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Poésie libre
Amexin : Votre pirogue
 Publié le 11/08/10  -  4 commentaires  -  1381 caractères  -  97 lectures    Autres textes du même auteur

« Votre pirogue », c’est la chaloupe empruntée par beaucoup pour réduire l’écart économique qui sépare les pays du Sud de ceux du Nord. Le titre fait référence au Sénégal qui signifie lui-même « notre pirogue ». « Votre pirogue » représente donc tout pays occidental et dénonce ouvertement la frontière « nous / eux ». Le « votre » insiste sur le fait que les inégalités du monde ne sont pas une fatalité mais sont volontairement entretenues.


Votre pirogue



Mes yeux écument l’indicible
chaque jour invisible de mon destin sans fin
Mon regard, océan sans fond
s’enfonce dans le délire de partir loin…
Je n’ai pas faim… Mon appétit, mon esprit, mon avenir
sont partis il y a trois ans sur les terres d’Occident,
terres précieuses, terres ventouses, terres charmeuses, où l’or pousse : j’irai le cueillir, le haïr, le sentir, le transmuter.

Mes mains écument l’eau salée
chaque jour perceptible de mon destin. Enfin !
Les côtes sont proches et je m’accroche à la houlée
de mon regard, tornade espérée se fixant sur les rivages de Méditerranée.
J’ai faim… Mais je suis seul…
Avec qui manger si je suis seul, et si ma gueule me revient en pleine gueule ?

On me ment, on m’a menti, on m’a trahi.
Toutes ces images stérilisées !
Ces paroles javellisées
Mythes, stéréotypes
Non-dits de ceux qui savaient
Mirages de fortune, épaves de clichés.
Mon espoir est désespéré
Mes dessins stagnent, inanimés… Et…

L’hologramme de ma mère apparaît
et je lui promets de l’appeler
lorsque pour moi la mer aura
donné ce qu’elle me doit.
MAMAN, mon âme est apatride
Elle vit partout où mon corps est étranger
Mon âme est apatride, révoltée
Elle ne cherche pas d’asile
Elle habite l’éternité


 
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   Marite   
17/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
"...mon âme est apatride
Elle vit partout où mon corps est étranger
Mon âme est apatride, révoltée
Elle ne cherche pas d’asile
Elle habite l’éternité"
Vérité magnifiquement exprimée!
Plus qu'une révolte envers l'écart entre le Sud et le Nord, je ressens ce poème comme une découverte, un apprentissage de la Vie. J'ai aimé les mots, la façon dont ils s'écoulent du début à la fin.

   Maëlle   
10/8/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'avais été frappée par ce texte en première lecture, mais en seconde, je ne le trouve plus aussi fort.

Deux défauts, principalement: la ponctuation absente en fin de vers, qui pour moi dérange le sens des phrases, et la troisième strophe, finalement aussi clichée que ce qu'elle dénonce, et dont je ne suis pas certaine qu'elle soit utile.

Reste un poème qui dénonce de façon fine, sans assener les choses, et touche à l'émotion.

   LeopoldPartisan   
10/8/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cruelle vérité que celle des victimes du miroir aux alouettes qu'est notre occident dans son rôle de terre promise. Ce texte est réellement criant de vérité et d'authenticité, il n'en est que plus intolérable pour quelqu'un comme moi qui ce voudrait être avant tout un citoyen du monde où la notion même d'APATRIDE n'existerait même pas puisque notre seul pays serait cette planète.

   Anonyme   
27/8/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un texte qui vient vous chercher par instant dénonce parfois avec maladresse, certains passages sont trop appuyés dans le démonstratif au détriment du ressenti, "Avec qui manger si je suis seul, et si ma gueule me revient en pleine gueule ?" cela fait franchement cliché.

Je vous ai lu et relu, et je reste mitigé sur l'ensemble de l'écrit, il y a des passages, marquants, explicites, éloquents qui m'ont touché.
Je suis bien moins convaincu par le phrasé de la troisième strophe, qui ne retranscrit pas un état d'esprit propre à une telle situation, justement je trouve qu'elle fait trop "cliché".

Un texte intéressant, qui fait s'interroger, car il est d'actualité ...


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