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Alexan
24/2/2020
a aimé ce texte
Un peu ↑
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L’écriture est très riche ; trop peut-être. Je serai d’avis de dépouiller un peu le texte afin de le rendre plus prenant. Pourtant les images sont belles, et c’est tout plein de petits détails précieux. Mais quelque chose dans la forme m’a empêché de véritablement pénétrer l’ambiance.
Les sensations qui reviennent à la mémoire du personnage sont bien amenées. J’ai trouvé assez habile la manière d’introduire les phrases grossières dans le texte. Cela donne un effet de distance et de souvenirs. J’ai apprécié plusieurs métaphores et images intéressantes, comme celle-ci : « Il fouillait sa mémoire comme on fouille une poubelle où l’on a jeté quelque chose qu’on ne devait pas. » Malheureusement, je reste sur ma faim. J’ai l’impression qu’il manque quelque chose. L’histoire semble pourtant suggérer une certaine profondeur que je n’ai pas réussi à trouver. Ou peut-être suis-je passé à côté sans la voir… |
maria
26/3/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour Yannblev,
lecture fastidieuse pour moi jusqu'à ce qu'il "pouvait maintenant refaire à l'envers un peu du temps qui l'avait conduit là". Ensuite une lecture très agréable et attentive à la richesse du vocabulaire et au subtile agencement des phrase. J'ai beaucoup aimé particulièrement : - comment a été rendue l'ambiance de " chez la Marie " : "des mots vociférés par des trognes informes, des rires épais sur des lippes épaisses ou à travers des chicots tors" - le cheval et la chatte et "le bonheur patent que pouvait exrimer cette animalité" La fin est ouverte pour ne pas dire floue. Je suppose que la femme "aux petites dents nacrées" est celle pour qui le Dr Canard "ne pouvait plus rien" Je n'ai pas pu m’empêcher de faire la comparaison avec "L'aquarelliste". J'ai trouvé "Un matin d'automne" aussi merveilleusement bien écrit, mais moins explicite et moins vivant. Un très bon moment de lecture cependant dont je te remercie. |
Anonyme
27/3/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Je suis d'accord avec le commentaire de Maria, les débuts du textes sont un peu fastidieux à lire, je m'y suis repris à plusieurs fois avec un jour d'intervalle à chaque fois mais je ne regrette pas mon acharnement.
Il faut s'habituer au style mais une fois fait c'est très beau. Vraiment recherché sans être surfait ou artificiel. Les descriptions sont longues mais efficaces et on sent qu'il y a plus sous ce texte. La manière dont le problème sous jacent est effleuré sans l'aborder de front est tout le sel de ce texte. On pourrait presque le lire et passer à côté et s'en rendre compte à une seconde lecture. J'aime beaucoup cet effet et c'est très bien fait ici. Même avec un sujet si dur, le texte fini de manière plutôt optimiste et le côté ouvert donne l'impression de dire: "On ne sait pas ce qui se passera mais ça devrait aller" qui est peut-être le sentiment le plus proche qu'on peut réellement avoir dans ces situations là, loin des clichés habituels. J'apprécie. J'essaie de donner une indication à l'auteur pour une piste concernant la difficulté d'appréhender son texte mais c'est difficile à mettre le doigt dessus. Peut-être commencer plus épuré puis développer le style au fur et à mesure? Pour autant que l'auteur le souhaite ainsi. A disposition |
Corto
27/3/2020
a aimé ce texte
Un peu
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Cette nouvelle me laisse perplexe.
Le personnage vient de vivre un drame intime, le décès de sa compagne, avec cette phrase définitive « Je suis désolé, on ne pouvait vraiment plus rien pour elle. » Le personnage est effondré, saoul et effondré. Mais fallait-il ces longs paragraphes très descriptifs, très détaillés de la suite d'une grosse 'cuite' qui le laisse au sol dans le foin. On peut penser que l'auteur voulait nous faire vivre l'effondrement total du personnage, mais n'est-ce pas un peu 'trop' ? La reprise de ses esprits arrive avec "La salle un peu obscure et enfumée chez la Marie Zigzag". Là encore les descriptions accumulent une multitude de détails discutables qui donneront notamment ce rappel constant de "la vague acide remontée de ses entrailles". Un tournant intéressant se présente avec "Il se cherchait dans ce capharnaüm mais ne s’y trouvait pas. Indubitablement il avait été acteur mais il ne parvenait plus qu’à être spectateur". Arrivé à ce niveau on imagine que le personnage est un être fruste et de bien peu de bagage culturel. D'où la surprise lorsqu'il se réconforte grâce aux "pages ouvertes dans « Une saison en enfer » et se saturant les tympans avec les concertos brandebourgeois." Le parti pris descriptif se poursuit avec "Il se releva sans peine et s’attarda un moment à caresser le cheval" puis "D’une façon machinalement retrouvée il prépara un café comme il l’aimait, l’eau au niveau trois de la cafetière et quatre rases mesures de poudre". C'est un peu dommage car on aurait pu partager le drame avec cette phrase évocatrice malheureusement esseulée "Il n’avait réussi à prendre que cette photo-là". Le final "une envie de peindre lui fit pousser la porte de son atelier" nous laisse le loisir d'évoquer beauté et avenir. L'auteur aura compris qu'à mon avis il a beaucoup traité le secondaire au détriment du principal. Pour moi le sujet est le drame de la mort et le retour violent à une solitude dévastatrice. Je n'ai pas trouvé adroite la manière de gérer le sujet. Ce n'est bien sûr que mon ressenti. Avec mes regrets et mes encouragements. |
Marite
30/3/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Profondément touchée par l'expression si réaliste de la douleur lancinante qui poursuit, après l'avoir pulvérisé, un être humain lorsqu'il perd "sa personne", celle qui a partagé sa vie, les moments heureux ou malheureux et sur laquelle il n'avait aucun doute : elle est sa moitié et à deux ils forment un "tout". Aussi, quand elle est emportée par la maladie, le choc est si violent qu'il en reste tétanisé en se tenant "juste au bord de l’infini ou de l’éternité." avec la certitude "qu' il ne s’en réveillerait jamais !"
Et puis, un jour … il revient à la vie après avoir touché le fond ! Petits détails qu'il remarque et qui le font émerger : le cheval qu'il caresse, le panier d'osier à l'envers dans la cour depuis Juillet, le café qu'il prépare et savoure à nouveau, rencontre du regard avec la photo "Sur un fond de mer bleue et violine, le visage rayonnant décoiffé par le vent riait aux éclats" suivie de "L’envie subite d’une tartine de pain frais et bien beurré". La Vie allait reprendre le dessus et c'est la dernière phrase de cette nouvelle qui nous en assure : " Autant violente, aussi forte, profonde et irrépressible une envie de peindre lui fit pousser la porte de son atelier." La démarche suivie pour narrer cette tranche de vie est originale car elle remonte le temps … trois mois, c'est ce qu'il aura fallu à celui qui reste pour se remettre debout et décider de continuer son chemin. Lecture captivante servie par une belle écriture. Peut-être faut-il avoir vécu ce drame intime pour en apprécier le contenu et en saisir toutes les nuances. |