Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
Acratopege : Sonnet trivial
 Publié le 03/11/17  -  16 commentaires  -  705 caractères  -  441 lectures    Autres textes du même auteur

Le dur labeur d'un apprenti.


Sonnet trivial



Pour mon premier sonnet, je retrousse mes manches
Et bannis de mon cœur toute distraction.
Je bosse tous les soirs et même les dimanches,
Délaissant les miens, mon chat, ma nation.

L’affreuse diérèse offre des nuits blanches
À mon corps épuisé par la concoction
De vers réguliers naissant en avalanches
Et qui fondent sitôt par imperfection.

Je voulais tricoter des rimes embrassées,
Exalter la césure en rythmes de samba,
Créer des univers dont on restât baba.

Mais d’effacer toujours, mes mains sont harassées.
Je ne suis pas poète, ou alors amateur
De crus moins policés pour nourrir mon moteur.




 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Curwwod   
8/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Mon dieu, écrivez donc en vers libres, vous ne serez pas attaqué par la componction, et profiterez de toutes les libertés qu'offre ce mode d'expression qui n'oblige pas à compter les syllabes. Accessoirement vous ne risquerez pas la foutrication, anathème qui vise le poète traditionnel. Trêve de plaisanterie, votre poème est plein de verve et d'humour, et en dépit de vos tourments, pas si mal tourné: les règles classiques et leur pratique sont loin de vous être étrangères. Ce n'est pas un texte vraiment "poétique" mais cela est compensé par l'humour et une certaine forme d'autodé-ri-zi-on.

   plumette   
16/10/2017
 a aimé ce texte 
Bien
la matière de ce sonnet m'a amusée et peut-être que d'autres plus aguerris en poésie ne seront pas séduits.

je laisse aux spécialistes des pieds, des rimes, des césures et des diérèses le soin de valider l'exercice mais je trouve que l'auteur mérite des lectures et des encouragements!

   Donaldo75   
3/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Acratopege,

J'avoue m'être bien marré à la lecture de ce sonnet.

"Je bosse tous les soirs et même les dimanches,
Délaissant les miens, mon chat, ma nation."
Savoureux !

"Je voulais tricoter des rimes embrassées,
Exalter la césure en rythmes de samba,
Créer des univers dont on restât baba."
Là, j'ai vu LA critique, la moquerie à l'encontre des fanatiques du style, de la forme, de l'absolu représentée par les règles de la prosodie classique. Peut-être que je me trompe, évidemment, mais je préfère l'interpréter dans ce sens, parce que je pense la même chose.

Ce sonnet est trivial; c'est sa qualité première, ce qui en fait le sel.
Merci.

Donaldo

   Anonyme   
3/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
ENFIN de l'humour en poésie !!!!!!!
Une bouffée d'air frais dans une alcôve
un grain de bonne humeur pour commencer la journée
une goutte d'auto-dérision dans l'infusion savantique du poème
un pet de nonne à la figure des cardinaux
une 2CV dans une assemblée de Jaguars...
etc....

Merci pour ce moment

   Marite   
3/11/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Amusée par ce sonnet auquel il ne manque pas grand chose, enfin je crois, pour passer en classique ou néo-classique mais je laisse aux spécialistes le soin d'en parler.
Toujours est-il que l'ambiance qui entoure l'écriture d'un sonnet y est très bien rendue, sauf que peut-être il est nécessaire de faire des pauses pour, en y revenant, trouver les mots, les rimes et le rythme qui conviennent parfaitement. La marche au grand air avec le rythme des pas et l'horizon pour s'y perdre est d'un grand secours ...
Le troisième tercet m'a beaucoup plu avec sa "césure en rythmes de samba"

   papipoete   
3/11/2017
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Acratopege,
S'attaquer à le poésie classique, n'est pas mince affaire, et cette rime pauvre, cette césure mal placée poursuivra l'auteur jusque dans son sommeil !
NB votre texte est bien tourné, et prête à sourire comme au second quatrain !
au 2e vers " bannit " en fait " bannis "
le 5e vers mesure 11 pieds
le 6e vers mesure 11 pieds
le 7e idem
au 13e vers " ou/alors " hiatus
Mais ces fautes sont peut-être intentionnelles ?

   Anonyme   
3/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour... Tourner en dérision le sonnet, pourquoi pas à conditions de respecter au moins les règles grammaticales inhérentes à la langue française...
Le "bannit" du second vers m'a sauté aux yeux m'interdisant pour l'instant d'aller plus loin dans mon commentaire... mais dès la correction appliquée, je vous promets d'y revenir...
Faute d'inattention bien sûr, qui a de surcroit échappée aux correcteurs, mais faute tout de même, ce qui fait un peu désordre sur un site qui se veut littéraire...

A plus tard !

Et bien me revoilà comme promis !
Merci aux correcteurs...

Je ne vais pas vous parler de métrique, hémistiche ou diérèse pour deux raisons. Tout d'abord c'est du contemporain et ce qui serait une erreur en classique est admis dans cette catégorie. Ensuite comment savoir si ces fautes ne sont pas volontaires pour justement illustrer les problèmes de l'auteur face à ce sonnet qui ne veut pas se laisser faire... La galère de l'apprenti sonnettiste est présente du début à la fin et le vers de chute confirme qu'il a compris qu'il faisait fausse route en se fourvoyant dans ce domaine.
Ce qui ne veut pas dire, mon cher Pierre, que vous-même n'êtes pas apte à nous offrir dans l'avenir quelques sonnets de belle facture car je considère celui-ci comme une parodie de l'écriture classique et c'est à ce titre que je vous mets l'appréciation qui suit !

