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Eki
27/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Le chant d'un bruit...un fil se déroule en douceur, des images élégantes, un bol d'air, un rai de lumière entre ciel et abysses ...comment ne pas être embarquée ?
J'aime ces mots, souffleurs de vers, ce temps de poésie offert. |
Cyrill
2/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Ou comment les mots prononcés, leur bruit, font naître des images particulières et mystérieuses. L'expérience rapportée par le locuteur est riche d'impressions, la métaphore semble se disséquer en une mise en scène immatérielle.
Nous nous contenterons, lecteurs, de recevoir les mots, leur son, que nous mettrons dans notre propre chaudron à poésie. On se trouve quelque part entre nomenclature et fantaisie dans cette fécondation par le bruit, qui à l'instar du mot/bruit "abeille" meurt en répandant la vie. Un poème d'une certaine étrangeté, que le poète quitte en retirant sa main de l'épaule amie, peut-être celle qui guide en initiant au monde avant de laisser à son élève une liberté de perception. C'est ma lecture, peut-être me suis-je éloigné de l'intention d'écriture de l'auteur. |
papipoete
10/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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bonjour ALDO
Je me souviens, quant toute petite je regardais son visage, d'où semblait monter un murmure, comme celui d'une abeille qui bourdonnerait, très bas ; c'était le soir... Au matin, posant ma main sur ce doux visage, il n'en émanait plus ce charmant bruit ; je compris ce que signifiait ce mot, MORT. NB papipoète interprète comme à son habitude ce poème, ce texte joli qui me fait penser au petit, lorsqu'on lui dit " n'aie pas peur, il dort... " pardonnez-moi si je ne percute pas, à l'image de cette " abeille " ? moi, je me souviens du dernier mot de papa " adieu mon petit " alors que jamais il ne m'appela que " Pierrot " il n'empêche que j'aime beaucoup la mélodie de vos mots |
Myndie
10/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Aldo,
Je me suis posée un instant pour réfléchir à l'interprétation que je donnerais à cette « mélodie [qui monte] aveugle de son visage ». Mais vraiment un instant car j'ai préféré rester dans la douceur et apprécier toute la poésie qui émane de vos vers. J'aime la finesse des sensations évoquées par les mariages subtils, comme «cette « nuit de fleurs sauvages » et ces « choses fraiches...fécondées par leur nom, pollinisées par la bourdonnante mort ». Quant à cette « mélodie aveugle », c'est une jolie trouvaille qui répond au titre en écho. Cette main muette, « la main de ce monde sonore » n'est pas sans évoquer pour moi la façon dont les personnes sourdes peuvent percevoir la musique, par le toucher qui leur transmet vibrations, fréquences et rythme. Ce que je veux dire par là, c'est qu'en me laissant voir au-delà de vos mots et puiser dans mon propre imaginaire, vous avez réussi à me transmettre de l'émotion. Merci pour cette lecture. |
Pouet
10/2/2025
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Salut,
pour moi la différence entre la poésie et la prose tient dans le premier vers. "J'étais enfant ", c'est de la prose. "Un jour, et j'étais enfant", c'est de la poésie. Sinon il y a un côté incantatoire, psalmodiant, on peut imaginer une forme de "délire ", de transe plutôt à l'approche de la fin ou pourquoi pas une préscience de réincarnation, une inclination pour les rivages de miel. Les abeilles en porteuses d'âmes. Quoiqu'il en soit les abeilles sont bien venues à la rencontre des fleurs sauvages et la mort nous apparaît plus douce, un battement d'ailes et d'elle qui accompagne. Dans le silence sonore. |
Celia1993
10/2/2025
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très aboutie
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Bonjour,
Ce texte est une magnifique exploration poétique de l'enfance, de l'émerveillement et de la beauté du monde qui nous entoure, même dans ses aspects les plus fragiles et mystérieux. Il semble évoquer un moment d'introspection, un instant où le langage, le son et les sens se mêlent dans une forme de communion avec la nature et l'univers. L'abeille, en particulier, est une métaphore de la vie qui circule, de la pollinisation des idées, des mots, et des expériences. Les mots de l'ami répétés en boucle, comme un murmure presque hypnotique, créent une atmosphère de calme étrange, et le geste de poser la main sur l'épaule, tout en étant discret et doux, paraît marquer un moment d'une grande signification intérieure. Ce passage du murmure à l'émergence de la nuit de fleurs sauvages, puis au matin, offre une transformation poétique du quotidien, où la vie se révèle à travers un prisme de lumière et de métaphores. L'idée de "pollinisation par la bourdonnante mort" est particulièrement frappante, car elle introduit cette tension entre vie et mort, entre le monde sensoriel et l'invisible. Le poème semble suggérer que tout ce qui est vivant est en relation avec une sorte de mystère qui va au-delà de notre compréhension immédiate. C'est un texte qui invite à la réflexion, à la contemplation, et à la lente découverte du monde dans toute sa subtilité. Merci pour cet envoi |
Provencao
10/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour ALDO,
J'aime votre poésie de la vibration, de la mélodie. Beau tempo poétique qui se profile comme un ciel clivé entre deux rivages. La poésie nous invite à une confession retenue, dans la douceur de la pensée, dans un bruit où s'offre le soir des mots. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Eskisse
10/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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C'est comme une expérience initiatrice pour la fillette : les sons, la musique, le geste de communion font naître les noms et donc le monde. Ce serait un récit de création, un récit étiologique sans dieux qui raconte, dans une ascension, l'origine du soir, de la nuit des fleurs sauvages, et des "choses". Epiphanie.
