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Réalisme/Historique
Yam : Le tablier
 Publié le 15/06/23  -  8 commentaires  -  12877 caractères  -  54 lectures    Autres textes du même auteur

Début des années 90, en Algérie, un conflit armé éclate entre le pouvoir algérien et les partisans du FIS (Front islamique du salut). Les cibles des groupes armés sont d'abord les intellectuels et les femmes considérés comme les ennemis de l'islam radical qu'ils prônent.
Dans ce contexte, une petite fille attend devant le portail de son école que son papa vienne la chercher, seulement voilà, le papa est souvent en retard…


Le tablier


Banlieue d’Alger, 1990…


– Il est 17 h 10 ! s’exclame le gardien.

– Parfois, cela arrive qu’il soit en retard, monsieur…

– Vous devez attendre dehors !


Je rougis. Voilà un moment que je me tiens là, debout, à observer des nuées de petits oisillons agités rejoindre leurs nids. Je suis la dernière de l’école à ne pas avoir été récupérée. Le gardien, un petit personnage moustachu, trapu et nerveux, s’éloigne après avoir verrouillé le grand portail vert de l’entrée. Il est très agacé, cela me met mal à l’aise. Je le suis du regard jusqu’à la petite bicoque accolée à l’école. Il entre et referme la porte. Je pousse un soupir de soulagement.

La plupart du temps, c’est maman qui vient me chercher.

« Aujourd’hui, ton père passe te prendre en voiture à la sortie de l’école… » avait-elle prévenu. « … Tu connais ton père, il sera sûrement en retard ! »

Oui, en effet, papa est souvent en retard. En ce cas, la consigne est claire : attendre.

Le bruit assourdissant, qui provient du chantier voisin, la chaleur moite de ce mois de septembre caniculaire et la poussière soulevée par les voitures qui filent devant moi, me donnent l’impression de suffoquer. Je déteste cette saison. La lumière est d’un jaune vif, agressif et mes yeux, assiégés d’allergènes microscopiques, sont aussi boursouflés que larmoyants.

J’ai soif, je transpire…

Si je me déleste de mon tablier, j’aurai peut-être moins chaud !

Le tablier, c’est obligatoire à l’école. Blancs, à manches longues pour les garçons, roses ou bleus, sans manches, pour les filles. Les garçons l’enlèvent dès la sortie. Pour les filles, c’est plus compliqué… « Les tabliers ouverts sont le signe de mauvaises mœurs ! Le nombre de boutons ouverts indique le degré d’impudeur ! » avait dit le maître, en cours d’éducation religieuse.

Tant pis, j’ai trop chaud !

Le tablier tombe. Je me sens plus légère, un peu nue. Derrière le volet décrépi de la maison du gardien, une paire d’yeux noirs apparaît. Des sifflements retentissent. Je tourne la tête. Le chantier, cela provient du chantier. La blouse, vite, remets la blouse.

Plus de sifflements mais toujours les yeux derrière les persiennes…

Je commence à sérieusement angoisser. J’ai très chaud et le sentiment d’agacement que je ressentais jusque-là est en train de se muer en colère sourde envers ce papa, qui n’arrive jamais à l’heure.

De toute manière, je suis capable de rentrer toute seule à la maison ! Je l’ai déjà dit à papa et à maman. Ils ont répondu : « C’est encore trop tôt… inch'Allah, quand tu seras plus grande. »

Cela veut dire quoi « trop tôt » ?

D’autres de ma classe rentrent seuls chez eux, pourquoi pas moi ? Ces parents ne me prennent vraiment pas au sérieux !

J’ai fait et refait ce trajet des centaines de fois dans ma tête. J’ai répété toutes les étapes à chaque sortie d’école, en attendant le jour où je serai « assez grande ».

Cette fois-ci, c’est sûr, il ne viendra pas, il a dû oublier. Connaissant papa… J’en ai assez de rester là, devant ce « chanti1 ». Les chantiers, c’est dangereux ! Maman me l’a dit.

Je vais avancer sur la route, je le verrai arriver, s’il arrive… Maman approuverait sûrement. L’occasion est trop belle ! Le jour est venu, je suis prête.

Petite vérification d’usage : le tablier est fermé.

« Yallah, emchi !2 »

Après le chantier, je dois tourner à gauche. La gauche, c’est vers la main qui n’écrit pas.

