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Poésie contemporaine
abadboumsong : Le marcheur
 Publié le 28/02/15  -  5 commentaires  -  2465 caractères  -  138 lectures    Autres textes du même auteur

Poème extrait de mon recueil "Le livre du néant"…


Le marcheur



Dans l’immense désert où suintait l’horizon
On ne pouvait pas voir l’acidité des dunes.
Elles semblaient flotter du ciel d’une prison
Dont les soleils pleuraient masqués par des tribunes.

Cloués sous le sable où l’œil humain n’est plus maître
On trouvait, camouflés, des animaux peureux
Qu’effrayaient cet espace où chaque centimètre
Pouvait conduire vers un destin malheureux.

On pouvait percevoir le rire des cactus
Qui s’élevait au cœur de cet univers mort
Pour finir par mourir dans l’air comme un rictus
Jeté par des zombies, spectres que la nuit mord.

Mais tout ici était altéré par un cri
Tournant autour du vide, un univers meurtri
Par son propre rayon, une galaxie naine
À l’expansion freinée par des millions de chaînes.

Pourtant quelqu’un marchait au milieu de ces limbes
Il avançait pieds nus, affrontant cet olympe
Crépitant des démons comme un volcan furieux
De ne pas pouvoir être aussi grand que les cieux.

Son ombre surplombait la nuit comme le jour,
Cernée par des scorpions plus grands que des vautours
Elle se transformait pour devenir un monde
Où chaque éternité durait une seconde.

Il semblait irréel au noyau du chaos
Comme s’il était là par un quelconque hasard
Porté par une main dissimulée là-haut,
Possédant le pouvoir d’enfanter des quasars.

Parfois le vent glacial de la dune en colère
Enflammait son visage, à l’aide de ses griffes,
Et sa douleur restait suspendue dans les airs ;
Tout homme malheureux tient un peu de Sisyphe.

Et il était perdu, ce n’était pas les cieux
Puisque la lueur lui paraissait si lointaine ;
La lumière effleurait avec peine ce lieu
Comme si nul esprit n’éclairait la fontaine.

Mais lui marchait toujours, devant, les pieds brûlants
Sur le sable noirci par des dragons hurlants
Ces reptiles divins ayant choisi la terre
Pour que leur religion fonde son monastère.

Oui cet être priait avec les éléments
Réunis autour de lui, créant un aliment
Capable de guérir le monde dans son âme
Avant qu’elle ne soit projetée dans les flammes.

Le poète est semblable à ce grand alchimiste
Suspendu au néant tel un équilibriste ;
Au sein d’un univers naviguant à vau-l’eau
Son cri ouvre l’abîme et le rend bien plus beau.


 
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   Robot   
15/2/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il y a un aspect "Légende des siècles" et plus précisément de "La vision" qui l'introduit. Non pas que je comparerai ce texte à celui de V.H. mais le style épique des alexandrins y fait songer.
J'ai relevé trois vers plus heurtés à la lecture et notamment à l'oralité sur lesquels la diction bute en cours d'alexandrin là ou j'ai marqué d'un "\":
Pouvait condui-re \ vers un destin malheureux. (Pour l'alexandrin on prononce le "re" au 5ème pied et on s'attend alors à une élision qui est absente. Ce n'est pas fautif mais peu agréable.)

Puisque la lueur lui \ paraissait si lointaine (Ici c'est la construction qui fait s'arrêter sur "lui", peut-être aurait-il été plus judicieux de supprimer ce pronom qui fait songer à "la lueur luit" et provoque une confusion.)

Réunis autour de \ lui,créant un aliment (Ici on s'arrête sur "de" puis on bute sur le "lui" virgulé qui suit au 7ème pied et ça accroche.

Hormis ces trois observations, parcourir ce texte était une découverte plaisante.

   Anonyme   
28/2/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Une belle marche dans le désert que la vôtre. La première strophe est superbe, et je la relis encore et encore pour mieux m'en imprégner.

Il flotte quelques petits "heurts" ici et là à la lecture, mais globalement le tout m'a beaucoup plu.

Soleil, sable et cactus, divagation des sens, de l'horizon et des couleurs, bravo !

   Pussicat   
1/3/2015
Bonjour abadboumsong,
J'ai marché avec vous et j'ai souffert... vos vers coulent et déroulent cette marche dans un décor infernal à se brûler les pieds, et le reste du corps... un décor qui semblerait ne pas vouloir que la vie naisse.
Une remarque - j'ai des désaccords avec Robot mais ce n'est pas le lieu d'en faire état - vous écrivez, dans la deuxième strophe :
"On trouvait, camouflés, des animaux peureux"
Ne seraient-ils pas plutôt intelligents, ces animaux que "peureux", en se cachant dans le sable évitant ainsi les brûlures du soleil ?
J'ai apprécié votre texte,
à bientôt de vous lire

   Bidis   
14/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je n'ai pas compris grand chose sauf la dernière strophe, magnifique et qui sans doute explique pourquoi je n'ai rien compris (je ne suis pas poète).
Mais, sans comprendre, j'avais déjà beaucoup aimé certains vers. Pour d'autres, j'ai compté le nombre de pieds parce qu'ils me semblaient heurter le rythme de ma lecture. C'est dommage.

   Anonyme   
4/7/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Vous disposez un décor troublant comme l'est le désert, tout un monde perturbant mais fascinant qui apporte toute sorte d'émotions.

Je reconnais avoir été obligé de lire votre texte plusieurs fois, il est très dense, intense, ce qui fait que par moment l'esprit s'échappe de sa lecture, pour rêvasser, imager, imaginer. A tout cela s'ajoute un côté extraordinaire, qui trouble et procure des hésitations pour une totale cohérence.

J'ai eu un peu de mal à mettre mes pas dans ceux de ce marcheur, car je trouve que votre texte se perd un peu dans cette marche, qui se fait bien longue à mon goût.

C'est un poème très bien écrit, la forme est plaisante à lire, le fond ne manque pas d'avoir attisé un peu de ma curiosité.


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