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Science-fiction
Yakamoz : Un jour couleur d'orange
 Publié le 01/09/24  -  4 commentaires  -  13239 caractères  -  50 lectures    Autres textes du même auteur

Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange.
(Louis Aragon)


Un jour couleur d'orange


« Bonjour, nous sommes le vendredi 29 mars 2222, il est sept heures, voici le bulletin météo : aujourd’hui les températures seront plutôt fraîches pour un début de printemps, pas plus de 22 degrés au lever du jour et 35 degrés attendus au meilleur de l’après-midi. Le vent de secteur nord-est sera faible, 70 km/h en moyenne avec des rafales jusqu’à 100 km/h. Le soleil brillera généreusement toute la journée, avec peut-être quelques rares averses en soirée. La journée est classée verte, sorties autorisées. »


« Bonjour, nous sommes le vendredi 19 juillet 2222, il est sept heures, voici le bulletin météo : aujourd’hui les températures seront élevées, on attend pour les maximales près de 60 à 75 degrés à l'ombre du nord au sud. Le soleil brillera généreusement toute la journée, mais des orages puissants sont prévus en soirée. L'activité électrique sera intense, et l'on peut craindre de très fortes chutes de grêle. La journée est classée rouge, sorties interdites. »


« Bonjour, nous sommes le vendredi 11 octobre 2222, il est sept heures, voici le bulletin météo : en ce début d'automne, une tempête venue de l’océan s’annonce pour cet après-midi, avec son cortège de vents violents et de trombes d’eau. Les rafales les plus fortes atteindront 400 km/h en pointe, et on attend ponctuellement plus d'un mètre de pluie par mètre carré en quelques dizaines de minutes, ce qui provoquera de brusques inondations et des glissements de terrain. La journée est classée rouge, sorties interdites. »


Durant les décennies précédant le vingt-troisième siècle, le réchauffement de l’atmosphère provoqué par les activités humaines avait progressivement conduit à un changement climatique radical, rendant la surface de la terre inhabitable pour la plupart des organismes vivants. La chaleur était caniculaire une grande partie de l’année, desséchant les sols et la rare végétation qui survivait à grand-peine. L’air vibrant de l’été, chauffé à blanc par un soleil impitoyable, brûlait la peau, les poils, les plumes ou les écailles. Les pluies diluviennes tombaient en cataractes, inondant les plaines et les vallées, formant des torrents boueux chargés de rochers qui déboulaient en vagues monstrueuses emportant tout sur leur passage. Les orages étaient souvent dantesques, accompagnés de grêlons de la taille d'une pastèque qui dégringolaient du ciel telles des bombes glacées, anéantissant toute forme de vie et dévastant les constructions humaines. Les tempêtes et les tornades avaient éradiqué les arbres de la surface de la terre, seule subsistait une végétation poussant au ras du sol dotée de troncs tortueux façon bonsaï. Face à ces conditions extrêmes, tous les animaux avaient peu à peu disparu, à l’exception de quelques obscures espèces d’invertébrés vivant dans le sol à une profondeur suffisante pour échapper à la morsure du soleil. La sauvegarde de la biodiversité n’était plus un débat depuis longtemps.


Des esprits soi-disant éclairés et visionnaires avaient rêvé jadis de coloniser la planète Mars pour sauver l’humanité des cataclysmes climatiques, mais en 2222, plus humblement, une poignée de millions de terriens survivaient reclus dans des galeries souterraines comme des taupes. Ces tunnels étaient creusés à une centaine de mètres de profondeur, dans les terres situées au-delà du soixantième parallèle nord, où la température restait constante autour de vingt degrés tout au long de l'année. Un réseau reliait différents espaces dédiés à des activités spécifiques, de vastes dortoirs pour le repos, des réfectoires où la nourriture était prise en commun, des salles de sport pour épuiser les corps et endormir les esprits.