Le sirocco3 s’est levé. Il me fouette le visage. Je tousse, me frotte les yeux. Le vent me fait tanguer du côté droit, le côté le plus lourd. Je m’arrête, j’enfile la seconde sangle de mon sac à dos pour mieux répartir le poids, stabiliser ma progression. Mon cubitus droit s’érige en protection sur mon front. Ainsi, parée, j’avance, j’avance, je bute. De gros parpaings gris se dressent sur mon chemin. Contourner ? Impossible, cela reviendrait à marcher sur la route et avec ce vent, les voitures… Je tente de pousser les parpaings avec les pieds. Il faut en déplacer au moins un, pour passer. Trop lourd… Je me baisse pour l’attraper ?

Une bourrasque golfe le tablier bleu, l’envoie valser, le soulève et découvre mon corps fessu.

Le bruit des marteaux cesse dans le chantier. Des sifflements se mêlent à des « Sssss », « Oooh », « Aaah », « Yaw ! »4. Des onomatopées flottent dans le vent, fusionnent avec lui et forment un air alarmiste, qui augmente un peu plus mon rythme cardiaque. Boom, boom mon cœur, boom, boom, ssss, vvvoooouuu, oooh, yaw, aah, boom !

Je ferme les yeux et tire tant que je peux sur le tablier. Il faut cacher les fesses ! Ils voient tes fesses ! Pourquoi ai-je mis ce jeans aujourd’hui ?! Il est trop serré ! Maudit vent ! Maudit tablier ! Maudites fesses ! Maudites fesses !

La semaine dernière, la voisine s’est écriée : « Elle a déjà l’air d’une femme, Allah y Barek !5 », en désignant mon arrière-train. Ma mère lui a répondu par un regard terrible…

À l’école, certains parents pensent que j’ai redoublé plusieurs fois ma classe. « Tu as l’air plus âgée que les autres ! quel âge as-tu ? » Cette question m’agace ! Je réponds toujours : 100 ans !

J’ai réussi à ouvrir les yeux. Je n’y vois pas très clair à cause des larmes qui continuent à couler et des grains de sable qui assaillent encore ma cornée.

Voilà la grande descente qui ressemble au grand huit. Elle longe la déchèterie du quartier. Je me bouche le nez d’une main, de l’autre je continue à maintenir fermement le tablier sur mon derrière. Le vent s’est un peu calmé mais je me méfie. Plus question de lâcher cette blouse !

C’est l’heure de la prière d’El Asr6. Les croyants se pressent sur le trottoir. Les djellabas blanches des fidèles se soulèvent, comme mon tablier, mais personne n’y prête attention. Ils me bousculent. Certains crachent par terre en psalmodiant : « Aoudou billah !7 ». Le maître en éducation islamique a expliqué que la prière n’est pas recevable si l’homme ressent une « chahwa8 » avant ou pendant la prière. Cela annule ses ablutions à cause de la « Hyoula9 » qui souille immédiatement le corps censé avoir été purifié par les ablutions.

« Les femmes doivent se faire discrètes à l’heure de la prière. À cause d’elles, les hommes sont rendus à refaire leurs ablutions… ! » avait-il crié.

Je me rappelle les mots de maman : « Dans la rue, il faut savoir se rendre invisible. Ne pas se retourner, presser le pas, baisser la tête, ne surtout pas sourire et avancer, vite. Il faut aussi visualiser toute la rue, surveiller les faits et gestes de chaque individu, sans quitter le pavé des yeux. On n’a pas besoin de dévisager les passants pour savoir ce qu’ils pensent… »

Savoir ce qu’ils pensent, sans leur parler, sans même les regarder ? Wow ! Mais… comment ? Un pouvoir extrasensoriel ? Je le crois. Toutes les femmes que je connais le possèdent, surtout maman.

Je l’admire tant. Face à une situation hasardeuse, elle sait immédiatement évaluer le danger et mettre en place la stratégie nécessaire : reboutonner un chemisier, changer de trottoir, entrer dans un magasin, opérer un demi-tour, dissimuler une poitrine sous un porte-document… De telles facultés sont précieuses, surtout, dans un contexte où deux centimètres de tissu qui manquent à une jupe peuvent valoir la mort, ou pire encore. J’ai entendu parler de ces femmes, égorgées dans un faux barrage, ou défigurées à l’acide, parce que non voilées. Maman garde toujours un foulard dans son sac, un voile de taqîya10, au cas où…

À mesure que mon côté femme se développera, j’imagine que mon pouvoir aussi… Je serai alors une femme honorable. Comme maman !