Au plaisir de vous lire, quelque soit votre prochain texte...

   Anonyme   
3/11/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
" L’affreuse diérèse offre des nuits blanches " à en juger par leur nombre, il y aura beaucoup de sommeil à rattraper (sourire)

Point de pamphlet ici... mais un sonnet amusant.

De "bannir" et changer, il serait bienvenu,
Au deuxième vers ce «T» fort malvenu

Edit 21 h 12 : je vois que le fameux " T " a été remplacé. Va bene !

   Vincendix   
3/11/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,
D’après le titre, je m’attendais à un texte « osé » mais c’est vrai que l’adjectif TRIVIAL a plusieurs définitions.
Un sujet que plusieurs auteurs connus ont traité mais aussi quelques illustres inconnus avec plus ou moins de talent.
Je classe ce texte dans une bonne moyenne, il exprime assez bien les difficultés de poétiser convenablement et dénonce les pièges tendus par la diérèse « pernicieuse » et « capricieuse ».
Vincent

   TheDreamer   
3/11/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Voici un sonnet contemporain. Il est vrai que pour s'atteler à l'écriture d'un sonnet il faut "retrousser ses manches" et votre humour pour dire votre amateurisme est plutôt réjouissant dans cet exercice.

Un sonnet sur le sonnet. D'autres se sont penchés sur le thème : je pense en particulier à René Agnès et son "Sonnet d'appel à l'indulgence du lecteur".

Les rimes en "ion" me paraissent toujours difficiles à intégrer dans un sonnet. J'avoue pour ma part, ne presque jamais les utiliser à la rime jugeant que leur usage rend la musicalité des vers trop hachée à mon goût.

Dans vos vers, vous décidez de placer des diérèses sur des mots qui selon moi ne les nécessitent pas : "miens", "nuits", "réguliers" ce qui donne à votre poème une musicalité trop saccadée sur certains vers et linéaire sur d'autres.

   Oligue   
3/11/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,
Tout comme toi, je suis un apprenti poète, et je retrouve dans tes vers les difficultés que je rencontre encore.
Oui j'ai bien aimé ce poème car comme beaucoup je m'y retrouve.
En revanche je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que bannis doit s'écrire bannit, car pour moi le "je" est sous-entendu : " [...] je retrousse mes manches
Et bannis de mon cœur [...]
Merci à toi

   Mokhtar   
4/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bravo mon frère, compagnon de misère...
Lady Hérèse est une cabotine, hypocrite au visage masqué qui se travestit dès qu'on la versifie, reniant la sobriété de son usage courant.

   jfmoods   
4/11/2017
I) Un drôle de travailleur de force

1) Un bagnard au turbin

La construction d'un sonnet ne se présente pas comme un loisir pour dilettante ("je retrousse mes manches", "Je bosse"). Elle exige au contraire une série de sacrifices dépassant la commune mesure ("bannis... toute distraction", "tous les soirs et même les dimanches").

2) Le vampirisme du texte

Cette tâche, d'une absolue rigueur ("effacer toujours"), qui absorbe progressivement toutes les forces vitales de l'individu ("offre des nuits blanches", "mon corps épuisé", "mes mains sont harassées"), amène le locuteur à tirer l'amer constat de l'échec ("Je ne suis pas poète").

Derrière l'image caricaturale du besogneux usé jusqu'à l'os se profile cependant un autre visage...

II) Un exercice de style

1) Une certaine maîtrise des contraintes formelles

Les rimes, souvent riches, s'inscrivent dans la diversité (croisées, embrassées et suivies) et dans l'alternance (masculines / féminines). Construit sans ponctuation, dans un jeu d'enjambements, le second quatrain fait mouche. L'inversion du vers 12 est efficace.

2) Un pied de nez à la poésie corsetée

Le tirage, parfois poussif, de diérèses, la disparité des niveaux de langue ("bosse", "baba", "nourrir mon moteur" / "décoction", "policés") ainsi que l'oxymore du titre ("Sonnet trivial") dénoncent le caractère passablement amidonné de l'alexandrin classique.

Merci pour ce partage !

   Arielle   
4/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce n'est pas moi qui vais me plaindre de voir bousculer les saintes règles du sonnet !
J'aime beaucoup le ton de cette très habile parodie qui nous livre les affres de l'amateur (somme toute très éclairé) qui ne rechigne pas à la besogne.

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager les conseils d'une Cendrillon de l'exercice qui termine par ces deux tercets :

Va-t’en plutôt conter fleurette aux va-nu-pieds
qui hantent les prairies de leurs proses légères.
Va, libre du carcan des orteils estropiés

par la règle étriquée, ses pièges vétilleurs,
oublie maître Sorgel, prince des pinailleurs.
Ta citrouille est creusée d’audaces bocagères !

   Acratopege   
4/11/2017

   Anonyme   
9/12/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Je suis un peu perplexe quand un poète cherche
à "justifier", toute la difficulté d'écrire, un sonnet ou autre
chose du genre, et qu'il termine le plus souvent par
cette phrase "je ne suis pas poète, ou alors amateur".

Cela cherche peu le compliment, "mais si, mais si, mais si,
ne soyez pas aussi modeste, cet écrit, en est la preuve évidente" ...

Fais-je tomber dans le "piège" ... Oui, bien sûr, vous écrivez
bien, ce serait mauvaise foi que de dire le contraire, pourtant
cela ne suffit pas au ressenti et au plaisir de ma lecture.


Oniris Copyright © 2007-2023