"muette", " aveugle", les sens ou leur manque sont convoqués à plein pour dire la présence et l'accueil. " Très douce" est répété avec inversion de la main, comme un chiasme qui ouvre et ferme le poème sur cet instant fondateur. |
Volontaire
10/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
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aime beaucoup
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Bonsoir,
J'aime beaucoup ce poème où l'on entre avec la narratrice dans le monde murmurant d'un enfant. Cela ne m'évoque rien que je connaisse déjà et je ne suis pas sûre de bien tout comprendre, alors j'ai envie de recommencer à lire, envie de retomber un coup dans le mystère du garçon bourdonnant et du big bang qui se fait à travers lui. La magie de l'insaisissable poétique me semble opérer merveilleusement ici. Bonne soirée et merci pour la lecture :) |
Louis
14/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Le poème s’amorce de belle façon, en un style quasi rimbaldien :
« Un jour, et j’étais enfant » Se trouve ainsi annoncée, par cette précision temporelle, que, dans ce texte, l’on aura affaire à une perception infantile du monde, avec sa part de naïveté, sa sensibilité prête au merveilleux. Un enfant ne commence pas, en effet, par être scientifique, mais poète ; il ne commence pas par raisonner, mais pas s’émouvoir et s’étonner, imaginer et s’émerveiller. Le locuteur se souvient, électivement bien sûr, de ce qui le surprit un jour du temps de son enfance : "J’ai surpris un ami dans son murmure » Il surprend une parole susurrée, répétée comme une litanie : « Il répétait en boucle le mot "abeille". » Une litanie comme une prière magique, un appel, une invocation. Comme un mantra qui ne contient qu’un mot, un seul : « abeille ». Le mot sonne comme un commencement aux premières lettres de l’alphabet : A-B, se prononce de l’alpha jusqu’à l’oméga d’un E muet mourant. Cette seule parole psalmodiée recueille en elle virtuellement toutes les lettres, et tout un monde. Mais son mot encore fait signe, en correspondance avec un insecte butineur. Se répète comme un bourdonnement ; ainsi l’ami dans sa longue litanie semble intégrer l’esprit de l’animal totem bombillant. Ce n’est pas juste "un" murmure, mais « son » murmure, une voix très personnelle, qui renvoie à tout un monde d’abeille, et à lui-même. Le regard de l’ami ne se concentre pas, ne se dirige pas sur des insectes virevoltant autour de lui, et qui seraient bien présents, ailes et âme ; mais le compagnon reste « les yeux vagues », absent, ailleurs, « tout au bord / d’un vertige ». Il ne nomme pas ce qu’il voit près de lui, dans ce qui l’environne, mais paraît en communication avec des mondes vertigineux auxquels il est seul à avoir accès. C’est donc une « aveugle mélodie » qui émane, non seulement de la bouche, mais du visage ami. Des simulacres sonores d’élèvent de ce visage, toujours « plus loin, allant plus haut… ». « Abeille » : le nom encore concentre en lui une infinité d’univers ; s’il est considéré comme un infra-nom, au niveau du rythme ( celui du murmure répété), de sa dimension musicale ( une « mélodie »), il s’avère en supra un processus de butinage, métaphore d’une combinatoire de lettres qui rend possible la création d’une infinité de noms, et d’infinités d’univers. Le narrateur n’interroge pas son compagnon, ne demande pas d’explications, ne profère aucun mot, il se limite à entrer en contact avec lui, un contact direct, par une apposition silencieuse : « Et comme j’approchai muette, La main très douce sur son épaule » « Muette » semble