En attendant, j'apprends… Je me répète : « Une femme respectable regarde ses chaussures, une femme respectable est invisible, une femme respectable ne sourit pas, une femme respectable parle peu… »

Une voiture ralentit à mon niveau. Les voitures me terrorisent. Sur le chemin de l’école, elles s’arrêtent souvent, pour demander à ma mère de monter. Maman est une femme forte, je ne l’ai jamais vue pleurer. L’indignation et la crainte, que je lis pourtant sur son visage dans ces moments-là, me terrifient. Je ne réussis jamais à voir le conducteur dans la pénombre de l’habitacle. Parfois, j’imagine que le véhicule est maléfique et que la voiture et son propriétaire ne forment qu’un. Plus la voiture se rapproche, plus le doute et l’angoisse grandissent. J’essaye de fermer les yeux tout en continuant à avancer. Je pense au Petit Prince et à sa grande aventure que maman m’a racontée. Je pense au serpent boa, dévorant l’éléphant. J’ai l’impression d’être un éléphant, que je risque à tout instant d’être happée par une voiture boa.

Je me hâte. Les immeubles jaunes de la cité des « 1 636 logements », ma cité, apparaissent. Maintenant, je dois prendre à droite vers le terrain vague, puis à gauche, après le parking du quartier. Il ne reste plus que l’épreuve du « scanner », dont se chargent les garçons de la cité.

Papa dit que « les mecs du quartier » sont « de futurs dealers prépubères en échec scolaire » qu’il ne faut pas fréquenter. J'ignore ce que cela signifie, mais il prend toujours un air grave quand il en parle.

J’entre dans la cité. Ils sont agglutinés autour de la table du vendeur de cigarettes à la sauvette.


– C’est la fille du professeur, c’est la fille du professeur !


Mes yeux s’enfouissent dans le bitume tandis que les leurs m’auscultent. Je veux être cette petite fourmi, que je vois se faufiler dans une fissure du trottoir.

Ils ricanent.

J’avance.

Ne pas montrer son trouble, ne pas montrer son trouble. Une expression neutre : ni trop joyeuse, ni trop triste, ni en colère, ni émue, ni, ni, ni…

Heureusement, je ne suis plus très loin. Je vois notre appartement au premier étage. Les volets de la cuisine sont ouverts et les géraniums de maman me font signe. Un sentiment de fierté m’envahit. J’imagine déjà la tête des parents et de mon petit frère. J’ai réussi. Je suis rentrée de l’école, toute seule !

Le bip d’un klaxon me fait sursauter. La Super 5 bleu marine de papa s’arrête à mon niveau. C’était lui la voiture boa ?

Il hurle à travers la fenêtre :


– Cela ne va pas dans ta tête ? Rentrer seule de l’école ?! Tu es devenue folle ?! N’importe quoi cette fille !


Je me doutais qu’il serait fâché, mais je suis un peu surprise de ses réprimandes. J’imaginais qu’il me féliciterait…


– Monte dans la voiture !


La chaleur est suffocante. Papa continue son monologue, mais je ne l’écoute plus. Les vibrations émises par sa bouche font virevolter des grains de poussière qu’un faisceau lumineux éclaire.

Je n’ai rien fait de mal, il n’avait qu’à être à l’heure ! pensai-je. Je m’apprête à le lui dire, pourtant, son visage affolé, légèrement triste, m’arrête. Il a dû s’inquiéter, penser que je n’ai plus besoin de lui… Je garde le silence.

Tandis qu’il se gare, je joue à surprendre mon image dans le rétroviseur de la voiture. C’est un jeu auquel je joue souvent. Il s’agit de fermer, ouvrir, fermer, ouvrir les yeux très vite, pour voir si un halo, une lumière incandescente ou un autre signe de magie apparaît dans le miroir… Pour l’instant, je n’ai jamais réussi, mais je ne désespère pas ! Ce serait le signe que moi aussi, je commence à développer des superpouvoirs de femme.

Avant de descendre, j’ajuste mon tablier.

