenue ma maîtresse. Et je l’ai suivie en adorateur irrémédiablement conquis.

Si j’avais pu imaginer, un seul instant, l’enfer que j’allais connaître, elle ne m’aurait pas séduit aussi facilement. Mais j’étais jeune, ignorant.

Elle m’appelait « mon beau », « mon trésor », « mon chéri ». Elle me disait : « Nous aurons une vie de rêve, tu vas voir. Tu vas voir comme c’est agréable là-bas, chez moi, sur le continent. Tu auras tout ce que tu voudras. Tu l’oublieras, ton île. Viens, ne sois pas triste ! Je te jure que… »

Des promesses. Des promesses de femme. Nous avons pris le bateau.

Au début, je n’ai pas compris que j’étais pris au piège. La maison était vaste et chaleureuse. Nous y vivions seuls, tous les deux. Nous dormions l’un contre l’autre dans le grand lit douillet de notre chambre. Nous déjeunions sur la terrasse. J’appréciais ce confort tout nouveau.

Nous avions un jardin fleuri et odorant. Ces parfums émouvants, excitants, me montaient à la tête. Je vivais un doux rêve câlin, langoureux. Et je me laissais faire. Elle passait des heures à me caresser tendrement, savamment, j’étais sans volonté devant elle. Mais aussi bien elle me passait tous mes caprices. C’était ma maîtresse, mais j’étais son roi.

Et puis un jour, un soir plutôt, nous venions de sortir de table et nous nous reposions sur la balancelle, Cécile chantonnait, mes yeux se fermaient d’aise, quand tout à coup sa voix s’est tue, puis elle a dit :


– Mais c’est Robert !


Elle s’est levée d’un bond, elle est allée vers l’inconnu.


– Comment vas-tu, trésor ? Tu m’as manqué, sais-tu.


Les yeux ronds je les regardais, ébahi. Elle s’était appuyée à la balustrade et lui parlait doucement. Il était clair qu’ils se connaissaient depuis longtemps. La jalousie me mordit au cœur. Cécile, indifférente à moi, poursuivait avec lui des familiarités tendres. Je me hérissais de douleur et d’effroi en détaillant l’intrus.

Il était… Il avait… D’abord j’ai cru que c’était un monstre. Une anomalie de la nature. De ma mémoire d’îlien je n’avais jamais vu ça. Par-dessus l’épaule de Cécile, il me jetait un coup d’œil amusé et méprisant. Il dominait la situation. Il me la faisait comprendre sans détour : l’anormal, c’était moi.

Je quittai la terrasse, montai dans notre chambre et m’abattis, décomposé, sur un fauteuil. Par la fenêtre je les entendais roucouler. Je n’étais pas seulement jaloux, j’étais terrifié.

Elle est venue me retrouver plus tard. Elle a commencé à se déshabiller. Et, sans me regarder :


– Dis, mon îlien chéri, tu joues les sauvages ? Robert n’est pas du tout un méchant garçon, tu sais. J’aurais bien aimé que vous deveniez amis… Eh bien ! qu’as-tu ? Viens te coucher ! Allez vite ! je n’aime pas les boudeurs.


Et elle ajouta, plus bas :


– Ni les jaloux.


J’étais trop accablé pour résister. Mais quand, dans le lit, elle m’a attiré contre elle pour m’embrasser, j’ai eu une furieuse envie de mordre sa jolie bouche. Je n’ai pas osé. Je me suis contenté de me rouler à l’autre bord du lit. Et je me suis mis à réfléchir.

Quelle honte ! Quelle malédiction ! Et comment en vouloir à ma belle maîtresse de ce qu’elle me fût infidèle pour un Robert. Je n’avais pas cette sûre prestance de mâle, cette élégance, il me manquait quelque chose. Je dormis très mal cette nuit-là. Peut-être comprit-elle un peu de ma détresse car elle se rapprocha et me dit à l’oreille : « C’est toi que je préfère. Je t’ai choisi pour ça, tu es différent, ça me plaît. Tu vas voir, nous allons leur montrer à ces messieurs si satisfaits d’eux-mêmes que c’est toi le plus beau, le plus intelligent, le meilleur, mon îlien chéri. Tu triompheras. »

L’horreur ! Me montrer ! Moi, tel que je venais de me découvrir ! L’idée même m’en fit passer des frissons dans le corps, mes poils sur ma peau se soulevaient d’angoisse. Oh mon île ! mon île ! pourquoi t’ai-je laissée pour une Cécile ?