bien, en effet, se rapporter plutôt à la main qu’au narrateur. Au lointain « murmure », le narrateur répond par la proximité d’un contact, douce expression d’une coprésence, d’une participation au prodige qui s’accomplit, le tactile venant à se frotter à l’audible. Dans ce temps même quand la communication de l’ami semble toute dirigée vers les hauteurs du ciel, ces dimensions célestes vertigineuses, un évènement survient : « quand le nom très beau Du soir fut proféré » Un nom fait évènement. Un nom bouleverse le monde. Quel nom ? Le « soir » lui-même comme nom ? Mais il n’ y a pas de guillemets pour l’indiquer. Alors le nom tacite de « crépuscule » ? On ne sait pas. On sait juste qu’il est « très beau ». Qu’il est un nom puissant. Que son pouvoir est magique. Et qu’il s’ensuit un phénomène céleste très « beau ». On assiste alors au crépuscule, non des dieux, mais des choses. Une nuit. Une nuit qui efface toutes choses. Un déferlement de « nuit », marée obscure, déborde du ciel déchiré. Une nuit de « fleurs sauvages » Ces fleurs que butinent les abeilles. Non des fleurs de jardin, bien humainement socialisées, bien « dressées », bien civilisées, mais « sauvages ». Et le "sauvage", on le sait, c’est du "barbare", et le barbare ce qui n’a pas de langage, ce qui s’exprime par des sons inarticulés comme les oiseaux, ainsi que le croyaient les Grecs anciens qui ont forgé le mot par une onomatopée :"bar…bar"ou "bara…bara". Le barbare, ça baragouine. Ces fleurs ne peuvent alors qu’être sonores. La matière même de l’oralité des mots. Une matière sauvage. Un en-deçà du mot : un « bruit ». Et c’est bien dans un "bruit", proclame le poème, que le ciel s’entrouvre et se déchire. Les "abeilles" sont donc venues butiner, par l’incantation de l’ami, le côté sauvage des mots, leur côté sombre, asocial, non conventionnel. Leur bruit de fond d’infra-nom. « Au matin » de l’ami, tout est changé. Ce n’est "le matin" dont il s’agit, ni même de " la nuit", mais d’un matin particulier propre à « l’ami », d’un nouveau jour qui suit une expérience de nuit que l’ami est seul à vivre, en partage avec le locuteur. En ce matin, les choses du monde sont « fraîches », toutes jeunes, toutes nouvelles. Elles apparaissent désormais : « fécondées par leurs noms ». Les noms nouveaux, fruits de "barbarie", ont puisé dans « le bruit » leur renouveau, l’ont puisé dans la nuit d’une « bourdonnante mort » qui a désarticulé les mots de leur sens conventionnel par butinage de fleurs sauvages. C’est un monde nouveau qui s’éveille en ce « matin », un monde autrement perçu, en ce que les noms ne reflètent pas les choses saisies en dehors de la puissance verbale, mais au contraire font naître une manière de les percevoir à partir d’elle. "Au commencement était le Verbe". Et dans ce recommencement d’un matin. Le locuteur qui participe du prodige, au moins en témoin, « retire » alors « sa main », cette main muette, du « monde sonore », ce monde des « noms » et de ce qu’ils engendrent. Il se livre tout entier à l’audible, plus riche de possibilités imaginatives, renonçant au tangible. C’est donc une expérience à la fois mystique et poétique, de type rimbaldien, avec un côté aussi qui rappelle Antonin Artaud, que décrit avec "charme" et douceur, en une sorte d’enchantement infantile, ce beau poème. Meri Aldo |
EtienneNorvins
15/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Dentelle de mots, une main s'abolit, sereine face au Jeu Suprême. Nul doute ici - car de la vitre blême a jailli une abeille, ô creux néant musicien...
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