|
|
VictorO
13/3/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
|
On entre dans les rues de Buenos Aires par ces vers, cette photo, dans "un trou noir de tristesse". La ville avec ses rideaux de fer, ses parfums, ses jacarandas et leurs "murmures bleutés". Mais les bitumes sont "souillés", il y a "l'insolence des salissures". Alors il y a le rêve face à la misère et l'injustice, de la mère, du petit Pablito qui dort et boxe les nuages. Un tableau impitoyable, réaliste et ponctué d'images poétiques. Quelques longueurs à mon goût, mais un poème qui m'a touché.
|
Gemini
5/4/2019
|
Modéré: Commentaire hors-charte ( se référer au paragraphe 6 de la charte)
|
Corto
17/3/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
|
On sent bien dans ce poème le malaise du bien nourri (touriste ? mais ce n'est pas dit) face au sort réservé à ceux qui n'ont rien.
Les mots sont bien choisis pour montrer cet écart entre ceux qui dorment dans un lit et ceux qui, adultes ou enfants, dorment dans la rue: "Pablito dormait accroché au sein fané de sa mère Il tétait le vent et boxait les nuages pour faire semblant d’être heureux". En voyage il faut parfois vite revenir au réel qui ne demande pas à être contemplé passivement, même si notre grand Charles nous a jadis fait rêver avec: "Emmenez-moi au bout de la terre Emmenez-moi au pays des merveilles Il me semble que la misère Serait moins pénible au soleil". Eh non, Charles, même les jacarandas peuvent pleurer devant la misère. Quand on voyage on devrait pouvoir se faire vacciner contre la bactérie de l'exotisme. Merci pour votre témoignage. |
Anonyme
5/4/2019
a aimé ce texte
Passionnément
|
Bonjour Aconcagua,
Waouh ! Je sors laminée de ma lecture. Il y a une telle tendresse dans vos mots... L'histoire que vous nous racontez rend ce poème à nul autre pareil. La vérité est devant nos yeux, toute crue et tellement cruelle, sans fioritures et pourtant vous avez emballé les détails qui tuent dans une kyrielle de mots plus beaux les uns que les autres. Vous l'avez enrubannée d'amour et d'humanité. Pour cela, pour avoir vraiment vu le drame qui se joue tous les jours dans la rue, dans tous les pays du monde, vous serez pardonné d'avoir été le voyeur passant là juste pour prendre des clichés à ''sensations''. Merci pour tout. Pour la prise de conscience et pour ce magnifique poème. Mon passionnément va à l'amour qui dégouline de vos mots et d'entre vos lignes, et aussi à la musique magnifique de votre texte qui sans rien escamoter arrondit si bien les angles. "(Pablito) Il tétait le vent et boxait les nuages" Cat |
papipoete
5/4/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
bonjour Aconcagua
Sur un trottoir de Buenos Aires, si sale en dessous des balcons haussmanniens, la vie s'est échouée là ; une mère et son enfant regardent passer le monde... qui lui, détourne le regard ; et dans la sébile posée au sol, même les quelques pesos ont triste mine ! Et ça embaume le café à hauteur d'homme, et ça sent la misère au ras du bitume ; on se hâte debout, on se meure couché... NB Pablito ancré à sa mère, ne sait pas comment c'est la vie en marche, il ne connait que la rudesse du sol et ce sein dont la source est tarie ; peut-être qu'une fée viendra à passer, et touchant ce pauvre couple de sa baguette, tous-deux monteront l'étage d'un immeuble haussmannien... dans un rêve ? la douceur de la mise en place du décor est à la hauteur de l'horreur de cette couche où s'étendent deux vies ! Le cri de révolte au final de l'auteur, acte de contrition, ne semble pas justifié ; qu'eut-il pu faire d'autre que déposer une pièce ; dit quelques mots de réconfort et trouvé un peu plus loin la même scène, non loin d'un palace d'où les grooms faisaient maintes courbettes... Un texte poignant et fort bien écrit ! |
Anonyme
5/4/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Un remords et une prise de conscience tardifs mais sincères.
