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Poésie contemporaine
Aleksirius : Les morts inconnus
 Publié le 10/12/16  -  15 commentaires  -  580 caractères  -  223 lectures    Autres textes du même auteur

Poème de Tous-Un.


Les morts inconnus



Avant le terme du voyage
Dans les brouillards du dernier port,
Avant qu'aux cadres du décor
L'absence fige mon image,

Avant que l'ombre du remords
Et la douleur devenue sage
N'attristent plus le doux visage
Qui m'eut aimé ou m'aime encor,

Je m'en irai par une nuit
– Ô Nuit dont je saisis le verbe –
Déposer une simple gerbe
De doux et bleus myosotis

Contre les vents de pluie acerbe
Près de la tombe aux marbres gris
Des morts inconnus que jadis
J'aurais peut-être aimé sur l'herbe.


 
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   Anonyme   
17/11/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Une jolie ambiance, je trouve. Les deux premiers quatrains m'ont paru assez banals, la métaphore du dernier port franchement usée, mais cette idée d'hommage personnel à tous ceux qui nous ont précédés et qu'on rejoindra tôt ou tard a une saveur douce-amère, résignée, qui me plaît bien. Le dernier quatrain rattrape à mes yeux le début sans grand impact du poème.

Une mention aussi pour les doux en bleus myosotis, pour moi c'est là que le poème bascule, sort du convenu pour prendre un ton vraiment personnel et touchant.

   Ioledane   
26/11/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Une belle idée, déclinée en seule phrase sur quatre quatrains, et ça coule très bien.
Le myosotis, "ne m'oublie pas", est un hommage approprié. A déposer la nuit ? pourquoi pas ... puisque la nuit semble parler ("Nuit dont je saisis le verbe").
Oui, tant que nous sommes en vie et avant que ce soit notre tour, prolongeons la mémoire de ceux que nous avons connus, et ayons une pensée pour ceux qui ont sombré dans un triste anonymat ...
L'image du port ne me semble pas la plus adéquate ici, ou alors la métaphore méritait d'être filée un peu plus.
J'aime assez la disposition des rimes, en revanche certaines sont vraiment pauvres voire forcées (nuit/myosotis, gris/jadis) et c'est dommage. La licence orthographique sur "remord(s)" ne me paraît pas nécessaire, on est ici en néoclassique. De même pour "encor".
Au final, j'aime beaucoup ce poème et son idée, un peu moins certains partis-pris formels.

   Arielle   
26/11/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un petit poème très musical, très verlainien à déposer au pied de ces morts inconnus qu'on rejoindra bientôt :
"Avant qu'aux cadres du décor
L'absence fige mon image"
Un clin d'oeil à Baudelaire au passage :
"Avant que l'ombre du remord
Et la douleur devenue sage"
un autre à Hugo en changeant le houx vert contre les myosotis ... On ne pourrait être en meilleure compagnie !
L'incertitude qui plane au sujet de l'amour dans les vers 8 et 16 :
"Qui m'eut aimé ou m'aime encor"
et"J'aurais peut-être aimé sur l'herbe"
ajoute la fragilité des sentiments humains au charme délicat de l'ensemble que j'ai beaucoup aimé

   papipoete   
10/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Aleksirius,
( votre pseudo m'évoque Alexis Gruss )
Avant de n'être plus, je m'en irai déposer une gerbe aux marbres gris, où reposent des morts inconnus que j'aurais peu-être aimé sur l'herbe .
NB hommage que l'on rend sans arrière pensée, pour ces hommes qui furent ange ou démon, mais que la mort recouvrit d'un voile uniforme .

   Robot   
10/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup apprécié de lire et dire ce poème tout en nuances. Les choses sont dites avec délicatesse et sensibilité. Et le quatrain final avec son dernier vers est très émouvant.

   widjet   
10/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Y'a un côté spleen verlainien qui coule et me plait beaucoup.
C'est doux, mélancolique et émouvant.

Joli vraiment.

W

   archibald   
10/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Davantage que Verlaine, ce texte m'a évoqué Paul-Jean Toulet, et notamment : "Avant qu'on ne tende la couche où mon coeur dorme enfin glacé..." La brièveté de la forme, la mélancolie tragique...
Les licences formelles quant aux rimes feraient, à mon sens, un texte plus contemporain que néo-classique, mais ces classifications n'ont guère d'importance.
En ce samedi de brumes et d'arbres décharnés, j'ai apprécié ce poème.