Dès le milieu du vingt-deuxième siècle, il devint impossible de faire pousser à la surface de la terre le blé, le riz, le maïs ou toute autre espèce végétale comestible, et les tentatives pour installer des cultures hydroponiques dans les galeries souterraines échouèrent, à cause du manque d'espace et des besoins considérables en eau et en énergie lumineuse. Peu à peu, l'élevage des animaux domestiques devint anecdotique puis cessa complètement faute de nourriture disponible. Par ailleurs, l'eau des mers, des lacs et des rivières s'était considérablement réchauffée, favorisant la prolifération d'algues vertes microscopiques qui formaient une espèce de bouillon de culture, pauvre en oxygène et impropre à la vie aquatique, dès lors disparus aussi poissons, coquillages et crustacés.


Au fur et à mesure de l'extinction des végétaux et des animaux, des famines catastrophiques décimèrent la quasi-totalité de la population mondiale. Seuls les femmes et les hommes porteurs d'une mutation rare sur un gène du chromosome 17, autorisant une alimentation exclusivement à base de lépidoptères, survécurent à cette sélection darwinienne implacable. Ainsi en 2222, la seule source de nourriture pour les humains était à base d'insectes. Des élevages de chenilles en silos géants installés à cent mètres sous terre fonctionnaient en continu, la parthénogenèse assurait la reproduction sans passer par la phase sexuée, fini les métamorphoses en jolis papillons aux couleurs chatoyantes. Les larves arrivées à maturité étaient séchées puis broyées en une poudre insipide que l'on pouvait consommer telle quelle, ou diluée dans de l'eau pour produire une espèce de brouet. La nourriture n'était plus une source de plaisir mais une exigence vitale, on ne prenait plus son assiette en photo depuis des lustres.


Les sorties à l'air libre étaient autorisées lorsque la météo le permettait. Quand la journée était classée verte, les gens faisaient la queue aux ascenseurs géants pour rejoindre la surface et jouir de la lumière du soleil. Les déplacements étaient limités dans le temps et dans l’espace, chacun devait se munir d’une attestation précisant l’heure et le périmètre choisi, la police contrôlait scrupuleusement la circulation des personnes. À la sortie des ascenseurs, avant d'arriver à l'air libre, on pénétrait d'abord dans un long tunnel en carrelage blanc, appelé sas de compression lumineuse, où l'on devait cheminer de longues minutes sous des lampes halogènes d’intensité croissante avant de pouvoir émerger à la lumière du jour. Ne pas suivre ce protocole exposait à des lésions de la rétine, voire dans les cas plus graves à une cécité totale. Après le passage dans le sas de compression, il y avait le choix entre deux options. La plus appréciée était une promenade fléchée dans un paysage semi-désertique, où, de loin en loin, on pouvait admirer sur des panneaux géants des photos d’arbres et de fleurs aux couleurs vives, de vertes prairies piquetées de vaches, de cascades et de rivières aux eaux limpides. Il existait plusieurs circuits avec quelques variantes pour créer une illusion de diversité des possibles. L'autre option, quand la chaleur était supportable, consistait à passer ses deux heures réglementaires étendu sur une chaise longue, face au soleil pour profiter de ses rayons, stimuler la sécrétion d'endorphines et faire le plein de vitamine D. Cet étalage de corps humains à grande échelle avait lieu dans d’immenses amphithéâtres où des milliers de transats s’alignaient en rangs serrés sur plusieurs niveaux. L’ensemble tournait sur un axe pour suivre la course de l'astre solaire, des haut-parleurs géants diffusaient des chants d'oiseaux sur un discret fond sonore de gazouillis aquatiques.


La communauté des humains avait à sa tête un commandant suprême qui concentrait tous les pouvoirs, prenait toutes les décisions et avait à sa botte une police zélée pour les faire appliquer. Par le passé, les démocraties plus ou moins libérales, gangrenées par la corruption et le pouvoir des lobbies, avaient échoué à sauver l’humanité des catastrophes. En cette année 2222, la dictature était considérée comme le seul régime politique efficace pour le bien commun, chacun l’acceptait et se soumettait avec docilité aux règles en vigueur et à la surveillance policière omniprésente. Jadis les partis républicains s'étaient mobilisés pour empêcher l'accession au pouvoir de l’extrême droite, mais depuis, l'opinion publique avait radicalement évolué, l'autocratie et le fascisme étaient devenus banals et désirables.


