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Poésie libre
Airjai : Diaporama [Sélection GL]
 Publié le 15/07/23  -  8 commentaires  -  2615 caractères  -  81 lectures    Autres textes du même auteur

De 1 à 32…


Diaporama [Sélection GL]



1. En labourant le champ
homme et cheval
entrent dans l’Histoire !

2. Assommée
par la goutte de pluie
titubante la fourmi
reprend sa route.

3. L’abeille
distraite
se perd
en chemin.

4. Malgré l’œillère
la mouche s’abreuve
puis reprend son élan.

5. Le loup hurle
le museau pointé.
… La lune l’a vu.

6. Unis sous la charge
les bœufs reprennent
leur conversation.

7. Village endormi
clocher qui veille
lune qui luit.

8. Nez en hiver…
Stalactites
Mouchoir de papier.

9. La vitre prisonnière
de la glace
ne désespère pas
de sa victoire.

10. Ruine babines !
Mes mains recueillent
ta tristesse qui bruit.

11. La lampe du mineur
Tremble…
Elle a peur dans le noir !

12. Excès de vitesse…
« Clac ! »
Le fouet
dépasse l’avion.

13. Vieillir…
D’un geste maladroit
le chat lustre son poil…
Sa patte lui fait mal.

14. Le lierre
s’attache au mur
de la maison.
Amitié ?

15. Fidèle
le chien court
les tombes
à la recherche
de son maître.

16. Figé dans la mort
bouche ouverte
le cri a disparu…
A-t-il été entendu ?

17. Fourchette qui pique
bouche qui s’ouvre
dents qui mordent :
Repas.

18. Cimetière…
Fleurs qui mourez
à votre tour… sur moi
laissez tomber
vos robes.

19. Cri de douleur…
La scie
mord le fer.

20. Nuit noire…
ruban gris
yeux blancs :
Voyage.

21. L’épervier
ne peut remonter
la lune.

22. Trottoirs…
Feuilles ensanglantées…
Automne.

23. Le doigt
fouille le nez…
Le mouchoir attend.

24. Étale
l’eau du canal
retrouve la maison.

25. Héron… Pêcheur…
Attentes…
Le poisson observe.

26. De haut
il me regarde encore
l’arbre que j’abats.

27. Sur la pointe des pieds
toujours élégantes
les fleurs.

28. Suspendue
au plafond de la classe
l’araignée apprend.

29. L’herbe amicale
accompagne
la fourmi qui descend.

30. Avide…
le verre vide
sur le comptoir
se plaint !

31. Assises
à la même table
quatre cravates
s’observent…

32. Narcisse
écrit la vie
en lettres de soi.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Marite   
3/7/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Très ludique ce diaporama en mots, les images des choses de la vie que nous rencontrons, souvent en désordre, se succèdent régulièrement sans point d'interrogation dans notre imaginaire. Difficile de choisir celle que je préfère, toutes sont intéressantes sauf la n° 23 qui me semble déparer l'ensemble.

   Lebarde   
3/7/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Une belle brochette de petites phrases, de pensées du jour, d’expressions toutes courtes, d’ébauches de maximes, de bons mots, d’idées saugrenues, d’images rigolotes, de brèves de comptoir, de réflexions universelles, d’introspectives profondes, de « j’la raconterai à mon cheval », tout cela fait il de la poésie ? Certains diront peut-être pas.
Pourtant il y en a de bien bonnes qui m’ont fait sourire
Au hazard la 5, 9, 14, 18, 19 et 29! et aussi d’autres.

Allez je me laisse séduire ….ça mérite à la fois de la reconnaissance et de belles récompenses.
Quel peps, quelle verve, quelle fraîcheur, quel humour, quelle imagination et j’ose …quelle poésie.
Bravo

En EL

Lebarde

   jeanphi   
4/7/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Vous créez une émotion par effet mécanique, une comptine qui fonctionne aussi bien sur l'adulte que sur l'enfant.
12. Je vous remercie de me remémorer le principe physique du claquement de fouet.
Je ne vais pas faire tous les autres ... trente-deux fois merci pour la subtilité de ce tout hautement hétéroclite.

