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Poésie contemporaine
aelketta : Oblivion
 Publié le 17/10/14  -  6 commentaires  -  2457 caractères  -  147 lectures    Autres textes du même auteur

Comme souvent, j'écris "comme on purgerait des vipères" comme disait Murat… Dans un mode auto-pilote. Et quand la musique s'arrête, le sens ne suit pas forcément.
Le thème de l'oubli est quand même ressorti inconsciemment, l'Alzheimer m'angoisse, et donc ça ressort dans ce texte. Merci de le lire avec indulgence.


Oblivion



J’envoie au diable mes conquêtes et mes femmes
Je ne les courtise que pour mieux les quitter
Et puis je reste là à admirer mon œuvre… Brame
Mon cœur aux ventricules crevés
Et ma diurne âme dans cette nocturne fête
D’une tête me dépasse et se hisse d’une quête
Sans but ! Serait-il possible qu’une confusion larvée
Soit aussi diffuse et grande à la fois ? Ma foi
Peut-être est-il plus simple de mourir là
Tout de suite, tout à fait ! Mon doigt,
Le petit bien sûr, me l’aurait dit autrefois,
Mais il m’est tombé au fond de toi.
Cet instinct m’a quitté pour toujours,
L’abîme m’appelle donc, et j’accours
Comme une flamme appelle l’aigle sourd
Aux cris d’alerte de la buse bienveillante.
Il se brûle les plumes et ses ailes tremblantes
Ne le portent plus au-dessus du monde.
Il meurt donc, assoiffé, brillant, immonde
Et se laisse tomber sous terre, disparaît.
Mais moi, qui suis devenu sa métaphore,
M’extirpe des miasmes et renais !
Je ressors mes cendres duveteuses de l’amphore,
Les pétris de mes mains et en fais des mains,
Les contemple de mes yeux et en fais des yeux,
Leur murmure de ma bouche et en fabrique une autre,
Plus belle, plus suave, plus encline au sourire,
Plus menteuse, peut-être même plus honnête !
Rien ne m’empêche de me refaire plus beau,
Et pourtant je me refais toujours plus bête…
Ahhhhh, je retombe dans mes travers,
Je re-mourrai tantôt, et renaîtrai hier,
Le seigneur dont je ne suis que le dernier serf
Me laisse la vie sauve, mais le cœur en gage,
Alors que je préférerais laisser un autre bagage :
Ma tête tiens ! ou ma peau ou mon jeune âge.
Le tribut est lourd… le prix, mille fois plus cher…
Le sang ne suffit point, ni la bile, ni la chair,
Même mon âme le seigneur n’en veut plus
Il me dit : « Comment diable corrompre un repu ! »
J’en ris, j’en pleure, et je lui donne une autre monnaie,
La seule chose qui puisse encore le raisonner :
Je lui donne mon souvenir de toi ; lumineux,
Douloureux, brûlant et glacé à la fois. Je peux
Encore te voir dans tes habits éthérés,
Et puis tu t’en vas. Je me souviens encore un peu…
Puis plus du tout ! Qui suis-je, qui es-tu ? T’ai-je enterré ?
Non, même pas. Tu meurs peut-être, mais moi j’errerai,
Dans l’entre-monde monstrueux de l’oubli.


 
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   Anonyme   
3/10/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime beaucoup.
Le potentiel.
A ciseler.

Vous...
"Tu meurs peut-être, mais moi j’errerai,
Dans l’entre-monde monstrueux de l’oubli"

... je proposerais

"Tu meurs peut-être, moi j’errerai,
Dans l’entre-monde de l’oubli."

   LeopoldPartisan   
17/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
déjà citer "Murat", voilà qui démontre un sacré bon goût.
J'aime assez ce parler ancien pour le moins rude pour exprimer des angoisses on ne peut plus contemporaines. Et puis il y a ce flux de mots, cette purgation de purgatoire...

C'est lourd de sens mais fort de rythmes.
J'apprécie la démarche.

J’envoie au diable mes conquêtes et mes femmes
Je ne les courtise que pour mieux les quitter
Et puis je reste là à admirer mon œuvre… Brame

quelle puissance...

   Pimpette   
17/10/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Lecture SANS indulgence!

Le sujet est si fort qu'on éprouve de toute façon une réelle sympathie!
Quelques belles trouvailles d'écriture!
D'accord avec RB pour la rectifi cation de la chute...L'adverbe, comme souvent enlève de la force à l'idée....pas le contraire comme on pense souvent!
MAIS
Le texte est si tassé que c'est une gêne à la lecture!
QUi est MURAT?

" Mon doigt,
Le petit bien sûr, me l’aurait dit autrefois,
Mais il m’est tombé au fond de toi

C'est bon ça...simple....Parfait...

   Anonyme   
17/10/2014
Bonjour aelketta

"Brame mon cœur aux ventricules crevés
Et ma diurne âme dans cette nocturne fête "

Ces deux vers illustrent l'impression que me fait ce poème. J'apprécie la force du premier mais je déteste les inversions snobinardes du second.

Votre incipit nous a bien prévenu. Son premier verset est prétentieux mais il est corrigé par l'humilité et la sincérité du second.

J'imagine que ce coquetèle détonnant est volontaire. Votre souci étant que votre texte ne laisse pas le lecteur indifférent. En ce qui me concerne c'est réussi.

   Robot   
19/10/2014
Votre texte m'apparaît à la fois d'une écriture singulière et intéressante, mais en même temps le propos me semble confus et dispersé, comme un premier jet qui n'aurait pas été retravaillé pour en corriger les lourdeurs et pour aérer la mise en page.

   Anonyme   
16/7/2016
 a aimé ce texte 
Pas
C'est un écrit confus que ne m'a permis de me familiariser avec ces mots posés, si denses. Je me suis ennuyée à vous lire jusqu'au bout, je ne tenterais pas une seconde lecture, ce fut trop laborieux.

J'ai eu du mal à fixer mon attention, trop d'informations m'arrivaient, pas toujours très claires, j'ai été un peu rebuté par ce manque de fluidité.

Sans doute, n'ai-je pas un esprit assez ouvert pour ce genre d'écrit.


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