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poldutor
21/1/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour
Cette nouvelle commence en propos poétiques, le narrateur artiste peintre et grand pêcheur (de maquereaux) devant l'éternel est affublé d'une femme qui fut jolie, mais qui a l’inconvénient de tout régir...il s'exprime en jolies formules : "...quand le vent les bouge, comme l’haleine qu’on perçoit juste avant un baiser." "C’était presque le printemps. Pas tout à fait mais confusément déjà là avec des fraîcheurs bleutées à l’aurore et des sarabandes piaillantes et virevoltantes de moineaux sur la pelouse aux intentions verdissantes, avec des fumées plus vaseuses, plus lentes, plus poussives aux cheminées et avec une envie de retourner de la terre, de semer des graines ou de tailler des rosiers." "Avec l’aquarelle je sais que je vais parvenir à dire sans crier, à voir sans regarder. Tout s’y ébauche dans tout et dans une sérénité quasi nonchalante ou mystique où le temps ne peut aller qu’adagio. Jamais achevé, jamais au bout, rien n’y finit en rien. Ni le rouge quand vient le bleu, ni la lumière quand commence l’ombre." Puis la poésie se meut en horreur : meurtre au "moteur Johnson"...! Nouvelle très bien écrite, avec une fin que l'on peut prévoir, mais que l'arme du crime est originale...! Bravo, j'ai aimé. Cordialement. poldutor en E.L |
cherbiacuespe
23/1/2020
a aimé ce texte
Un peu ↓
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L'idée est bonne, incontestablement! C'est son traitement qui me gêne.
A trop vouloir mettre en exergue le décalage d'une femme qui se révèle une insupportable mégère avec le paisible d'une vie antérieure , opposer l'horreur du crime, l'amertume d'un mauvais mariage avec de longues descriptions d'un paradis perdu, le repas devient trop copieux et on frise l'indigestion. Un vocabulaire riche n'est pas gênant, mais trop c'est trop. Ce n'est que mon avis mais il aurait fallu souvent trancher avec plus de simplicité pour rendre le récit plus léger. Je le répète, le concept de l'histoire m'a séduit, c'est dommage. Cherbi Acuespè En EL |
maria
24/1/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
Il reprend du café "machinalement depuis dix ans". A tout ça, il préférerait lui montrer "des dauphins en balade coupant les vagues comme les ciseaux une étoffe". "Les maquereaux doivent être là. "Mais quand elle est prise par sa frénésie de nettoiement de la maison", il se lasse et n'est "pas parvenu à retrouver le bleu incertain de ses yeux du premier jour." Alors "ce maboule. Il a passé sa femme au mixer." Voilà "L'aquarelliste" avec les mots de l'auteur(e). C'est beau et incisif. Un passionnément si le personnage avait pris la mer et non la vie de son épouse. Maria en E.L. |
Mokhtar
26/1/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Il est bon de sortir un peu de la banalité des massacres à la tronçonneuse pour promouvoir l’originalité du crime au moteur de hors-bord. Que Johnson supplante Mc Culoch renouvelle le genre. Et, après tout, que l’engin s’exprime dans une baignoire, milieu aquatique, ne devrait choquer personne.