   Edgard   
6/7/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je trouve de beaux passages, mais dans ce désordre, je n'arrive pas à trouver une unité...bien sûr c'est un diaporama, mais un fil conducteur aurait été un guide intéressant. A mon sens c'était possible.
Le 30 et le 31 sont vraiment beaux, pleins d'humour.
La longueur est un choix, mais il ne faut pas que le lecteur s'y perde.
"24. Étale
l’eau du canal
retrouve la maison.

25. Héron ... Pêcheur ...
Attentes ...
Le poisson observe."
sont un peu moins forts...
Elaguons l'arbre au lieu de le couper...

   papipoete   
15/7/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
bonjour Airjai
Comme invité au patronage de notre enfance, nous regardons le projecteur imprimer à l'écran tendu de blanc, les mille et une choses de la vie... de la pouponnière, de la ruche, de la fourmilière, de la canopée, de l'eau jusques aux nues, animaux de fables, récitations d'une partition... ainsi va le rythme lent d'une vie en accéléré.
NB quelque peu distendu, ce poème qui bien sûr pourrait mesurer l'étendue d'un océan, que des bottes de sept lieues allant à pas de nain puis pas de géant, martèlent de leurs semelles tantôt naïves, tantôt touchantes, tantôt " guliveriennes "
Peut-être lassant à la longue, mais nous confiant des vers tendres, ce poème déroule un long parchemin tranquille.
la 11e strophe si réaliste, me séduit particulièrement !

   Myndie   
15/7/2023
Bonjour Airjai,

Votre diaporama fait défiler pensées et images sur le rythme des haïkus,. Les vers sont joliment tournés, avec beaucoup de sensibilité, une pointe d'humour parfois et surtout un côté onirique que j'aime beaucoup.
La plupart de vos clins d'oeil visuels ravissent comme dans un songe ; on ne peut pas tous les citer mais parmi ceux-ci :
« 7. Village endormi
clocher qui veille
lune qui luit. »
« 20. Nuit noire…
ruban gris
yeux blancs :
Voyage. »
« 32. Narcisse
écrit la vie
en lettres de soi. »
D'autres par contre m'ont paru moins riches et plus prosaïques, un peu trop explicites pour me faire rêver plus loin :
« 2. Assommée
par la goutte de pluie
titubante la fourmi
reprend sa route. »
« 22. Trottoirs…
Feuilles ensanglantées…
Automne."
« 30. Avide…
le verre vide
sur le comptoir
se plaint ! »
Mais j'arrête ici mon inventaire à la Prévert qui me ferait faire la fine bouche ; c'est le contraire, vous m'avez offert une lecture originale et bien agréable.

Myndie

   Anonyme   
18/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Airjai
C'est génial ces petites phrases, ça se lit facilement, c'est léger. Même s'il y a des répétitions et que le narrateur insiste sur la mort, ça passe bien. Ça fait un peu haïkaï à la française, ou "Exercices de style" de Raymond Queneau, j'aime beaucoup. Merci à toi Airjai.
ericboxfrog

   Famineur   
25/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Vos texticules, je les déguste comme des petits fours, salés ou sucrés c'est selon.
Mes deux préférés sont :

"Unis sous la charge
les boeufs reprennent
leur conversation."

qui fait écho à mes souvenirs d'enfance à la campagne,

et, dégoûtant à souhait :

"Le doigt
fouille le nez...
le mouchoir attend."

J'aime bien aussi l'énigmatique

"L'épervier
ne peut remonter
la lune."

où j'ai d'abord pris "remonter" au sens de remonter une montre, comme si l'astre de la nuit était une horloge... avant de faire le lien avec l'expression "décrocher la lune". Cela dit, je m'interroge encore.


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