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Ora
24/10/2016
a aimé ce texte
Passionnément
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Ouf, quelle expérience! J'en ressors choquée et enchantée, c'est dire!
Je suis allée de "oh Non!" en "non, oh!!!" au fil des lignes que vous avez su tisser avec le plus grand art depuis votre écriture, savoureuse) au déroulement des faits (subtil). Vous nous conduisez pas à pas, tout en douceur et sans jamais trop en faire, depuis l'apparente majesté de cet homme à ses recoins les plus sauvages et désespérés. Et puis, les amateurs de cuisine auront largement de quoi se régaler. Il n'y a pas de vin sur cette table, je me suis dit au début qu'il manquait et j'ai compris ensuite pourquoi il fallait mieux pour notre pauvre Joshua que cela soit ainsi. Votre nouvelle est une merveille , chapeau bas :) |
Anonyme
27/10/2016
a aimé ce texte
Passionnément
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Ouf, un texte coup de poing, qui se lit d'une traite et qui se prend en pleine face. Je vais relever deux erreurs de forme, à mon sens :
-"comme un chien qu'une simple corde retient..." formulation un peu lourde, le passage. -"Il sentira les parcours douloureux... "Deux fois sentir dans la même phrase, dommage. Voilà c'est tout ce que j'ai trouvé, le style est formidable, vous tenez le lecteur dans votre main. Je laisse aux autres le plaisir de vous découvrir, merci pour ce moment authentique et ce travail magistral. Bravo. |
hersen
28/10/2016
a aimé ce texte
Pas
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Nouvelle outrancière qu'il ne faut en aucun lire avant le dîner le temps que cuisent les spaghetti . Sauf si vous désirez un coupe-faim !
On démarre sur la gastronomie puis une description très exhaustive de l'appétit amenant la salive à la bouche. Puis c'est une orgie solitaire, pas mal dégoûtante, avant que le héros ne se fasse vomir pour continuer à manger après avoir, détail qui tue (littéralement) l'envie de continuer la lecture, après avoir disais-je glissé la bassine de vomi sous la table; Ce gros monsieur est vide et donc cherche à combler ce qui ne va pas par la gloutonnerie. On comprend bien que le cas est lourd. Mais comme on ne décolle pas de ça, on finit par être un peu gêné d'assister à ça, en plus d'être dégoûté. Je n'ai pas aimé d'une part le côté "cru" et d'autre part la voie sans issue que cela semble être. Il y a dans l'écriture une grande justesse des mots dans les descriptions, qui composent presque exclusivement la nouvelle. Ce n'est pas sur ce plan que je n'ai pas aimé le texte. |
Anonyme
20/11/2016
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Qui nettoie entre deux orgies ?
Ce que je trouve très intéressant dans ce texte, c'est le contraste entre l'ordre, la volonté de raffinement qui imprègne au début toutes les actions de Joshua, et l'abandon de la fin au pur plaisir orgiaque ; c'est intéressant parce que Joshua prépare son repas, il ne se le fait pas servir : il s'en tient à une discipline stricte, presque une ascèse dans le culte de la nourriture, ascèse qu'il envoie complètement balader à mesure que cette nourriture le possède. En cela je peux lire une allégorie de la décadence de toute une civilisation, allégorie sociologique voire politique quand, pour donner un simple exemple, on voit le même pays qui a porté au pouvoir un Abraham Lincoln se livrer désormais à un Donald Trump. Mais je vais peut-être trop loin dans le symbolisme. D'un point de vue narratif, c'est dans cette chute aux abysses dont j'imagine mal la remontée que pour moi se situe le problème de votre texte : psychologiquement, à mon avis, ce moment de la vie de Joshua où il est encore capable, entre deux délires bâfreurs, de remettre sa maison en ordre et de se nettoyer, ne peut pas durer. Comme il est obèse, je me dis que ce n'est pas la première fois qu'il s'abandonne ainsi à la gloutonnerie après avoir maintenu une discipline ; rien dans votre texte n'indique que c'est la dernière. Me manque donc une inscription de ce mouvement saisissant de chute dans un mouvement plus général de désintégration de sa personnalité : peu à peu, selon moi, Joshua sera de moins en moins capable de remonter la pente ; de même que les mouvements de la Bourse sur une seule journée ont tendance à représenter à petite échelle (fractale) ses cycles annuels, de même la chute en un repas de Joshua illustre sa chute au fil des mois. Et, à mon avis, manque vraiment dans cet instantané un recul, une vue comme dézoomée qui permettrait de saisir cette évolution plus générale du personnage. L'écriture me paraît appropriée au sujet, riche, dense. Je trouve que vous insistez trop sur le contraste plein-vide qui est assez évident à mon goût. Au final, un texte vraiment intéressant à mon avis, mais dont je regrette le manque de perspective générale. |
GillesP
20/11/2016
a aimé ce texte
Passionnément
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Alors ça, c'est fort! Ce sont les mots qui me viennent tandis que je découvre votre nouvelle: d'abord je me délecte des mots, du rythme des phrases, des petites trouvailles langagières que je découvre de-ci de-là; puis ma lecture se fait plus rapide, je m'aperçois que je commence à avaler les mots, à les engloutir les uns après les autres, sans m'arrêter; je me nourris de cette logorrhée verbale, je ne peux pas arrêter ma lecture. Pourtant, les paragraphes sont longs, ils forment des blocs qui commencent à devenir informes, mais cela ne me gêne pas, je continue, de plus en plus rapidement, à me bâfrer, goulûment. Encore, encore.
