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Poésie libre
ALDO : Rosamonde
 Publié le 15/08/24  -  5 commentaires  -  1450 caractères  -  134 lectures    Autres textes du même auteur

… et s'il nous faut passer l'été,
que ce soit à l'ombre rafraîchissante de nos morts…


Rosamonde



Et toujours vers un sommeil de fleuve, s’écoulent les fleuves prévisibles…


Aujourd’hui n’aura plus de chemin, je le sais.
Les hautes herbes ont poussé sur ton nom,

qu’à voix basse toujours
je dis quand montent les ombres.

Cette étoile est la ville où je reviens,
qui brille par ses morts.

Dans quelle lumière je ne sais
dans quelle eau désormais tu dors.

Reposes-tu sur un beau lit de menthe,
une promesse d'enfant sage,
ou vers de mystiques rivages glisses-tu, barque dernière ?



Je suis à ton portail.

J'écoute le mot des collines, le mot du vent
et des grandes choses consolantes…

Que disent-ils d’Alors
sinon les mots de mon Absente ?

Et bientôt le jour franchit le jour et c’est le soir de t’écrire.


Car vois-tu,


je retrouverai sous ses herbes
le sentier de présence

et par ton nom trois fois lancé dans l’ombre,

la ville, étoile consonante,
nous prendra dans ses bras.

Nous entrerons dans le premier silence
et sous son ampoule à jamais nue

nous remonterons l’escalier spirituel.



Vers de plus vastes tendresses les fenêtres du soir,
la nuit comme un berceau dans le noir

et dans la chambre du Noble Coran,
tu me diras les grands fleuves à venir…


 
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   EtienneNorvins   
15/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Rosamonde, Rose des vents de ce Monde poétique si rétif au scholiaste ? Une boussole offerte à qui est touché par votre souffle ?

Vous semblez entr’ouvrir ici avec pudeur la porte de la Chambre du Secret, celle qu’on devinait à l’ombre de l’ampoule nue, au fond des cachettes, dans l’œil de biches immobiles, dans les crissement du gravier, parmi les rayons de l’étoile Absinthe, sur le plafond où décline la lumière, aux portes d’une ville ceinturée de remparts et de lierre, dans le Jardin de Sophia où tombent des amandes, au cœur des flammes d’un cercle de feu, près du lieu nommé Château, ou au bord de la mer… cet entrelacs de mots qui ont tissé vos textes et dont plusieurs affleurent à nouveau ici.

En passant, vous avez récemment jugé avec sévérité Fauré, qui écrivit pourtant le plus beau des Requiems, et dont l’élève Ravel, inspiré peut être par la Pavane de 1887, en composa une autre pour une Infante Défunte...

Ce terme musical me semble si bien convenir au caractère lent, processionnel, solennel et "maniéré" de votre poésie - son hiératisme au sens bien sûr de "ce qui concerne les choses sacrées".

"Et bientôt le jour franchit le jour et c’est le soir de t’écrire" : quelle plus belle façon de dire le Temps suspendu d’un deuil impossible et l’incessant ressac du souvenir, quand "Aujourd’hui [n'a] plus de chemin" ?

Livre est alors le seul horizon, empilement de pages sur pages. Livre sacré qui clôt. "Noble Coran", qui lut de gauche à droite devient En-Core, impossible adieu, l’En-Corps de qui porte des fantômes. Ô grand fleuve Océan qui encercle le monde, et dont l'embouchure est la source…

A nouveau, merci pour tant de richesse partagée.

   Eskisse   
15/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour ALDO,

Un poème qui sait recueillir, rassembler, réunir les caractéristiques de l'absente qui nous est dévoilée non par son corps, qui n'a plus de consistance, mais par son espace de présence.

Elle est présente dans une lumière, une eau soupçonnée, un lit de menthe, une promesse d'enfant sage, par des mots, un nom prononcé.

Sésame qui ouvre un royaume-ville réunissant un "nous" évoqué au futur comme dans La mort des amants.

   Provencao   
15/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour ALDO,,

Très belle force du sacré en votre poésie.

J'y ai lu une belle unité de la sagesse et de calme providentiels : l'escalier spirituel, bien représenté comme force de la Providence.

La Providence avec cette aura idéale, éternelle sur laquelle s'ecoule ces fleuves prévisibles...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
15/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour ALDO
je ne sais pas écrire " de la sorte ", mais quand un poème parait, l'auteur attend patiemment, même hanté par les commentaires, que sous on oeuvre des compliments, ou non mais pas désobligeants, la plume et l'inspiration du poète soit estimée.
NB dans un dialogue où l'on entend une seule voix, à peine audible, le héros entre en relation avec celle que le Ciel rappela.
Bien des questions sans réponses, comme
- sur quelle étoile vis-tu ?
- au fond de quel océan reposes-tu ?
- navigues-tu sur une dernière barque, sans cap ni boussole ?
Il faut avoir perdu un être cher, dont l'âme toujours bat en soi, communiquer à toute heure du jour, mais surtout la nuit quand l'album de nos souvenirs, rouvre ses pages de l'avant...
Plein de métaphores enluminent votre évocation, comme
" je suis à ton portail, j'écoute le mot des collines... "
Un défunt n'est jamais complétement mort ; tant de
" grandes choses consolantes " viennent illuminer son visage, relancer le timbre de sa voix...

   Hiraeth   
17/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Très beau poème encore une fois. Vos vers m'ont touché par leur intensité émotionnelle, leur lyrisme épuré et l'acuité de leur regard. Je suis plus réservé sur la mention du Noble Coran, que je ne comprends pas bien (parle-t-on d'une personne musulmane ?), et qui me déplaît car, pour l'avoir lu, je n'y ai vu guère de noblesse au sens éthique du terme. La seule que je suis prêt à lui concéder est celle du style, à la rigueur, par moments, et sur la foi d'arabophones qui m'en ont parlé. Bref ; ce vers mis à part, j'ai adoré.

Je vais encore jouer à "Où est SJP ?" avec vous.

Je crois l'apercevoir dans le premier vers, dans cette façon quasi biblique de commencer le vers par un "et", et puis aussi dans le GN "les fleuves prévisibles", sans que je sache vraiment pourquoi. Est-ce que tous les fleuves sont prévisibles, et l'adjectif ici vient juste rappeler cette qualité qu'ils ont tous ? Ou bien sert-il à isoler parmi les fleuves une catégorie de fleuves qui le sont, par opposition à ceux qui ne le sont pas ? Et parle-t-on de véritables fleuves, ou de fleuves métaphoriques ? Ô doux vertige du langage, qui semble, l'espace d'un instant, abolir le monde !

Je crois aussi l'apercevoir dans le dernier vers, "tu me diras les grands fleuves à venir". Voici les échos que j'entends avec sa poésie à lui : "C'étaient de très grands vent sur la face du monde", "Et c'est murmure encore de prodiges parmi les hautes narrations du large".

Merci pour ce partage.


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