La misère de cette femme avec son enfant, reflet de la misère tout court, est bien imagée. " J’ai honte d’avoir gardé mes mots pour plus tard quand ils ne servent à rien " Auraient-ils servi à plus sur le moment ? La seule aide qu'il nous soit possible d'apporter dans ces cas-là - en plus de se désoler - c'est une obole dans la sébile... Les mots seuls n'éradiqueront jamais la misère. |
Vincente
5/4/2019
a aimé ce texte
Bien ↓
|
Bon, je termine dans le gris !
L'écriture est belle. L'émotion est au rendez-vous bien que les "outils" pour lui donner toute sa force d'emportement sont discutables. Le titre : beau en soi mais qui fait craindre le misérabilisme d'autant que l'exergue appuie aussi cette inquiétude. La narration : bien tenue dans sa construction, l'avance est adroite, chaque strophe a une "utilité" dans une chronologie logique, on ne s'éparpille pas. Le style est agréable en soi, mais tout de même un peu trop lyrique à mon goût par évoquer en pudeur un tel propos. Même si j'ai compris l'intention des deuxième et troisième strophes qui disent la douceur du lieu en contraste avec la dureté de la scène. Les petites formulations qui ont "cassé" la réussite du poème : "Ses jambes nues avaient renoncé aux herbes fraîches", renoncement ?... "La tête sur son bras elle rêvait aux belles choses", le rêve sûrement, les belles choses vous supputez, d'abord il faut manger, se loger, protéger son petit, ... voilà le misérabilisme qui pointe son nez... "pour faire semblant d’être heureux", Pablito bébé qui fait semblant d'être heureux !? Alors là vous m'avez tué... Un bébé à la rue qui fait "semblant" d'être heureux, pour aider sa maman à faire la manche je suppose ! Non ce n'est pas possible, on ne peut appuyer un propos avec ce genre d'extrapolation... La photo : comment on peut prendre en photo la misère ? Reportage impudique et nécessaire pour dénoncer, mais ici la dénonciation est un regret "à l'envers" de n'avoir pas su faire autre chose que de ne rien faire. Oui c'est peut-être aussi l'intention qui se dit dans ce texte, mais alors il faudra y changer et y rajouter pas mal de choses. Dans la strophe finale, la honte qui vous hante est bien retranscrite. J'aurais dans le vers final écrit plutôt "quand ils ne servent plus à rien". Quant au ressentiment qui a poussé à l'écriture, comme un acte de contrition ordonné par quelque curé, il est bien compréhensible, il émane sûrement de la bonne volonté d'un auteur au cœur tendre ; la preuve, il a été touché par cette advenue dérangeante, d'autres ne s'en seraient pas souciés. Il me semble qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, en recadrant un peu les débordements problématiques, il y a matière à faire un beau poème. |
Davide
5/4/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bonjour Aconcagua,
Après le somptueux "La misère et la maraude", on change d'horizon, mais l'ambiance reste un peu la même... Je suis totalement charmé par la poésie qui émane de ce texte, l'écriture est magnifique, avec le contraste entre ce printemps en floraison ("goût de cerise au soleil", les "jacarandas soyeux comme une caresse"...) et le constat accablant de la misère ("abri de matelas", "drap froissé", "criant l’injustice aux passants trop pressés"...). La misère semble désespérément vouloir se teindre de la couleur du printemps en des images superbes : "Un drap à peine froissé et tapissé de roses", "dos aux rondeurs de tendresse", "Il tétait le vent et boxait les nuages". On sent la culpabilité du narrateur dans les première et dernière strophes (avant le vers final). Cela dit, je ne trouve pas que cette double "intrusion du narrateur" soit utile à l'histoire, sinon à l'auteur lui-même dans une démarche de "remise en cause", comme le précise l'exergue, mais qui alourdit un peu l'ensemble, selon moi. Ce poème est tellement touchant en lui-même que je l'aurais davantage apprécié amputé de ces deux strophes... Mais ce n'est qu'un détail ! Merci pour ce poème superbe, très émouvant. J'attends avec impatience votre prochaine publication, Davide |