Le pouvoir suprême assurait les besoins vitaux des individus, la nourriture et l'habillement, tout le reste étant considéré comme non essentiel. Il n'y avait plus d'industrie pour la production de biens matériels, plus d'échanges commerciaux ni de circulation d'argent. On utilisait avec parcimonie des stocks d'objets et de vêtements récupérés au cours des siècles passés, conservés dans d'immenses entrepôts et distribués en fonction des besoins de chacun, après examen des demandes par une commission d'affectation. Ainsi tous les individus étaient égaux, une sorte d'utopie communiste enfin réalisée, mais un peu tard et dans des conditions qui n’annonçaient pas vraiment des lendemains qui chantent.


La reproduction était scrupuleusement contrôlée, chaque femme devait avoir deux descendants seulement, les croisements et le choix des géniteurs étaient planifiés par un comité ad hoc afin d'obtenir un sex-ratio de cinquante pour cent, pour limiter la population tout en garantissant la pérennité de l'espèce. Cette règle avait fait l'objet de vifs débats et de controverses entre ceux qui pensaient qu'il était préférable de laisser l'humanité s'éteindre à petit feu – à quoi bon survivre dans ces conditions – et d'autres plus optimistes qui croyaient encore en une solution miracle qui permettrait un regain du genre humain. L'amour et les sentiments n’existaient plus, dilués dans les préoccupations survivalistes, les coïts planifiés et purement mécaniques étaient autorisés uniquement à des fins d'enfantement. Ainsi la femme était de nouveau cantonnée à son rôle de procréation et d'élevage, un juste retour des choses, pensaient certains à voix basse.


Dans ce contexte de confinement quasi permanent, la santé mentale des humains était considérablement dégradée, la schizophrénie et la paranoïa fréquentes, la dépression généralisée. Le délitement de ce qui n'était plus vraiment une société était manifeste, un parfum nauséabond de fin du monde imprégnait les corps et esprits. Une grande majorité des hommes était lasse de survivre dans ces conditions, sans horizon désirable, ne sachant comment mettre un point final à l'histoire de l'humanité. Nul n'imaginait quelle forme allait prendre l'effondrement ultime.


Dans la nuit du vendredi 27 décembre 2222, l'orbite de la Terre traversa un amas d'astéroïdes. La plupart de ces corps célestes étaient de petite taille et furent instantanément carbonisés dans l'atmosphère, créant de somptueuses pluies d'étoiles filantes que personne n'admira, mais plusieurs dizaines de météorites géantes atteignirent la surface de la planète. Ces chocs titanesques engendrèrent des tsunamis géants, des cratères considérables et des ondes sismiques colossales qui se propagèrent vers le manteau terrestre, comprimant le magma en fusion. Les humains furent réveillés en sursaut par ces secousses d'apocalypse, accompagnées de roulements de tonnerre qui semblaient cascader des forges de l'enfer. Les tunnels s'écroulèrent, ensevelissant des centaines de milliers d'hommes et de femmes qui, surpris dans leur sommeil, erraient comme des somnambules. Sous l'énorme pression, la température et le volume du magma furent décuplés, des failles se formèrent et progressant par déchirements successifs, atteignirent la surface de la terre et les abysses des océans. La lave en fusion monta lentement le long de ces fissures, infiltrant tous les interstices, pour s'épancher en une coulée sirupeuse couleur d'orange, qui recouvrit uniformément les terres émergées sur une centaine de mètres de hauteur. À son passage, les hommes qui avaient miraculeusement survécu aux séismes furent aussitôt carbonisés et réduits en minuscules scories. Dans le fond des océans, au contact du magma en furie, l'eau se vaporisa instantanément en énormes cumulus blancs qui s’élevèrent en champignons joufflus à des kilomètres d'altitude, bien au-delà de la stratosphère. Vue de l'espace, la Terre ressemblait alors à une Cocotte-Minute sous pression crachant des milliers de jets de vapeur, prête à exploser. En quelques jours, toute trace d'eau avait disparu de sa surface. Comme les continents, le fond des mers, des lacs et des océans était tapissé par ce linceul couleur d'orange. La planète bleue était devenue la planète orange et à l'instar de ses voisines du système solaire, elle n'émettait plus aucun signe de vie.