Certes, certains observateurs pointilleux seront tentés de dénoncer ici un assassinat. Mais l’acte est-il vraiment blâmable ? Parce que enfin, euthanasier un chat défectueux, mais réparable, mérite sanction. Interdire de fumer ou de choisir ses vêtements, empêcher de répondre à l’appel du large quand le maquereau vient s’offrir... c’est de l’oppression inqualifiable. Enfin, et surtout, attenter à l’intégrité du chèvrefeuille est un crève-cœur insurmontable pour celui qui voue une passion à cette foliacée. À tel point qu’il éprouve le besoin de la peindre, et qu’il la cite sept fois dans sa confession. « La peinture à l’huile, c’est bien difficile, mais c’est bien plus beau que la peinture à l’eau ». Ben non. Lui, sa passion, c’est l’aquarelle. Pas la peinture noire. Alors quand lui vient l’envie de délicatement ombrer de rose ses murs tristes, quand lui manque ce subtil et irremplaçable lavis chatoyant tel celui produit par les maquereaux saignants, il faut bien qu’il fasse avec ce qu’il a sous la main. Que pèsent dans la balance les deux fleurs de lin, face à la tête de pâtisson, la fesse qui s’amollit et les mules à pompons ? Exit la frotteuse de Formica. Violent le type ? pas le moins du monde. Il ne supporte pas qu’on fasse souffrir les chats et les chèvrefeuilles. C’est tout. Aimer l’aquarelle, c’est aimer la douceur, la quiétude. En fait, c’est un doux que l’on a traumatisé. Nuance. Moralité : On n’attente pas à la liberté d’un poète psychopathe schizophrène misanthrope et artiste. ****** Quoi que soit le scénario, l’intérêt principal de ce texte est sa profonde poésie, servie par une écriture flamboyante et de haut niveau. Quelques expressions parmi tant d’autres : « pieds où clignotent des ongles », « la ripopée qu’elle…avant un baiser », « pelouse aux intentions verdissantes », « deux fleurs de lin avaient du alunir sur son visage de sélénite », « je lui aurais appris le bar » « les dauphins coupant les vagues… » « les méduses en tutu bleu » « en dé-boyautant la godaille » « Avec l’aquarelle je sais que je vais parvenir à dire sans crier, à voir sans regarder » etc etc… Mais surtout on jubile avec les petites scènes apartés distillées avec finesse tout au long du texte. L’arrivée du printemps, celle de la fille, la virée en mer, le chat qui dort, la pêche au maquereau et l’escorte des oiseaux, le retour à la fin du jour, etc.. C’est principalement là que j’ai pris du plaisir à cette lecture, qui révèle un écrivain brillant et fin, sachant valoriser ses dons d’observation par une classieuse expression littéraire, fleurie et poétique. Même si l’on pressent que l’auteur écrit avec aisance, on ne peut douter que ce texte ait été longuement et soigneusement travaillé. On a là une pépite dans le catalogue d’Oniris. ******* Ps : Ma femme vient de me préparer mes vêtements, avec cette affreuse chemise que je hais. Bien qu’elle ne prenne que des douches, j’ai décidé de lui faire lire cette nouvelle. Mokhtar, en EL |
Louison
26/1/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Je ne suis pas une spécialiste des histoires policières, elles m'ennuient parfois, cependant je me risque à commenter celle-ci, qui au début commence presque comme un texte romantique. La seconde partie culbute immédiatement dans l'horrible, et c'est ce que j'ai apprécié.
Beaucoup de vocabulaire recherché, trop parfois mais cela donne un ton qui change un peu des habituels policiers. On peut trouver que c'est un peu gore, mais j'ai lu il y a peu un fait divers bien réél et tout aussi dégueu. Tout est possible alors pourquoi pas. Merci pour ce texte où l'aquarelliste plein de poésie se transforme en monstre froid. Louison en EL |
Tiramisu
30/1/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour,
J'aime beaucoup le style, très sensuel, imagé, coloré, odorant, même le toucher est au rendez vous, avec le vent sur la joue. De belles images, j'en cite quelques unes : le mouvement des tissus, la tresse du chèvrefeuille, les dauphins qui coupent les vagues comme les ciseaux une étoffe, le ballet des lampes des méduses en tutu bleu. L'oeil de l'aquarelliste en fait ! Je suis plus sceptique sur le fond. On sent parfaitement monter le ras le bol de l'homme vis à vis de cette femme, le chat, la propreté à tout prix qui gâche beaucoup de choses, repeindre la grille au risque d'abîmer ce chèvrefeuille entortillé voire le couper totalement semble être le déclic. Mais on peut se débarrasser de quelqu'un sans le passer au mixeur ! Pour moi, là, il y a une étape qui me manque, même si je peux comprendre l'idée de la couleur rouge pour l'aquarelliste. Aquarelliste et fou. Rien ne laisse vraiment montrer monter cette folie, peut être l'excès de pêche mais cela me parait insuffisant. Merci pour cette lecture |
emju
21/2/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour j'ai adoré votre nouvelle. Les descriptions sont magnifiques, tout en douceur et très visuelles. C'est l'aquarelliste qui peint avec ses mots. "Ca me fait penser à la tresse que le chèvrefeuille mène chaque année..." Le passage sur Victor est merveilleux. On sent que l'auteur est en osmose avec son chat, solitaire comme lui. Malheureusement ce pauvre matou n'a pu décider de son destin contrairement au narrateur.