ça y est, je parviens à la fin, mais j'ai encore faim! Vous l'avez compris, j'ai adoré votre texte. Le lire a été un vrai festin pour moi. Vous avez parfaitement su adopter un style qui colle à ce à quoi ce livre votre Joshua. Comme lui, j'en suis sorti rempli, mais vos mots, je les garde en moi. J'avoue que je suis moins sensible au fond, au drame de cet homme. Mais c'est votre faute, aussi: à force d'être happé par vos mots, on admire la prouesse technique, mais on est forcément moins sensible au malheur de Joshua, même si, grâce à votre style, on vit par procuration les différentes étapes de son repas: comme lui, on commence par être un gourmet et on finit glouton. Bravo! Au plaisir de vous relire. |
Anonyme
20/11/2016
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
Je viens de lire cette nouvelle juste avant d'aller manger, mais le choc est passé et je pense pouvoir y aller sans problème. Une oeuvre gargantuesque et pantagruélique digne de Rabelais. En tout cas, si le but était de nous dégoûter à jamais de la nourriture, c'est réussi, donc la nouvelle est réussie. Voici maintenant les racines du mal, décrit dans ces deux courtes phrases : "Comment vomir le vide, comment sortir du vide de l’intérieur ? Le vide ne se vomit pas, il se subit, comme une maladie incurable." Joshua mange pour combler ce mal qui le ronge, comme d'autres boivent ou fument à l'accès. J'aurais tout de même aimé voir une porte de sortie, quelque chose qui puisse combler ce vide - ce manque - mais l'histoire est sans concessions. Je reste convaincu que ce vide peut être vaincu par le mental. Peut-être en se disant qu'il n'y a pas de vide, que le vide est une abstraction, une invention de l'homme pour justifier telle ou telle action. Il faut savoir se dire qu'on a pas envie de se laisser dominer (vaincre) par cette chose, qu'on va prendre ce mal et qu'on va y engager un combat comme jamais. LE plus grand combat de sa vie. Dans le cas de Joshua, après m'être baffré, j'aurais justement fait le VIDE, jeté toute la nourriture de la moindre parcelle du frigo, tout nettoyé dans les moindres recoins, vendu l'appartement - ou la maison - changé de linge, de quartier, de vie... Le truc, c'est prendre le contrôle de la situation et de soi-même en faisant soi-même le vide. Le mental l'emporte toujours. Paradoxallement, la nourriture ne doit pas être évitée, elle doit être le résultat d'une parfaite maîtrise des sens et de la raison. L'on pourra alors passer devant une boulangerie avec le sourire en sachant que l'on va manger un fruit et se dire : c'est moi qui t'ai eu, j'ai le contrôle ! Et même si vous vous retrouvez devant une montagne de mets, vous vous direz que la carotte ou le choux-fleur sont bien meilleurs que ces viandes et ses sauces bourrées de tryglicérides. C'est l'individu qui a le contrôle, par le reste. Wall-E |
vendularge
20/11/2016
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour,
Quel talent!! L'écriture est superbe, le sujet casse-gueule, on connaît tous la théorie du vide qui doit être rempli mais c'est très bien fait. Comme d'autres je suis surprise par le décalage entre la préparation minutieuse, le goût du détail, tout ce qui précède le passage à l'acte de manger et qui évoque le raffinement (seul le bouquet de roses en plastique me paraît curieux) et le repas brut de décoffrage, sans aucune limite. C'est un peu l'histoire du désir et du plaisir (dans un premier temps) , il ne s'agit pas seulement de se remplir jusqu'à la mort, tout ce qui précède est pétillant, fin, gourmand. Cette dualité est très intéressante. Bref, je ne veux pas faire de redite mais vraiment, c'est très étonnant Merci beaucoup Vendularge |
Annick
20/11/2016
a aimé ce texte
Passionnément
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C'est difficile de regarder ce malade, d'observer le spectacle de sa déchéance physique et psychologique, mi homme mi animal qui se bâfre sans aucune retenue. Cette conduite addictive dérange car en plus, elle est laide à regarder. Le malade vu ainsi, en perd sa dignité.