Elle avait décidé de m’exposer, de me faire observer, soupeser du regard, et même, parfois, toucher par ces étranges continentaux.


– Tout de même, Cécile, il est surprenant. Très beau je l’admets, mais si différent.


Parfois, lorsqu’elle était partie, Robert venait l’attendre dans le jardin. Je le voyais se prélasser dans un fauteuil. Maintenant il arrivait que Cécile rentre avec Nono, le chéri de la voisine. Plus tard, il y en eut d’autres encore. Beaucoup trop. Ils avaient le triomphe vicieux. Ils ricanaient dans leurs moustaches. « Ah ! il est beau, l’îlien dont cette folle de Cécile est allée s’enticher ! »

J’aurais voulu rentrer sous terre. Je fuyais, me cachais. Mais Cécile me débusquait.


– Viens, mon chéri !


Elle ne comprenait rien à mes terreurs, à ce malaise qui me prenait dès que j’entendais un rire, une exclamation amusée, dans les salons où elle me forçait à l’accompagner. Ne connaissant que trop bien ce qui faisait mon infortune, je me dandinais stupidement, rêvant de me perdre dans les plis d’un rideau, marchant à reculons, me recroquevillant dans le coin d’une banquette. J’en gémissais parfois, pitoyable. Mais Cécile n’avait qu’une idée à présent, me convaincre de me montrer au Ritz, où, juste avant le Grand Bal des Expos, toutes ses amies venaient se faire admirer avec leurs compagnons. Elle dut renoncer. J’étais beaucoup trop timide et complexé pour lui donner ce plaisir-là. D’ailleurs je devenais malade. Je maigrissais, n’avais plus d’appétit, la vie m’était odieuse. Tout un jour je restai enfermé dans le placard où elle mettait ses robes, sans répondre à ses prières. Elle en fut bouleversée, car elle m’aimait vraiment.

Nous allâmes dans une clinique où l’on m’examina longuement. On me donna des antidépresseurs, des calmants, mais le médecin en blouse blanche nous laissa peu d’espoir.


– Il irait très bien physiquement si dans sa tête… Je crains bien, chère madame, que son cas soit au-dessus de mes compétences… Un spécialiste du comportement peut-être…

– Il n’est pas fou, docteur, je vous assure ! Il était si joyeux au début. J’ai dû faire quelque chose qui l’a blessé. Il se laisse mourir, je le vois bien… Allez, dites-moi, qu’a-t-il ?


L’autre hocha la tête.


– Il souffre du complexe de l’îlien voyez-vous. Il sait très bien qu’il n’est pas comme les autres. Qu’il lui manque quelque chose, et quelque chose d’essentiel.

– Vous voulez dire ?…

– Eh oui !

– Mais comment est-ce possible ? Comment peut-il savoir ?

– Il n’est pas aveugle, madame ! Il voit bien comment sont faits les autres. D’autant qu’il est particulièrement sensible et très intelligent. Bref, votre ami ne supporte pas… de ne pas en avoir.

– Mais c’est justement pour ça que je l’ai choisi ! Justement parce qu’il n’en a pas, lui ! s’écria-t-elle enflammée, les joues rouges. Les autres, ces bâtards, en font tant de cas, ils en sont si fiers ! Comme s’il y avait de quoi !


« Mon ange, mon petit, mon amour. » Elle me serrait contre elle à m’étouffer. « Je t’aime. Je n’aime que toi. »


Et au médecin :


– Guérirait-il, si je le ramenais dans son île ?

– C’est la seule solution. Ce sera peut-être long, mais il se remettra.