J'apprécie l'alternance de la rêverie et la réalité douce-amère avec sa femme. Quand il parle de sa deuxième passion, la pêche je suis avec lui sur le bateau. Formidable ! Puis l'auteur nous amène doucement à la dérive...pour l'apothéose. Son chef d'oeuvre. "Il a repeint toute la baraque avec" Diabolique. Merci pour cette lecture. |
Anonyme
22/2/2020
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Bnjour, Yanbleve
J'adore cette écriture craquante comme un pain doré avec de la poésie et de l'humour. Très aquarelle. des images cosmiques comme "le soleil s’étale doucement comme un morceau de beurre sur la soupe à l’oseille" des mots étranges (lardouse par ex) mais qu'on peut deviner ... par contre je n'ai pas aimé votre histoire qui en plus est gouachée par cette fin à la sanguette. Sorry. En attendant de lire vos prochaines productions j'épingle votre nom ... Aïe! |
Corto
22/2/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Un superbe travail !
Cette nouvelle a le don de captiver le lecteur dès son début. Au premier abord tout semble simple et quotidien avant que l'intrigue ne se noue par étapes. Dans un crescendo qui n'hésite pas devant les détours et avant l'explosion finale qui laisserait pantois le meilleur lecteur de polars. Dès le second paragraphe on sent que l'aventure sera plus compliquée qu'il n'y parait "Ça me fait penser à la tresse que le chèvrefeuille mène chaque année plus fortement à la grande grille du portail". Qui pourrait penser ici que ce brave chèvrefeuille soit si important ? La tension monte rapidement "J’aime moins ça, surtout depuis que je ne fume plus… du moins plus devant elle." Le fossé entre les envies de l'une et de l'autre se confirme avec ce mariage "avec un peu de chance je lui aurais montré des dauphins en balade coupant les vagues"… La vie quotidienne est décrite avec de nombreuses images souvent magnifiques de poésie "J’aime la pêche des maquereaux". Mais somme toute voici un couple mal assorti qui vit vaille que vaille. C'est cet ordinaire qui nous est présenté sans en faire tout un drame. En décrivant par le menu les détails de cette pêche on est distrait et l'on comprendra plus tard que l'auteur s'est un peu amusé tout en nous promenant. Vient la passion pour l'aquarelle précisément décrite et revoilà le chèvrefeuille si intimement essentiel au narrateur "Il me suffit de regarder quelques instants le tableau pour le respirer des heures entières." Arrive enfin le déclencheur du drame, amené logiquement, sans y faire vraiment attention "Dépêche-toi un peu mon chéri, dit-elle… faut que tu m’aides ce matin…" Tout se concentre alors, les goûts si éloignés entre les protagonistes, la furieuse envie du narrateur de protéger ses goûts, son passé, ses réussites, face à l'agression autoritaire de la femme. L'explosion est inévitable et s'ouvre alors le dernier chapitre où l'horreur est à son comble, avec encore un dialogue ahurissant entre le flic et le narrateur "- Mais nom de Dieu ! jure encore le flic t’es un malade ! Comment qu’t’as fait ça ? - Hors-bord Johnson ! lui dis-je laconique sans quitter des yeux mon petit tableau." Provocation ultime (pourquoi s'en priver ?), quatre vers de Paul Verlaine nous bercent au final avec la "nuance" et le "rêve". Le style et la construction de cette nouvelle en font un régal que le lecteur applaudit volontiers. Grand bravo à l'auteur. |
Robertus
25/2/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'ai eu la chance de lire la nouvelle dans sa plus grande partie sans remarquer que c'était dans la section Policier /Noir / thriller et j'ai pu savourer toute la poésie de l'écrivain et de son personnage principal, qui, de premier abord ne paye pas de mine, mais qui possède en fait cette capacité humaine rare de prendre le temps de s'arrêter et savourer la beauté de la création et ses trésors gratuits.
