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Poésie libre
ALDO : Constance
 Publié le 29/10/24  -  8 commentaires  -  672 caractères  -  264 lectures    Autres textes du même auteur

… dont la tâche est de recenser les sources…


Constance



Je crois toujours notre vie dans des grottes
aux murs décorés de bisons,
où veillés par le feu, bordés d’une histoire magique,
les nouveau-nés pleurent leur soleil.

Se lèvera-t-il demain sur nos sommeils ?

Je crois toujours ma vie littorale,
une Isle au ciel profond,
où sur le sable, les mensonges du vent
sèchent couché le bois de palme

et délaisse les vagues la mer plus calme…

Je crois toujours ta vie ce corps
allongé sur mes jours,
dans un lit trop grand, dans un hiver de draps,
la pierre à la nuit réfractaire,

le songe d’un dieu qui dort à même notre terre…


 
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   Ornicar   
23/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un poème énigmatique plus qu'hermétique.
Je n'ai pas tout compris dans le détail mais il me semble avoir retenu cependant quelques fragments. Puisqu'il est vaguement question de préhistoire (la vie "dans les grottes"), je me fais donc archéologue.

"Constance", ici, n'est pas un prénom de femme mais le synonyme "d'insistance" de "persévérance". A preuve, ce leitmotiv "je crois toujours..." Enfin... ça, c'est ce qui me vient spontanément en première lecture. Car dans un deuxième temps, rien n'interdit d'y voir aussi un prénom de femme. Et le poème évoque alors les aléas d'une relation à travers le temps (strophe 1) et l'espace géographique (strophe 2). Délicieuse et troublante ambiguïté d'un texte (et d'un titre) qui sème des indices mais ne dit pas tout. N'est-ce pas le propre de la poésie que de permettre plusieurs interprétations en laissant volontairement des zones d'ombre ?

J'ai trouvé intéressante la construction de ce poème. Dans un "focus" qui va du général (strophe 1 : "NOTRE vie") au particulier (strophe 3 : "TA vie ce corps") le narrateur ou la narratrice inscrit sa quête de soi et de l'autre dans le grand cycle de l'histoire de l'humanité en passant par celle de ses origines (Strophe 2 "je crois toujours MA vie littorale").

C'est là, ma modeste tentative pour appréhender ce texte qui ne manque pas de poésie. On n'en saura pas plus, sinon que le cheminement de cette quête est parsemé d'embûches comme semblent l'indiquer ce "lit trop grand" (parce que le narrateur est seul ?) ou encore cet "hiver de draps". Bbrrr ! ça jette un froid. Surtout avec le joli avant-dernier vers : "la pierre à la nuit réfractaire". Quelle "pierre" ? La pierre tombale ?
Mon "exégèse" a ses limites que la poésie ignore.

   Provencao   
29/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour ALDO,

"Se lèvera-t-il demain sur nos sommeils ?

Je crois toujours ma vie littorale,
une Isle au ciel profond,
où sur le sable, les mensonges du vent
sèchent couché le bois de palme

et délaisse les vagues la mer plus calme…"

J'ai lu plusieurs fois ce passage où j'ai aimé cette vague qui est non seulement solidaire de la mer, mais elle en dépend.
De même, sans obstacle, sans masse, sans objet, sans être, point de vagues non plus pour exister à son tour.

j'y ai lu et compris, me semble t-il, que Constance est la résultante d’une présence, tout en étant une présence à son tour, présence muette, en attente ou en mouvement d'un songe ...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
29/10/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
bonjour ALDO
à toi, que je ne retrouve plus dans mon lit aux draps bien froids, je songe à nos aïeux que cette grotte accueillait, autour d'un feu chaud et rassurant ;
- crois-tu qu'elle existe toujours ?
nous regardions le Ciel où vit Dieu que nous priions
je pense que désormais, il est sur Terre là, tout-à-côté
NB une réflexion sur un événement douloureux, celle qui n'est plus là, que le héros place en l'Aven d'Orgnac, ou Padirac, nous invite à ressentir ce que le vide d'un abysse peut créer.
Si je me perd un peu dans ces méandres tortueux, je vois un sujet intéressant, bien tourné comme dans la première strophe.
Je remarque aussi une ponctuation particulièrement soignée, ce qui n'est pas si courant.