   Anonyme   
10/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je trouve à ce poème beaucoup de musicalité avec ces octosyllabes ; une écrirure sans grandiloquence avec de belles images comme :
" Avant qu'aux cadres du décor
L'absence fige mon image "
" Déposer une simple gerbe
De doux et bleus myosotis "

   Lulu   
10/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Aleksirius, et bienvenue,

J'ai bien aimé ce poème que j'ai trouvé concis et efficace dans sa sobriété. A part ce "Ô Nuit", cette petite apostrophe, tout à fait bienvenue, je trouve que l'ensemble est tout calme, tout apaisé, ce que j'apprécie.

J'ai seulement été gênée par le troisième vers :
"Avant qu'aux cadres du décor" ; j'ai trouvé, en effet, que la répétition du son K était un peu dure tant en lecture silencieuse qu'en lecture à haute voix. Du reste, je ne pense pas que vous l'ayez faite exprès...

Indépendamment de ce vers précité, j'ai bien aimé les autres.

La troisième strophe m'a fait penser à "Demain dès l'aube" de Victor Hugo. Il y a quelque chose de cet ordre, en effet.

Bonne continuation.

   Anonyme   
10/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir,

Un poème sur la mort joliment écrit. La saison de l'automne s'y prète bien.

J'aime bien cette idée de dernier voyage.

Wall-E

   MissNeko   
10/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

J aime beaucoup l ambiance vaporeuse et calme qui se dégage de votre poème. Je trouve que les vers ont un rythme très agreable. Vous parlez de la mort d une manière élégante ( comparaison à un voyage ) et douce.
J aime beaucoup le dernier vers : je le trouve très chantant. De meme j aime l idée de faire rimer myosotis avec jadis.
Même si l idée générale n a rien de très originale, la plume est belle et inspirée.
Merci pour ce partage.
A vous relire

   plumette   
12/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien
je m'aperçois, qu'à la lecture, je me sens des affinités avec les octosyllabes! Il y a un rythme qui me convient bien en général et dans votre poème je trouve que ce rythme, un peu rapide, sert très bien le propos.

rendre hommage aux morts inconnus, en pensant à sa propre disparition, et le faire simplement avec ces fleurs des champs( en gerbe toutefois ?) voilà un thème touchant qui pose la question de la trace qu'on laisse pour les autres.


De la mélancolie dans ce petit texte qui m'a fait passé un agréable moment.

   Anonyme   
13/12/2016
 a aimé ce texte 
Pas
Il y a des fautes de syntaxe dans ce texte. Pas relévées ? "avant que l'absence NE fige ... etc..."
"Des morts inconnus que jadis
J'aurais peut-être aimé sur l'herbe."

pas de S à aimé ?? Mais bon...

   Anonyme   
13/12/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Pas tout à fait agréable à l'oreille le début de ce poème avec ce mot
"avant, avant qu'aux, avant que", et puis "qui m'eut aimé ou m'aime encor ", à haute voix c'est difficilement prononçable. Tout cela manque de limpidité.

Pour moi, ce texte, fait très convenu, très artificiel, l'émotion pour un tel hommage, me semble trop contenue, la poésie est là, mais pas l'âme du poète.

"Je m'en irai par une nuit", m'a rappelé "J'irai par la forêt, j'irai par la montagne."

Je ne suis pas persuadé par cet hommage rendu à ces "morts
inconnus" ; il me laisse un peu de marbre par son manque de
profondeur.

   David   
13/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Aleksirius,

Pour un amour impossible, le poème en pose une multitude. Je n'ai jamais lu ça, enfin, des poèmes de deuil personnel, ou pour le décès d'une notoriété, ou encore en mémoire d'un drame civil ou militaire ou naturel, mais en tout cas jamais sous cette forme "galante" que lui donne le tout dernier vers. Je mets des guillemets à "galante" car comme pour le deuil, je parle du thème poétique, et donc là c'est un mélange des deux genres, très proches souvent par leurs auteurs, car qui a écrit l'un ou l'autre écrira sans doute sur ces deux versants.

Il y a de très beaux passages comme l'énigmatique :

"Je m'en irai par une nuit
– Ô Nuit dont je saisis le verbe – "

ou le :

"Qui m'eut aimé ou m'aime encor"

La ponctuation est très particulière aussi je trouve, comme un pas qui s'allonge de plus en plus.

Un poème qui me donne me sourire et me fait penser à cette façon sud américaine de célébrer la mort, même si ici c'est très sobre mais j'y trouve un humour très fin.


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