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Corto
9/5/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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A la lecture de ce récit poétique je me sens comme de retour d'un grand voyage. J'ai vu tant de choses marquantes, belles à s'en souvenir, fugaces à vouloir les retrouver.
Je sais que ce voyage est magnifique, je sais qu'il me laissera comblé à vouloir le déguster à nouveau. C'est un monde de sensations où rien n'est tiède mais si brûlant que je m'en approcherai à nouveau avec précautions pour ne pas déguster trop vite. Prendre son temps pour s'imprégner de chaque évocation, chaque étape, chaque avenir. D'ailleurs le texte lui-même invite à cette prudence en récidivant ce "Sommes-nous revenus vraiment". Le cheminement est immense, il donne le vertige, il aspire vers des profondeurs tour à tour craintes et lumineuses. Il y a tout à la fois urgence et intemporalité. Surtout ne pas oublier que "le soleil cyclothymique s’éprend d’autres rêveurs." Et ces mots qui "perdent toute compétence descriptive", pour nous interroger froidement: "Sommes-nous revenus Des ivresses figurées ? Sommes-nous revenus Pour mutiler nos rêves ?" Le cheminement qui saute d'interrogations en questionnements semble sans fin mais vient ce coup de (presque) grâce: "C’en est fini vraiment. La muse est morte." Le final qu'on refuse, qui révulse, qui traumatise nous accable sans rémission: "Sommes-nous revenus enfin Pour nous crever les yeux ?" Ce voyage immense dans les profondeurs du ressenti, de l'espoir, du déchirement et de l'incertitude est d'une remarquable puissance. Félicitations à l'auteur. |
papipoete
9/5/2020
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bonjour Alcirion
Je n'évite aucune forme d'écriture autre que " poésie ", une nouvelle de temps à autre bien que je ne sache pas m'y prendre pour l'analyser ! Récit poétique, quelle différence avec la nouvelle ? Je vous ai donc lu, jusqu'à la fin, en insistant sur des passages... sur tout passage en fait, où j'ai simplement retenu que l'auteur exprimait un regret immense, un constat sur ce que l'homme et le monde est devenu ? bien peu de chose j'en conclus... NB je vois là entre l'écrivain et moi, le gouffre de connaissance qui nous sépare, pour arriver à disserter de la sorte ! cette réflexion ( ce n'est point injure, bien au contraire ) me fait penser à l'homélie que le prêtre nous lit pendant la messe ! parfois, celle-ci coule claire comme eau de source, et une autre fois on trouve cela bien écrit, mais on est perdu ! Votre récit est si bien construit, les éléments joints par un précieux ciment, et le rythme sonne bien... mais je n'y entends rien ! " pas " serait injuste, j'aurais dû passer mon chemin ! " beaucoup " semblerait pommade que je ne sais oindre ! Aussi, je laisse qui saura boire vos paroles, vous accorder la note appropriée ! |
Donaldo75
9/5/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Salut Alcirion,
Tu le sais, je ne sais pas s’ils le savent mais nous ne le savons pas nous mêmes – purée, je suis en plein questionnement existentiel, on dirait – mais j’aime ta poésie – même si j’aime encore plus tes analyses de mes propres textes mais je n’y peux rien, le cerveau humain est dominé par l’égo même chez les plus bouddhistes d’entre nous, de pauvres gars pourchassés par les Chinois dans les montagnes de l’Himalaya – et surtout l’ambition qu’elle affiche, ce qui fait des vacances en face des poèmes conservateurs que je lis souvent ici et ne commente pas du coup. Je sais, mes phrases sont un tantinet trop longues et demandent de la respiration. Jean-Marc Barr s’est noyé en lisant la dernière. Quelle idée, aussi, de lire un texte avec la tête dans l’aquarium ! Je vous jure, il y en a, des fois… Je ne sais pas si c’est du récit poétique que tu nous livres là – d’ailleurs, au diable les définitions disait ma grand-mère, une institutrice qui