Et parce qu’elle m’aimait vraiment, parce qu’elle était la maîtresse parfaite, elle me ramena à l’île de Man. Où les chats n’ont pas de queue.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
19/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Arrivée à ce point :
Allez vite ! je n’aime pas les boudeurs.
j'étais certaine que le narrateur n'était pas humain. Je flottais un peu entre le chien et le chat, quelques lignes plus loin j'avais tranché pour le chat. L'insistance assez lourde sur le côté îlien et le manque de « quelque chose » m'a permis de percer le mystère à, euh, disons
marchant à reculons,

Effet de surprise nul donc, en ce qui me concerne, et je pense que dans l'ensemble la longueur du récit est excessive pour la « révélation » que je trouve tout de même bien anodine. Le début, à mon avis, ça va, vous installez la situation, mais je me dis que l'histoire serait plus intéressante en resserrant nettement à partir du moment où le narrateur devient malheureux. Mon avis, simplement, vous en faites bien sûr ce que vous voulez et éventuellement rien.

   plumette   
21/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
l'arrivée de Robert est un tournant dans la nouvelle.

je me doutais bien que l'Ilien n'était pas tout à fait celui qu'on imagine au début. Mais le suspens a fonctionné pour moi jusqu'à la dernière phrase. Pour cela Chapeau!

l'objectif de l'auteur(e) est atteint en ce qui me concerne, une nouvelle qui m'a fait sourire, toute en demi teinte et allusions!

"-Il n’est pas aveugle, Madame ! Il voit bien comment sont faits les autres. D’autant qu’il est particulièrement sensible et très intelligent. Bref, votre ami ne supporte pas… de ne pas en avoir."

   Ingles   
22/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Une drôle de nouvelle, toute en légèreté, on se demande où va nous mener la chute !

L'écriture est soignée, concise, il n'y a pas de longueur. La lecture est plaisante, tous les indices sont là, avec un (habile) brouillage des codes, les prénoms, le ressenti du mâle diminué.

La dernière phrase est peut-être en trop. De même le titre semble étrange bien que cohérent, éventuellement vous auriez pu insister sur la dimension outre-mer (mais ultra-marin n'est pas très beau), voire exotique de l'origine.

Au plaisir de vous lire,

Inglès

   cherbiacuespe   
23/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Alors celle-là ! Je me suis laissé mené par le bout du nez jusqu'à "il n'est pas aveugle...". Je me suis laissé surprendre, donc l'histoire est réussie, me concernant.

Le récit est très bien conceptualisé, bien construit ( il le fallait pour guider le lecteur ailleurs ), écriture précise, choix des mots précis, narration précise ( nécessaire pour perdre le lecteur dans la cohérence d'un récit banal ). Et puis la chute fatale, redoutable, insoupçonnable et à se tordre de s'être fait avoir de la sorte.

Je m'incline devant tant de malice, bien obligé !

   Donaldo75   
28/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Et que voilà une histoire sympa, qui entretient le mystère sur qui est le narrateur - j'ai bien vu venir le coup du chat mais ça a pris du temps - et joue les illusionnistes tout en restant dans le crédible. Comme beaucoup, je suppose, je n'ai pas vue venir la chute et je la trouve savoureuse même si elle ne mérite peut-être pas autant de préliminaires.

Quoi qu'il en soit, c'est un agréable moment de lecture.
Merci pour le partage.

   Anonyme   
11/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Une nouvelle très agréable à lire, tout est bien équilibré entre narratif et dialogues le tout saupoudré d’un humour léger qui ne prend pas la tête. N’étant pas douée pour deviner les trucs dans les romans ou les films, je me fais toujours avoir et ce fut encore le cas ici^^ Satané matou sans queue !

Félicitation et merci pour la gratuité !

Anna

   Anonyme   
11/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Si dans un commentaire le mot clé où j'ai posé les yeux à l'insu de mon plein gré n'avait dévoilé le pot-aux-roses, le mystère aurait fonctionné jusqu'à la toute fin de cette histoire joliment menée.

On suit avec une curiosité amusée le déroulé des événements jusqu'à ce que Robert déboule dans le récit et que l'on commence à douter que l'îlien en question n'est peut être pas un homme comme les autres.

Je ne me souvenais pas de la particularité de certains des habitants de l'île de Man ! Elle participe au sourire final et remplit son contrat dans le genre humour/détente !

L'écriture est maîtrisée et la narration coule agréablement nous procurant le moment de détente promis dans l'exergue.

   senglar   
12/10/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour virevolte,


Sincèrement très amusant avec cette note originale que sur la fin j'attendais un chien et que je me retrouve avec un chat sans queue... de l'île de Man. Cela existe ces bébêtes-là... sur l'île de Man précisément ? Un instant, je m'en vais voir ça sur Google...
... ...
Maiiis Oui ! Du coup c'est moi qui me sens bête !

