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monlokiana
3/7/2012
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Que dire…J’ai adoré ce texte qui dit tout tellement bien, avec une écriture tellement simple, fluide, agréable. On ne sent pas la longueur du texte tellement l’écriture emporte le lecteur. J’ai apprécié cette histoire qui pour moi, a tout dit et traduit avec une telle précision les coutumes africaines, les réalités et le thème du mariage forcé. Rien n’est laissé pour compte même jusqu’au détail, on retrouve l’Afrique et ses coutumes partout. On trouve aussi ce coté occidental que l’Afrique porte responsable de son changement de mentalités.
Toutefois, il y a des choses qui m’ont dérangé mais on peut dire que ce n’est pas trop grave. Au début, il y a le témoignage de la maman, du papa, du frère, de Salam et je les ai trouvés répétitifs. Par exemple quand on parle de l’honneur de la fille mariée, je pense que c’est trop dit dans la nouvelle (au moins dit par trois personnages Salam, la maman, le père) C’est la même chose qui se dit mais avec des personnages différents. J’aurais aimé que l’auteur diversifie un peu. Quant au texte, je l’ai adoré et j’ai beaucoup apprécié le dialogue entre frère et sœur. Bravo à vous en espérant vous lire bientôt. PS: ce texte me rapelle vaguement Sous l'Orage de Seydou Badian, avec comme personnage principal Kanye. |
matcauth
13/6/2012
a aimé ce texte
Un peu ↑
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C'est une histoire intéressante, plutôt un moment de vie qu'une histoire. Il n'y a pas d'intrigue particulière, cela ressemble plutôt à un documentaire.
Je trouve, justement que, à partir d'une réalité, le trait pour tenter de romancer l'histoire est trop forcé : par conséquent, les dialogues sonnent faux la plupart du temps. Tout au long de cette histoire s'installe une torpeur qui efface les sentiments et les émotions. Tout est dit ou décrit avec délicatesse, sans heurt. On est par conséquent peu touché par ce qui se passe dans cette famille, par les tiraillements des enfants et de leur parents, la fatalité qui les oppresse. Le père, à la fin, a une discussion avec sa femme mais tout est poli, paisible, peu réaliste. Il semble même changer d'avis à la fin ce qui est étonnant au vu de ce qu'il a accompli pour subvenir aux besoins de sa famille. Bon, le message est passé, quand même mais il reste ce sentiment mitigé ou on doute un peu du réalisme, à moins que ce soit moi qui soit dans le faux. Quelques maladresses ou surcharges au niveau de l'écriture, notamment les paragraphes sur les lever et coucher de soleil qui sont un peu pesantes comme ici : "Dehors le jour se lève. Le ciel, mature, progressivement guérit de son acné. Pendant la nuit, le sourire du croissant s'est épaissi, et maintenant, il s'efface devant la majesté des éclats diurnes." |
LeopoldPartisan
29/6/2012
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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très beau texte tout en subtilité sur l'afrique subsaharienne et ces us et coutumes. Pour moi Européen, cela peut paraître d'un autre temps alors que ces faits sont contemporains.
Ce qui est aussi assez prodigieusement décrit, c'est la complexité des rapport sociaux et sociologiques entre ce qui est moderne ou devrait le devenir et les vertus comme les vices ancestraux dont il faudrait pouvoir se débarrasser tout en gardant l'essentiel, d'un rapport étroit que la race humaine a pu entretenir avec la nature et que l'on devrait conserver, car cette denrée est devenue aussi précieuse que rare. |
Lunar-K
3/7/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Salut Wancyrs !