avait viré grunge le jour où je lui avais fait écouter « Smells like teen spirit » de Nirvana – mais c’est de la poésie à tendance incantatoire, presque religieuse. Si je devais la comparer à de la musique, elle aurait droit à se ranger à côté des chansons de Marylin Manson. Il y a du théâtral, des effets de scène, des larmes et des pleurs presque mélangés à l’encre et aux plumes. C’est long mais le découpage en pratiquement psaumes permet au lecteur de ne pas submerger ses neurones par trop de matière, trop de lettres accrochées les unes aux autres et enchainées par des mots. J’ai lu récemment dans un post sur un des forums locaux que le système d’évaluation ne faisait pas l’unanimité, que le « Passionnément » était proscrit par des penseurs forcément plus intelligents que les fondateurs ou tenanciers du site, que le « Vraiment pas » ne se justifiait pas et enfin que les plumes attribuées à un texte suite à ces évaluations ne valaient pas tripette. Du coup, je ne sais pas si je dois poser une évaluation ou écouter le gars qui se balade dans Paris avec une lampe à pétrole à la main en déclarant la fin des temps démarrée, le retour à l’infiniment petit et plein de concepts dont je ne comprends pas la substantielle moelle. C’est dommage, non ? Heureusement, j’ai toujours une solution grâce au génie de la musique. Je vais m’écouter un album de Marylin Manson pour me détendre les neurones, en dérider les synapses – oulalalala, je dois faire gaffe, là, les scientifiques du site vont me sortir la définition du mot synapse et la décliner en croquis jaunis et autres camisoles symboliques – et savourer ce texte à la juste valeur jusqu’à en évaluer la qualité de mon impression de lecture par un de ces « Beaucoup » flèche en haut qui flirtent dangereusement avec le décrié « Passionnément » mais ne risquent pas l’excommunication. Bravo, ami poète. Je te félicite. PS : l’album de Marylin Manson est Holy Wood (In the Shadow of the Valley of Death). |
Vincente
11/5/2020
a aimé ce texte
Bien
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Une question récurrente dans le titre et au travers, "en travers" des séquences, ce "sommes-nous revenus ?" et ce questionnement lancinant qui envahit la conscience du lecteur, à s'en "crever les yeux"comme interroge encore, laissant peu d'échappatoires, la dernière phrase, forment le propos.
Si ces insistances à déplorer de notre condition actuelle, celle que cible cette dénonciation en règle des inclinations "catastrophistes", sont ici assez directes, un brin manichéennes, elles n'en abordent pas moins une "vraie question". J'ai lu sans "fatigue" ce récit un peu long à mon sens vu ce qu'il a dire ; je n'ai pas compris en quoi les digressions multiples apportaient à chaque fois de la pertinence, à part un effet engourdissant qui pourtant contrecarre un peu l'ardeur incantatoire de la plume. Ceci dit, j'ai trouvé très intéressante et inspirée la convocation de la "muse" poétique autour de laquelle s'articule, et pratiquement, se justifie ce récit et son orientation démonstrative. Choisir la poésie comme clé de voûte de l'expression existentielle humaine est en effet très séduisant. C'est pour moi en cela que ce "récit poétique" trouve une belle incidence, originale et pleine de signifiances. L'invective du narrateur humanoïde à l'Homme contemporain prend ainsi une belle dimension quand intervient "la petite", la modeste, la discrète, l'insoupçonnée magicienne qui par le verbe fait… la Poésie, marqueur de l'esprit de l'Homme, plus qu'une simple manière de s'exprimer, une façon de se porter en conscience, etc… se réaliser. Capable de faire plus que réaliser le réel… La contestation principale que je ferais au fond du propos concerne la posture du narrateur qui se place dans un état d'esprit à mon sens "abusif". Je pense qu'il outrepasse la réalité de l'état de l'humanité pour appuyer sa démonstration. Il y a une sorte de spéciosité