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Poésie libre
abbadeon : La vieille
 Publié le 04/05/17  -  9 commentaires  -  1084 caractères  -  161 lectures    Autres textes du même auteur

Inspiré d'une visite en maison de retraite, triste réalité que celle de l'abandon.


La vieille



Elle restait immobile, assise dans son fauteuil
Et regardait par la fenêtre.
Elle contemplait la mer. C’était son théâtre.
Il n’y avait pas de vent, pas de vagues
Et tout n’était que silence.
Les nuages restaient immobiles et le soleil ne se couchait pas.
Cela faisait des années que la mer était ainsi.
Autour d’elle les murs étaient blancs, même un peu trop.
Elle avait toujours voulu de la couleur sur ces murs.
Mais on le lui avait refusé.
Seul son paysage lui redonnait le sourire.
Mais elle ignorait que ce n’était qu’une image
Collée vulgairement sur la fenêtre de sa chambre d’hôpital.
D’autres préféraient lire et tourner les pages.
Cette vieille se laissait mourir devant sa plus belle pièce.
Elle vivait parmi les fous, personne ne venait la voir.
Elle ferma les yeux et pria Dieu
Puis monta dans son bateau pour prendre le large.
La pièce était finie, on tira le rideau.
De nouveaux draps sur le lit et un nouveau fauteuil
Pour accueillir sereinement un autre spectateur.


 
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   papipoete   
19/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
prose
La vieille femme regarde ce paysage dont elle a toujours rêvé, la mer et puis un beau jour s'embarque pour les nuages .
NB ce mur de mer, tapissé à la colle dans le chambre des vieux pour qui l'ultime voyage approche, est une image pathétique dans cette chambre d'hôpital, cerné de toute part d'immeubles n'ayant vue sur rien, même pas un étang ! la narration est sobre, pudique .
Les 3 derniers vers troublent les yeux, serrent le coeur !
papipoète

   Anonyme   
4/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On ressent de la tristesse à lire l'histoire de cette vieille dame qui passe ses dernières années à " contempler la mer ".... sur un poster.
" Il n’y avait pas de vent, pas de vagues
Et tout n’était que silence.
Les nuages restaient immobiles et le soleil ne se couchait pas."

La transition de l'imparfait au passé simple est bien adaptée au récit.
" Puis monta dans son bateau pour prendre le large " une belle image pour définir la disparition de cette vieille dame.

" Pour accueillir sereinement un autre spectateur. " spectateur...

   Absolue   
4/5/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'aurais préféré voir ce texte en prose car certaines tournures manquent pour moi de poésie... (même un peu trop, mais on le lui avait refusé, seul son paysage lui redonnait le sourire)
L'ensemble donne une image assez réaliste d'une personne âgée, seule et anonyme, attendant le dernier voyage...

   Marite   
4/5/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Effrayante et bouleversante la situation de cette femme âgée et dépendante, je suppose. Mais, enfermé dans une pièce close, sans échange possible, sans plus capter une quelconque vibration vivante autour de soi avec les murs blancs, l'image figée collée à la fenêtre ... cela ne génèrerait-il pas un désordre psychologique et même psychique chez n'importe qui ? A plus forte raison lorsque l'esprit a déjà une longue route emmagasinée dans la mémoire.
L'écriture est simple, purement descriptive, comme si le narrateur tenait à mettre de la distance avec le personnage et peut-être par peur de se laisser emporter par le désespoir.
Le titre du poème me déplaît profondément.

   Bidis   
4/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Inspiré d'une visite en maison de retraite"... Je veux bien le croire. Quelque chose de très réel émane de ce poème triste. Pourtant, on n'est pas dans la tête des autres et l'on serait étonné souvent de ce qu'on y trouverait, en bien ou en mal...
En tout cas, l'écriture est prenante.

   Anonyme   
4/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour abbadeon. Tout est dit sobrement et ce poster maritime est souvent une réalité. Je pense que cette poésie avait plus sa place en prose qu'en libre mais ça n'enlève rien au fond qu'il est bon de rappeler de temps en temps...

Poème réaliste pour lequel je vous remercie...

Bonne continuation

   Raoul   
4/5/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je comprends l'acte poétique d'écrire sur (pour?), de compatir, de se souvenir, mais pour moi le résultat n'est pas très concluant.
Tout est dit et pourtant/mais, on ne ressent pas grand chose…
Ce qui me gêne le plus, c'est la composition générale au passé, l'imparfait est très envahissant. Un début au présent, et un développement avec des incises au passé aurait été moins lourd, moins démonstratif, plus nuancé.
L'écrit ne laisse place à aucune interprétation : on reste étranger aux émotions, on est comme de l'autre côté d'une vitre. Si un lien entre drap et linceul par exemple…
Les "Mais" sont un peu trop marqueur, sans eux, la phrase aurait été plus sèche - plus d'impact - enfin je crois.
Problème de vocabulaire aussi… manque de précision "bateau/vulgairement/fenêtre(x2)…"
À mon goût, les vers manquent de "liberté", de fluidité.
Au final on ne ressent pas d'empathie, le texte perd "sa nécessité" d'être écrit.
Dommage.

   Anonyme   
8/5/2017
 a aimé ce texte 
Bien
ce texte évoque bien la vieillesse, l'immobilité et les couleurs évoquées, tout n'est que silence.

   Anonyme   
29/11/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
"La vieille" cela déjà en dit long ...

La lecture du texte conforte le fait que vieillir pour certain devient
un abandon total de ce qu'est un être humain, de sa personnalité,
il n'est plus qu'un être vieillissant auquel on accorde peu d'intérêt.

Tous ces textes ne font que révéler à quel point, dans ce monde
en progrès, nous ne savons gérer l'avancer en âge avec dignité
et respect de l'être humain.

Cela m'attriste de voir à quel point, la situation de nos anciens
est déplorable parfois.

Il y a urgence à en prendre conscience, car nous aurons
sûrement dans un avenir plus proche que on ne le pense ...

Je terminerai sur vos mots, qui en disent bien long ...

"Pour accueillir sereinement un autre spectateur."


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