Papa cherche la clé de l’immeuble tandis que j’examine le ciel. La lumière du jour faiblit. Plus de vent, plus de poussière, un nuage gris, menaçant. Une nuée d’oiseaux migrateurs le traverse. Ce sont des hirondelles, elles entament leur ultime danse d’automne. Certaines se sont posées sur le muret qui longe l’entrée. Le portail s’ouvre dans un grondement assourdissant. C’est une lourde porte noire en acier avec une petite lucarne grillagée. À l’intérieur, pas de lumière, l’électricité est coupée. Papa claque la porte derrière nous. Le bruit est terrible. À travers la lucarne, j’aperçois les hirondelles du muret qui s’envolent, affolées.


________________________________________________

1. Chantier.

2. Allez en marche !

3. Le sirocco est un vent saharien violent, très sec et très chaud qui souffle sur l'Afrique du Nord et le sud de la mer Méditerranée.

4. Hé !

5. Qu’Allah la bénisse !

6. L’après-midi.

7. « Je cherche refuge auprès d’Allah contre Satan le lapidé ! »

8. Excitation.

9. Sécrétions corporelles (comprendre : fluides sexuels).

10. Signifie « prudence » et « crainte ». Ce terme désigne, au sein de la doctrine des Frères musulmans, une pratique de précaution consistant, sous la contrainte, à dissimuler ou à nier sa foi, afin d'éviter la persécution. Dans les années 1990, le mot « taqîya » a reçu une autre interprétation : il s’agit de dissimulation de la foi dans un but de conquête (pratique utilisée par des mouvements djihadistes extrémistes tels qu'Al-Qaida et l'État islamique).


 
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   Disciplus   
13/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Style neutre narratif qui reprend intelligemment les sentiments divers de la fillette.
La lecture est en majorité fluide. Le vocabulaire arabe embarrasse un peu mais participe à l'authenticité du texte.
La situation de la femme algérienne en 1990 est fidèlement rendue.
Bonne tenue. Bon travail.
Petits amendements :
mon corps fessu : mon postérieur
Qui assaillent encore ma cornée : trop médical.
Orthographe

   Asrya   
16/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Quel plaisir de lire un tel texte.
Une maîtrise de la narration à en faire rougir plus d'un, des images, de la vie, des bruits, un ensemble bien senti qui prête à ce texte tout ce qui est nécessaire pour qu'un lecteur s'y plonge et souhaite s'y replonger.
Le verbe est beau, délicat, et tout autant lapidaire face à la situation décrite. Pas besoin d'être explicites, l'entre ligne est suffisant pour que la lecture soit submergée par ce "combat" menée par vos personnages féminins. Cette Maman, cette fille, toutes deux engoncées, actuellement ou dans le passé, dans ce tablier boutonné.

L'auteur prend soin de décrire une scène banale de la vie courante de cette jeune fille (femme en "devenir"), dans une société algérienne des années 90 où l'islam radical prend de la place, peut-être même de plus en plus. Pour autant, il se garde bien de "critiquer" directement cette évolution, quand bien même on puisse être convaincu de ses positions, il se contente d'appréhender la perception de cette société par une jeune fille qui, par acquisition progressive de ses caractères sexuels secondaires, se voit de plus confronté à la réalité vécue notamment par sa mère.

Pas de fausse note dans ce texte, pas d'erreur, peut-être aurait-il été possible de jouer encore plus sur la candeur de cette jeune fille, et de laisser encore moins de place aux prises de position de l'auteur (qui sont déjà bien éloignée je le répète !).

Léger bémol également sur la fin, cette porte qui claque et qui aboutit à l'envol des oiseaux. Enfin bémol... je me comprends.
J'y lis une image des plus subtiles sans savoir si là était la volonté de l'auteur ; entre "liberté" de ces oiseaux (qui pourrait représenter ici les femmes de cette société) qui s'envolent (rêve) face au danger (que représente ici la société).
Dans l'esprit, cette jeune fille est encore "murée" dans le cloître de la société, et à l'inverse de ces oiseaux, elle ne peut pas s'envoler, alors que claque la porte derrière elle.
J'y ai lu quelque chose de particulièrement intéressant, toutefois, si là était la volonté de l'auteur, cela aurait pu être rendu avec plus de brio ; s'il ne s'agissait pas de sa volonté, alors merci pour cet élan de poésie.