au fait de partir de l'hypothèse que la poésie s'évanouie, ou tend à s'évanouir dans nos temps modernes ; partir de " / Sommes-nous revenus des songes ancestraux, / Paradigmes immobiles, anciennes douleurs, / Qui rassuraient l’esprit en berne ? " pour introduire une sorte de "tout ça pour ça !", une telle évolution civilisationnelle pour "gommer" le poétique (" La muse est morte. "), le tuer comme l'explicite ce vers : " Le crime est consumé comme ta dernière cigarette. ". Je ne peux partager cette interprétation, ou alors... je n'ai pas compris l'intention du propos elle-même. Une dernière petite chose, juste dans l'aspect graphique où des retours à la ligne menant à une première lettre en majuscule invitent à investir la ligne comme un vers. Je trouve la formule bâtarde. Cette forme "semi—versifiée" devrait présenter un avantage, d'ailleurs effectif et justifié dans le §.IV, mais sinon l'on "attend" à la lecture une concision, une scansion équilibrée (mais à quoi ?), un rendu sonore, ou autre spécificité "poétique", je n'en ai pas ressenti, non vraiment dans les trois-quarts du texte, pour moi, il n'y a pas de justification pertinente dans ce choix. Mais d'une manière plus générale, la verve, la construction élaborée, l'intérêt qu'avoue le souci de cette problématique sont bien intéressants. |
hersen
10/5/2020
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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La catégorie "récit poétique", créée récemment, nous ouvre une nouvelle porte. Et c'était une bonne chose que de l'ouvrir.
Car la poésie est multiple, elle n'est pas une forme, elle est une essence, et je le ressens très fort à la lecture de ton texte. Il est très fluide, très "coulant", on lit et on est tiré par le fond. le lecteur est en mimétisme. ce qui ne m'a pas empêchée d'avoir à le lire plusieurs fois, simplement parce que j'aime tellement cette impression d'être "dans" un récit, que certains textes nous offrent parfois. Merci pour cette lecture très dense, merci pour la poésie. J'avais deux-trois bricoles à dire, mais finalement, c'est même pas la peine :) j'apprends à me taire, on dirait :))) |
Pouet
11/5/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Slt,
très très dense tout cela *. Très très danse d'ailleurs, des mots, macabre, du tourbillon de l'âme... Allez si on voulait comparer je parlerais bien d'un brin de Cendrars saupoudré d'Isidore Ducasse... :) Revenus de la guerre? Revenus de nos certitudes? Revenus de nos désertions métaphysiques? Revenus de nous-mêmes très certainement. Tant et tant d'images poétiques, d'inaudible en écho, de désespérances irisées, de fuites et d'utopies, d'errances en perfusion... Le texte est certainement à relire, ma première lecture fut toutefois très convaincante, forte, puissante même. De l'écriture poétique de très bon niveau. Je ne vais pas jusqu'au "passionnément", parce qu'à mon sens, en "ramassant" un peu tout ça, en condensant une lichette, le propos en ressortirait peut-être plus limpide et d'autant plus percutant. (et c'est lui qui parle de limpidité... :) Bravo. * bah merdre, je trouve le moyen de dire la même chose que le com précédent, promis j'ai pas copié! |
Sodapop
16/5/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Ah Alcirion! Quelle plume ! Reconnaissable dès les premiers vers.
Cela fait un bout de temps maintenant que nous te lisons sur Oniris, et le plaisir est toujours au rendez-vous. Tu sais à quel point je suis client de ton style ! Je sais que l’atmosphère déconcertante de ton univers est pour certains déroutant et qu’il est difficile d’accrocher le wagon. Mais encore une fois, je ne vais pas m'attarder plus sur le fond de ton texte mais, je retrouve ta plume. C’est toi tout simplement, et dieu sais que je ne suis pas fan de la poésie longue ou en prose, mais tu es un des rares à me captiver pour lire jusqu'au bout. Encore une fois, chapeau bas l’artiste ! ;-) |