Des centaines d'années plus tard, une civilisation avancée des confins de l'univers envoya plusieurs dizaines de sondes automatiques explorer les galaxies, à la recherche de traces d'organismes vivants. La planète orange, comme beaucoup d'autres, fut visitée par un engin robotisé, prise en photo sous tous les angles, échantillonnée sous toutes les coutures. Après l'examen de milliers de clichés et l'analyse d'innombrables prélèvements solides ou gazeux, les conclusions des scientifiques furent lapidaires et définitives : depuis sa formation il y a plus de quatre milliards d'années, la planète orange n'avait jamais abrité une quelconque forme de vie.


 
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   Cox   
28/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Bonjour!

Rhôôô, comme vous êtes vilain! J'ai proposé, il y a tout juste quelques jours, une nouvelle avec un cadre post-apocalyptique souterrain un peu similaire. Et avec un vers d'Aragon en exergue en plus! 😂 On va nous accuser de manquer d'originalité mais je m'en fous, c'est vous qui passez en deuxième alors ça va 😁
Je plaisante, bien sûr, ça me fait plaisir de voir cette connivence inattendue!

Quant à cette nouvelle, je suis vraiment partagé parce qu'il y a un vrai effort de worldbuilding, ce qui est assez rare sur oniris (surtout parce que la nouvelle ne s'y prête pas trop normalement). Je trouve des idées intéressantes et bien trouvées. D'autres plus loufoques (climat planétaire unique, la mutation qui permet de se nourrir de papillons, les partenaires sexuels décidés par le gouvernement "pour garantir un sex-ratio de 50%", la disparition de l'amour). Cependant, elles peuvent apporter un petit côté decalé qui me paraît plutôt bien mesuré. Il faurait voir ce que ça donne quand on installe une histoire dans ce monde, mais ça paraît prometteur.

Parce que c'est un peu le problème: le texte est très encyclopédique, pas assez narratif pour moi. Il n'y a pas de personnages, pas de narration, et ça ressemble plus à un exposé fictif qu'une histoire. À ce titre, je pense que le texte marcherait mieux dans la catégorie reflexion/dissertation, qui peut éventuellement le dispenser des attentes narratives propres aux autres genres.
Pour ce qui est du fond on distingue clairement un message politico-écologique déjà assez entendu, mais qui se tient dans l'ensemble et qui ne fait pas preuve de lourdeur. Comme dirait l'aut': "Toutes choses sont dites déjà; mais comme personne n'écoute, il faut toujours recommencer". La fin en revanche brouille un peu le propos puisque l'extinction de l'humanité n'aura en fait rien à voir avec le réchauffement, juste la faute à pas de chance (d'autre part, il n'y a pas de raison que l'eau évaporée quitte l'orbite terrestre et ne reforme pas d'océans quelques siècles plus tard).
D'ailleurs, l'ouverture sur 3 bulletins météos me paraît également à revoir. Un d'accord, mais trois, on ne comprend pas trop ce qui se passe au niveau de la temporalité et on manque d'ancrage je trouve.

Au final, je suis un gros nerd un worldbuilding un peu fouillé ne peut que me plaire. Mais je ne ressors vraiment pas très convaincu par ce texte à cause du manque d'histoire et de la reflexion sous-jacente, finalement un peu consensuelle.

