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Poésie néo-classique
Alikezo : Sur la queue de mon piano droit
 Publié le 23/07/08  -  8 commentaires  -  1658 caractères  -  105 lectures    Autres textes du même auteur

Vers libres.


Sur la queue de mon piano droit



Sur la queue de mon piano droit,
J'égraine un air Nino Rota.
Touche de nacre en sol,
Pointe d'ébène bée mol,
Accord mineur, écart de doigts
J'arpente la résonnance
Et plac ! ... la dissonance.

« Mesure 2, on recommence ! »

Sur la queue de mon piano droit,
J'amasse les notes en petits tas,
Les éparpille sur le clavier
Comme des confettis de papier.
Puis d'un souffle d'humeur lasse
Je les repousse, alors s'envolent
Tels des copeaux sonores,
Noires et blanches en décroche,
Sur un air qui ricoche
À présent, hors de portée.

« À quoi vous rêvez,
Vous n'avez plus votre tête ?
On reprend, mesure 5 et 7 »
Dit le maître de piano.

Sur la queue de mon piano droit,
Voilà mes doigts s'appliquent,
Arborent une danse gymnastique,
En funambules sur la clé de fa.
Ce staccato me donne le tournis,
Déjà je sens des fourmis,
Dehors l'éclaircie m'appelle,
L'accord de ré se prend une gamelle.

Pétrifiées mes mains s'arrêtent...
Alors d'un geste ample, je soulève
Dans un dégueulendo strident,
Une poussière de débruits dysharmoniques...
Se dépose lentement ce désordre cacophonique,
Je ferme les yeux, et puis j'attends.

« C'est désespérant,
Trouvez-vous un autre enseignant »
Dit le maître de piano, puis s'en va.

Libres comme le vent,
Mes mains sur le clavier.
Une mélodie pure et cristalline,
Telles ces dernières gouttes de pluie,
À travers les bois court poursuivant,
Échappée de mon piano droit.


 
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   Anonyme   
23/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"dégueulendo"? , j'y connais rien en musique mais ça doit pas exister ça...
J'ai bien aimé.
Un brin décalé et bien écrit.
Un hymne à la liberté...
Joli!

   Mewi   
23/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Oui, ça existe un dégueulendo !!
J'ai beaucoup aimé, une vraie harmonie comme un morceau de piano. C'est chantant et bien rythmé.

Mewi

   mimich   
23/7/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Texte qui dénote chez l'auteur une prise de conscience des difficultés dans l'interprétaiton et de ses lacunes.
Il voudrait, me semble-t-il ,une plus grande liberté avec moins de contraintes mais il faut d'abord s'astreindre à de fastidieux exercices avant d'accéder à la maîtrise, comme dans tous les arts.
Dommage que ,ici et là on descende, du registre poétique au registre familier.

   Melenea   
23/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai bien aimé la fraicheur et la liberté de cette poésie... entre la rebellion et le stoicisme, le piano reste le témoin des exercices difficiles... jusqu'à en décourager le maitre de musique qui dans son abandon libère l'élève de ses exercices...

Merci

Mél

   belaid63   
24/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
ca respire la joie, la fronde, l'anticonformisme
j'aimes bien

   David   
24/7/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Alikezo,

Un cours de musique, un rêve d'école buissonnière, certains passages ressortent mieux que la fin, ou les mots sont un peu bout à bout : qu'est-ce que la mélodie poursuit à la fin du poème ?

Le dégueuendo à bien une existence et un inventeur :

"Maurice Maréchal, l’un des grands violoncellistes français (... )ce bon vivant, et fin cuisinier, est aussi l’inventeur - à l’intention de ses élèves dissipés - du "degueulendo" (glissade en descendo)..."

   Olalla   
28/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
D'abord application, puis rebellion, un vent de liberté souffle sur ces vers, allegretto ! poésie très réussie !

   Anonyme   
18/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
J'ai fait du piano ... Alors je suis bien volontiers arrêter pour lire :
" Sur la queue de mon piano droit", c'est la moindre des choses.

Vous m'avez remémoré des souvenirs, que c'est difficile l'apprentissage d'un instrument, mais on ne peut y échapper.
Début jusqu'à la fin, j'ai suivi la mélodie de vos mots sans fausse note, une belle originalité dans votre écrit, j'ai été séduite complétement, j'aime ce vent de liberté qui brusquement ouvre la musique à l'apprenti pianiste, les contraintes parfois sont nécessaire mais il est vrai qu'elles brident et rebutent bien souvent, combien abandonne le piano, en cours de route, je fus de celle-là. après avoir eu un professeur rigoureux mais aimant enseigner, elle m'a laissé ce plaisir de poser quelque fois encore mes doigts sur le piano, ce ne fut pas le cas du second professeur, plus préoccupé de l'aspect financier;


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