Quelle intuition ! Quelle bonne idée que d'en tirer ce récit totalement inattendu !

Attendez... "particulièrement intelligent... très affectueux... s'épanouit très bien en famille... apprécie la compagnie des autres animaux..." Euh ! C'est tout moi ça ! Cécile ! Mince, ça ne marche pas, je suis un English Bulldog... Dis Cécile... la tête de Winston, à défaut, cela pourrait te faire sourire. Je suis propre et je ne fume pas le cigare et promis je ne toucherai pas au Brandy.

Wuf Wuf

   papipoete   
12/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour virevolte
En commençant par le dénouement de l'intrigue, je dirais que je ne m'attendais pas à un tel scénario !
La maîtresse qui " possède " son ilien, est si fière d'avoir cette espèce rare ; un homme " qui n'en a pas ! " contrairement à tous ces bellâtres qui en ont " une comme ça ! "
NB finalement, quelle plus belle preuve d'amour ne lui donne-t-elle pas ? lui, si malheureux loin de son île et exhibé dans les salons comme bête de foire ! Cécile, magnanime lui rend sa liberté, lui rend son île.
C'est très touchant, après que l'on put rire à l'arrivée de Robert...

   Malitorne   
14/10/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Une histoire gentillette qui ne me laissera pas un souvenir impérissable car l’intrigue reste quand même bien mince. Tout repose sur un final pas vraiment surprenant tant on se rend vite compte que nous n’avons pas affaire à un humain. La question est, quel genre d’animal ? Ceci dit c’est bien raconté, dans une écriture simple qui sied parfaitement au thème. En espérant vous voir aussi du côté des commentateurs de nouvelles.

   JohanSchneider   
15/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je ne suis pas fou fana de l'anthropomorphisme dans la fiction, mais celle-ci est très réussie.

Le Manx, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est en effet une des rares races de chats anoures. L'insularité n'a pas forcément un rapport direct avec la mutation génétique ayant produit ce résultat.

Quoi qu'il en soit, le récit est très bien mené et ce n'était pas facile car souvent dans ce genre de nouvelle on devine bien trop tôt ce qui ici apparaît à sa juste place, c'est-à-dire à la toute fin.

Belle maîtrise de la progression narrative !

   Anonyme   
2/11/2022
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai trouvé cette nouvelle légère, plutôt amusante et agréable à lire. C'est amusant parce que j'ai connut un voisin qui avait un chat de l'île de Man et ce récit m'a rappelé ce bon gros chat. Bravo !

   Tadiou   
17/12/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah! Qu'en termes délicats ces choses-là sont dites et me régalent !

Une écriture qui virevolte, légère, comme de furtifs coups de pinceau pour une aquarelle à la fois transparente et profonde.

Pas de martèlement intempestif, mais des suggestions à peine chuchotées.

La toute dernière phrase, avec cette histoire de chats et de queues, est une magnifique trouvaille. (On en apprend tous les jours sur les îles )
Bravo!

   Marite   
18/12/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bien naïvement je n'ai pas décelé rapidement l'identité de " l'îlien". Ce n'est qu'à la fin de l'histoire, avec une répartie du médecin, que j'ai commencé à douter de mon interprétation. La phrase de conclusion m'a donné la clé pour tout comprendre et c'est alors que j'ai décidé de relire entièrement cette nouvelle.
Au cours de ma relecture j'essayais de trouver une phrase, un mot qui aurait pu me mettre sur la piste mais non, rien ... aussi je trouve que c'est une prouesse d'avoir ainsi égaré le lecteur. En confidence, j'avais pensé qu'il s'agissait d'un homme d'une culture différente rencontré par hasard dans une île sous une latitude très éloignée.

   cfournier   
10/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Une histoire bien agréable où je me suis fait piéger. Je n'ai à aucun moment pensé à un animal. J'étais resté sur un humain, un îlien des tropiques. J'ai même pensé que l'histoire se déroulait il y a plusieurs décennies, à l'époque où les étrangers étaient encore vus comme des créatures, des monstres, des étrangetés.
Bravo donc pour m'avoir piégé.
Au plaisir de vous lire de nouveau.
Christopher


Oniris Copyright © 2007-2023