Un grand merci pour ce partage,
Au plaisir de vous lire à nouveau,
Asrya.

Lu et commenté en espace de lecture.

   plumette   
19/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
un récit qui arrive à faire partager différentes émotions par lesquelles passent cette jeune fille dans un contexte précis qui véhicule peur et honte.
La "dangerosité" d'être une fille et la terrible soumission à laquelle elles sont vouées , la prison poison du regard des hommes sont rendues d'une manière hyper réaliste.

le texte est très écrit, avec soin, si bien que ce n'est pas la voix de l'enfant qu'on entend, mais celle de l'adulte qui revisite son souvenir, et ce alors même que le texte est écrit au présent. C'est le choix de l'auteur. Pourquoi pas? Puisque les émotions sont bien là et ce sont elles qui font la force de cette histoire.

Merci pour le partage

   jeanphi   
21/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
Bonjour,

Je lis une nouvelle dont l'action est située dans le monde arabe, c'est la troisième de ce type rencontrée en espace de lecture au cours de ces deux dernières semaines, à croire que les auteurs se sont passés le mot !
Cette nouvelle illustre les discriminations à l'encontre des femmes, leur absence de liberté.
Des faits sont exposés de manière plutôt objective, orientés tout de même en faveur de l'évolution des mentalités.
Je ne suis pas particulièrement attiré par ce type de littérature, qui prennent l'apparence de témoignages dans le but de dénoncer une injustice ou de permettre d'entrer en apathie vis à vis d'un drame social, d'une condition défavorisée, ou d'un fait de société. Pour réaliser ce type de compréhension, il me paraît préférable de m'informer via des sources qui ne se revendiquent pas de la littérature. Je ne peux que vous conseiller une thèse intitulée "Bob Marley entre nous deux" (CNRS), ainsi que d'autres dont les titres ne me reviennent pas mais que vous trouverez par arborescence, concernant votre sujet.

   laspleen   
15/6/2023
trouve l'écriture
très perfectible
et
aime beaucoup
J'ai adoré cette nouvelle. Le style me rappelle Amélie Nothomb ou Delphine De Vigan.
On a tout de suite envie de suivre l'histoire de cette jeune fille. La description fine nous met de suite dans l'ambiance Algérienne. Les émotions sont présentes et l'auteur a réussi à intégrer de l'humour malgré le sujet délicat qui est décrit.
Bravo

   Yam   
16/6/2023
Bonjour,
Merci pour vos retours. J'ai ouvert une discussion à ce sujet. En espérant pouvoir échanger plus avant

Bien à vous :)
Yam

   Perle-Hingaud   
17/6/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour Yam et bienvenue !

J'ai bien aimé lire cette nouvelle. Elle a du rythme, le registre est adapté à la narratrice que vous mettez en scène. Le fond est grave mais tel que raconté, on ressent également la légèreté de la jeunesse et une sorte de sincérité, de naïveté de la narratrice. La condition de la femme est mise en scène sans sensiblerie.
Quelques phrases m'ont parues un peu maladroites ("Ces parents ne me prennent vraiment pas au sérieux !" ou la répétition inutile "ne pas montrer son trouble") mais ce sont des broutilles.
Les dernières lignes sur les hirondelles, à mes yeux symboles de liberté et de fragilité, sont très poétiques.
Merci pour cette lecture !

   Malitorne   
17/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Votre récit se déroule dans les années 90 et il semble que la situation des femmes dans le monde arabe n’a guère évoluée depuis. Toujours soumises au diktat des hommes sous couvert de la religion. J’ai suivi avec beaucoup d’attention, d’espérance, la tentative de révolution iranienne, et je reste profondément navré de son échec. Jamais les choses ne changeront tant qu’une frange de la population continuera d’adopter une pensée rétrograde et soutiendra des régimes sclérosés.
Votre texte décrit avec finesse cette oppression masculine, via les stratégies de cette jeune fille, et de sa mère, pour échapper aux réprimandes ou pire. C’est bien expliqué, trop peut-être, car vous sortez de l’âge auquel est censé appartenir la narratrice. Souvent les auteurs qui empruntent une vue d’enfant ne peuvent s'empêcher de parler à travers eux, avec leur vocabulaire, et un malencontreux décalage s’ensuit.
Il demeure que votre style est clair, agréable à parcourir, avec une note poétique qui s'arrache des ténèbres.


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