Une franche réussite selon moi ! Un récit à la fois terrible, touchant et complexe, notamment par cet enchevêtrement des points de vue, cette démultiplication de l'action (le mariage), qui n'a d'ailleurs pas lieu ici (qui n'a même pas à avoir lieu). Des thèmes qui te sont chers, je crois : l'Afrique, la tradition, la révolte, les influences étrangères... Thèmes qui te sont chers et que tu incarnes souvent à la perfection dans tes textes. Celui-ci n'y déroge pas. Du très bon Wancyrs ! Concernant la complexité de ce texte, puisque c'est là vraiment le noeud du problème et en même temps ce qui m'a le plus marqué. Je dirais qu'elle s'articule autour de deux éléments majeurs, eux-mêmes complémentaires : - La "mort des dieux" d'une part, ou du moins leur abandon, avec l'état d'anarchie qui en découle, mais une "mauvaise" anarchie dans la mesure où celle-ci se trouve immédiatement récupérée et réorganisée par le nouveau dieu, étranger désormais - C'est d'ailleurs le second élément, cette influence venue d'ailleurs, de la ville, de l'Europe, de Massa Moyo... Et qui s'accapare la tradition selon ses propres termes, face à des individus non-préparés, désarmés mêmes, abandonnés. Le premier élément est merveilleusement illustré dans le court poème, et tout particulièrement ici : "Pourtant il fut un temps où les dieux, cléments, / Prenaient soins de leurs ouailles" suivi de "Nous sommes allés vers les déserts, / Ou bien les déserts sont venus vers nous… / Dans les deux cas, / Il a fallu sauver nos vies de l'ensablement". Comme les deux branches d'un même procès, l'individu abandonné par les dieux se retrouvant condamné à lutter contre le vide et l'anarchie qu'ils laissèrent derrière eux. Etat de confusion et de suspens, de perdition. Fait des réminiscences des traditions vides, car désormais manquant leur signification, et de fuites appelées ou apportées par le second élément, l'étranger Massa Moyo retournant ces traditions à son propre profit, son propre despote et son propre dieu : le commerce ou l'argent. La tradition est bel et bien perdue, mais tout se passe comme si elle ne l'était pas. Et s'il est bon que des traditions se perdent, il est terrible qu'elles réapparaissent, car elles ne réapparaissent jamais qu'endurcies et dénaturées, servant un maître qui n'est plus le leur. Tout cela est parfaitement rendu dans ce texte, jusque dans ses conséquences les plus concrètes sur la vie des individus qui n'ont pas eu le temps, entre deux traditions, de se défaire de leurs anciens comportements. Individus qui servent maintenant un dieu qu'ils ignorent, tout en servant le cadavre des leurs, avec les égards qui leur étaient dû. Ainsi l'abandon, le désarmement, et l'impossibilité de la révolte. Si ce n'est pour les plus rapides (le frère en l'occurrence). Car c'est là que tout se joue, tant la survie de la culture que celle des peuples. Simple question de temps de réaction...Trop tardif hélas pour Salam : "– Pourquoi tu ne t'enfuis pas ? Pourquoi tu ne te révoltes pas ? – Parce que je ne sais pas le faire, tu entends ?" (Soit "Parce que je n'ai pas eu le temps d'apprendre"...). Bref, un très bon texte. Aussi émouvant qu'interpellant, aussi touchant qu'intelligent. J'ai vraiment beaucoup aimé. Bravo ! |
Anonyme
3/7/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
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Wancyrs,
Vous avez un talent qui devrait beaucoup vous servir dans votre avenir d' "écrivain " : c'est la sincérité. Chaque ligne est une mise à nu, on sent une volonté de témoigner, même si je reste très réservé et très sévère sur la façon de transmettre les messages en littérature. Tout d'abord les points positifs : Le style est spontané, assez familier sans être non plus banal, sans débordements (sauf quelques paragraphes dont je reparlerai). La lecture est très agréable, avec quelques passages que peu d'écrivains renieraient, comme par exemple : - " Je n'aime pas ce Massa Moyo, avec sa façon de regarder les jeunes filles. Il a des yeux de crocodile, et on dirait qu'il va baver chaque fois que je croise son regard. Il est très gras, et son ventre ressemble à une calebasse pleine de couscous. " - " Salam n'aimera pas ça… Je sais qu'elle n'aimera pas ça… Baba Adamu dit que si je travaille bien à l'école, je peux gagner beaucoup d'argent. Je lui en donnerai pour qu'il paye ses dettes, pour qu'il paye l'honneur de ma sœur…" Voilà justement une belle façon de parler du poids des traditions ou d'un code d'honneur : la révolte du frère, sa façon à lui de s'y plier en contournant leurs lois, en provoquant la caste. Beaucoup plus efficace et romanesque qu'un discours. Il y a beaucoup de très bons passages de ce type dans cette nouvelle. Malheureusement, trop souvent la narration devient scolaire, une façon de dire les choses qui pour moi est un peu maladroite. A tel point que j'ai eu l'impression plus d'une fois de sortir du texte, pour me retrouver plongé dans une encyclopédie des traditions. C'est très intéressant, je ne savais pas forcément tout de ce que me dit l'auteur, mais pour moi, ce mode explicatif et pédagogique n'est pas une forme romanesque. Le passage suivant, parmi d'autres : – " Ne t'en fais pas, yaya, tu apprendras à l'aimer. Au début de la relation avec ton père, je ne ressentais pas grand-chose pour lui, mais aujourd'hui, je l'aime beaucoup. Ma mère, ta grand-mère, me répétait les mots que je te dis maintenant. Ces mots, elle les tenait de sa mère qui les tenait de sa mère, " Ce dialogue tombe comme une parenthèse dans le récit. L'auteur semble en profiter pour expliquer au lecteur le poids des traditions. C'est un procédé qui a toujours tendance à désincarner la scène. Du coup