   Geigei   
29/10/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Bonjour,

Je suis resté, malgré le prénom. C'est un prénom ?

J'espérais un sonnet ou un monde moins flottant...

J'ai fait l'effort, mais : Non vraiment, tout ça ne veut rien dire !

J'ai pris le temps précieux d'un paraphe, et donc, vous saurez un peu qui je suis.

Merci ALDO EN MAJUSCULES, pour cette poésie nostalgique et pariétale.

Geigei

   Eskisse   
29/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Aldo,


J'aime ce qui flotte, navire, pirogue, monde, île... là où la pesanteur n'existe plus.

En poésie, en voyage poétique dirais-je, il faut, vous l’avez écrit en forum sur ce site, accepter de « perdre ses repères ». Je crois en effet indispensable si l’ on est amateur de poèmes, de renoncer aux assurances du langage ordinaire, d’ accepter de perdre la norme, les agencements habituels de mots et de laisser ses cils ouverts aux battements du cœur.
Je fais ce voyage à chacune de vos poésies qui me propulsent plus ou moins loin mais toujours en exotisme à la rencontre d’une stupéfaction, d’un apaisement ou d’un paysage, d’une émotion esthétique comme avec cette : « vie littorale" , cette " pierre à la nuit réfractaire… » ou ces "mensonges du vent"
J'ai trouvé que ces anaphores " je crois toujours" n'avaient pas la même signification à chaque fois. La dernière par exemple, comporte en surimpression un "je vois toujours" . Et ce "je crois toujours ma vie littorale" a fait écho.
J'aime la rencontre de mots de hasard qui n'étaient à priori pas faits pour se rencontrer.
J'aime qu'un auteur propose une vision, ici trois instantanés.

   wancyrs   
30/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Salut Aldo,

La constance on peut la trouver dans la structure du poème. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sentais bercer par les mots, un peu comme si j'étais dans une barque, sur un lac sous l'emprise d'un vent léger. Oui, l'homme est un dieu, avec petit "d", et j'ai aimé voir cette précision.

Merci pour le partage. Et pour le moment aussi !

Wan

   Malitorne   
30/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Le genre de poème que je renonce à décrypter – a-t-il vraiment un sens ? – pour me laisser porter par les mots et les images associées. Et puis dès qu’on parle des âges farouches (la préhistoire), je capte. Parfois l’assemblage hétéroclite ne fonctionne pas dans ce type d’expression libre, ici on trouve une "constante" pas déplaisante, une sorte de recherche assidue de l’espoir. Le fait de « croire toujours », quatrain après quatrain, prouve qu’on ne renonce pas à ses rêves.

   Hiraeth   
30/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
La syntaxe de fin m'embrouille un peu, je ne sais trop à quoi rattacher ce beau dernier vers du dieu qui rêve, mais ça fait partie du jeu je présume.

Contrairement à un aigri commentateur, votre poème m'a parlé ! Juste vaguement par endroits, mais tout de même ; et puis ça tombe bien, les vagues sont dans le thème.

Je retire globalement de ce beau texte une méditation sur la tendresse, la fragilité, la perte, l'incertitude de la vie humaine. "C'est chose tendre que la vie, et aisée à troubler", disait Montaigne.

Bravo et merci.

PS : j'ai trouvé SJP dans l'exergue, cette fois. Cette façon de faire référence à des métiers humains par des périphrases est caractéristique d'"Anabase", particulièrement du chant 6 ou 7 (me souviens plus).

PS 2 : pourquoi l'ancienne orthographe du mot "île" ?


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