senglar
5/4/2019
a aimé ce texte
Passionnément
|
Bonjour Aconcagua,
Il est très dur ce poème ; difficilement supportable. Je me demande de quel acte le fait de prendre une photo ici est la signification (technique d'évitement devant une situation embarrassante, compassion, voyeurisme... scoop - je suis sévère je sais :((( ) et aussi où elle avait été mise/re-mise/remisée (souvenir d'une conduite honteuse), si on a osé la montrer et pourquoi et comment elle a été retrouvée, ressortie, re-regardée. Peu importe finalement : "Pablito dormait accroché au sein fané de sa mère Il tétait le vent et boxait les nuages pour faire semblant d'être heureux" Rien que pour ces vers la photo méritait d'être prise et d'être re-regardée. Le photographe ne dit rien ici de la sébille ; s'il culpabilise c'est que c'est Pablito qui lui a fait don de son image inversant curieusement les rôles. Dur d'encaisser un coup pareil ; à mon avis Pablito deviendra boxeur (j'ai vu un reportage là-dessus) et un jour ce ne sont plus les nuages qu'il boxera. Pourquoi pas ce photographe comme sparring partner ? Allez je lui mets un Passionné... pour le consoler :) Euh !... gonflé aussi le parallèle avec "Dodo, l'enfant do", vous aimez jouer avec le feu vous !... senglar |
TheDreamer
6/4/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Un joli texte. Instiller la beauté dans une scène qui ne s'y prête guère semble avoir été le fil conducteur du poème. C'est réussi.
La rue est violente et la déchéance humaine ravage ce que l'homme peut avoir en lui d'humanité, alors l'auteur s'ingénie dès le début de son poème à poser sur ce qu'il voit des touches de tendresse et de couleur comme pour protéger - si pauvrement - ceux qu'il s'apprête à décrire. Et puis, l'indifférence, toujours la même quel que soit le contexte, quel que soit le pays. Le regard fuyant de ceux qui voient sans voir. La misère fait peur et l'on préfère l'ignorer. Merci. |
Donaldo75
6/4/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Bonjour Aconcagua,
J'ai bien aimé ce poème qui prend des allures de poésie en prose. L'ensemble est très réussi, pictural, avec des airs de chanson, parfois. Et ça, ce n'est pas fréquent sur le site. Bravo ! |
hersen
6/4/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Il y a un soleil au goût de cerise, des jacarandas soyeux aux murmures bleutés.
mais il y a cette photo, il y a ce malaise devant la misère extrême. la mère et l'enfant, liés pour le pire. Les mots ne servent à rien, seuls les actes politiques, poussant à donner à chacun une vie décente, servirait cette cause. Mais certains ont trouvé un soleil au goût de cerise et des jacarandas soyeux aux Bahamas, laissant la honte à celui qui prend une photo, qui est démuni devant la scène. les mots servent, pourtant, c'est mon avis. je ne sais si c'était l'idée de l'auteur, mais j'ai aimé le mot "haussmannien" dans le poème, il me ramène à plus près géographiquement; dormir sur un matelas souillé dans le renfoncement d'un porche avec son enfant, oui, c'est une image que j'ai déjà vue, prise avec mes yeux. une photo en noir. Avec pas beaucoup de blanc. |
josy
1/5/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
|
je suis émue de tant de tendresse pour une image si triste
une femme et son enfant dans la rue___ici ou ailleurs ça fait toujours le même mal ___ un écrit flamboyant du mal qui ronge___une tendresse de mots distillés pour faire moins mal au lecteur__ merci Christian____ |
Jocelyn
18/6/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
J'adore l'aspect narratif de ce texte. Qui donnerait tellement d'attrait à la nouvelle ou au théâtre. et personnellement, moi en lisant, je m'imaginais les mots, prononcés par un comédien. C'est si vivant. Après la dernière strophe m'est un peu trouble. Je ne sais pas comprendre si le narrateur assiste à la scène directement, ou s'il y prend part, comme nous, à travers des images...
|