ce dialogue n'est que le cliché d'à peu près n'importe quelle société patriarcale. L'auteur semble pressé de synthétiser les fondements de cette culture. Il y avait je crois la place pour le dire d'une façon mieux adaptée à la littérature. Concernant justement les dialogues, je pense qu'ils défilent trop. Ils devraient être interrompus de temps en temps par une note d'ambiance. Il est très rare en littérature de voir des dialogues écrits en enfilade. Mais surtout, surtout, ces métaphores emphatiques, pompeuses, ampoulées, qui réduisent presque à néant cette spontanéité, cette facilité dont je parlais plus haut : - " La brume déroule ses kilomètres de fils blancs, Le soir étale progressivement ses draps noirs sur le torse de la terre. Le jour s'est glissé furtivement sous la couverture de ténèbres, Capitulant une fois de plus à cette lutte crépusculaire ; La nature pare la nuit de son vêtement habituel : Le silence…" Qu'est-ce que c'est que ça? Là vous êtes en train de m'endormir, vous être en train d'enfumer votre talent avec une sorte d'emphase spirituelle qui semble manipulée par un Démiurge malfaisant. Pour mon plaisir personnel j'ai supprimé tous les passages de ce type, et il en reste un texte authentique, plus que convenable. Cordialement Ludi |
phoebus
4/7/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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On plonge dans l'univers d'un village africain où la simplicité de la vision du monde se conjugue avec les conditions de vie de plus en plus âpres. Ont-ils le choix pour s'émanciper des coutumes ancestrales ? Comme c'est si bien dit dans le texte c'est le clan qui les protège mais c'est aussi lui le garant de la tradition. Ne pas s'y soumettre c'est s'exposer à affronter l'adversité tout seul et vu le dénuement dans lequel ils sont c'est de l'ordre de l'impossible. Quelle alternative se pose à eux sinon d'aller vivre, hors la tradition, la misère en ville et une vie de paria ? On sent bien le fatalisme ambiant dans les arguments des uns et des autres qui a posé sa chape de plomb. Vu de loin on a vite fait de considérer que les Africains se soumettent volontiers aux coutumes d'un autre âge mais ce très beau texte est là pour nous montrer la complexité du problème et l'absence de choix qui est souvent la leur. Une des forces de ce texte est de donner à voir les points de vue des différents protagonistes et de laisser entrevoir un espoir d'une évolution grâce aux jeunes générations.
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Pepito
4/7/2012
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L'écriture est correcte, un style limpide sans fioritures.
Pour le fond, j'avoue m’être un peu ennuyé, mais ce n'est pas mon genre littéraire préféré. Et quelques trucs ne sont pas passées : Une fille de 16 ans qui ne sait pas comment faire des bébés... ?! Le père qui prend un bain... dans une case ?! Le fils qui fait des études de "premier ministre" ?! Ouchh !! Bonne continuation Pepito |
AntoineJ
17/7/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
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Tranche de vie intéressante dans un univers que je ne connais pas.
La tendresse perce sous les mots, l'espoir baigne les us dépassés. C'est agréable et bien écrit mais je trouve que cela manque un peu de peps. J'aurais aimé des descriptions de l'environnement, la chaleur du soleil, le vent qui passe ... Ou une mise en perspective avec une autre famille qui a basculé et force le changement ... Bref, bien et beau mais "sans âme" (ou alors, c'est juste que ce n'est pas le genre de nouvelles que je préfère) |
Dunkelheit
31/7/2012
a aimé ce texte
Un peu
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J'ai bien aimé le sujet traité, le fait que chaque culture se trouve aujourd'hui confrontée à l'occidentalisation, mais ce qui me fait tiquer, c'est qu'on considère toujours que notre vision des choses est la meilleure, que notre culture est la plus supérieure et que notre mode de vie est le plus sain... Bon ça va on ne retrouve pas trop ça ici (même si...), on a plutôt une nouvelle notion qui s'insinue dans les coutumes, qui n'est pas forcément occidentale : le choix.
Mais ça s'arrête là. Finalement on a un évènement, narré par différents personnages, qui ont tous plus ou moins exactement le même point de vue. C'est pas très intéressant à mon goût, j'aurai plutôt vu chaque personnage avec des préoccupations différents, le père qui s'inquiète de l'honneur, la mère fière qui veut rendre sa fille la plus belle pour rendre les autres jalouses... C'est plus ou moins évoqué, mais pas assez approfondi. De plus, l'écriture étouffe les sentiments. Je n'ai rien ressenti en lisant ce texte, pas de fierté, pas de peur, pas de révolte, pas de jalousie... J'ai l'impression que l'auteur a surtout cherché à embellir son écriture, et l'a rendue d'ailleurs parfois trop lourd ("Six nattes tissées sur son cuir chevelu", "il s'efface devant la majesté des éclats diurnes"...) Les dialogues sont plus ou moins justes, ils manquent d'émotion comme le reste du texte mais restent réalistes. Par contre, certains mots de vocabulaire m'ont fait tiquer et rompaient totalement avec l'ambiance générale de la nouvelle : "Fais gaffe" et "OK" semblent tout à fait déplacés. Enfin, la fin me semble trop happy end, trop Bollywood où le père prend conscience de l'importance de ses enfants et blablabla... Quand des coutumes sont ancrées aussi solidement ce n'est pas une petite conversation (même pas houleuse) qui va réussir à les ébranler. Manque de réalisme donc de ce côté. Des efforts à faire donc pour ce texte qui pourrait devenir beaucoup mieux ! Bonne continuation. |