Heureusement, avant d'arriver à la chute, j'ai pris connaissance de la rubrique et me suis donc préparé au choc, ce qui m'a permis non seulement de ne pas entacher la poésie de la première partie par des anticipations morbides mais aussi de ne pas déchanter au delà de ce que j'aurais pu supporter, étant d'une nature sensible ! ( d'aucun diraient le contraire, mais j'aime à le penser ^^ ). Une nouvelle bien maîtrisée qui, par sa dureté mais aussi son réalisme, laisse à réfléchir. Elle est empreinte d'humanité dans ce qu'elle propose de meilleur et de pire; une poésie contemplative de la beauté de la nature, une épouse qui semble ne jamais avoir pris le temps de se soucier des goûts et de la sensibilité de son mari, un mari qui succombe à un coup de sang terrible qui témoigne d'une racine d'amertume qui semble avoir mariné pendant des années dans son inconscient et qui prends des proportions titanesque et disproportionnées dans sa manifestation. |
Pepito
28/2/2020
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Bonjour Yannblev,
Forme : un plaisir de vous lire. Un texte haut en vocabulaire (yo l'utilisation "d'incurie"), parsemé de mots d'argots (style "conneries"), un régal. Certes, un surdosage léger d'adjectifs par endroits (" ") mais pour un peintre, cela tombe sous le sens. Je suis particulièrement jaloux de votre économie de "virgoules" tout en déroulant un texte clair. Fond : on sent bien la montée du dégoût, la saturation devant un trop plain d'autoritarisme. On devine que cela ne va pas en rester là. Mais on reste surpris par le twist de fin et l’exagération géniale de la mise à mort. Certes, les grincheux pourraient s'étonner que notre héro ne fasse pas suivre un skate-bord avec le moteur. Histoire de porter, tiré par un bout de tuyau caoutchouc, le réservoir en option sur ces modèles de moteur. On peut aussi s'interroger sur la façon de démarrer une moteur HB comme une tronçonneuse. En tenant les 50 kg kilos de moteur d'une main et en tirant la ficelle de l'autre... Ou la traversée de la maison avec le moteur allumé sans alerter sa douce et tendre (surtout après traitement)... Mais ce ne sont là que broutilles par comparaison au fin des fins : repeindre la baraque avec le mélange de sa dulcinée. Là, nous avons l'oeuvre parfaite! Un grand merci pour cette réconfortante lecture. Pepito PS : un grand merci aussi à Mokhtar pour m'avoir aiguillé sur ce texte. |
BernardG
29/2/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour,
Ce qui m'a vraiment plus....C'est l'écriture avec ce sens du détail auquel s'ajoute une prose poétique formidable. Je trouve - et évidemment c'est le problème dès lors que l'on s'astreint à une courte nouvelle - que le twist final (original) n'est pas suffisamment amené. Les raisons qui poussent à l'acte paraissent dérisoires et même si l'on suppose "un coup de folie", il aurait été, à mon sens, intéressant de le développer un peu dans la première partie. Bravo et merci pour cette agréable lecture. Bernard G. |
Catlaine
4/3/2020
a aimé ce texte
Bien
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Je trouve le langage bien trop soutenu, il alourdit le texte, j’aurais aimé plus de légèreté. En même temps, l’atmosphère en est plus pesante et on sent bien qu’il en a marre le monsieur de sa chère et tendre épouse. Ce que l’on peut comprendre aisément.
Même si dès les premières lignes, on devine l’inéluctable, il est vrai que le massacre au hors-bord est original, surtout dans une baignoire. J’essaye d’imaginer… et ça me fait sourire, je me garderai bien de choisir les vêtements de mon mari ! Mais je ne crains rien car il déteste le bateau… encore qu’à bien y réfléchir il pourrait bien utiliser la tronçonneuse qu’il range dans son établi… |
Anonyme
7/7/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Quelle brio pour "dé- peindre" les personnages !
J'ai particulièrement aimé : La poésie qui émane de toute cette nouvelle. Le vocabulaire, tantôt familier, tantôt technique, tantôt poétique qui donne à voir toutes les facettes de chaque personnage, se mêlant dans de mêmes phrases de manière très naturelle. Le retour des éléments de départ, (le chèvrefeuille, le chat, par exemple), points forts pour comprendre la psychologie du héros. Juste un bémol, peut-être pour le premier inspecteur, un peu trop caricature de l'inspecteur dans cette phrase : "Le premier inspecteur reste l’œil fixe, sa grosse bedaine en avant relâchée, l’air ahuri ou blasé, pâle et moite jusqu’au moindre repli de son front dégarni." J'ai aimé tous les "appels" aux sens, les cinq, approche globale de tous les tableaux de la nouvelle. Le titre, de plus, après lecture, se révèle terriblement bien choisi. Bravo et merci du partage, Éclaircie |