Le narrateur est une sorte de virtuose qui joue avec les contrastes, les oppositions, le temps. Peu à peu le personnage qui se complaît dans un confort bourgeois presque précieux, se transforme en porc. Une évolution impressionnante. Et du plaisir convoité, on passe au mal être total ! Quand je dis "on", j'ai l'impression que le narrateur nous embarque de force dans cette descente aux enfers... Bravo ! Quelle écriture ! |
Anonyme
20/11/2016
a aimé ce texte
Beaucoup
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Une "grande bouffe" que n'aurait pas reniée Marco Ferreri qui lui, a décrit un suicide collectif..
Le personnage, même s'il nous rebute, est assez touchant et le style est un régal, c'est le cas de le dire. |
Pouet
20/11/2016
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bjr,
On pense au film "La grande bouffe", version solitaire. C'est bien écrit incontestablement. C'est toutefois trop chargé, trop dense trop descriptif, trop... et ça colle bien au thème finalement puisqu'on est dans la démesure. Le "gros Joshua" cherche certainement à combler sa solitude, c'est ce qu'on croit comprendre du moins. Ce n'est pas révolutionnaire mais l'idée est bien réalisée. Peut-être aurais-je voulu en savoir un peu plus sur ce personnage en dehors de sa "pathologie", un peu plus sur les causes et un peu moins sur les conséquences. Un bon texte au final, roboratif. Edit: désolé pour la redite, je n'avais pas lu les commentaires précédents. |
plumette
20/11/2016
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Yoann,
Je n'ai pas pu commenter cette nouvelle en espace lecture tellement elle m'a dérangée. mais le gros Joshua a réussi à exercer une fascination sur moi et je savais que j'y reviendrai après cette première indigestion. L'écriture colle à l'histoire et fait venir des images qui deviennent insoutenables à partir du moment où Joshua se met à manger. Grâce à l'écriture, vous nous faites partager la folie de ce gargantua solitaire, le vocabulaire de la "table" est riche, précis, il y a une bonne progression dramatique, un bon rythme. (Et le thème de la cuisine est trés tendance!) Mais, avec un peu de recul, et surtout plusieurs lectures, je m'éloigne du personnage dont la psychologie me parait étrange ou en tout cas, ne correspond pas à ce que je connais des comportements boulimiques. Toute la mise en scène préparatoire qui a un côté raffinée ne me semble pas en phase avec la fin du récit. je pense que ce texte pourrait gagner en efficacité s'il était moins long, moins détaillé par moment. Mais ne chipotons pas! ne boudons pas notre plaisir de découvrir un nouvel auteur qui nous régale! Plumette |
Bidis
21/11/2016
a aimé ce texte
Beaucoup
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Quelle idée j’ai eue de lire ce texte à cette heure de la journée, une des préférées des vieilles dames dont je suis, et que l’on nomme communément « l’heure de table » ???
Car c'est d’un trait que je l'ai lu, ce texte bien écrit et fort imagé. J’ai admiré la performance bien que le personnage soi resté un peu flou. C’est dommage. Une description physique détaillée m'aurait plu. |
boisluzy
11/3/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Stupéfiant, on passe par toutes les émotions et tous les appétits avec un drôle de goût en bouche jusqu'à la nausée, ça va sans dire. Gargantuesque, orgiaque, on en redemande mais soudain on s'étouffe. Une virtuosité qui nous laisse exsangue. Un Huysmans destroy est né.
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