   Robot   
1/9/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Une sorte d'étude sociologique fictive et un développement en forme de récit historique.
L'idée est intéressante en elle même, mais l'histoire reste uniquement au niveau de la description des faits. Elle ne vibre à aucun moment comme si le parti pris de la fin de l'humanité avait eu pour résultat la disparition de personnages dans la manière de raconter.
Ce manque de vie rédactionnel est peut être volontaire pour indiquer l'inéluctable de l'apocalypse finale, un des rares passages ou la lecture se fait plus vivante.
Les trois bulletin météo font un peu remplissage. L'écriture élaborée ne parvient pas à être passionnante.

   Dameer   
3/9/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Hello Yakamoz,

Ce récit m’a scotché, comme tout bon récit d’anticipation. Et l’anticipation ici est double : l’avenir de l’humanité, l’avenir de la terre. Par sa thématique, ce récit très bien mené a le grand mérite de nous faire réfléchir, puis réagir.

Concernant l’avenir de l’humanité, j’ai une critique essentielle à formuler : on dirait que l’humanité ici se résume à la France, tout au plus à l’Europe. Un gouvernement unique, assuré par un pouvoir suprême et un commandant suprême, c’est une vision très simpliste.

Je crois personnellement qu’en extrapolant ce qui se passe aujourd’hui dans les pays de la Corne de l’Afrique, Somalie, Ethiopie, Soudan, on a une vision de ce qui se passera quand les conditions actuelles (explosion des populations, montée des températures, désertification des sols, rareté des ressources,) empireront : guerres interethniques, intertribales, inter-claniques, menant à un morcellement des états, et de plus en plus de territoires ou de villes à vivre en autarcie. Il y aura une multiplication de "petits chefs" qui balayeront la notion d’état.

De plus les populations qui survivront seront celles qui possèdent les moyens technologiques avancés et coûteux leur permettant de s’enfouir sous la surface de la terre : ce qui exclue une très large partie du monde.

Pour l’autre volet, l’avenir de la terre elle-même, le scenario tel que tu le déroules correspond aux questions que je me pose quand je contemple des images transmises de Mars sur YouTube : on voit des traces de sédimentation, d’érosion des sols, des cratères, des montagnes, de la terre, des roches, du sable. Mais plus de mer ou de fleuves, plus d’atmosphère, plus de vie !

Et si l’avenir ou le destin de la Terre était celui de Mars : Planète Orange, Planète Rouge, juste une nuance de couleur entre les deux !

   Cyrill   
9/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Salut Yakamoz,
Le titre qui fait à la fois référence à Mars et révérence à l’espoir fou d’Aragon dans une humanité idéale, a valu que je sois curieux de ce texte.
Pas déçu du tout, j’ai lu une sorte de topo fictif, un récit d’anticipation qui par certains aspects pourrait s’avérer être notre réalité d’ici quelques temps. Il y a aussi pas mal de fantaisie mortifère qui ma foi me fait trembler d’un côté, tandis que de l’autre je ris jaune, me disant que ça nous pend au nez et que nous le cherchons bien.
Je ne chipoterai pas sur l’exactitude des projections scientifiques, je ne suis pas équipé pour. À ce propos je me fais l’étrange réflexion que la rigueur scientifique qui s’adresse au commun des incultes en la matière n’est pas nécessaire pour convaincre. je suis d'ailleurs davantage sensible aux choix de société qui sont faits devant l'adversité.
Le texte m’a plu également par l’absence de la petite histoire dans la grande, il me semble que dans cette optique, nous accordons, lecteurs, plus d’intérêt aux personnages que sont l’humanité et la planète terre, élevées donc à ce rang occupé généralement par des humains, voire des animaux. Nous sommes amenés du même coup à changer de focale, à voir plus grand, et de plus loin.
J’ai particulièrement aimé le récit de la nuit du 27 décembre 2222, qui décrit avec un art consommé de la description une catastrophe à la Pompéi. Il confère à la nouvelle un poids historique et par là-même une allure de réalité encore plus grande.
Merci pour la lecture.


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